Relations tendues entre montagnards et trailers ?

#1

A Chamonix, des montagnards excédés par les traileurs

« … Quand il y a eu la première édition, ça a fait sourire … se souvient David Autheman, guide de haute montagne et créateur du site TVMountain.com. Mais, depuis, ça a tellement grossi… Alors que notre société va de plus en plus mal, eux ne prônent qu’une chose, l’accélération. On ne contemple plus rien, on court. Jusqu’ici les gens consommaient des biens, maintenant ils consomment de l’espace et du temps. »
…
"Un baveux hurle jour et nuit sur un podium pour des gens qui finissent subclaquants, s’agace le guide et écrivain Denis Ducroz. Les hommes courent cul nu depuis la nuit des temps mais, là, on a inventé des tenues à 1 500 euros et une pratique qui dépasse en narcissisme tout ce que l’alpinisme a produit. "
…
"certaines images témoignent des excès de la discipline. Fin mai, au-dessus du lac d’Annecy, des coureurs sont restés immobilisés une heure en pleine course. Ils étaient trop nombreux (2 000 au départ) pour passer au même endroit. Les photos montrent cette absurdité, un bouchon d’athlètes digne du périphérique parisien.
Dorian on Instagram: “Maxi Race : un goût de vomi 🤮 • • Samedi j’ai participé à la Maxi Race. Plus précisément à une des courses de l’événement qui en regroupe…”
…
''J’ai pas mal d’amis qui en font, reconnaît le guide de haute montagne Fabien Ibarra, autre référence dans la vallée de Chamonix. Mais je ne comprends pas les raisons d’un tel engouement. Ou alors si, je me dis que les valeurs de l’ultra-trail correspondent à certaines en vogue dans notre société : le dépassement de soi, l’autovalorisation par le biais les réseaux sociaux… Les petits trails, pourquoi pas ? Mais ces grands cirques où on utilise la montagne comme un stade pour se montrer en photo sur Internet, ça me dépasse. Tout est balisé. Tout donne l’impression que l’exploit est à la portée de tout le monde, ce qui est faux. ‹  ›

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#2

Allez je me lance, vu que ça va sortir :
Kilian Jornett, montagnard ou trailer ?
Matheo Jacquemoud, montagnard ou trailer ?
Ueli Steck, montagnard ou trailer ?

Juste histoire de dire, à vouloir mettre des gens dans des cases pour inventer des oppositions, on finit par dire des conneries.

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#3

Moi qui fait (et je ne dois pas être le seul) de la randonnée, du trail, de l’escalade, du ski de fond, je suis perdu ; je ne sais dans quelle case me mettre ni à quel sein (oui oui) me vouer ???

Sinon, il suffit de choisir se courses en fonction de…
J’ai couru l’Aubrac Circus : de toute beauté et l’exact inverse de l’UTMB et de la Maxi-Race (bon, les organisateurs sont ceux qui « font » le trail des Templiers qui doit être l’alter égo de l’UTMB et de la Maxi-Race dans le sud de la France).

@AntoineM : tip-top ton avatar ; j’adore !!!

#4

Messieurs Ibarra, Ducroz et Autheman puisque ce sont les trois cités, montrent ce qu’il sont. De parfaits exemple d’une société où chacun détient sa vérité et crache sur les autres.

De quel droit décréter qu’en montagne on doit obligatoirement contempler ? De quel droit s’occupent-ils du prix des fringues des gens qu’ils croisent ?

Un bouchon à l’occasion d’une compétition ? Et alors ? Ils étaient dedans ? Ce genre de truc se transforme en général plutôt en truc rigolo et sympathique pour les participants.

Assez curieusement le ski de randonnée en mode collant-pipette ne semble pas les déranger, ça résulte pourtant de la même logique.

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#5

En partie d’accord avec les déclarations des guides.

Il y a le trail et la course à pieds.

Et personnellement, sans vouloir faire le vieux con, moi qui cours depuis plus de quarante ans et notamment en montagne, je m’aperçois effectivement que sur les très rares courses en montagne auxquelles je participe encore, beaucoup des participants véhicule des valeurs tournant autour du pognon, avec une bonne dose d’égotisme, et de pseudo « réussite sociale » plus ou moins consciente ou assumée.
Toujours en mode vieux con -et par pur égotisme assumé :grin:- je sais dans quelle « catégorie » (course à pieds ou trail) je me situe (c’est vrai quoi, si tu n’as pas d’étiquette d’identification, tu n’existes pas).

Tout ça c’est assez similaire à une montée à l’Everest d’ailleurs, qui fait croûter plus d’un guide.

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#6

cela me rappelle la discussion sur Woerth …

#7

ben qu’en sais tu ? ils n’en parlent pas ici,parce que n’est pas le sujet c’est tout.
un pote s’est mis au trail. Mais it n’a aucun background montagnard, ne fait pas de rando, ni d’escalade… Il y a effectivement dans les valeurs véhiculées par le trail quelque chose que je n’aime pas. Un côté « winner macronien » qui me gonfle. Mais pas au point de faire un article dessus…
(sauf quand c’est l’UT4M, et que des semaines après on trouve encore une balise fluo accrochée à un arbre tous les 5 metres)…

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#8

du droit du pauvre qui voit la noblesse moderne et toute sa morgue envahir un domaine qu’elle méprisait jusque là, et qui se trouve être son seul domaine, à lui …

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#9

Bonjour,
Pour moi, il n’y a pas vraiment de problèmes entre trailers et montagnards: il y a de la place pour tous et certains sont trailers et montagnards.
En montagne (comme dans la société), il y a une évolution du public, des mentalités et des valeurs et le phénomène trail l’accélère sûrement.
Par contre, le véritable problème est celui de la sécurité. Il y a 10 jours, j’en parlais avec le PGHM et il me disait que ce genre de public commençait à leur poser des problèmes car de plus en plus d’accidents arrivent ce qui implique souvent de gros moyens de recherche (et des risques). La cause est souvent que ces accidentés vont souvent dans un terrain avec du matériel inadapté, ne s’adaptent pas aux conditions changeantes…

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#10

On cherche tous l’autosatisfaction dans la vie, que ce soit dans le travail ou dans la famille ou dans les activités. C’est comme ça et on le fait plus ou moins consciemment.
Le trail est une manière, comme l’alpinisme, de pousser ses limites et de se satisfaire. Il est juste beaucoup plus accessible et touche donc beaucoup plus de monde, c’est comme ça !

Antoine Marnat: montagnard ou trailer? :grin:

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#11

tout à fait
courir en montagne est une activité montagnarde parmi d’autres
mais cette activité est particulièrement envahie par la frime, même si les autre activités n’en sont pas exemptes
mais ce n’est peut être qu’une mode passagère
il n’y a pas besoin d’équipements particuliers pour courir en montagne et repousser ses limites
par contre, l’équipement doit correspondre au parcours prévu

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#12

Que les gens courent ou marchent, grimpent ou skient, j’ai l’impression qu’en montagne il y a quand même pas mal de frime.
Les résals sociaux le montrent bien plus efficacement que les quelques photos entre potos sur une terrasse de bar ou dans un obscur blog accessible uniquement aux initiés.
Mais écoutez les discussions au pied des voies d’escalade (sae, couenne), on retrouve des thèmes similaires (prix/pognon, perf). Ecoutez les discussions à propos des courses en montagne, ça parle quand même souvent chrono, dénivelée…
Le trail c’est « nouveau », donc bizutage oblige on tape dessus, mais attendez qu’une autre activité se développe, on tapera dessus et rangera le trail dans la catégorie des activités respectables, celles qui ont le droit de s’appeler « sport de montagne ».
Bon, il y aura toujours un vieux con idéaliste qui a raté le train de la modernité sociale et qui me dira que « la montagne, jeune con, n’est pas un sport ! », mais la nature faisant bien les choses, les vieux, ca meure en moyenne plus vite qu’un jeune (sauf s’il est con), on sera vite tranquille.
Mon problème c’est de savoir si je suis dans la case « jeune con » ou « vieux con ». Et ça ça m’angoisse.

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#13

Et d’ailleurs, que fais tu là ?t’es pas sur l’intégrale toi ? J’étais à la Croix hier.
Aujourd’hui Moretan. Je guette le vieux con

#14

Ce que je n’aime pas particulierement dans la mode du trail, c’est la mise en competition perpetuelle (merci Strava) et le manque de securite (« je suis Superman, je cours dans les montagnes, rien ne peut m’arriver »).
Ces 2 points sont souvent problematiques, a mon sens.

Outre la securite, les traileurs ont la reputation egalement de « ruiner » les sentiers, en en creant des nouveaux, plus courts, plus rapides, pour ameliorer leurs temps… Au Veyrier, a Annecy, il a ete constate (je n’invente pas) que les nombreux sentiers « raccourcis » crees par le passage des nombreux traileurs (surtout), fragilisaient l’implantation des arbres et la coherence des terres/roches…Ce qui provoque a terme de nombreux eboulis et chutes d’arbres.

Maintenant, en effet, la montagne est a tout le monde…

Et est-ce que les touristes qui randonnent en tong/sandales sont mieux ? :wink: Il faudrait faire une classification de tous ces « geneurs » des montagnes.

#15

Les bouchons, on n’en voit pas qu’en trail. Je me souviens de certaine photo de l’Everest… Sans parler du Mt Blanc ou autres voies ou ça bouchonne aussi pas mal.

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#16

Ça dépend de l’averse.

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#17

Et non mon vieux, je me suis blessé il y a une semaine et du coup je suis le premier a avoir abandonné (hier à l’Arselle), faute de pouvoir courir !
(té, je me demande s’il y a un podium pour les abandons !)

Du coup je vais aller encourager les potes à Super Collet, à 15 minutes à pieds de la maison.

#18

Mouais, ça fait dix ans que je me dis ça…
Le trail de chez moi, j’y étais allée au début, on était quoi, 100 ? Et c’était très sympa !
Là si on ne réagit pas très vite (ce qui implique d’avoir Facebook), on ne peut plus s’inscrire, c’est plié au bout de quelques jours après lancvement des inscriptions. Il doit y avoir 3000 inscrits sur les différents parcours cette année.
J’aime beaucoup courir en montagne. J’hésite toujours à appeler ça du trail. Aucun moyen de me chronométrer et pas envie, contemplation avant tout, et là j’ai de gros ennuis d’efficacité à cause des myrtilles et des framboises en haut, des mûres en bas, ça ne va pas s’arranger avec les champignons d’automne.
Des souvenirs émus de « speechs » de départ sur certaines courses qui avaient commencé à m’écoeurer avec des notions de dépassement façon ironman et la musique qui va bien avec.
Des trails chronométrés, c’est soit un par an soit aucun, en fait je crois qu’en bonne asociale j’aime courir seule en montagne.
Je retrouve la sympathie des premières courses soit sur des trails paumés, soit sur… des cyclos (paumées de préférence). Tout en admirant les exploits des athlètes, je compatis un peu avec ceux qui n’aiment pas l’UTMB et en subissent les impacts.

Un téléphone sonne à la fois intéressant et réjouissant, qui aborde les questions de l’addiction, de la valorisation sociale du marathon, de la recherche extrême de l’endurance : https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-08-avril-2019

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#19

Si les VTT à assistance électrique se multiplient, ce sera bien autre chose.

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#20

Tu as raison, ça n’est que de la course à pieds « rebadgée » ainsi pour des raisons commerciales.
Je n’utilise pas ce terme et chaque fois que je croise un promeneur en montagne qui me demande si je fais du trail je lui réponds avec mon air le plus crétin « ah non, je ne fais que de la course à pieds, désolé ».

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