Renaissance du bivouac en montagne?

Si. Non. Tout dépend des circonstances .
Tu pars après le boulot et tu vas bivouaquer au bout d’une route sur le chemin d’accès d’un site ou d’un refuge avant d’attaquer tôt. Tu te trouves un coin abrité, un auvent ( même une arrivée de télésiège, ça le fait), le temps de faire chauffer la fondue, et c’est déjà un bivouac qui peut être mémorable.
Bien évidemment, se coltiner 35 kg de matos pour monter un camp du coté des Dorées, c’est un peu plus sexy.

Faux bivouaqueurs ? Je vois plutôt dans cette description une pratique « responsable ».
Ils utilisent la douche du refuge: c’est mieux que d’aller polluer avec sa savonnette le petit ruisseau qui n’a rien demandé à personne
" " les w-c " " : pas la peine de faire un dessin…idem ci-dessus
Se retrouver entre eux au bivouac : et alors ? c’est à mon avis la finalité de l’affaire, chercher à s’isoler (seul ou à quelques uns) pour profiter d’instants privilégiés.Quant aux bières, ça fait marcher le commerce (le refuge).Tant que les bouteilles (canettes…) ne sont pas abandonnées…S’il n’y a pas de débordement, je ne vois pas dans cette « pratique » quelque chose de répréhensible !

Posté en tant qu’invité par plussoyeur:

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Wren n’a pas dit que c’était répréhensible ! Il dit juste que ce ne sont pas des bivouaqueurs totalement autonomes (objet de la discussion). Parfois ça vient du fait qu’une partie seulement du groupe dort sous tente, les autres dormant dans le refuge.

Tout dépend ce qu’on appelle bivouac…
S’il s’agit de l’alpiniste perdu au fond des Ecrins qui est obligé de bivouaquer pour faire son escalade du lendemain, je ne suis pas sûr qu’il y ait augmentation de la pratique.
Par contre, j’ai l’impression que la sortie bivouac au clair de lune un soir de semaine dans les massifs à proximité d’une grande ville est en plein essor. Ca n’est pas le même public, plutôt des citadins amateurs de montagne en mal d’aventure. Il y aussi les étudiants en été qui aiment bien faire des soirées (bien arrosées) en montagne, peut être un peu plus qu’avant quoique…
Dans ces deux derniers cas le bivouac est souvent la finalité et pas une contrainte.

Les bivouaqueurs avec des 2s, ça se voit, et on est quasi sûr qu’il vont bivouaquer. Alors qu’auparavant, on ne faisait pas toujours la différence entre un gars avec un gros sac pour y mettre tout le matos photo, un gars avec un gros sac pour y mettre un duvet et une tente, et un gars avec un gros sac au 3/4 vide car il n’a que ce sac.

Ou simplement des gens qui fuient la chaleur de la grande ville en pleine été…

Il y a dans le ton du post de Wren comme un air de reproche fait à ces pratiquants en « semi-autonomie ».Je ne suis pas le seul à l’avoir ressenti comme tel.
Mais je veux bien admettre que je me suis peut-être trompé dans l’interprétation de sa contribution.

Non je crois pas. Pour ceux là ça n’est pas que par temps de canicule. J’ai aussi oublié la dimension sociale, tout ça se pratique généralement en groupe, donc c’est aussi un moyen de se retrouver autour d’une même pratique. Il y a aussi les bivouaqueurs solitaires (photographes par ex. ) mais sans pouvoir chiffrer, cette pratique est à mon avis plus marginale bien que de plus en plus abordable techniquement.

Tu proposes d’aller bivouaquer à 100m d’un parking où on arrivera à pied (mais qui sera peut être blindé de bagnole le jour d’arrivée), en promettant de vivre une nuit de bivouac (et non de camping), et des gens acceptent de payer un AMM pour ça ?
Tant mieux pour les AMM, mais ça signifie qu’on peut vraiment vendre n’importe quoi…

Voila, je suis d’accord avec Ray, c’est plus le concept « nuit dehors » qui est en vogue plutôt que bivouac en haut de la montagne après un gros effort.
D’ailleurs il y a un tas d’hébergements nouveaux qui associent confort et « aventure » : cabanes dans les arbres, bulles transparentes au milieu d’une clairière, etc…
Bref, on s’éloigne de l’AMM…

Gros sac = bon bivouac. Je ne suis pas trop dans la mouvance moine zen des MUL. Pour moi un bon bivouac, c’est un bon repas et une bonne nuit.
Matériel technique alpi ou escalade ou ski montagne + matériel de bivouac + bouffe : chez moi, ça fait toujours un gros sac. Mais même en balade tranquille, je ne conçois pas de passer un bivouac sans un minimum de confort ( tente légère…). Âpres, il y a le bivouac prévisible puis le bivouac imprévu… A chaque fois, c’est plus léger…
Pour revenir au post initial , au jour d’aujourd’hui ou on voit des personnes s’inscrire à des stages pour apprendre à faire du vélo, je pense effectivement qu’il y a une demande d’un encadrement pro pour des gens qui se sentent impressionnés par l’immersion en pleine nature. Dormir sans fermer la porte à clef : l’aventure…

Et si avec tout çà, on recréait la profession de porteur ? Comme çà, on pourrait bivouaquer sans se charger comme une mule… :smiley:
Anes et mules ne passent pas partout, les porteurs si …
Je rigole, mais après tout, pourquoi pas ? C’est un métier qui ne demande pas de diplômes (à condition de ne pas se prendre pour un guide !), qui est accessible à des gens plutôt jeunes et en forme, et qui pourrait permettre aux accompagnateurs en montagne qui les embauchent de proposer de nouveaux « produits ». :cool:
Cà ne gène personne de faire bosser des porteurs au Népal, mais je sens qu’en France, çà risque de déclencher plus de polémiques…

Pour revenir au sujet de départ, j’ai aussi l’impression que le bivouac revient un peu à la mode chez les jeunes. Il y a certainement un facteur économique, les refuges étant devenus relativement chers en augmentant (ou pas :stuck_out_tongue: ) leur confort et leurs prestations. Et le matériel est devenu plus accessible financièrement et de relativement bonne qualité, grâce au fabricant de tentes pliantes dont il est question dans ce fil :smiley:
Mais aussi probablement l’envie de passer un bon moment entre copains, de pouvoir boire, fumer ;), rigoler fort sans s’attirer de remarques (à condition de ne pas camper à coté des autres !)… D’ailleurs, la plupart des « tortues ninja » que j’ai vues n’était pas très loin du dernier parking :stuck_out_tongue:

Peut être.
Mais si j’ai bien pigé, l’objet de la discussion lancée par « Itinerance pyrenees » est une rando avec bivouac en montagne. Sous entendu, on choisit un itinéraire, en boucle ou en AR, qui serait trop long de faire à la journée pour les participants, donc on le coupe en 2 avec un bivouac à la moitié ou au tiers de la boucle (ou au 2/3 de l’AR). Ce qui sous entend qu’il n’y a pas de refuge dans le coin permettant de faire la même chose, sinon la pertinence du bivouac en prend un coup. Car il faut quand même faire accepter au client de porter plus de matos qu’une rando avec refuge ou gite. Il a plus de chance d’accepter si on lui dit qu’il serait impossible pour lui de faire cette boucle sans bivouac (pas la caisse de le faire à la journée, et pas de refuge dans le coin).
Ou alors je n’ai rien pigé, et le but d’ « Itinerance pyrenees » est de faire des bivouacs dans un pré avec 20mn de marche… (dans ce cas le pseudo n’est pas très pertinent…)

Dans ce cas le prétexte du bivouac des tortues ninja n’est pas le côut des nuits en refuges… Faudrait savoir !

Itinérance pyrénées se pose des questions à propos des tortues ninja qu’il croise en chemin. Et comme il le dit, elles sont plutôt mal équipées. Pour moi ça colle avec le trip « grenoble by night au sommet du moucherotte », « hauts plateaux au clair de lune » ou « soirée au bord du lac du crozet en été ». C’est pas forcément perdu au fin fond des montagnes dans la mesure ou le but est de faire un bivouac, pas de faire une étape. Donc il se demande s’il peut surfer sur le concept. Pourquoi pas dirais-je mais avec un public novice (type touriste en station) qui appréciera cette expérience nouvelle en dépit du cadre pas forcément ultra sauvage.

j’y suis passé récemment et il y a un très beau coin confortable (épaisse moquette, ruisseau à proximité) pour bivouaquer sur le plat se trouvant juste au dessus du crozet un peu à droit en direction du versant est du grand Colon.

Parfaitement monsieur !

Ah ben je n’avais pas compris ça…
J’avais compris qu’il avait remarqué que des gens étaient motivés pour balader leur 2s un soir à 30mn - 1h de marche, et que ces gens seraient peut être intéressés par un vrai bivouac à 3, 4 ou 5h de marche, avec l’aide d’un AMM.
Car si c’est pour faire la même chose qu’ils font d’habitude, ya pas besoin de l’aide d’un pro…
Ou alors c’est pour proposer des bivouac à 30mn de marche à des gens qui n’en ont jamais fait… Mouais, si des gens sont prêt à payer pour ça, pourquoi pas…
Pour moi, le bivouac c’est la liberté, dont celle d’annuler à tout moment. Si on commence à engager un pro pour faire un bivouac, on ajoute des contraintes (une personne supplémentaire + les containtes d’une prestation commerciale), on ne peut pas décider ce qu’on veut, en gros on détruit ce qu’on est venu chercher. Enfin bon si ça plait à certains…

Mais, on trouve depuis longtemps des professionnels qui proposent des sorties bivouac ou non avec portage des bagages: cela va du GR20( en partie ou non), un tour de l’oisans, et aussi le mont aiguille avec bivouac au sommet…bien évidemment quelques porteurs (appelés auxiliaires pour l’occasion) sont mobilisés pour assurer le confort du Môssieur ou de la Dâme.
Rien d’extraordinaire…comment on fait les grands anciens : Whymper, Coolidge qui parait il n’ont jamais rien porté d’autre que leur piolet.Ce n’est qu’un retour aux véritables sources de l’alpinisme à l’ancienne… :cool: ça devrait plaire!!!à certaines catégories de population !!!

Bonjour,

Les « tortues » que l’on croise sur les sentiers sont, amha, des débutants « qui en veulent » - qui veulent partir à l’aventure en moyenne montagne.
Conscients de leur inexpérience, ils ont choisi une tente réputée facile à monter, bon marché en plus.
Sans l’expérience pour juger de l’inconfort de portage, du poids exagéré etc.

Le reste de leur équipement vient en général du même magasin et est de la même veine.

Personnellement, ceux que j’ai croisés étaient généréralement des isolés … pas des groupes.

Pour un AMM, je vois en fait deux « marchés » au niveau des randonneurs en autonomie :

  1. L’initiation
  2. Le stage « ultime »

Je ne parle pas « perfectionnement », cela se fait tout seul … C’est en forgeant que l’on devient forgeron.

Initiation : choix & démonstration du matériel léger et efficace, chargement du sac, alimentation hydratation, protection pluie et soleil, orientation etc … Mise en pratique sur une rando « bien choisie » - y compris hors sentier - de plusieurs jours.

Proposer aux stagiaires du matériel correct serait un plus. Pas obligatoire d’investir dans le top … il existe un marché du « seconde main » qui vaudrait la peine d’être surveillé. Perso, j’ai ainsi fait l’acquisition d’un peu de matos « en rab » pour ma famille.

Stage ultime

Celui que personne ne propose … et pourtant!
On peut avoir appris les bases, perfectionné les techniques, se trouver à l’aise en autonomie … mais rien ne remplace l’expérience.
L’expérience, c’est ce qui fait que l’on connaît - et que l’on évite - les pièges.
Les pièges, ce sont les dangers non évidents, parfois « inimaginables ».

Le stage ultime, ce serait donc le stage anti-PAC (Pièges à Cons) sachant que, individuellement chaque randonneur amateur n’a pas accumulé suffisemment d’expérience pour les avoir rencontrés tous et donc un jour, « se fait avoir » comme un c**.

Etablir une liste des pièges … (Travail de réflexion et de partage entre amm)
Et aller les montrer sur le terrain, ou les « provoquer » quand il ne s’agit pas d’un piège lié au terrain.
Voire les « démontrer » en salle.

Un stage pour se construire une expérience en « accéléré ».
Pour donner en partage à des amateurs l’expérience d’une confrérie de pros de la montagne.

C’est pas tout de le dire … il faut encore « vendre » le concept.

Pas évident en ce qui concerne les débutants, parce qu’ils évoluent initialement en dehors du « milieu » de la randonnée.
Pas évident en ce qui concerne les randonneurs déjà « à l’aise en autonomie » et qui n’ont pas conscience, justement des pièges sournois qu’ils rencontreront tôt ou tard.