moi j’ai une vie cérébrale pour le moins agité, c’est clair mais pour ce qui est des accidents, celui dont j’ai été témoin, par sa brutalité, par le fait que des personnes chères étaient concernées, et que je me suis retrouvé secouriste improvisé le temps que les vrais arrivent, ben j’ai pas fait de cauchemards, bien que cette saison-là 2003, je n’ai pas pu refaire de courses…De manière diurne par contre il peut m’arriver d’être angoissé quand je revois des crevasses semblables dans des conditions semblables, je passe mais ça me plait pas, car je n’oublie pas le glacial parfum de la mort qui avait rodé ce jour-là et heureusement n’avait rien emporté au passage…
Un ami qui a faillit mourrir sous une avalanche, c’est à dire qu’il a été victime et non témoin comme je le fus pour un autre accident, là il a fait des cauchemards, et des sacrés cauchemards.
Je fais des rêves de montagne avant des courses, ça m’est déjà arrivé mais en général, avant un course j’ai toujours le sommeil léger, alors je ne m’en souviens jamais ou alors très vaguement…
Par contre chez moi et tout particulièrement quand je suis en manque de montagne, même si je suis pas loin ou que je trouve insatisfaisant mon quotidien et que la montagne apparait comme la « soupape », je fais des rêves assez esthétiques ou bien loufoques…
La nuit dernière, j’ai mal supporté le bruit du réveil : on était dans les Bauges, il y avait un ami qui conduisait la bagnole, y a pas de neige, ça a un look automnale avec un peu de brume, on voit la Galoppe (sommet bauju herbeux bucolique), il me dit « on y va? » je lui dit « ho non, on connait par coeur »…tout à coup derrière la Galoppe, on voit un immense sommet à la paroi purement dolimitique, sub-verticale, calcaire, d’allure assez péteuse, rappelant la face N du Granier, mais plus en forme de pic…« C’est le chasson! » que je dis. Ne me demandez pas d’ou vient ce nom, j’en sais rien…Apparemment ça peut se monter par derrière, avec un sentier. On monte sur le sentier mais celui-ci devient très raide, on monte dans l’argile à 50-55° (!!) puis on passe des rochers glissants. J’arrive sur un promotoire de l’arête et je vois la puissante paroi dolimitique, l’allure très fracturé, il y a un peu de brume, c’est impressionnant…et là cette enflure de portable se met à sonner!!!
ça commencait à devenir chouette, dommage…
recemment j’ai eu droit à des montée au Cervin toutes schisteuses, avec la moitié de la montée dans des pentes d’herbes très raides, genre Cervin post-réchauffement climatique ou truc de ce genre exagéré…ou encore des trucs franchement bizarre, genre on monte au breithorn et il y a un village en haut, avec un immense batiment inachevé qui fout le vertige…une autre montée au Cervin ou ça commence par du rocher la nuit et ça vire en urbain climbing dans des légos de bois…D’autres rêves sont purement bucoliques, certains sont à mourrir de rire. 