Posté en tant qu’invité par xav:
Mais non mais non, y pas que des grimpeurs soi-disant de salles d’escalade qui n’aiment pas l’artif.
De mon point de vue, ça m’indiffère vraiment. J’estime que j’ai encore une marge de progression énorme en escalade (vu mon niveau de chiotte, rien d’anormal), et du coup je n’ai jamais eu envie de voir à quoi ça pouvait ressembler l’artif.
En fait je me prends la tete toute la semaine sur des trucs et d’autres, et du coup j’ai pas envie de continuer le week-end, avec de la stratégie ou de la réflexion sur les meilleurs ancrages et pitonnages possibles.
Bon cette parenthèse est fermée, c’est pas ce que je voulais dire.
Je veux simplement dire que l’artif a été fustigée par Messner lui-meme (pas forcément à son honneur) de manière assez violente (et avant lui, par Preuss, meme).
Donc je trouve assez facile de classer tous les adeptes du libre dans le meme sac, et je trouve encore plus déplaisant sur ce forum, que tous les « adeptes du libre » soient balancés dans la catégorie « je bourrine de spit en spit, en fait je suis un gros boeuf inculte et l’engagement je connais pas ». Ya pas besoin d’engager quand meme pour etre respectable ?
Quand Alex Huber décide de retourner dans Bellavista pour la tenter en libre cette fois, personne ne le lui reproche (et pour cause), ni ne vient parler d’engagement. Ce débat fait un peu cliché…
Je me suis un jour retrouvé à plus de 10 m de haut avec mon sac qui se coinçait sur un rocher me surplombant légèrement, avant d’avoir posé ma première protection. J’ai pas été malin ce jour là et je ne revendique pas le statut de « type qui envoie du bois ».
J’aurais pu me vautrer en beauté sur une voie facile, et je ne considère pas avoir fait mieux que les grimpeurs de sites équipés…
C’est pas le terme « gourous du libre » qui m’a choqué, c’est le fait d’y associer sica, perfo et ferraille à gogo.
Les voies ouvertes par l’ami Edlinger comportaient un bon degré d’engagement, meme si lui s’y disait en totale sécurité.
Un gourou du libre (plus généralement en fait, de la technique alpine et de l’esprit de légèreté) a été Pierre Béghin, au moment où il s’est tué sur L’Anapurna. Alors merde, les spits ils y étaient pas, cette fois…
Alors cette réponse longue n’était pas pour reprovoquer une énième polémique, ni pour fustiger ta position.
Mais parceque pour moi, l’esthétique de l’escalade (qui doit etre ancrée dans mon cerveau de manière indélébile, je devais avoir 7 ou 8 ans) sera toujours associée à Patrick Edlinger, à l’aise au milieu d’un vide dément et de prises pas si grosses. Pour moi l’escalade est donc associée à ce rythme, à ces mouvements apparemment sans effort.
Après, engagement, pas engagement, c’est différent, c’est vraiment quelque chose d’indépendant.
Meme si je comprends bien le message que tu veux faire passer : l’attrait d’une paroi peut nous pousser à employer les moyens nécessaires pour pouvoir aller y trainer nos guetres.