Respect de la nature & escalade

Posté en tant qu’invité par alex:

Notre activité préférée est destructrice on ne peut pas le nier : dégradation des communautés végétales sur le falaise et surtout au pied des voies (habitat primaire de nombreuses espèces), dérangement des oiseaux nicheurs par exemple. Ceci dit (1) l’escalade n’est pas plus destructrice que d’autres activités tels que la randonnée qui peuvent se pratiquer avec respect de l’environnement, (2) la superficie de falaise disponible est énorme en France, il doit donc être possible de réfléchir à une éthique de l’escalade qui limite la dégradation des habitats en particulier dans les zones de grands richesse floristiques (nombreux sites du sud de la France) et la fréquentation des voies (pour préserver le milieu vertical).

Sans trop réfléchir que pensez vous des pratiques suivantes ?

  • laisser en terrain d’aventure les sites qui le permettent, c’est à dire qui permettent une protection efficace du grimpeur par la pose de coinceurs (fissures, etc…), ceci afin de limiter pas mal la fréquentation dans les voies en 4-5.

  • Aménager un nombre limité de belles écoles d’escalade pour les débutants et les cours, afin de limiter l’accès de groupes importants sur les autres sites, et ainsi limiter la pulvérisation des petits sites écoles comme on le voit dans les calanques. Pour la faune te la flore une petite falaise peut être très importante, elle l’est moins pour nous…

  • organiser une « jachère » des sites, d’une part pour laisser à la végétation et la faune le temps de réinvestir des sites dégradés en les fermants qqs années. réfléchir ensute à un retour respectueux de l’escalade

  • Respecter au mieux les chemins d’accès pour ne pas couper les sentiers

  • Eviter (ou interdire ??) sur certains sites le bivouac au pied des falaises.

  • Ne pas arracher la végétation lors des nettoyages

En ce qui me concerne je verrais bien une expérience d’application d’une telle éthique dans le Sud est de la France et en particulier dans les massifs qui entoure Marseille (Calanques, sainte victoire, sainte beaume, etc …). Je crois que les institutions ont leur rôle la dedans, mais pas sans un mouvement collectif des grimpeurs, faut que ça viennent du coeur en gros.

Sur ce je vous laisse réagir, je pars en vacance pour une semaine de grimpe :wink:

Alex

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Sucre d’orge:

J’suis assez d’accord SAUf pour la jachere des sites qui sera source de traumatismes pour la faune et flore

Posté en tant qu’invité par guilhem:

Je suis assez d’accord avec toi… de toutes façons les questions de fréquentation et de souci de l’environnement sont des questions que les grimpeurs seront obligés de se poser à cours termes(et donc moi!!) . combien de sites sont surpatinés et des lors, inintéressant pour la grimpe? voulons nous grimper sur des sites dégueulasses? L’aspect « nature » de la grimpe n’est-il pas une composante fondamentale de la grimpe? N’est-il pas plus agréable de grimper aux milieux des vautours de la jonte que dans une ancienne carrière coincée entre l’autoroute et le TGV…?
Notre responsabilité dans la destruction de l’environnement est toute relative mais elle n’est pas pour autant négligeable!!
Ce sont des sujets qui me tiennent à coeur… c’est d’ailleurs l’objet de mon travail actuellement. j’essaie avec mon collègue de monter un site internet de sensibilisation et d’informations « nature » autour de la grimpe et des falaises. On a d’autres projets de communication; articles dans la presse, création de posters « nature et grimpe » avec les marques, …
si qqun a des suggestions, envoyez un mail à pierreguilhem.polenatura@wanadoo.fr

Bonne grimpe à tous et bonnes vacances à toi alex!!

Posté en tant qu’invité par dalbavie:

sALUT guilhem

Je fais partie d’une asso d’escalade (La CMEL) compagnie des moniteurs d’escalade du littoral.
Pour la troisiémes fois , le 21 mai 2005 , nous organisons une opération de nettoyage d’un site d’escalade ( l’étoile noire à la ciotat dept 13) . Des gars comme toi seraient peut etre
intérréssés d’ intervenir dans notre journée.Pour,pourquoi pas, informer les grimpeurs
de l’ impacte de leur pratique sur l’environnement.

Si tu veux plus d’infos vas sur " clean up day 2004"

Mais quoi qu’il en soit je ne suis pas d’accord avec alex

arrété de tous vouloir parquer !!! aller sur le terrain et parlez de vos angoisses au grimpeurs qui vous semble pas respectueux . mais ne donnez pas des conseils
qui finiront par devenir des lois.

Pensez -y !

A+

Posté en tant qu’invité par françois:

globalement d’accord, mais je bondis chaque fois que je lis « limiter les voies en 4 ou 5 »
ou limiter les « petits sites écoles »
ça part d’un bon sentiment sur le plan de l’environnement, mais exclure ne résoud jamais rien

Posté en tant qu’invité par jesus:

respect ok, donc il faut donner les moyens à nos petits grimpeurs d’apprendre à respecter car le respect c’est lié à la connaissance et à la compréhension du milieu qui nous entoure. Alors éthique d’une pratique sportive ou alors véritable culture du savoir naturel qui est à mon sens bien plus important et profond que la connaissance scolaire/universiatire qui me semble très limité finalement quand on voit le décalage entre l’Homme et son milieu.
Mais pour moi tout cela est plus un problème de société qu’un problème de pratique sportive. le capitalisme et le l’ibéralisme vont parfois trop loin dans l’exacerbation de l’individualisme et du renforcement de l’ego.

Le misanthrope

Posté en tant qu’invité par guilhem:

ok pour le clean up day. faut voir parce que autour du 21 mai, l’agenda est chargé…
Pour ce qui est de la législation et de la règlementation de l’escalade (et des sports nature en général), effectivement, ya beaucoup de questions à se poser…

je ne crois pas personnellement que la grimpe (mais aussi la rando, la montagne et bien d’autres activités de nature) garderait sa « saveur » si l’on en venait à sytématiquement règlementer, encadrer, normaliser,…

Le but de notre démarche est tout l’inverse: anticiper les problèmes pour éviter d’avoir à les résoudres par la loi et son cortège de rigidité administratives…

Pour ce qui est de « limiter les voies en 4 et 5 », je ne trouve pas que ce soit satisfaisant (« exclure ne résoud jamais rien » de françois). a contrario, je ne crois pas que vouloir "développer l’escalade " à tout prix soit une bonne idée… c’est très personnel mais je ne souhaiterais pas voir la grimpe se diriger ni vers l’elitisme ni versl’« accessibilisme ». Enfin, c’est personnel…

« respect ok, donc il faut donner les moyens à nos petits grimpeurs d’apprendre à respecter car le respect c’est lié à la connaissance et à la compréhension du milieu qui nous entoure » a écrit jesus.

tout à fait d’accord. c’est l’idée.

Posté en tant qu’invité par Jibiji:

Les préoccupations environnementales commencent à être reconnues dans le milieu, c’est bien. Même si on ne peut pas dire que nos aïeux étaient plus respectueux, ils étaient déjà moins nombreux. Deux des problèmes essentiels d’aujourd’hui sont :

  • la multiplication des pratiquants
  • la découverte de l’escalade en salle, avant d’aller dehors : le respect de l’environnement est encore moins un réflexe pour ces personnes que pour celles qui ont eu l’occasion de voir se dégrader le milieu avec le temps.

Tant qu’on fera rêver les gens avec des posters de belles voies naturelles, on ne va pas enrayer la surfréquentation. Ca me fait penser qu’aux US il est interdit de faire du hors pistes (je parle de ski), sous peine de grosse amende, alors que d’un autre côté ce sont les premiers producteurs de films de freeride avec accès en hélico. Essayons de rester cohérents dans la démarche proposée pour l’escalade.

Associer les marques de grimpe, c’est bien pour elles en terme d’image. Tant qu’il ne s’agira que de discours sur le respect, elles suivront, mais si vous comptez mettre en oeuvre des mesures de restriction telles que proposé, elles ne seront plus d’accord, pour la simple raison que limitation de la pratique = moins de chiffre d’affaires.

Dernier point : les critères des écolos seront toujours contradictoires avec ceux des grimpeurs sur la qualité des falaises. Comme par hasard, ce sont toujours les plus belles falaises que les défenseurs de la nature considèrents comme ayant le plus grand intérêt biologique. On aura du mal à se mettre d’accord dans ces conditions.

[%sig%]