Parle pour toi. Ce n’est pas du tout mon expérience. Mon niveau augmente non stop depuis 20 ans (lentement, certe), et je prends de moins en moins de risque. Pour moi n’est normal, je connais de plus en plus de situations à éviter, donc je les évite, et donc je prends moins de risque, c’est tout con. Sinon je devrait être mort depuis longtemps ! Et ça a bien failli, mais au début, quand j’avais un petit niveau, pas maintenant
Attention, pour un terrain donné !
Bien sûr que si on tient compte de l’augmentation du terrain que l’on peut parcourir dû à l’augmentation du niveau, on prend plus de risque. Mais pour un terrain donné, on prend moins de risque.
Tu donnes l’exemple de Bérhaut. Mais moi avec mon niveau, je serais déjà mort depuis longtemps en faisant juste le 100è de ce qu’il a fait ! Surtout en faisant des solos en face N en hivernal. Donc on voit bien qu’un niveau plus élevé éloigne l’accident. Il s’est planté sur une arête facile. Mais il en a parcouru combien de km sans problème ? J’ai failli me tuer par un accident similaire, en ayant même pas 1km d’arête de neige en cumulé à mon actif.
Risque et gestion du risque en montagne
Posté en tant qu’invité par TDM:
Bon ben tant mieux pour toi. Le problème que ce relachement est en grande partie inconscient. Sinon, comment expliquer tous ces skieurs chevronnés qui se font prendre dans les avalanches, ces grimpeurs de haut niveau qui tombent dans les descentes ?
C’est vrai qu’on mange peu en montangne…
Posté en tant qu’invité par Matt:
Inconscient je ne sais pas, humain ça c’est sûr et c’est vrai dans toutes les pratiques, en montagne comme ailleurs.
Ca doit être en partie la peur qui est bonne conseillère, qui te met tous les sens en alerte et qui te fait renoncer plus facilement.
Quand tu est à l’aise, la peur s’efface, c’est plus les réflexes et l’habitude qui sont en action et on se fait plus facilement piéger.
J’ai déjà eu quelques sérieux rappels sur ce sujet (sans frais heureusement) et ça remet bien les idées en place sur le coup. Le problème est qu’après, le naturel revient au galop…
Exacte. C’est-ce que j’ai lu aussi dans la bibliographie et c’est mon expérience perso aussi. Plus j’accumule de l’expérience et de capacité pour évaluer les risques objectifs (séracs, avalanches…etc) et plus je m’aventure dans des situations ou avant je n’aurais pas osé. Plus j’augmente mon niveau technique et ma capacité physique et plus dures sont les courses que je fais.
Je pourrais faire à l’inverse. Continuer à jouer dans le même terrain de jeu qu’avant, mais avec un risque mineur. Mais je ne le fais pas.
Je pense que on a tous un certain niveau de « risque acceptable » (chacun le sien). Un risque qui est rarement calculé précisément ou quantifié (serait-il possible?), mais en tout cas ressenti. Et, pour la plupart je pense, une augmentation des capacités conduisent à une élargissement du terrain de jeu pour continuer à se situer dans cette limite de « risque acceptable ». On ne continue pas dans le même terrain de jeu, en restant bien en dessous de cette limite.
Tout simplement parce qu’ils pratiquent beaucoup plus que ceux qui ont un niveau plus faible. Car pour maintenir un niveau élevé, ça implique beaucoup de pratique, alors que pour maintenir un niveau plus faible, une pratique moins fréquente suffit.
Il y a aussi des gens avec un niveau plus faible qui pratiquent beaucoup… Et ils tombent tout autant, ça marche bien, la gravité est 100% fiable.
Attention, il y a peut être malentendu sur ce que la signification « avoir tel niveau ».
Pour moi, avoir le niveau 6a en escalade sportive, signifie réussir 90 ou 95% des 6a, dans tous les styles (sinon on a le niveau en 6a dalle, 6a dévers, mais pas 6a tout court). Et aussi, ça signifie réussir 99 ou 100% des 5c, 5b, … 3a, 2.
En montagne, c’est pareil : avoir le niveau AD+ signifie réussir 90 ou 95% des AD+, et aussi 100% des AD, AD-, … F+, F.
Ensuite, on peut avoir le niveau 5a et réussir un 6a dans un style particulier, ça signifie pas pour autant avoir le niveau 6a. Pareil, on peut faire des voies TD sur spit et être au taquet dans du PD en herbe : c’est juste qu’on n’a pas le niveau TD, mais on a le niveau TD en rocher solide, nettoyé, équipé, avec approche sur sentier. Ce n’est pas grave, faut juste en être conscient et ne pas se dire qu’on a le niveau TD en général.
Tu ne continues pas, arrête de généraliser sans savoir !!!
Mes plates excuses. Je parlais pour moi, bien sûr.
Et je pense que c’est le cas de la plupart, mais évidemment, pas pour tous.
T’as descendu la fiole de génépi avant d’écrire cela?
[quote=« Bubu, id: 1269885, post:26, topic:116523 »]Attention, il y a peut être malentendu sur ce que la signification « avoir tel niveau ».
Pour moi, avoir le niveau…[/quote]
Là tu ne parles que du niveau sportif ce qui est rarement à mettre en parallèle avec un niveau de gestion des risques.
D’un côté on peut par exemple mettre l’escalade sportive et de l’autre le ski. En escalade sportive quand le niveau monte le risque a tendance à diminuer,une chute dans le 8 est de manière générale moins à craindre qu’une chute dans le 5 où on a très souvent un risque non négligeable de se blesser. Pour le ski c’est différent mais je ne suis pas loin de penser que personnellement (avec mon exceptionnellement maîtrise des planches :lol: ) je prends plus de risque à skier du 30° que d’autres dans du 50°.
Pour ce qui est du risque d’avalanche celui qui a le niveau n’est pas celui qui passera dans la pente où d’autres moins expérimentés se fera prendre mais c’est celui qui n’aura pas été dans cette pente. De plus les pentes les plus dangereuses (entre 35° et 40°) sont accessibles à presque tout le monde, le niveau sportif n’a donc que très peu d’importance si ce n’est qu’une fois dans la mauvaise pente (mais l’erreur est déjà commise) un bon skieur a de meilleures chances de s’en sortir (ce qui me fait penser que j’en ai aucune )
Posté en tant qu’invité par TDM:
[quote=« Bubu, id: 1269885, post:26, topic:116523 »]
Tout simplement parce qu’ils pratiquent beaucoup plus que ceux qui ont un niveau plus faible. Car pour maintenir un niveau élevé, ça implique beaucoup de pratique, alors que pour maintenir un niveau plus faible, une pratique moins fréquente suffit.
Il y a aussi des gens avec un niveau plus faible qui pratiquent beaucoup…[/quote]
pas forcément pour moi. Il y a bien sur un phénomène lié au rythme, mais pas forcément.
Il y a aussi ce qu’on appelle les « pièges heuristiques », voir par exemple sur le site de l’ANENA.
Contre quoi on a essayé d’inventer des règles objectives de comportement, comme par exemple la méthode Munter ou son équivalent américain.
???
Mais Munter dit très bien quelque part dans son bouquin que c’est l’origine de la recherche qui l’a amené à sa méthode.
Ah d’acc. Merci. C’est donc ça les pièges heuristiques:
[quote]:: L’habitude ;
:: L’obstination ;
:: Le désir de séduction ;
:: L’aura de l’expert ;
:: Le positionnement social ;
:: La sensation de rareté.[/quote]
Intéressant cette conclusion aussi:
Malheureusement la méthode 3x3 reste truffée de considérations pouvant justement faire tomber dans un piège heuristique, principalement dans ce qui concerne l’analyse des facteurs humains. L’avalanche ne sait pas que tu es un expert bien équipé.
Posté en tant qu’invité par Evidence:
[quote=« J2LH, id: 1269828, post:18, topic:116523 »]
Tu sembles confondre risque et difficulté, traverser une pente de neige chargée c’est dangereux mais facile, grimper du 8 c’est très difficile mais pas très dangereux (souvent moins que du 5)[/quote]
Le sujet parle de montagne !!! Le niveau est donc à considérer par rapport aux sports de montagne. Ca n’a pas de sens de comparer le niveau technique pur gymnique en falaise sportive (ou SAE) avec un niveau en montagne. Mais, tu peux également comparer avec le niveau sur une poutre ou durant les étirements.
Qu’est-ce qu’un « niveau en montagne » ? Je sais que pour certains la montagne ça n’existe que quand on a des crampons au pied (et ce n’est pas une condition suffisante) mais le sujet ayant été posté dans les discussions générales il ne concerne donc pas uniquement l’alpinisme mais la plupart des activités de c2c. Ou alors il faut le déplacer.
Qu’importe de toute façon, ça ne retire rien à ce que je disais, tu sembles confondre risque et difficulté.
Posté en tant qu’invité par Evidence:
Manifestement, ce n’est pas le niveau dans le point de croix ou même en SAE, voir en falaise sportive ! Ca n’empêche bien évidement pas de travailler son point de croix pour réparer son gros tex, de muler sur sa poutre pour travailler sa force, résistance ou même de faire du trail pour sa caisse.
Ben disons que c’est assez lié quand le niveau augmente. En règle générale, une face N en solo hivernale sur un 8000m est plus difficile et risqué que le pique nique au sommet de Chamechaude en été avec sa petite famille.
Mais Chamechaude n’étant pas de la « montagne » si j’ai compris ta façon de voir les choses tu es hors-sujet non ?
Posté en tant qu’invité par élion:
C’est vrai que l’augmentation de niveau en tricot et point jersey ne réduit pas vraiment les risques en montagne. Mais on peut toujours essayer de progresser…