Posté en tant qu’invité par osonsvosges:
je n’ai pas trouvé de texte évoquant clairement une responsabilité dans ce cas mais j’ai truvé une citation intéressante :
[i]« Etre responsable moralement, c’est éviter de l’être juridiquement »
Elie CAYREY, Ex-Major du PGHM de Pierrefitte Nestalas [/i]
En clair, la responsabilité pénale n’est pas exclue, mais ton sens moral te poussera de toute façon à formuler un avertissement de sécurité, voire une injonction ferme, si tu constate une mise en danger flagrante.
On peut imaginer qu’une mise en cause pour non assistance à personne en danger pourrait survenir dans le cas où la présence d’un diplômé ou d’une personne compétente est avérée et qu’il est flagrant qu’elle ne pouvait ignorer la mise en danger d’une autre personne.
Je suis personnellement intervenu à plusieurs reprises dans ce cadre.
La première fois, un « bidochon », faisait faire de la descente en rappel sur une falaise equipée de 30m de haut, à sa petite famille. Il utilisait en guise de baudrier un ceinturon de l’armée, sur lequel il attachait un descendeur type spéléo mais d’un modèle que je ne connaissait pas, le tout avec une drisse de voile munie de mousquetons acier sans virolle.
Mon attention a été attirée par une femme qui criait, elle était pendue en milieu de falaise et le fameux « bidochon » s’agitait au sommet de la falaise, gesticulait et criait aprés cette femme.
Nous avons vite comprit qu’elle avait les cheveux coincés dans le descendeur et quelle ne pouvait donc plus descendre. Le bidochon l’engueulait et tentait de rabouter des sangles de camion pour aller l’aider. Nous avons rejoint le sommet de la falaise, installé deux rappel de part et d’autre de la « demoiselle » et avons interdit toute action à l’autre énergumène.
Aprés decrochage de la demoiselle, nous avons ridiculisé cet homme et avons expliqué a à toute sa famille qu’il était inconscient et qu’ils avaient échappé au drame.
Je pense que j’aurais pû les laisser se débrouiller mais je m’en serais toujours voulu s’il était arrivé malheur!!
Une autre fois, j’encadrais un groupe en spéléo dans une cavité d’initiation qui débutait par un puit bien vertical de cinq mètres.
Arrivé en bas du puit je tombe sur un groupe de 4 personnes, le pére la mére et deux enfants dont un ne devait pas avoir plus de quatre ans.
La mère était paniquée, le père complétement hagard et les enfants pleuraient.
Aprés être descendu sur corde lisse (de quincaillerie bien sûr!!), et avoir essayer de visiter la grotte, l’unique lampe de poche a rendue l’âme et ils ont mis prés d’une heure à rejoindre la base du puit à tâtons.
La panique avait gagné toute cette petite famille, et le père tentait deséspérement de remonter à la corde lisse mais n’y arrivait pas.
Comme je venait d’équiper une échelle, le père voulut l’utiliser pour faire remonter sa petite famille, ce que je lui interdit fermement.
J’ai sorti le réchaud, fait chauffer un chocolat à toute ce petit monde et ait instamment demandé à la mère de rester au pied du puit avec ses enfants et d’attendre mon retour (environ une heure plus tard), mais surtout de ne pas suivre son mari quoi qu’il essaye de faire.
J’ai , aprés avoir exploré la cavité avec mon groupe, remonté toute la petite famille et donné au pére l’adresse du club spéléo local s’il désirait s’initier mais en le mettant en garde de ne pas recommencer une expédition sauvage sous terre.
Deux cas un peu extrêmes, où j’ai vu des gens se mettre en danger. Le premier dans le cadre loisir et le second dans le cadre professionnel.
Jamais je n’ai réfléchi à ma responsabilité pénale ou civile, mais juste ma responsabilité morale m’a poussé à aider ces gens. Que serai-t-il advenu si j’était passé sans intervenir, je n’en sais rien mais je préfère intervenir, au risque de me faire remballer plutot que de laisser des gens aller au carton.
Aprés, une simple mise en garde des dangers encourus et de l’incompétence flagrante de celui qui emmene le groupe, devrait suffir à calmer les autres membres du groupe qui souvent lui font une confiance aveugle.