Posté en tant qu’invité par Christian DURIF:
A l’auteur de ces propos,
…« il ya plus d’une réalisation qui sont fausse »…
…« tous ça n’est pas vrai »…
…« je les vu de mes propres yeux »…
…« il là pousse un peu trop »…
…« Tous cela n’empeche le trés bon niveau de charlotte mais soyons sport tous de fois »…
Tu fais sans doute partie de cette faune qui erre sans fin dans des cotes qui ne sont pas les leurs. S’imaginant faire encore un 8a après moult travail…
Faire un 8a est une cote normale pour tous jeunes grimpeurs se donnant les moyens d’aller y développer un effort et une sensibilité authentique.
Quand aux cotes supérieures, 8a+, 8b, 8b+, tu n’est qu’un naïf, car de telles réalisations affichées publiquement, pour signer la singularité de l’évolution d’une génération, ne peuvent s’accompagner que de la nécessaire expression d’un témoignage.
Ce qui t’échappe, c’est que les forts jeunes grimpeurs de sa génération se connaissent tous et respectent l’effort investi, parce qu’ils en connaissent intimement le prix. Charlotte n’a rien à leur démontrer et elle a la modestie ou l’intelligence de s’inspirer et apprendre des attitudes et comportements de ses camarades de falaise. Quand aux coachs de club ou d’équipes compétitives, le temps a fait son œuvre, et il n’en est pas un qui n’en mesure les mérites.
… A MOINS QUE TU NE FASSES PARTIE DE CETTE AUTRE FAUNE, ENCORE PLUS EMERITES QUI FINIT PAR NE PLUS GRIMPER TANT LEUR PROSE « INTERNAUTE » N’OCCUPE PLUS QUE LEUR TEMPS ET LEUR EGO.
Sur le fond, les deux seules « mystifications » dans les performances de Charlotte, énoncées dans www.8a.nu, sont :
- « les vieilles gloires » 37m, cotée 7c+ (Rodellar). Elle est sortie par les deux derniers points du 8a+ mitoyen à gauche…
- « El corridor » 40m cotée 8a (Rodellar), dont elle a observé le clipage expo de la deuxière dégaine.
Si ce travers écorche ton éthique au point de t’en gercer les neurones, je t’accorde le sésame subliminal, en enlevant cette composition malheureuse et outrageante de sa « Scorecard »… Ce faisant cela ne changera pas son score et encore moins ce qu’elle vit.
Si tu connaissais juste un peu Charlotte, tu ne pourrais que témoigner de son aversion extrême pour le travail d’une voie. Rien ne l’afflige plus que de « Sacrifier » un « A vue » au bénéfice d’un « 1er essai » pour avoir succomber à la tentention trop tôt. C’est la raison principale qui fait qu’elle n’affiche pas d’autres 8a+ et plus, car le jeu ne l’interresse pas.
Ne te contente pas d’un cas particulier… en précisant que « tous ça n’est pas vrai »…fais-nous part de ta grande connaissance des réalisations de Charlotte.
Fais-nous aussi part de ta grande expérience de « Coach » d’un sportif de la pointure de charlotte.
Lorsqu’à 9 ans elle sort les 13 longueurs de « visite obligatoire » 6a/b (Dibona) ou FaraKiri (Presles), j’étais rempli de certitude. Lorsqu’à 11 ans, elle sort ses deux premiers 8a (7a/b régulier à vue), ou lorsqu’elle sort « Happy birthday » (Croix des Têtes) à 12 ans, je pensais qu’elle avait cette chance rare de pouvoir vivre de telles expériences de vie et l’a pensais satellisée aux frontières d’un inaccessible…
Au jour de ses quatorze ans, charlotte a gravi 608 longueurs au delà du 7a, (dont 24 au delà du 8a dans ce seul été 2004).
Plus elle progresse, plus les certitudes tombent une à une, et je n’en ai plus que quatre :
- je découvre au jour le jour ce que sont ses mérites. En cela elle me fais découvrir la vie différemment.
- je me dois de l’accompagner au mieux.
- je dois veiller à ce qu’elle ne se blesse pas (ce qui a été, et est, le lot de l’ensemble des grimpeurs ayant contribué par leur empreinte à grandir l’activité)
- J’adore ce petit bout de simplicité qui construit avec tant de rigueurs et sacrifices son autonomie de future femme.
Oui je suis très fier de Charlotte, mais suis de plus en plus dépourvu d’une juste résolution, lorsque je la sais accepter parfois de telles souffrances dans l’effort, qu’elle ne doit qu’à sa volonté. Je voudrais pouvoir parfois succomber à la tentation de l’arrêter dans son engagement, tant les apparences sont parfois difficiles à accompagner.
Contrairement à toute attente, sur le dernier point de gestion avant le crux final de la « voie ultime femme » de Cantobre (8b+), le Coach que je suis, allait l’arrêter dans cet exercice stupide de souffrance. Cependant dans une fraction de seconde, le regard furtif, intense et si absent, qu’elle a accroché à la nature qui l’environnait a imposé au père que je suis aussi, de la laisser dans son monde.
Alors vois-tu, « TROU du CUL » d’un genre « COMMUN » parce que « banal et prévisible », quand on ne sais pas, on ne dis pas !
Quand a ton appréciation sur « le très bon niveau de charlotte » nous te remerçions pour ton « expertise » et te souhaitons de pouvoir payer dans ta chair, le prix de la résistance, afin qu’une fois dans ta vie, tu puisses vivre et t’émouvoir d’une réalisation « à vue » digne de ton niveau.
Quand à mon aspiration à me « réaliser »… ne faisant pas partie de la même génération, il manque à ta culture ce que fûrent les pratiques alpines avancées d’il y a 20 ans…
Quand à ta grandeur déontologique, ne craint surtout pas de signer ta prose pour que le contact soit plus aisé et afin de te rappeler que nous vivons dans un « état de droit ».
Christian DURIF, papa de Charlotte, et très heureux de l’être.