Posté en tant qu’invité par Gepi:
oli974 a écrit:
B. Russel, par exemple, et avant lui, E. Kant (Critique de la
raison pure), ont parlé de la nécessaire « subjectivité » de
notre savoir:
Toutes les « grilles » fondamentales de perception et de
connaissance, sont par essence, « pour soi », à la mesure de nos
sens et de nos intellects.
La chose « en soi » nous est forcément inconnue.
Je préfère dire partiellement connu, ou connu sous un angle et « déformé » par le prisme de nos sens et le filtre de notre pensée, voire de nos émotions.
Je me méfie des théories qui se veulent objectives et écartent le monde réel comme un risque de pollution de la logique pure. Elles aboutissent parfois à des modèles fermés autoréférents (sur le modèle des mathématiques ?) monstrueux : Douter de tout comme de l’existence ou de la similitude d’autrui.
Il y a d’autres formes d’intelligence et d’appréhension du monde que la « raison » : l’empathie par exemple.
Notre génétique commune, nos émotions communes, qui s’expriment sur nos visages et à travers nos attitudes corporelles (PNL), nous permettent d’accéder à autrui de manière raisonnablement efficace.
Ensuite, la connaissance du monde a heureusement une relative
stabilité dans le temps et dans l’espace, grâce à quoi on peut
s’entendre.
Oui, il y a des théories, des thèses aux quelles il est raisonnable de croire en raison de leur puissance : Une théorie n’est pas une description, elle doit avec le moins de concepts possibles décrire fidèlement une réalité et mieux, impliquer de nouvelles vérités vérifiables qui n’avaient pas été connues ou prédites avant. Et ceci jusqu’à ce qu’une autre théorie plus efficace, plus puissante ne lui succède : Ex : Newton/Einstein.
La richesse du langage permet si nous avons la volonté de nous comprendre de vérifier que les mots que nous utilisons ont le même sens, sinon de confronter nos expériences, nos émotions et nos définitions pour synchroniser nos référentiels ou au moins comprendre d’où nous parle notre interlocuteur.
Il existe des consensus, tels que les maths, la logique,
certaines connaissances; heureusement, faute de quoi, le
scepticisme absolu prévaudrait.
J’ajouterais : Joie, douleur, tristesse, colère, peur, désir, …
C’est ce qu’on appelle parfois l’objectivité.
Au reste, il existe aussi une irréductible part d’
incompréhension entre nous: zones de non-recoupement entre les
générations, les cultures, les individus…
Comment pourrait-il en être autrement, puisque nos cultures,
nos expériences, nos gènes, nos cerveaux sont différents,
parfois de peu, mais suffisamment pour que chacun de nous soit
unique?
La plupart du temps nous avons ce qu’il faut en nous, il faut bien chercher. C’est parfois bien enfuit, certains diront refoulé.
Cela fait notre richesse, mais aussi notre solitude, personne
ne pouvant nous comprendre dans notre totalité (pas même un
jumeau, dont l’expérience, forcément, divergera rapidement de
celle de son frère).
Le pouvons nous nous même ?
Nos mobiles nous échappent parfois à nous mêmes, mais pas toujours à l’intelligence et la perspicacité d’autrui.
Je trouve assez exacte cette pensée de ? : « Ce que les gens disent ou pensent sur le monde en dit bien plus long sur eux-même qu’il ne l’imaginent ». Ou quelques choses comme ça.
Essayons déjà de nous comprendre à 80%, ce sera pas mal, non ?
A+