Risque 4 dans le Vercors?

Posté en tant qu’invité par Michel:

Re-Bonjour,

ben alors, je suis assez impressionné. En particulier
Grand Pic de la Lauzière

On attaque la descente qui commence par une traversée (tranquille) au dessus de barres. Je fais un virage sauté pour mettre mes skis dans le bon sens et une belle plaque (30cm/30mètres) part. Faudra faire gaffe…
Quelques mètres plus loin c’est l’entrée du couloir. Tout en poudre. En rive droite ça à l’air assez bon, par contre la rive gauche n’a pas l’air trés saine. Stef, aprés avoir tapé une ou deux fois la pente avec le ski, se lance prudemment et descend une vingtaine de mètres en rive droite. Je ne le sent que moyennement, surtout qu’on vient d’avoir une alerte. Je lui demande alors de se protéger : je traverse le plus haut possible en frappant de grands coups avec le ski. Au bout de 7/8 mètres, c’est toute la pente qui se met en mouvement. Une seconde ou deux passent, le temps d’apréhender l’ampleur de l’avalanche, et la pression retombe. Les deux couloirs sont entierement partis, soit 30cm sur 50m de large et c’est descendu sur 300m.
Le couloir est purgé, on peut descendre :o)
En dessous la neige est dégeu : croutée de la veille. On repeaute et les 700 mètres sont avalés rapidement (heureusement on a stef le traceur).

Quelle sérénité ? quelle aisance ? faudra que je révise mes jugements, c’est en fait presque ludique ces purges !
La poudre serait elle blanche… au point d’aveugler ?
Une drogue, la rando ?

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Michel:

davidof a écrit:

Et pour les Vercors:

le
plateau de la Molière

Merci pour ce cliché. Mais cette purge n’a impliqué aucun skieur, n’est ce pas ?
C’est assez différent des coulées déclenchées, parfois quasi intentionnellement !

Bonne rando,

Michel,

Posté en tant qu’invité par Minicrou:

bon allez, je rajoutte la notre histoire de completer le decompte.

la blanche

et une pour les hautes alpes, une!

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Minicrou:

Ah merde on m’a devancé!

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Merci pour ce cliché. Mais cette purge n’a impliqué aucun
skieur, n’est ce pas ?
C’est assez différent des coulées déclenchées, parfois quasi
intentionnellement !

Oui, mais si d’autres témoignages montrent que ce type de purge naturelle était fréquent hier dans le Vercors, le risque 4 était alors bien justifié: risque 4 : i de nombreux départs spontannée d’avalanches de taille moyenne et parfois assez grosses sont à attendre.[/i]
Evidemment que les habitués savaient bien que ce WE ça allait purger sous 2500m, et d’autant plus dans les Préalpes bien enneigées avec le manteau trempé par la pluie sur l’épaisseur: c’est toujours le cas au début du printemps vers 1500m. Mais si cette connaissance baisse le risque pris en faisant moins d’erreur d’itinéraire, ça ne baisse pas le risque moyen sur le massif pour autant.

Posté en tant qu’invité par Michel:

Bonjour Bubu,

c’est vrai que mon intervention a dévié, même largement, du sujet initial : j’ai meme failli créé un post à part.
Mon interrogation porte sur le comportement des skieurs de rando, notre comportement et celui du maire de La Grave qui ferme un accès motorisé non sécurisé à la haute montagne : y aurait il un lien ? est on concerné ? Samedi matin, je lui donnais presque tort, j’ai quasiment changé d’avis.
Ce sujet mérite débat, et ce ne sont pas les APS obligatoires qui sont une solution.

Michel,

Posté en tant qu’invité par Cédric:

c’est en effet intérressant, je ne connais pas le système français, par contre je peux vous parler du système suisse, qui à mon avis est bien foutu pour les raisons suivantes:le bulletin avalanche est édité par un institut que ne s’occupe que des conditions nivologiques, il est actualisé deux fois par jour et actuellement ils font une appréciation différernte du danger selon le moment de la journée, ce qui rend bien attentif à la transformation du manteau neigeux. Bref pour vous faire une idée:

http://www.slf.ch/welcome-fr.html

Posté en tant qu’invité par françois:

Je suis un skieur de rando également raquetteur, ça existe.
Dimanche 26 mars, nous souhaitions effectuer une rando sur le Jocou (Trièves 2051 m), mais au vu du BRA, j’ai préféré emmener le groupe sur les hauts plateaux du vercors, au départ du vallon de Combeau.
Nous avons fait le sommet de la Montagnette 1971m par le pas de la coche et de la croix du lautaret. Chaleur énorme et écrasante (23° à 15h00 au gîte de Combeau). Je souhaitais au départ descendre la montagnette par le Grand Pas, après avoir longé les crêtes. Compte tenu des conditions (la neige est hunidifiée sur plus d’un mètre), nous avons préféré des pentes plus douces. Bien nous en a pris !
En redescendant à Combeau, au dessus de la bergerie, dans les pentes d’accès au gd pas nous avons constaté une coulée importante inexistante le matin; de neige lourde, d’au moins 50 à 75 m de large sur 300 m de dénivelée, fin en forêt.

Cette coulée a confirmé ma prudence et le BRA 3 évoluant vers 4, surtout à faible altitude compte tenu de ce premier épisode de redoux printanier !
François.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par gégénépi:

Francois a écrit:

Un skieur a été emporté ce w-e du côté de l’Alpe d’Huez par une
coulée de neige lourde. Son copain l’a retrouvé grâce à son
arva sous 1m de neige.

salut,
juste pour préciser que c’était un aérosol de poudre déclenché en couloir, et que c’est un gars d’un autre groupe qui l’a sorti rapidement grace a sa recherche arva .

un sujet pour une autre discussion car cet accident pouvait etre évité avec un peu plus de respect entre skieurs : un groupe s’engage dans le couloir alors qu’il y a encore du monde dedans :-(((

Posté en tant qu’invité par max38:

Quand on s’attend à ce que ça parte dans un couloir, on essaie de tout faire partir.
En boucle (façon la plus agréable et la moins fatiguante de faire un couloir), il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas avoir confiance dans le manteau neigeux. Si le couloir n’est pas très large, souvent il suffit de taper un bon coup avant de s’engager. En général, si ça coule, il ne reste plus grand chose à partir et on peut descndre tranquillement.
Je ne vois pas où est le danger.
Max

Posté en tant qu’invité par énrico:

max38 a écrit:

Quand on s’attend à ce que ça parte dans un couloir, on essaie
de tout faire partir.
En boucle (façon la plus agréable et la moins fatiguante de
faire un couloir), il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas
avoir confiance dans le manteau neigeux. Si le couloir n’est
pas très large, souvent il suffit de taper un bon coup avant de
s’engager. En général, si ça coule, il ne reste plus grand
chose à partir et on peut descndre tranquillement.
Je ne vois pas où est le danger.
Max

« Je ne vois pas où est le danger » : c’est de l’inconscience ou de la provoc ?
Le danger est bien évidemment de deux ordres :
1°) Tu tappes et rien ne part. Tu descends, et tu prend tout le paquet sur la tronche, parce que le « tappage » n’étant pas une science exacte, tu n’as aucune garantie totale si rien n’est parti quand tu as tappé.
2°) Tu tappes et tout part, toi avec.
D’ailleurs je suis étonné que tu ne parles pas, au minimum, de la sécurisation de celui qui tappe qui devrait pour cela faire cette manip encordé et assuré par un deuxième skieur situé au-dessus.
Ah mais oui… j’oubliais deux petites considérations :

  • Une corde et un baudard c’est lourd, donc on n’en prend pas,
  • et puis les couloirs, c’est bien connu, c’est comme les bonnes bouteilles, ça se déguste tout seul. Quelle tristesse !

Posté en tant qu’invité par Francois:

Tu m’ôtes les mots de la bouche, énrico!
D’autant que, si les gens avaient bien lu le BRA de ce jour-là, il était facile de voir qu’il fallait éviter de se balancer dans des pentes raides.

On peut rappeler la définition du risque 4:

· Le manteau neigeux est faiblement stabilisé dans la plupart des pentes raides ¹.
· Des déclenchements sont probables même par faible surcharge ² dans de nombreuses pentes raides.
Dans certaines situations, de nombreux départs spontanés d’avalanches de taille moyenne, et parfois grosse, sont à attendre.
· Des parts exposées mises en danger pour la plupart. Des mesures de sécurité sont à recommander.
· Conditions défavorables.
L’appréciation du danger d’avalanche demande beaucoup d’expérience.
Se limiter aux terrains peu raides / considérer les zones de dépôt d’avalanches

· ¹ Le terrain exposé au danger d’avalanche est décrit de manière plus détaillée dans le bulletin d’avalanches
(altitude, exposition, topographie etc.)
· ² Surcharge:

  • forte (par exemple engin de damage, explosif, skieurs groupés, un randonneur)
  • faible (par exemple seul skieur, snowboardeur ou randonneur en raquettes)
    · Pentes raides: Des pentes d’inclinaison supérieure à environ 30 degrés
    Terrain peu raide: Des pentes d’inclinaison inférieure à environ 30 degrés
    Pentes raides extrêmes: défavorable en ce qui concerne l’inclinaison, la configuration du terrain, la proximité de la crête, la rugosité du sol.
    · Spontané: sans intervention humaine
    · Exposition: point cardinal vers lequel est tournée une pente
    · Exposé: signifie dans ce cas ‹ particulièrement exposé au danger ›
    · Les degrés de danger sont valable pour toutes les Alpes

En vertu de quoi, on se demande si les gens savent lire…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par énrico:

Oui François, mais ma remarque se situait dans un contexte général en réponse à la remarque générale de Max38.

En ce qui concerne la question du BRA, c’est un autre problème, et il me semble bien entendu que, derrière l’appréciation générale d’un BRA pour tout un département donné, il reste l’appréciation ponctuelle sur un lieu donné, en fonction de critères objectifs, qui peut différer en plus ou en moins par rapport au BRA, et que le rando-skieur expérimenté en nivologie est capable de faire…

Posté en tant qu’invité par Francois:

énrico a écrit:

Oui François, mais ma remarque se situait dans un contexte
général en réponse à la remarque générale de Max38.

En ce qui concerne la question du BRA, c’est un autre problème,
et il me semble bien entendu que, derrière l’appréciation
générale d’un BRA pour tout un département donné,
il reste
l’appréciation ponctuelle sur un lieu donné, en fonction de
critères objectifs, qui peut différer en plus ou en moins par
rapport au BRA, et que le rando-skieur expérimenté en nivologie
est capable de faire…

Certes, je suis d’accord avec toi. Mais dans le cas d’espèce (samedi dernier) le bulletin était suffisamment clair. Comme je prétends être un « skieur-randonneur expérimenté en nivologie », mon appréciation ponctuelle était la suivante: pas de pentes de plus de 30°.

Posté en tant qu’invité par énrico:

Francois a écrit:

énrico a écrit:

Oui François, mais ma remarque se situait dans un contexte
général en réponse à la remarque générale de Max38.

En ce qui concerne la question du BRA, c’est un autre
problème,
et il me semble bien entendu que, derrière l’appréciation
générale d’un BRA pour tout un département donné,
il reste
l’appréciation ponctuelle sur un lieu donné, en fonction de
critères objectifs, qui peut différer en plus ou en moins par
rapport au BRA, et que le rando-skieur expérimenté en
nivologie
est capable de faire…

Certes, je suis d’accord avec toi. Mais dans le cas d’espèce
(samedi dernier) le bulletin était suffisamment clair. Comme je
prétends être un « skieur-randonneur expérimenté en nivologie »,
mon appréciation ponctuelle était la suivante: pas de pentes de
plus de 30°.

Je crois bien qu’on tourne un peu en rond. Du fait que <<le bulletin était suffisamment clair>>, tu en as déduis : <<mon appréciation ponctuelle était la suivante: "pas de pentes de plus de 30°>>, et ceci appuyé par le fait que tu estimes <<être un "skieur-randonneur expérimenté en nivologie>>. C’est bien, et tu as fais là ton analyse perso du BRA.

Mais moi, je ne t’ai pas parlé de l’appréciation ponctuelle du BRA, mais de celles qui peuvent être faites sur le terrain, de visu, en des lieux précis donnés, et qui peuvent permettre de conclure parfois qu’en ces lieux précis, les risques sont inférieurs à ceux estimés par le BRA pour tout un dept donné. C’est ça qui est remarquable, et qui fait que régulièrement, certains rando-skieurs arrivent à sortir des belles courses en toute sécurité alors que le BRA annonce un risque important.

Posté en tant qu’invité par P’tit Bouchon:

" Comme je prétends être un « skieur-randonneur expérimenté en nivologie », mon appréciation ponctuelle était la suivante: pas de pentes de plus de 30°."

Je ne prétends pas être une skieuse randonneuse expérimentée en quoi que soit mais la lecture du BRA samedi soir (ce que j’en ai compris-déduis) m’incite à rajouter : (« pas de pentes de plus de 30 ») et surtout pas de pentes raides et chargées au dessus des pentes où on est (c’était à mon avis l’un des risques du WE: se prendre une purge de neige ou de pierre).

Posté en tant qu’invité par catherine:

P’tit Bouchon a écrit:

m’incite à rajouter : (« pas de pentes
de plus de 30 ») et surtout pas de pentes raides et chargées au
dessus des pentes où on est (c’était à mon avis l’un des
risques du WE: se prendre une purge de neige ou de pierre).

ça c’est sûr, tu fais bien de le préciser !
parceque le François, il a oublié de le dire !!!
en tous cas, samedi, avec François on a fait gaffe aussi à ça, et on n’est surtout pas allés se balader sous des pentes raides.
Un truc qui m’a sciée samedi, ça a été de voir des gens qui montaient bien tard pour dormir au refuge de la Pra : avec toute cette neige pourrie en profondeur, et vu les belles avalanches de purge qui dévallent chaque année sous les Dents du Loup, j’aurais jamais osé faire la traversée au-dessus du lac du Crozet dans ces conditions…

Posté en tant qu’invité par Olaf Grosbaf:

En toute sécurité ou avec une bonne part de chance?
Olaf

Posté en tant qu’invité par Michel:

max38 a écrit:

Quand on s’attend à ce que ça parte dans un couloir, on essaie
de tout faire partir.
En boucle (façon la plus agréable et la moins fatiguante de
faire un couloir), il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas
avoir confiance dans le manteau neigeux. Si le couloir n’est
pas très large, souvent il suffit de taper un bon coup avant de
s’engager. En général, si ça coule, il ne reste plus grand
chose à partir et on peut descndre tranquillement.
> Je ne vois pas où est le danger.
Max

Merci Max pour ce témoignage. Ta technique mériterait sans doute d’être mieux connue, en particulier par les pisteurs artificiers qui usent bêtement d’explosifs ou autres techniques polluantes, alors que ta façon de faire semble si simple, si limpide.
Attention quand même, si tu ne vois pas le danger, lui te voit peut etre.

Je te souhaite de bonnes courses,

Michel,

PS je ne suis personnellement pas intéressé pour apprendre ta technique, désolé.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Michel :

Ta technique mériterait sans
doute d’être mieux connue, en particulier par les pisteurs
artificiers qui usent bêtement d’explosifs ou autres techniques
polluantes, alors que ta façon de faire semble si simple, si
limpide.

Les pisteurs utilisent toujours cette technique, bien que de moins en moins. C’est sûr que ce n’est pas valable pour des grosses masses de neige, et qu’il vaut mieux être encordé !

énrico :

Mais moi, je ne t’ai pas parlé de l’appréciation ponctuelle du BRA, mais de celles qui peuvent être faites sur le terrain,
de visu, en des lieux précis donnés, et qui peuvent permettre de conclure parfois qu’en ces lieux précis,
les risques sont inférieurs à ceux estimés par le BRA pour tout un dept donné.
C’est ça qui est remarquable, et qui fait que régulièrement, certains rando-skieurs arrivent à sortir des belles courses
en toute sécurité alors que le BRA annonce un risque important.

C’est vrai, mais pour dimanche dernier, c’était difficile de trouver qqch de raide en minimisant les risques. D’habitude, les couloirs fait par risque 4 ont déjà purgé ou sont assez étroit et avec peu de rives, et les pentes en dessous ont aussi subit des coulées. De plus on est le plus souvent après une chute, avec un risque qui va en diminuant.
Ce dimanche, le risque allait en augmentant, l’activité naturelle augmentait, et toutes les pentes sans exceptions étaient concernées: les petites purges pouvaient se déclencher n’importe où, pas besoin de grandes masses de neige.
Dans le détail, il y a bien des couloirs qui passaient plus ou moins, mais c’était toujours assez limite.
Du coup, le risque de but en renonçant au pied du couloir était assez grand. Par contre, il était garanti que le ski dans le couloir était au mieux bon, sans plus, et il était garanti que l’approche était en ski sous marin ou grosse collante. C’est beaucoup moins engageant qu’une tentative en poudre où l’approche offre quand même du bon ski même si on a buté au pied du couloir.