Raid en autonomie par -20°C

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Bonjour à tous,

Suite à une tentative avortée de traversée du Vercors en raquettes la semaine dernière, je me pose pas mal de questions sur les techniques les plus appropriées pour bivouaquer par très grand froid.

En effet, étant donné la température, la seule nuit passée sur le plateau a été une course permanente contre le gel : dès qu’on faisait fondre un peu d’eau, le temps de faire autre chose, elle gelait directement… Pour la bouffe, les gamelles gelaient aussi tout de suite, d’où un problème pour tout nettoyer pour le lendemain. Notre tente étant également pas très grande, nos duvet frottaient contre les parois pleine de glace et étaient tout mouillés le lendemain matin. Le feu qu’on a fait nous a pris énormément de temps. En plus, comme on caillait bien, on marchait vraiment au ralenti. On a ainsi mis 6h entre le moment où l’on est arrivé à l’emplacement de bivouac et le moment où on a pu se coucher en ayant mangé et un peu bu. Et le lendemain on a mis 3h à décoller en ayant rembalé des tentes et des duvets mouillés et sans avoir pris le temps de faire suffisamment d’eau. Du coup on ne s’est pas senti pour une grosse journée de marche et un second bivouac… et on a fait demi-tour.

J’aimerais donc connaître vos petits trucs et astuces, (en dehors du fait de porter 40 thermos ou une tente immense et trop lourde), bref des trucs pour durer plusieurs jours par très grand froid sans avoir à porter 40 kg chacun.

Merci pour vos bon plans (même si j’imagine qu’il n’y a pas de recette miracle)

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Ne pas prendre de tente et creuser un igloo dans une congère, tu auras 0°C facile avec une bougie, pas plus de problème que s’il fait 0°C dehors.
En plus tu n’a pas besoin de porter de tente !
Si l’igloo est assez grand, il n’y a pas ou peu de condensation sur le duvet, pas besoin de sursac (mais un bout de plastique peut être utile pour agrandir le matelas afin de ne pas toucher la neige si le sac sort du matelas de temps en temps).
Enfin ya des habitués de ce type de bivouac sur le site.

Posté en tant qu’invité par Tintin:

sur le vercors, tu peux essayer de trouver une grotte ou un gouffre pénétrable (il y en a, parfois indiqués !)

dès que tu pénètres un peu dans la roche, la température devient quasi constante (sans doute vers 4/5 °C sur les hauts plateaux) quelque soit la température extérieure.

Tintin
(qui a traversé le Vercors sans bivouac le WE dernier :wink:

Posté en tant qu’invité par Côme:

Il faut faire très attention vu les matières de la tentes, et être super discipliné, mais un ami m’avait dit que lors d’un 7000 à ski en hymalaya il se servaient du réchaud à l’intérieur de la tente.
perso je vois effectivement pas vraiment d’autre solution quand il fait tres froid, à part avoir un truc surpuissant et la bouteille de gaz de 10kg qui va avec…Sinon la flamme se refroidie trop vite dans l’air. L’autre avantage c’est que ça réchauffe l’atmosphère de la tente.
mais bon ça me parait un peu dangeureux, il faudrait donc des confirmations sur cette méthode.
sinon pour la nuit, il faut déjà tout mettre à l’intérieur de la tente, et même une bonne partie des affaires à l’intérieur du sac de couchage.

Peut être aussi que vous aviez pas vraiment prévu le coup (il a quand même fait sacrément froid la semaine dernière) et que vous aviez pas du tout des vetements et des sacs de couchage adaptés.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Et bien… ça a été folklo :slight_smile:

Pour ma part je ne choisirais pas la tente mais l’igloo avec un sursac pour le duvet.
Il faut compter une heure pour faire un igloo et dans un igloo tu as une température de 0°C tout à fait supportable, ce n’est pas pire qu’un bivouac à plus de 2000m en été.
Le problème c’est les chaussettes et surtout les gants mouillés qui est difficile de faire sécher.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Bubu a écrit:

Ne pas prendre de tente et creuser un igloo dans une congère,

Pas besoin de congère, ou plus exactement la congère tu la fais toi-même, c’est vite fait.

Posté en tant qu’invité par Tintin:

J2LH a écrit:

Pour ma part je ne choisirais pas la tente mais l’igloo avec un
sursac pour le duvet.

je sais pas ce que ça aurait donné un igloo la semaine dernière :

une grosse epaisseur de neige fraîche, extrèmement froide, sans aucune cohésion (même en la compactant avec des raquettes à mon avis).

ou alors, falait d’abord creuser pour trouver des couches plus transfo, mais ça ne devait pas être évident !

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

En fait, on a bien mis toutes nos fringues à sécher à l’intérieur du duvet et la nuit en elle-même a été parfaite dans nos sacs qui étaient bien adaptés à la situation.

Par contre pour l’igloo, je suis assez sceptique, car la neige était vraiment très légère et très froide. Du coup je ne vois pas comment on aurait pu s’y prendre pour avoir un toit qui tienne au-dessus de nos tête. Pour les grottes, on n’a même pas réussi à trouver celle qui se trouvait sur le site de ski de fond à Corrençon, malgré un balisage prolifique et un panneau sur le site même (j’imagine qu’elle devait se cacher sous l’énorme couche de neige qu’il y avait à ce moment).
Pour le réchaud, l’utiliser dans la tente ne provoque-t-il pas trop de condensation sur les parois (qu’il va falloir replier le lendemain pour réutiliser le soir) ?

Posté en tant qu’invité par jc:

Salut,

La tente c’est assez pratique (un igloo c’est un peu plus long à faire) mais elle ne garde pas la chaleur, il faut donc un bon sac de couchage.
Aprés c’est de l’organisation. Tu part avec chacun un thermos plein et le soir y en un (on peut se relayer) qui passe la soirée à s’occuper de faire fondre de la neige (cela occupe un bon moment). Le soir tu mets tous (chaussures, gants, …) dans le sac de couchage sinon le lendemain c’est foutu.
Pour la nourriture tu prends des produits secs (hyophilisées - un peu cher et infame, semoule, …) car cela ne géle pas et c’est pluis léger. C’est pas terrible au gout mais c’est super pratiques.
Pour le réchaud, les réchauds à essence résiste mieux au froid que le gaz mais demandent un peu d’entrainement. Normalement pour quelques jours la petite bouteille suffit. C’est donc à peine un peu plus lourd que le gaz et au moins la neige fond plus vite (le gaz étant sensible au froid). Par contre gros inconvénient du gaz c’est que dans la tente c’est vraiment dangereux, donc généralement on se fait un petit mur de neige devant l’entrée de la tente et on y place le réchaud.
Généralement devant la tente on fait aussi un trou qui sert de fosse à froid comme dans les igloos et qui permet de se déchausser avant de rentrée dans la tente mettre de la neige partout.
J’ai expérimentés ces techniques au Groenland et en expés, cela marche bien si tous le monde participe. Cela t’occupes une partie de la soirée. Tu fait tes réserves d’eau dans les thermos le soir et le matin tu mélange un peut de neige avec l’eau des thermos cela permet de partir plus vite (bien rodé entre 30’ à 1h).

Il y a surement plein d’autres façon de faire, a chacun de choisir la méthode qui lui convient …

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Par contre pour l’igloo, je suis assez sceptique, car la neige
était vraiment très légère et très froide. Du coup je ne vois
pas comment on aurait pu s’y prendre pour avoir un toit qui
tienne au-dessus de nos tête. Pour les grottes, on n’a même pas
réussi à trouver celle qui se trouvait sur le site de ski de
fond à Corrençon, malgré un balisage prolifique et un panneau
sur le site même (j’imagine qu’elle devait se cacher sous
l’énorme couche de neige qu’il y avait à ce moment).

S’il y avit tant de neige, n’y avait-il pas des congères assez grosses (peut être au desus de la forêt pour que le vent ait construit des accumulations) ? S’il n’y avait pas de congère, c’est sûr qu’un igloo par ce froid était long et compliqué à construire (il ne faut pas faire des blocs et constriure come les eskimaux, faut faire un tas et creuser dedans ensuite).

Pour le réchaud, l’utiliser dans la tente ne provoque-t-il pas
trop de condensation sur les parois (qu’il va falloir replier
le lendemain pour réutiliser le soir) ?

Dans l’abside, en mettant le réchaud au fond d’un trou (de toute façon tu avais dû faire une fosse à froid), et en ayant protéger la tente du vent, il n’y a pas de problème.
Pour la condensation dans la tente, tu as dû voir que le matin c’était givré à l’intérieur (ou alors il ne faisait pas si froid que ça dans la tente, et c’est bien possible, la tente isole un peu, mais dans ce cas pas de problème d’eau qui gèle en 10s). Il faut alors enlever le givre sans le faire tomber sur les sacs (avec un sac plastique par exemple).

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Question subsidiaire : est-ce qu’il existe des sursacs jumelables ??

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Détrompe toi, la technique de l’igloo réalisé en sous-oeuvre est efficace même avec de la poudreuse

Posté en tant qu’invité par Waterproof:

Bivouac sous tente : la prévoir pas trop petite (oui je sais le poids) avec une abside pour cuisiner et entreposer les truc mouillés, le sac etc.
Utiliser des « gamelles » tasses, assiettes et bol en plastic. L’alu et à proscrire : quand tu y mets du chaud tu te brûle les lèvres et 30 sec. Plus tard elles restent collée au métal à cause du froid.
A l’époque j’ai dormis à l’armée sous tente par -21,-24° on descendait les pantalons et les caleçons longs aux chevilles on remontait une couche après l’autre au fur et à mesure que le froid nous gagnait.
Les godasses étaient également dans le sac, et on gardait une bouteille vide chacun pour y pisser dedans (quand même avantageux d’être de sexe masculin dès fois !) ce qui nous évitait le refroidissement d’une sortie.
On avait, le matin une croûte de glace épaisse plaquée sur la toile, on évitait de la toucher pour ne pas subir des gouttières.
Pour les igloos quand la neige ne permettait pas de les construire, on montait les murs et on posait les skis à plat par-dessus, on y mettait une toile et on y rajoutait un e épaisseur de neige pour l’isolation (on peut utiliser un bout de toile plastique).
Le plus confortable c’est les cavernes creusées à même la masse neigeuse. Là il est vivement conseillé d’avoir des habits de rechange car à la fin du travail on est trempe, soit de la neige soit de la transpiration. Il faut bien peaufiner la voûte pour éviter de faire des arrêtes avec les coups de pelle. Rien de pire que de sentir des gouttes tomber sur le sac ou pire sur le visage au milieu de la nuit.
La bougie et conseillée, mais bon si tout le monde dort en même temps…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Qq remarques valables au moins pour un bivouac sur un WE dans les Alpes :

Pour la nourriture tu prends des produits secs (hyophilisées -
un peu cher et infame, semoule, …) car cela ne géle pas et
c’est pluis léger. C’est pas terrible au gout mais c’est super
pratiques.

Tu prends des pates vermicelles cuites en 3mn avec un bouillon de cube, c’est lyophilisé, pas mauvais, et c’est vraiment pas cher !

Pour le réchaud, les réchauds à essence résiste mieux au froid
que le gaz mais demandent un peu d’entrainement. Normalement
pour quelques jours la petite bouteille suffit. C’est donc à
peine un peu plus lourd que le gaz et au moins la neige fond
plus vite (le gaz étant sensible au froid). Par contre gros
inconvénient du gaz c’est que dans la tente c’est vraiment
dangereux, donc généralement on se fait un petit mur de neige
devant l’entrée de la tente et on y place le réchaud.

Je trouve que le gaz est plus intéressant que l’essence. Par contre il faut un réchaud avec la bouteille reliée par un tuyau au bruleur (comme quasiment tous les réchauds à essence). Ainsi, après avoir réchauffer un peu la bouteille en la mettant dans la veste (nécessaire s’il fait -30°C, sinon ça passe sans), on peut placer la bouteile près de la flamme, pour que la bouteille se maintienne à 20°C environ (le haut de la bouteille à 40°C). Et plus besoin de s’occuper à réchauffer la bouteille, juste tater sa température de temps en temps (en regardant comment fond un bout de neige sur la bouteille par exemple, pas besoin de sortir les doigts, mais normalement c’est dans l’abside, il fait -10°C mini). Avec l’habitude, pas besoin de tater la bouteille.
L’intérêt par rapport à l’essence, c’est qu’un réchaud à essence à besoin de préchauffer, et pendant cette phase il fait de grandes flammes qui pues, donc dans la tente c’est moyen, alors faut l’allumer dehors et rentrer avec… Si tu veux l’allumer plusieurs fois (pour économiser l’essence au lieu de le laisser allumer), tu ne peux pas rester allonger dans ton duvet… Et en plus, durant cette phase de préchauffe, l’essence est perdue, alors qu’avec le gaz on peut mettre la casserole tout de suite dessus.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Hugues a écrit:

Détrompe toi, la technique de l’igloo réalisé en sous-oeuvre
est efficace même avec de la poudreuse

Qu’est ce que tu appelles en sous-oeuvre ?

Pour ma part je fais un gros tas de neige et je creuse dedans, ça marche même avec la poudreuse pour peu que l’ont soit prudent.

Posté en tant qu’invité par Thierry A:

Mon expérience après des raid en laponie, en autonomie complète (3 semaines)…
Nous avions des pulkas donc bien évidemment nous étions moins limités en poids (et surtout en volume), ce qui explique peut-être la différence avec d’autres conseils

  1. le couchage :
  • toile de tente , l’igloo c’est bien mais dans certaines zones
    (ventése) il est difficile de trouver assez de neige et c’est globalement assez long à faire

  • duvet : j’ai un duvet -30 en plume, ca va bien mais il faut faire attention a ne pas le mouille, quand il fait très froid ce n’est pas problématique car cela gèle et il suffit de brosser pour pour faire disparaitre l’humidité. Pour la tente c’est la meme chose le probleme ce n’est pas le froid mais mais l’humidite… Je suis parti une annee avec 2 duvets synthetique c’est genial mais par contre le poids et le volume augmente…

  • le froid vient du sol il faut donc un bon matelas en mousse (alvéoles fermées) le Zrest est très bien car il piège l’humidite et ne mouille pas ton duvet.
    il faut éviter les autogonflants par expérience, c’est moins efficace
    en isolation et surtout inadapté aux grands froids quand tu le gonfles
    à la bouche car tu injectes de l’humidité qui gèle par la suite !!!

  1. la bouffe
  • réchaud à essence avec pare vent qui doit être performant pour
    laisser juste suffisamment d’air pour la combustion sinon il doit
    calfeutrer au maximum la gamelle : nous mangions dehors à l’abri du
    vent après avoir fait des murets pour se protéger du vent.
    pour faire de l’eau je conseille un bouilloire en alu c’est très bien
    pour garder la chaleur et refaire l’appoint en cours de route.
    Dans les conditions froides il faut à tous pris un thermos si tu veux
    avoir de l’eau toute la journée.
    Après le repas du soir on fait de l’eau que l’on stocke dans un
    thermos, le matin on se sert de ce thermos pour déjeuner et pendant
    que l’on déjeune et que l’on démonte le camp on fait de l’eau pour la
    journée…si on est organisé (partage des taches) cette méthode est
    vraiment efficace.
    Le thermos me semble vraiment indispensable !!!

  • pour ce qui est des gamelles moi je ne nettoie rien ou avec de la
    neige mais bon par grand froid tu n’as pas de problème santé, même les
    microbes/bactérie ils ont trop froid.

  1. les vêtements

le principe multicouche bien sur pour ne JAMAIS transpirer car là
c’est l’enfer. J’en connais qui mettaient des sacs plastiques autour
des pieds pour éviter de mouiller les chaussettes (efficaces mais
attention aux ampoules !!!) moi je tourne avec 2 jeux (un de jour+ un
de nuit).

Bon raids à tous !!!
l’autonomie par grand froid est une question de matériel
mais surtout d’organisation…ne jamais se laisser prendre par le
froid.

Posté en tant qu’invité par kai:

Je ne suis pas un spécialiste car j’ai peu d’expérience, mais voici ce que j’ai appris:

Le sac de couchage devrait « idéalement » être déperlant ce qui minimise la prise d’humidité, comme le DriLite, surtout si il est en plume. La tente devrait avoir un peu plus d’espace pour pas se frotter sur les parois sans être trop grande pour avoir moins froid. Les synthétiques supportent mieux l’humidité mais pour -20 ils sont trop lourds, par contre si tu acceptes de dormir avec tes habits, en ayant changé la couche près du corps, t’as pas besoin d’un sac aussi performant, mais alors y’a plus de marge si t’as pris froid, t’as de la fièvre, il fait plus froids etc. Tu prends tes habits à sécher dans le sac de couchage, le matin pendant que tu manges ce que t’as préparé la veille tu mets tes soulier dans le sac pour les réchauffer à moins que t’aie la place pour les avoir toute la nuit.

Il est impératif de bien sécher avant de rentrer dans la tente. Il faut régler les couches d’habillement pour que le travail corporel nécessaire à la préparation du camp te sèche au maximum. Si tu n’es pas encore parfaitement sec, tu fais quelques pas. Tu sera moins mouillé pour te changer, t’auras moins d’habits à sécher dans ton sac, tu dégagera donc moins d’humidité dans ton sac de couchage, la nuit suivante n’en sera que plus confortable. Avant de dormir, après avoir passé plus d’une heure ou deux dans la tente, tu passes un chiffon super épongeant sur la toile intérieure pour débarrasser la condensation plus importante au début. Ce chiffon séchera pendant la journée près du corps, ou il sera battu pour le dégivrer avant la prochaine utilisation.

L’humidité est l’ennemi du chaud.

Le rangement du camp se fait en dernier, t’as mangé, t’es chaudement habillé, t’as préparé ton eau, le repas du soir est dans le thermos. La chaleur des corps ne réchauffant plus la tente, les parois sont gelées. Idem pour les sacs de couchage laissés ouverts. Il faut les « battre » et les brosser pour essayer d’enlever le givre en surface, d’ou l’intérêt supplémentaire des matériaux déperlants sur lesquels le givre colle moins.

L’eau de la journée est dans le sac proche du corps ce qui évite qu’elle gèle. Les gourdes isothermes sont plus légères et moins chères que les thermos et peuvent suffire pour que l’eau ne gèle pas dans le sac. Les gourdes type platypus sont pratiques pour ça car certains sacs ont une poche spéciale derrière le dos, mais attention, le tuyau gèle, il faut impérativement le purger après chaque prise de boisson ce qui sera impossible si le sac est bourré à mort, quand tu vas reboire, la pipette est toutefois gelée avec l’eau résiduelle. il faut mordre dedans et faire venir un peu d’eau qui va la faire refondre, à force la pipette se fendille et il faut la changer, garde en une de rechange dans ton kit. Si tu peux escamoter la pipette dans le sac c’est l’idéal. Si tu prépares ton eau le soir, il faut la garder avec toi dans le sac de couchage. Attention aux fuites.

Pour faire l’eau, le gaz brûle mal quand il fait froid voir pas du tout. J’ai suiv les conseils de mettre une petite bougie à réchaud dessous , en très peu de temps le gaz brûlait à nouveau, une fois amorcé c’est bon surtout si t’as le coupe vent autours qui va garder un peu de chaleur. C’est pas super pratique mais si t’as pas d’autre réchaud ça marche bien.

Pour la bouffe il faut simplifier au maxi pour ne pas avoir de vaisselle. La tasse ou le termos dans lequel tu fais la soupe n’a pas besoin d’être particulièrement « nettoyé ». La soupe instantanée permet d’éviter de salir la casserole qui ne servira que pour faire de l’eau. Tu complètes avec des viandes séchées, saucisson etc. fruits secs, amandes, noix, barres de céréales bien énergétiques, pain noir.

Mais le mieux, si tu veux manger du chaud sous forme solide, il faut un thermos pour les repas à ouverture large, celui-ci non plus n’a pas trop besoin d’être nettoyé car il est fermé et comporte toujours le repas suivant. Par exemple, le soir tu mets ton avoine les fruits secs, le lait en poudre, le sucre et l’eau chaude dans le thermos. Le lendemain matin il à « cuit », tu manges sans sortir de ton sac et tu bois le thé préparé la veille pendant que tes souliers et tes habits pour le jour se réchauffent. Une fois habillé, le matin tu fais de même pour le soir avec des aliments hydratés, poisson séchés, riz à cuisson rapide, haricots séchés etc. ou des préparation toutes faites à hydrater. Il faut tester les menus à la maison pour être sûre d’avoir le bon ratio d’eau et que tu tolère ce que tu vas manger.

Pour les courses plus longues, il faut préparer son rythme de digestion pour aller aux gros besoins à heure relativement fixe, idéalement lors du campement le matin ou le soir. Faire un régime avec qq pruneau une semaine avant la course peut aider (paraît-il ;-)) à régler ses besoins. Avoir une grosse envie lors d’une traversée en plein vent par -20 et plus en fonction du vent sur une crête c’est pas le pied ;-).

A midi tu manges froid, tu bois du thé chaud favoris de ton thermos préparé le matin. Jamais de vaisselle!

Voilà c’est un peu long et j’espère que je n’ai rien omis d’important et que cela sera utile.

Kai

Posté en tant qu’invité par Alexis:

Nicolas a écrit:

J’aimerais donc connaître vos petits trucs et astuces, (en
dehors du fait de porter 40 thermos ou une tente immense et
trop lourde), bref des trucs pour durer plusieurs jours par
très grand froid sans avoir à porter 40 kg chacun.

Pour ma part, je prends une tente, que je pose sur une couverture de survie epaisse et je creuse un trou sous l’abside pour faire une fosse a froid. Faire une fosse a froid est hyper important, elle permet de gagner enormement en T° que ce soit sur un igloo ou une tente. Pour le reste, un mur de neige s’il fait du vent, de la neige sur la toile a pourrir permettent de mieux isoler la tente. Et je parle d’une bonne tente, avec deux parois, bien aeree. Je n’ai jamais remarque que ma tente condensait a -20° et les givre, je l’ai observe sur l’interieur du double toit, mais pas dans la tente !

Pour s’eclairer et chauffer la tente, j’ai une petite lanterne a gaz, c’est top. Ca fait un peu de bruit, mais ca chauffe vite une tente. Un primus microlantern ne consomme que tres peu de gaz et ne pese pas tres lourd. Surtout, l’avantage de ces lanternes, c’est qu’elles permettent aussi de bien finir les bouteilles de gaz. En effet, sur leur fin, les bouteilles sont bien plus sensibles au froid et pour le rechaud, c’est catastrophique : on attent comme des cons devant un rechaud qui n’en finit plus de finir la bouteille et qui ne chauffe plus. La ca permet de finir les bouteilles correctement sans etre tente de les finir en attendant un hypothetique bouillonnement de l’eau.

Cote rechaud, il faut bien choisir. L’essence est peu sensible au froid, c’est vrai. Mais pour cuisiner dans la tente, c’est vraiment problematique, le prechauffage est dangeureux dans une tente. En plus ces rechauds produisent enormement de C0 et des intox au monoxyde en altitude ont deja ete vecues par plus d’un. Enfin, ces rechauds, bien qu’assez economiques a l’usage, sont tres chers a l’achat (plus de 100 euros). Le probleme des rechauds a gaz est que la bouteille se refroidit en brulant (par detente du gaz). Vous pouvez coller dessous des patch chauffants (on les trouve en pharmacie), c’est pas mal. Sinon, pour ma part, j’emploie un systeme de popote markill a suspendre. Je le suspend aux arceaux centraux de la tente : d’une part le danger de faire tomber le rechaud est diminue (par contre celui de faire tomber la soupe est augmente …) et d’autre part, le gaz n’est plus en contact avec le sol froid (ici de la neige). Ce type de rechaud avec son vrai pare-vent est hyper rapide. Au refuge de la Charpoua avec Tintin en decembre, nous avons clairement vu que sur toutes les cordees presentes, ce rechaud etait le plus rapide (en fait, c’est pas le Markill que j’ai mis dedans, mais un primus a 3000W, on doit pouvoir monter un 4000W aussi ; je rappelle qu’un bleuet de camping gaz bien nettoye, c’est 1200W, autant dire rien).

Pour nettoyer efficacement ta popotte par grand froid : primo, bien racler a la cuillere, et terminer son assiette !-) ensuite, tu peux faire une tisane dans la popotte, ca contribuera a la nettoyer. Enfin tu essuie ta gamelle avec un bout de PQ, les traces de gras disparaissent. En plus, en montagne, par temps froids, il faut boire, boire et reboire. La sensibilite au froid et a l’hypothermie est accrue par la fatigue et par la deshydratation.

Enfin, concernant le reste de l’equipement, prevoir une paire de chaussettes, un collant, un Tshirt propres et sec pour le soir (quitte a remettre les autres affaires pour la journee). Une doudoune, c’est important. Un matelas tres isolant, genre autogonflant, ou Z-rest (c’est le plus leger).

Et se rappeler que la lutte contre le froid, c’est surtout, surtout, bien s’alimenter, bien boire, bien dormir.

Pour le feu de bois en hivers avec du bois humide … Pour avoir effectue plusieurs raids en chien de traineau sur le Vercors, nous faisions de tres gros feu, et du coup, la flamme s’entretient plus facilement que sur un petit feu. Je pense que si on prevoit de faire un feu, s’alourdir avec une scie permet de bien s’economiser au ramassage … C’est a voir avec le poids au depart.

Alexis

Posté en tant qu’invité par Thierry A:

Alexis, tu es pénible avec tes messages avec photos couleurs,…nous on est plus crédible après avec notre pauvre texte -))

Posté en tant qu’invité par Alexis:

C’est vrai que depuis que j’ai découvert comment mieux présenter mes messages sans que cela ne prenne trop de temps : Je le fais systematiquement !

Mais, j’emploie les « trucs » qui sont ici un a un pour les apprendre !

[center]Je regrette que mettre des images soit avant center,[/center]
j’aurais pu faire plus joli ; enfin bref. Coté crédibilité, en commencant tes messages par [i]« lors de mes vacances en laponie orientale par -34°C, … », tu es bien plus credible que moi avec mon « J’ai appris en faisant le tour de Comboire en hivers avec mon chien ! ».

[center]Alexis[/center]

[%sig%]