Renaissance du bivouac en montagne?

Posté en tant qu’invité par Itinerance pyrenees:

Bonjour à tous, je suis Accompagnateur en Montagne et j’aimerai vous soumettre cette question qui me taraude depuis quelques temps : peut-on dire que le nombre de randonneurs qui bivouaquent est en augmentation ces dernières années en montagne ? Il me semble voir régulièrement des jeunes avec des tentes « tortues ninja » d’un grand fabricant de matériel qui se déplacent, parfois péniblement et mal équipés, sur les sentiers… Est-ce que mon regard et ma mémoire se focalisent sur ces gens là où partagez-vous le même sentiment. Dans l’affirmative, cette nouvelle génération de randonneurs en bivouac pratique-t-elle cette « discipline » par goût, par absence d’expérience (les grandes envolées de camping à la montagne avec des gros sacs de 20kg et plus…) ou par manque de moyens pour utiliser les refuges ?
Voilà, si vous avez des avis sur ce thème (qui je l’espère n’a pas été traité récemment, ce qui m"éviterait de me faire lyncher par les afficionados du forum :stuck_out_tongue: ), cela m’intéresse car je me demande si je vais investir dans du très bon matos léger, confortable et résistant pour proposer cette formule de découverte de la montagne qui, personnellement, me ravi…
MErci à tous !

Je me demande si c’est le même public que celui qui loue services d’un accompagnateur.

Le bivouac va se développer vu les tarifs d’hébergement dans les refuges: à 20€ la nuité, il ne faut pas exagérer!
Malheureusement pour toi, je ne pense pas que ces pratiquants qui bivouaquent par souci d’économie soit une clientèle pour toi.
Par contre, un bivouac est toujours une super expérience (surtout quand il fait beau). C’est aussi la liberté de dormir où l’on veut…

Je pense que c’est par goût, certain trouve plus sympa d’être seul entre amis et de n’avoir aucune contrainte de levé, couché, d’horaires, silence, etc…
C’est probablement aussi par nécessité de trouver un hébergement moins cher, la tente (40 €) une fois que tu l’as, le bivouac c’est gratuit ! Par contre je suis du même avis que les autres, si c’est pour une question de coût je pense que ces personnes ne font pas appel à des accompagnateurs… :confused:

salut,

oui c’est une bonne idée dans la mesure où tu vas sur des itinéraires sans refuge.

si tu as une liste de clients, envoi ton projet pour voir s’il y a un intérêt en
mettant en avant l’autonomie et l’optimisation du portage pour randonner léger.

Posté en tant qu’invité par Toto:

Bonjour à tous,

Renaissance, je ne sais pas. Mais le bivouac a plein d’avantages (cout, liberté, solitude, autonomie et la satisfaction qui va avec, acheminement écologique de la bouffe dans les hauteurs, …).
Le prix des nuitées et des refuges est sans doute une des raisons principales pour expliquer l’engouement que tu constates.

Pour ta « clientèle », plusieurs choses :

  • c’est vrai que l’économie d’un refuge n’est peu être pas une raison suffisante pour bivouaquer,
  • le matériel ultra-léger n’est pas forcément adapter au confort minimum qu’elle souhaite retrouver,
  • l’option dormir en cabane non gardée est assez appréciée par les néophytes en bivouac,
  • mettre un objectif au bivouac (lever de soleil sur un coin sympa, nuit dans la neige sous la pleine lune, igloo, …) peut surement créer un enthousiasme supplémentaire.

Voilà tout,

M

Pour répondre précisément à cette question, il faudrait procéder à une étude préalable :

  • sur l’ensemble des massifs français (domaine de la « montagne » en général)
  • sur une saison complète
  • menée de préférence par des professionnels de la montagne qui, plus que les amateurs, arpentent de façon intensive les massifs.

La première raison qui me vient à l’esprit est financière : l’économie de la nuitée et de l’alimentation montée à dos d’homme me semble être le premier motif, avec des jeunes au budget parfois limité.L’indépendance est aussi un argument fort, avec le souhait de ne pas se mêler aux « vieux ».S’isoler permet aussi de faire la fête (raisonnablement…lol), de discuter voire de chanter ou faire de la musique (veillée) sans déranger l’autre.Plus tard, les année passant, on aspire à davantage de confort, prodigué par les refuges: repas chauds, prêts à la demande, confort du matelas, couchage rapidement démonté au réveil, petit-déjeuner prêt…Plus besoin de monter des sacs chargés de bouffe…le gain de poids et de place peut être consacré à son petit confort personnel (effets d’habillement, complément alimentaire de confort, etc…).

En revanche, je suis en désaccord avec les autres contributeurs sur un point : cette clientèle est tout à fait compatible avec les activités d’un AMM.Il y a même un filon à exploiter : celui de l’initiation au bivouac (été comme hiver): choix du lieu, installation (à l’écart de tout point d’eau, etc), alimentation adaptée à l’effort en montagne, réhydratation, sensibilisation à l’écologie en montagne (pour être clair: on redescend ses déchets !), traitement de l’eau, feu, toilettes, isolation, protection contre le vent, etc…je suis sûr qu’il y a une demande parmi les jeunes qui découvrent la montagne comme chez les seniors (sur le tard…).En conclusion, cela mérite l’investissement.

d’accord avec lavaredo:

je gagne correctement ma vie, donc la dp en refuge n’est pas un soucis.
par contre, le bivouac en montagne m’apparait pour le moment comme une galere:
quel matos avoir? quoi prendre pour eviter le sac trop lourd sans negliger le confort? comment identifier un bon lieu de bivouac?

et aussi: quelles randos course faire avec des bivouacs? l’interet etant d’etre plutot seul, ce sont des courses/randos peu parcoures, donc les trouver est plus compliquer.

enfin, il y a de plus en plus de personnes qui aiment faire de belles photos.
Savoir proposer un bivouac confortable pour proposer un magnifique lever de soleil sur une montagne ou un superbe croissant de lune dans un lieu isole doit interesser du monde…

par contre; derriere il faut savoir trouver son public…

non, on investit seulement s’il y a une demande.

…sauf que « Itinérance » a apparemment déjà étudié le problème (c’est quand même un peu…son métier… la montagne non ?!) et qu’il se pose, entre autres,la question (cf. son dernier §) d’investir ou non dans du matériel…outre nos avis sur la question et divers éclairages, il faut lui donner maintenant une réponse claire, sans tourner indéfiniment autour de la crevasse (pot).La décison finale lui revient.

Posté en tant qu’invité par Wren:

Bonjour,

Si je puis me permettre d’intervenir : j’utilise les 2 modes d’hébergement depuis des années et j’observe avec intérêt l’évolution de la « pratique » montagnarde.

Les porteurs de Tortues Ninja sont à mon humble avis, de « faux bivouaqueurs » : ils s’installent à proximité immédiate des refuges mais les utilisent pour la douche, les WC, l’achat de bières (important ça !). Le « bivouac » leur permet de se retrouver entre eux (la convivialité en montagne n’est qu’un lointain souvenir…) et de randonner ou escalader à moindre coûts. Je doute qu’ils représentent une clientèle potentielle pour toi.

Les « vrais bivouaqueurs » se lavent dans les torrents et lacs (ou pas), s’arrêtent dans des coins isolés, portent leur bouffe et sont en général expérimentés. Ce sont aussi des adeptes du « sursac »… Pas une clientèle non plus a priori.

Restent les « novices » complets qui pourraient être intéressés par « une expérience » : sensibilisation au milieu, apprentissage, autonomie, beauté de la nuit dans des lieux magiques etc.

Mais j’observe quand même depuis des années une tendance lourde : l’exigence de plus en plus de « confort ». Alors, leur demander de porter un sac lourd… J’ai des doute. A moins de leur faire découvrir le mode MUL.

Dès qu’on est 2, une tente 2 places légère procure plus de confort et d’abri pour le même poids. C’est pour ça que je n’ai jamais investit dans un sursac.
L’été, j’utilise à 2 une tente 3 places avec abside de 1,8kg : on peut s’habiller à l’intérieur, les 2 en même temps, on peut faire la bouffe et manger à l’intérieur, le tout en étant bien à l’abri, etc.
Quand il fait très bon (pas de vent et peu de rosée), je dors à la belle étoile, sans sursac.

Ou ils montent une douche solaire pour prendre chaque jour une douche à 35°C…

Sinon, concernant l’évolution de la pratique du bivouac, je ne vois pas d’augmentation là où je vais, mais ça semble se déplacer un peu selon les années (ya des cycles de fréquentation par endroit, selon les modes du moment).

C’est de la grosse triche !!!
Venir la veille faire un portage de bouffe et matos, OK, mais monter du matos en bagnole, ça n’est plus du bivouac en montagne !
Ce n’est donc pas une alternative, mais carrément autre chose.
Car si on peut monter le matos la veille en bagnole, d’autres pourront monter le jour même en bagnole, et on se trouvera en ambiance bivouac sur un parking à côté de la bagnole, et pas du tout en ambiance bivouac en pleine montagne loin de foule.

Dans mon club de montagne, les sorties avec bivouac ou igloo font rêver et suscitent toujours beaucoup d’envies. On voit aussi que les bonnes adresses de bivouac sont des denrées extrêmement rares et précieuses qui s’échangent entre initiés dans la discrétion ( ex les emplacements de bivouac 3* sur Cham, les Gastlosen…). Je pense que effectivement dormir en montagne loin des structures et de l’affluence est un rêve qui séduit de plus en plus. Le prix des nuitées et des hébergements est sans doute pour qq chose dans cette recherche mais je pense que le désir d’aventure, d’autonomie et d’isolement est le plus fort pour expliquer cette façon d’aller et d’être en montagne. C’est également perçu comme une étape initiatique, une étape à franchir avant que d’aller courir les grands projets en alpi ou ski de montagne. Par contre, gros portage obligatoire.
Pour moi : deux cordées, des gros sacs et une soirée au bivouac : le plaisir absolu pour courir la montagne. Cela dit, même un bivouac a coté de la voiture, c’est déjà un bivouac.

Tu admettras que bivouaquer sur un parking à côté d’une dizaine de camping-car est un peu moins sexy qu’au bord d’un lac à 2500m après 3h de marche ? Non ?
Si lors d’une sortie de ton club, des circonstances font que vous devez renoncer à un bivouac en monatgne et que vous vous rabattez sur un bivouac sur un parking, t’es sûr que personne ne sera déçu ?
C’est toujours la même chose ?

En quoi gros sac rime avec plaisir ?

ce doit sans doute pouvoir constituer un plus dans les prestations que tu proposes par ailleurs; ta connaissance de ta clientèle sera certainement plus précieuse que ce qu’on pourra te dire ici, à moins qu’il ne s’agisse de pros eux-même: toi seul peut avoir une connaissance suffisante du "marché "et de ce potentiel créneau pour savoir ! (perso je pense qu’il doit bien y avoir une clientèle à séduire, c’est à étudier)

Je ne dis pas que c’est bien ou mal, je dis que ce n’est pas la même chose que l’objet de la discussion. Et donc que ton alternative n’est pas valable, on ne retrouve pas la même ambiance et les mêmes contraintes.
Par contre, faire des portages de bouffe pour une rando itinérante sur 2 ou 3 semaines avec 5 jours de bouffe maxi dans le sac, ça ne change pas énormément l’ambiance : on a l’ambiance qu’on peut avoir dans une rando de 5 jours, c’est déjà mieux que celle d’une rando sur 2 jours avec bivouac sur un parking.