Posté en tant qu’invité par Michel:
salut à tous,
je viens de vivre ma première expérience CAF ce weekend et j’en suis assez mécontent. Vous qui avez certainement bien plus d’expérience que moi en terme d’alpinisme et de sécurité, j’aimerais avoir votre avis sur ce que je vais vous conter (désolé, c’est long mais j’essaie de décrire la situation le plus précisement possible):
ce weekend j’ai été dans le Val d’Anniviers pour faire le Bishorn, un 4000 facile qui correspond donc à mon niveau. Mon niveau, pour vous situer, c’est alpiniste débutant, qui se sent à l’aise sur glaciers, qu’a pas de pb jusqu’ici avec l’atitude, qui a seulement 6 jours de rando glaciaire, qui a les fondamentaux les + elementaires de rando glaciaire suite à un stage d’alpinisme mais qui malheureusement n’est pas encore autonome d’un point de vue sécurité. C’est en raison de cette lacune sécuritaire que j’avais décidé de m’inscrire à la course au Bishorn de ma section CAF, en leur précisant bien mon niveau et mes lacunes et je n’avais pas le matos de secours en cas de chute en crevasse.
Le groupe pour l’ascension était composé d’une douzaine de personne, d’une moyenne d’age autour de 50 ans (à vue), le tout mené par un chef de course visiblement expérimenté en montagne et haute montagne. Je précise qu’un des membres n’avait jamais dépassé 3000m.
1er jour: Zinal-Cabane de Tracuit (3250m): sans pb. Chacun monte à son rythme. Les propos du chef de course me rassurent: « pour l’ascension du Bishorn, toutes les cordées resteront ensemble pour des questions de sécurité » ce qui me semble logique. je m’apercevrais le lendemain que ces paroles n’étaient que du vent.
2ème jour: Tracuit-Bishorn (4150m). A la formation des cordée, je vois déJà que ça colle pas et qu’il manque de genre de gens vraiment expérimentés pour encadrer les moins expérimtés qui sont majoritaires. Il en resulte que ma cordée est constituée de:
-
un mec qui n’a pas conduit de cordée depuis une quinzaine d’année et qui reconnaissait préférer ne pas assumer ce role
-
de la nana qui n’a jamais dépassé 3000m et qui n’a aucune experience d’alpinisme et du matos pas adapté (simple chaussure de rando, elle ne sait pas fixer ses crampons elle même, pas d’anitbott)
-et de moi-meme
alors je me suis dit que si on reste tous groupé, ça peut aller. Seulement là, pb. A cause de moi, au départ, j’ai paumé mes lunettes sur la zone de chaussage (rochers) des crampons. Je perds une dizaine de minutes à les retrouver. Sur ce point-là, c’est moi qui suis à blamer. Je le reconnais.
Par contre ce que je n’accepte pas, c’est que les quatre autres cordées emmenées par le chef de course soient parties sans nous et, s’apercevant qu’on était plus avec eux, ne nous attendent meme pas. Comme le premier de ma cordée était assez lent, on était une bonne demie heure derrière eux, avec rarement un contact visuel, sans matos de secours sur la cordée avec au milieu une personne certes sympathique mais tout à fait inexpérimentée. On les a croisé vers 4100m alors qu’ils descendaient du sommet et ils n’ont pas voulu attendre. Je trouve ça LAMENTABLE de la part du chef de course: -
de ne pas avoir pris en charge la personne la moins expérimentée du groupe (c’est moi qui ai reserré ses crampons, c’est moi qui ai du lui dire de garder la corde tendue, de debotter ses crampons très régulièrement avec le piolet…)
-
de ne pas avoir attendu la dernière cordée qui pas de quoi faire un sauvetage en crevasse
-
et de s’être decharger de sa sa responsabilité d’encadrant en laissant le soin aux nombreuses autres cordées qui montaient au sommet de nous aider en cas de pb.
quand je lui demandé des explications au retour, il ne voulait pas en discuter et qu’il suffisait d’avoir la corde tendue parce qu’il n’y a « pas beaucoup » de crevasses… Sauf que notre premier de cordée, il a quand meme mis deux fois la jambe dans des crevasses au cours de la sortie.
J’aimerais avoir votre opinion sur ce genre d’incident.
Bravo à ceux qui sont arrivés jusque là et qui ont lu tout le message ;o)