Je pense qu’Alexis veut dire que :
« l’État est fautif de laisser la vitesse limite être dépassée » s’il ne réagit pas.
La responsabilité de la transgression de la loi n’incombe pas à l’État, mais il est fautif s’il ne la sanctionne pas…
Relations tendues entre montagnards et trailers ?
C’est un marronier d’été désormais. C’est marrant (mais cela ne me surprend guère dans ce monde journalistique) comme des tensions entre guides et trailers on en déduit des tensions entre les montagnards et les trailers.
Il me semble compréhensible que des guides, qui d’un coté voient leur clientèle diminuer (l’alpi est un peu passé de mode), leur temps de pratique diminuer aussi (à cause du réchauffement) et parallèlement voient le nb de trailers exploser (mes 2 dernières visites à cham étaient espacées de 4 ans, hallucinant le nb de trailers qui a explosé dans ce laps de temps) soient un peu aigris. Surtout à Cham, où certains guides se sentent parfois bien propriétaires des lieux.
Car je suis persuadé qu’une partie des clients traditionnels des guides (ceux qui cherchaient dans l’alpi un dépassement de soi et/ou une reconnaissance personnelle ou sociale) ont basculé dans le trail : moins cher, plus facile à pratiquer, plus à la mode. Faudrait que des sociologues nous éclairent la dessus. D’ailleurs cette année en faisant le Mont Blanc j’ai découvert que l’arête des Bosses était un segment Strava
Sinon, le montagnard basique comme moi s’en fiche un peu des trailers : on les croise pendant l’approche, on leur dit bonjour et basta. D’ailleurs pas mal de montagnards basiques font aussi du trail (enfin, ils courent pour etre en forme, quoi. Comme moi par exemple. D’ailleurs je tiens à vous dire que j’ai des KOM, enfin des CR)
C’est ce que j’ai aussi entendu de la part d’un guide de la vallée. Auparavant, on venait en famille pour 3 semaines de vacances, ce qui laissait une ou deux possibilités d’escapade en alpinisme durant le séjour. Maintenant, le séjour est plus court et le trail permet de conjuguer plus facilement sport/dépassement de soi avec les vacances en famille.
C’est exactement ça. Et en étant un peu plus ambitieux, ça donne : Édicter un interdit, voire même décrire une sanction sans mettre en face les moyens de faire respecter cet interdit et évaluer les résultats de la méthode afin d’améliorer le tout (sanction comme moyens de coercition) en vue d’augmenter le niveau de respect de l’interdit … Sans déconner, c’est que tu y tiens pas tant que ça à ce que cet interdit soit respecté …
C’est le cas de beaucoup de lois concernant la chasse. La France est condamnée par l’UE et c’est le contribuable qui paie.
[quote=« Baltringue, post:142, topic:249071 »]
j’ai des KOM, enfin des CR)
[/quote] aie ça y est me sens vieux d’un coup c’est qupi un KOM
KOM : Kekette Of the Mountain
(En vrai, c’est King Of the Mountain, celui qui a le.meilleur temps sur un segment donné sur Strava)
Je crois que le terme de KOM est antérieur à Strava : il me semble qu’il est utilisé dans certaines courses cyclistes pour les ascensions.
Honnold il a le KOM sur le segment nose au capitan si j’ai bien suivi alors
Exactement ! Sauf que le segment n’a pas du être créé donc il est pas KOM et c’est un nase.
le King Of the Mountain est bien aussi le leader du classement du meilleur grimpeur sur le Tour de France par exemple.
sur strava, KOM pour un segment parcouru à vélo, CR (course record) pour un segment parcouru à pied.
Pour dévier vers un sujet très à la mode, pas encore un marronnier mais en passe de le devenir (par contre, un marronnier qui fait ses fruits tous les trois jours vu la fréquence des mauvaises nouvelles ces temps-ci) : on peut définir la collapsologie par la croyance en un changement radical de civilisation et la recherche d’un nouveau mode de fonctionnement, le tout forcé par une disparition des anciennes conditions d’existence. Tout montagnard n’est-il pas collapsologue, en ce moment ? Les montagnes changent tellement que trouver les "bonnes "conditions pour l’alpinisme classique, quand on vient de loin, devient une gageure. Le trail, c’est plus facile, maintenant on va pouvoir courir là où il y avait des neiges éternelles. Les guides se sont toujours adaptés aux changement de techniques, aux modes, le pourront-ils cette fois-ci, si l’alpinisme n’est plus que rocheux (mais avec des cailloux qui tombent tout le temps) ?
Bon, un autre fil semble annoncer que l’avenir est au paddle sur les grands lacs qu’auront laissés les grands glaciers en fondant.
Quant aux alpages, aux fromages sous aop exigeant que les vaches soient nourries à l’herbe fraîche en altitude, il risque d’y avoir aussi du mouvement si tout est grillé à partir de début juin.
Bref, on parle de nouvelles modes, mais la viabilité des « anciennes » pratiques va finir par devenir fragile, et pas à cause des traileurs - qui ne sont peut-être, au risque de les vexer, qu’un symptôme.
Il est certain que pour quelqu’un qui prend traditionnellement ses vacances en juillet-août, l’alpinisme, c’est un peu foutu. Il va y avoir des révisions déchirantes à tous points de vue (guides, gardiens de refuge etc.)
y compris pour les trailers !
courir en montagne sur grande distance va bientôt s’apparenter à un raid sans dromadaire dans le Hoggar …
L’avenir est au belledonnisme, qui va se généraliser à tous les massifs de la 2e barrière humide (des Ecrins au Mont Blanc, en passant par l’Armet, le Taillefer, Belledonne, Lauziere, Beaufortain).
Des voies magnifiques où pas un rocher ne bouge, étant donné qu’elle sont entièrement composées d’herbe, mousse et lichen, le tout agrémenté d’une sympathique approche d’à peine 1200m en grosses caillasses.
Heu… les parcours rocheux ne sont pas tous dans du rocher si sain que ça quand même dans Belledonne. On a fait des repérages du côté du Pic du Frêne il y a 15 jours et déjà sans neige le col de la Vallette n’est plus accessible versant W (terrain rocheux pourri à 45°), le brèche du Frêne est bien dégeu aussi (rien ne tient sous les pieds) et la traversée Pic du Frêne - Clocher du Frêne est décrite comme en rocher pourri, mais ça se sera pour une prochaine fois en partant côté Maurienne versant E et non pas côté refuge des Férices versant W.
Mais il y a effectivement de magnifiques courses à faire, en particulier d’arêtes. Mais chut, il y en a qui recherchent la solitude.
C’est parce que tu as voulu faire de l’alpinisme.
Si tu avais fait du belledonnisme, tu aurais grimpé sur de l’herbe bien verte, entretenue avec amour par les bouquetins du coin, et sur du lichen épanoui grâce aux averses quasi quotidiennes.
Nous sommes nombreux à être adeptes du bel hédonisme…en montagne
Pas sur qu’il y ait des montagnards dans le futur
Les trailers sont vraiment très mal habillés