Le site du lac du Pavé est exceptionnel! Je n’y étais pas retourné depuis…35 ans, et forcément le couloir du diable, le glacier du clôt des cavales ont sacrément fondu; toutefois, la vista depuis le refuge demeure grandiose, sans parler des vues avec le lac en premier plan; même le refuge de la Pilatte, avec sa vue sur le cirque, pourtant magnifique également, ne dégage pas autant de « sauvagerie », contribuant à donner au site du Pavé un côté « himalayen »…
Enfin, le refuge, ou ce qui en tient lieu, est tenu par une gardienne, passionnée et enthousiaste, disponible et efficace (si si c’est compatible); Sophie est attentive aux détails, consistant par exemple à compartimenter les couchages en fixant des couvertures toutes les 2/3 couchettes, créant ainsi une « intimité » bienvenue dans cette indécente Algeco des cîmes.
Que fait ou que va faire le CAF Briancon avec ce refuge, situé dans ce superbe endroit au carrefour de grandes courses de l’Oisans?
L’argument de l’avalanche pour justifier de la non reconstruction de l’ancien refuge emporté est-il toujours valide? N’y a t’il aucune parade technique permettant de circonvenir ce risque (que disent les experts)?
Il sera intéressant de pister ce dossier, et contribuer à éviter qu’il ne soit enterré, cette fois-ci pas par une avalanche, mais pour de fallacieux motifs financiers.
À suivre…
Refuge du Pavé
Un refuge est un refuge (voir définition dans dictionnaire). Bien content qu’il y ait un Algéco au lac du Pavé plutôt que rien du tout. Si c’est pour nous installer un machin quatre étoiles inabordable pour le clampin moyen, comme c’est la tendance actuellement, merci bien…
On peut aussi construire un refuge de même capacité que les baraquements actuels (moins de 30 places), donc pas énorme, mais mieux pensé. Et bien sûr avec le confort limité d’un refuge d’altitude. Visuellement il pourrait paraitre plus petit.
Ben justement, d’après ce que disait la gardienne cet été, il se pourrait bien que dans un futur plus ou moins proche il n’y ai « rien du tout ». A priori ce refuge, qui tourne plutôt bien ces dernières années, ne semble plus intéresser le caf …
S’il est remplacé par une zone plate permettant des bivouacs, ça le fait.
Actuellement, autour du refuge les glaciers ont laissé un beau merdier derrière eux
Mais bon, il suffit de faire venir qq italiens avec des barres à mines, et ils te transforment un chaos de blocs en place Saint Marc avant l’hiver
Au regard de la catastrophe qui a eu lieu et fait 294 morts c’est pas très drôle.
Bubu, des fois t’es vraiment plus que border line.
Moi j’ai pleuré pour mes potes.
Désolé, je ne pensais pas du tout au séisme !
Mais à un lieu où des italiens ont effectivement aplani un chaos de blocs juste à l’aide de barres à mine (juste les barres pour faire levier). Le CR arrivera dans qq jours.
« Simple abri ou construction en dur plus confortable… » Larousse ne peut être plus clair, et promouvoir la montagne ne veut pas dire spartiate et misérable; l’époque des « jeunesses montagne » ancêtre du Caf me semble être derriere nous; la fréquentation de la haute montagne est en baisse, et le confort relatif des refuges y tient sa part (pas que); libre à chacun bien sûr de dormir sur les cailloux, fonction de ses goûts ou de sa bourse; mais c’est en ouvrant le jeu, en accueillant le plus grand nombre dans de bonnes conditions, qu’on retrouvera l’esprit de ce que doit être un Refuge, me semble t’il; le débat est ouvert et il serait intéressant de lire ce qu’en pense le Caf.
Merci à tous pour vos contributions.
Le vrai esprit d’un refuge, c’est un abri qu’on utilise en cas d’orage ou de tempête de neige. Et c’est tout. Le reste du temps, on bivouaque ou on fait la course à la journée.
Dès lors qu’on envisage d’emblée de dormir dans une construction en dur, on n’est plus dans l’esprit « refuge ».
Ensuite, l’appellation « refuge » a dérivé pour désigner les refuges gardés ou non actuels, prévu pour accueillir des gens qui prévoient d’emblée d’y passer la nuit. Les « vrais » refuges sont appelés bivouacs de secours ou abri de secours.
Ta position est respectable Bubu
Donc la famille avec 3 enfants qui dort au refuge du glacier blanc pour découvrir la haute montagne, elle redescend au Pré alors; pas de découverte matinale du glacier, un peu rude non? Un brin élitiste peut être?
Non. Elle utilise le refuge/gite d’altitude du Glacier Blanc (dont la principale différence avec un gite/hôtel en vallée est l’absence de Wifite).
Mais en aucun cas elle ne peut vivre un « esprit refuge ».
Je ne dénigre pas les refuges, mais il faut bien comprendre ce que ça veut dire : du confort de vallée amené en altitude.
C’est un peu la même chose quand on bivouaque dans un coin qu’on connait, avec zone confortable et eau à volonté pas loin. On peut optimiser le matos et la bouffe à emmener, et l’aspect bivouac ne réduit pas beaucoup le confort par rapport à un refuge gardé.
C’est ta définition perso et je me demande à quelle époque tu fais remonter cet esprit puisque dès la fin du 19ème siècle, des refuges furent construit pour pouvoir y passer la nuit.
Et puis en cas d’orage, on s’assoie en boule et en cas de neige, on construit un igloo, pas besoin d’abri, c’est cela le vrai esprit montagnard !
ben non !
le glacier, pour le découvrir, il faut aller dessus, avec ce que cela comporte comme dangers cachés et comme précautions à prendre
la haute montagne, c’est plus loin, plus haut
là, on est encore dans le domaine de la randonnée en montagne
et c’est déja très bien pour la petite famille …
[quote=« Olivier-C., id: 1861122, post:13, topic:169668 »]
C’est ta définition perso et je me demande à quelle époque tu fais remonter cet esprit puisque dès la fin du 19ème siècle, des refuges furent construit pour pouvoir y passer la nuit.
Et puis en cas d’orage, on s’assoie en boule et en cas de neige, on construit un igloo, pas besoin d’abri, c’est cela le vrai esprit montagnard ! [/quote]
+1
« L’esprit refuge », ou « l’alpinisme », chacun a son point de vue dessus.
De grands mots, mais qui n’ont que la valeur qu’on veut bien leur donner.
Qd on a la trentaine et un corps solide, on peut avoir des idées bien arrêtées.
Perso, j’ai un peu avancé en âge, et mes genoux donnant des signes de faiblesses. Je suis bien content de pouvoir utiliser des refuges pour limiter le poids du sac et les dénivelés. Parce que sans eux, je ne pourrai plus me permettre certaines choses…
Ben simplement je me dis qu’un refuge, c’est fait pour se réfugier en cas de nécessité. C’est l’esprit originel d’un refuge.
Et donc, quand on réserve sur internet des places dans un refuge, après avoir regardé 4 sites météos pour être sûr qu’il n’y a pas le risque de la moindre goutte, je ne suis pas sûr qu’on va entrer dans le refuge pour se réfugier…
Je ne critique pas, j’ai utilisé pas mal les refuges mais j’y suis rarement entré pour me réfugier. Quand je monte en refuge pour faire une course le lendemain, je ne compte pas y trouver « l’esprit refuge ».
Je sais très bien que j’utilise un refuge pour pouvoir parcourir un itinéraire en 2 jours mais en emportant le même sac que si je faisais la course à la journée. C’est l’avantage principal d’un refuge. Ca permet de consommer plus facilement de la montagne. Mais faut arrêter de croire qu’on va en refuge pour y trouver un esprit quelconque…
A moins qu’on appelle « esprit refuge » le fait de réserver une place dans un refuge où l’on ira s’entasser avec 50 ou 80 personnes, où on passera une nuit trop courte et trop chaude, en subissant les ronfleurs et les sacs plastiques toute la nuit, et où on aura faim 30mn après le ptit dèj.
C’est vrai que c’est une expérience à faire vivre à ses gamins : « Tu vois ma fille, pour aller sur les pics enneigés tout là-haut, il faut d’abord passer une nuit comme la nuit dernière mais en se levant en 4h du mat au lieu de 7h ». Pour sûr, ça leur donnera le virus de la haute montagne…
[quote=« philma, id: 1860472, post:1, topic:169668 »][/quote]
Bonjour, dans votre post vous mettez en cause le CAF de Briançon à propos du refuge du Pavé, j’aimerais d’abord vous donner quelques infos peu connues car jamais diffusées sur les forum à la mode.
Dans les années 60 il n’y avait pas de refuge dans cette vallée les alpinistes partaient du refuge de l’Alpe ou bivouaquaient. L’UNCM puis UCPA avait un camp aux Pichettes, env 2500 m lieu très sympa en été ,malsain en hiver.
A la fin des années 60, le CAF de Briançon proposa au CAF la construction d’un bâtiment de 70 places env ( le plan en était identique à l’actuel refuge du Sélé). Le site choisi, probablement trop rapidement est encore visible lorsqu’ on arrive par le raccourci…
Février 1971 le premier étage terminé est détruit par une avalanche descendue du Pic Gaspard…l’été suivant le projet est abandonné et il est décide de conserver la cabane de chantier abritant les ouvriers… Celle ci sera progressivement agrandie et pas si mal entretenue puisque 40 ans après elle est encore debout une cabane considérée comme obsolète par l’entreprise …
Plusieurs projets ont été proposés le plus avancé dans les années 90 : le nouveau refuge ne pouvait être à la place de l’ancien ni de la cabane (avalanches la cabane est régulièrement recouverte et vrillée par l’impact chaque hiver…) mais 100 m plus haut sur un éperon et protégé par une étrave…pour des raisons économiques le projet fut abandonné.
Depuis le CAF de Briançon essaye de gérer …de faire survivre une cabane métallique de 50 ans au moins…Cette année nous avons construit un nouveau WC entièrement bénévolement, la gardienne Sophie et ses prédécesseurs font un travail remarquable d’accueil, cette cabane est atypique…ce n’est pas le refuge suisse aseptisé ou le restaurant d’altitude chamoniard.
Un de mes projets en temps que Président est de faire aboutir une réflexion …sur cette vallée du Pavé qui a un grand potentiel mais dont il faut préserver le caractère exceptionnel… (escalades… passages de randonneurs, ski etc…LAC l le plus profond et le plus récent du PNE.
Pour finir…
Il facile de poster sur camptocamp, il est facile de jeter la pierre ( surtout au Pavé!) à la femme adultère…mais qui à part les bénévoles et gardiens du CAF s’occupe des refuges? qui finance?: vos nuitées vos adhésions… le département 05 est pauvre …et les contribuables déjà fort imposés…
Amicalement
JL FLANDIN, Président du CAF de Briançon responsable refuge, codesigner du WC framboise du Pavé! (avec P. Délery!)
[quote=« Bubu, id: 1861246, post:16, topic:169668 »]
Ben simplement je me dis qu’un refuge, c’est fait pour se réfugier en cas de nécessité. C’est l’esprit originel d’un refuge.[/quote]
je suis pas du tout certain que ce soit la vocation originelle des refuges. Leur nom me semble trompeur. Il me semble, comme Olivier C, que très tôt on a décidé de contruire des locaux en dur, pour couper les marches d’approches énormes de l’époque. D’ailleurs, une bonne partie des « refuges » actuels semblent construits aux endroits habituels où les alpinistes bivouaquaient usuellement (Chatelleret en Oisans par exemple)
Le but originel des refuges est surtout de démocratiser la montagne, de l’aménager. Pas vraiment de sauver des alpinistes en difficulté, ils sont d’ailleurs très mal placés pour cela…
c’est très lié au tourisme (c’est la vocation d’ailleurs de l’antique STD chez nous, qui s’occupe encore aujourd’hui de certains refuges)
[quote=« La Baltringue, id: 1861274, post:19, topic:169668 »]je suis pas du tout certain que ce soit la vocation originelle des refuges. Leur nom me semble trompeur. Il me semble, comme Olivier C, que très tôt on a décidé de contruire des locaux en dur, pour couper les marches d’approches énormes de l’époque. D’ailleurs, une bonne partie des « refuges » actuels semblent construits aux endroits habituels où les alpinistes bivouaquaient usuellement (Chatelleret en Oisans par exemple)
Le but originel des refuges est surtout de démocratiser la montagne, de l’aménager. Pas vraiment de sauver des alpinistes en difficulté, ils sont d’ailleurs très mal placés pour cela…
c’est très lié au tourisme (c’est la vocation d’ailleurs de l’antique STD chez nous, qui s’occupe encore aujourd’hui de certains refuges)[/quote]
Tout à fait !
http://centrenationaldedocumentation.ffcam.fr/lesrefuges.html#1874
[quote]En 1874, le Club Alpin dont le but général est « d’encourager et favoriser la connaissance de la montagne et sa fréquentation individuelle ou collective en toute saison » a inscrit dans ses statuts, parmi les moyens d’action qu’il se donne, « la construction, l’amélioration et l’entretien de refuges, chalets, abris et sentiers ».
Pour lui en effet, l’existence de tels équipements, à peu près inexistants dans les massifs français, conditionne la possibilité de les parcourir en vue de randonnées ou d’ascensions. Sans ces points de départ, de repos et de sécurité, il est inutile de vouloir développer l’alpinisme et l’accès aux hautes montagnes.[/quote]