Réduction des moyens de Météo France et grève

Je ne sais pas si ce sujet a déjà été évoqué sur CtoC. Mais enfin, les montagnards ( de tous genres) sont concernés.
Voir cet article sur Libé.fr = http://www.libetoulouse.fr/2007/2008/10/climat-social-a.html?cid=136161963#comments

Mauvais temps persistant sur Météo France
CLIMAT SOCIAL. «Avec le beau temps actuel, le grand public ne s’en rend pas compte», constate ce syndicaliste. La grève à Météo France, c’est l’histoire de l’arroseur victime de la sécheresse.

Les télés n’annoncent pas le conflit en présentant leur bulletin météo. Et ledit grand public y est d’autant plus insensible qu’il n’a pas à se demander quel temps il fera le week-end prochain.

En attendant, les grenouilles météorologues de la Mounède à Toulouse en sont à leur 10ème jour de grève, mouvement revoté ce matin par une assemblée générale de quelques 500 salariés.

La direction et la seule dizaine de météorologues réquisitionnés ne peuvent en fait fournir que «des prévisions au jour le jour», explique Marc Falempin, délégué du syndicat majoritaire Spasmet-Solidaires. Ce qui suffit à la surveillance du ciel pour assurer le trafic aérien et à lancer d’éventuelles alertes.

Les services de l’Etat, la Préfecture, les Eaux et Forêts ou l’Equipement sont en revanche dans l’incapacité de prévoir les «situations délicates», précise le météorologie gréviste Maximilien à 1750 euros nets mensuels.

Pour les randonneurs et autres adeptes «d’activités météo-sensibles» en montagne ou sur mer, c’est carrément le bulletin blanc. De même que pour les grutiers du bâtiment ou les agriculteurs dont le travail en dépend.

Un avant-goût de ce que sera Météo France une fois mise à la diète ?

Les salariés grévistes s’opposent fermement à la fermeture de 70 centres départementaux de Météo sur 115 d’ici 2017 et au non remplacement de 500 départs à la retraite sur les 3.700 salariés de la maison.

«Avec la suppression des centres départementaux c’est la fin des prévisions à cinq jours», expliquent les grévistes.

Après avoir envoyé les CRS contre le premier piquet de grève, la direction de Météo France a entamé les discussions. Ses dernières propositions sont de ne plus fermer que 60 centres au lieu de 70. «Propositions Insuffisantes», a tout de suite répondu l’assemblée générale des salariés qui remettent la gomme.

Les grévistes peuvent ont tout de même de quoi se consoler : les bulletins météo sont certes toujours diffusés dans les médias. Mais, croient-ils savoir, l’indice de confiance accordée à ces prévisions serait en lourde chute.

Et puis , ces explications supplémentaires ( toujours sur Libé.fr) de quelqu"un de chez Météo-France =

Généralisés dans les années 70-80, en parallèle de l’explosion technologique (par exemple : météosat 1977, modèle ARPEGE 1980), les CDM sont un progrès dans l’organisation de la météo.
Travaillant en centre départemental, je vous invite à appeler une fois le répondeur Météo France de votre département. Vous n’y entendrez pas la météo de la télévision nationale, ni même régionale.
Les bulletins qui y sont élaborés par des prévisionnistes locaux vous donnent des renseignements à l’échelle infra-départementale. Ces bulletins, qui bénéficient d’une expertise attentive à très fine échelle, sont nécessaires à de nombreux corps de métiers météo sensibles ou pour de nombreux loisirs.
Si vous habitez dans le nord de la France ou en montagne, ces prévisionnistes font au mieux pour permettre, par exemple, de faire saler les routes aux bons moments et au bons endroits dans les situations à neige ou à pluie verglaçante.
Les nivologues (étude du manteau neigeux) départementaux ont des connaissances extrêmement fine des différentes vallées dans les situations avalancheuses, indispensables aux montagnards.

On parle de juste quelques centaines de personnes pour la la France entière qui assurent 365 jours par an une liaison directe et précise avec les préfectures et les conseils généraux dans les situations dangereuses pour la sécurité des personnes et des biens du département.
Une autre mission assez méconnue de ces météos (entre 4 et 7 techniciens par centre en général) est la gestion du réseau des observateurs météo bénévoles qui représente entre 20 et 40 points par département. Cette mission permet entre autre une connaissance précises des climatologies locales et permet de confirmer les états de catastrophes naturels. Avec la disparitions des centres départementaux ce réseau doit être réduit de moitié… donc moitié moins de chance de valider les mesures des radars par des observations au sol, ce qui est nécessaire pour que les assurances indemnisent. Idem pour les petits tracas du genre l’arbre du voisin qui tombe sur votre toit pendant l’orage. Il y a entre 8 et 10 stations automatiques en moyenne par département qui mesurent le vent sachant que les phénomènes de rafales se jouent sur quelques centaines de mètres.
Hélas les progrès décrits pour justifier ces suppressions d’emploi sont loin de tout faire… par contre je serai ravi de pouvoir être encore plus précis dans mes bulletins départementaux avec le futur modèle.

Mais oui, peut-être que l’on doit faire des économies (c’est une autre discussion…) mais il serait bon de le faire dans l’intérêt de tous, que ce soit en terme de sécurité pour les personnes ou en terme de retour sur investissement de nos impots.
Participant à la vie locale d’une commune de 170 habitants ou j’habite, dans un département rural de moins de 200 000 habitants, je fais le souhait de ne pas revenir en arrière sur 30 ans d’efforts fiscal de notre part à tous pour l’aménagement de notre territoire.

la question qu’on peut se poser c’est « est-ce que les moyens techniques sont suffisants pour des prévisions plus fiables avec moins de personnel? ». sinon, qui est prêt à payer pour avoir des prévisions de haute précisions. je consulte régulièrement un site d’agriculteurs: http://www.pleinchamp.com/meteo/meteoDept.aspx?dpt_id=21&menu_id=35
les prévisions « départementales » y sont gratuites (et ça me suffit) mais je pense qu’un céréalier a de quoi investir dans une météo locale
je me demande si météo-france ne devrait pas trouver des ressources du coté de professionnels qui devraient logiquement payer ces services

Les professionels paient deja (taxe professionelle, impots sur les societes)
Les contribuables paient deja (taxe fonciere, taxe d’habitation, impot sur le revenu).

L’air du temps, c’est « toujours moins de service ». Par contre, l’impot reste…

Donc:
. soit l’impot reste a son niveau, et on est en droit d’exiger le meme niveau de service,
. soit le niveau de service diminue, et mes impots itou.

Mais je reve.

ce que je dis c’est que si la technique permet de diminuer le personnel pour le même service, pourquoi ne pas faire payer des pros qui veulent beaucoup plus de précisions ?

Oui, sujet déjà engagé sur C2C,
http://forum.camptocamp.org/viewtopic.php?id=137610

avec notamment ce lien sur une interview, intitulé NO METEO, de Yan Giezendanner « le routeur des cimes » :

http://www.tvmountain.com/index.php?opt … deo_id=509

Vraiment quel gâchis !!