Qui est alpiniste au XXI ème siècles?

Posté en tant qu’invité par v-max:

Voilà la question que je me pose est dans le titre. Je fait partie du CAF et j’ai trouvé plutôt drôle le fait que la plupart des pratiquants est le même profil socio-professionnel.
Je m’explique pas pourquoi on trouve si peu d’ouvriers mais que les mèdecins, soit surreprésentés, de même que les magistrats et les cadres en général, mais peu d’employés et pas de chomeurs du tout. Et surtout c’est un sport où il n y’a que des français de souche(peu ou prou d’origine africaine,maghrèbine ou asiatique). Quand au étudiants pratiquant (tien comme une religion, bizarre non?)ils sont bien souvent issue d’un bon milieux
Alors qu’est ce qui attire le haut des classes moyenne vers ce sport et n’attire pas plus que ça les prolos? Le prix du matos? on peut loué pour pas cher ou économiser. Le risque? il y’a bien plus de décès en rando qu’en alpinisme. Ou alors tout simplement le fait de croire que c’est un sport de nantis(ce qui est absolument faux) et qu’on ne se mélange pas aux autres.
P-S: je suis ouvrier et j’ètait SDF à 20ans.

Posté en tant qu’invité par JiBees:

J’avais remarqué la même chose dans club d’escalade … C’est tout à fait étrange … Cela doit néanmoins s’expliquer …
Un sociologue parmis nous ?

Posté en tant qu’invité par GLaG:

Quelques pistes possibles, mais je n’ai pas de réponse sûre : c’est surtout pour lancer la discussion :

  • le premier contact : comment en vient-on à apprécier et découvrir la montagne ? Pour beaucoup, ça peut se faire soit par la famille (la maison de la grand-mère à la montagne…), soit pendant les études (clubs étudiants faciles d’accés+temps libre).
    Cela suppose une famille relativement aisée, ou de faire des études.

  • avoir une voiture aide beaucoup, contrairement à d’autres activités plus pratiquées (p.exemple le ski de piste : des navettes nombreuses depuis les villes, des séjours tout prêts faciles à acheter).
    Là encore, c’est plus facile pour les étudiants de famille relativement aisées (pour avoir leur voiture à 18-20 ans).

  • le prix du matériel ; même en location ce n’est pas donné…Et avant de se lancer dans la location il faut connaître un peu : savoir que ça existe, où trouver le matériel, …

  • la fatigue : quand on fait un métier sédentaire, l’activité physique est plus nécessaire que quand on est déjà debout toute la semaine.

  • les RTT qui sont plus nombreuses et plus souples pour « le haut des classes moyennes » - idem pour le temps libre des enseignants.

Même si aucun de ces « obstacles » n’est suffisant en soi, l’ensemble conduit sans doute statistiquement à cette sur-représentation d’une partie de la population.

Le risque? il y’a bien plus de décès en rando qu’en alpinisme.
Rapporté au nombre de participants, j’en doute…
Mais faible ou élevé je ne pense pas que cela joue sur le problème.

Posté en tant qu’invité par rapha:

je crois qu’il y a déjà eu de long débat la dessus.

Posté en tant qu’invité par v-max:

désolé de te saouler, rapha, mais je n’y est pas assisté à ces « long débats »

Posté en tant qu’invité par y2:

v-max a écrit:

Je fait
partie du CAF et j’ai trouvé plutôt drôle le fait que la
plupart des pratiquants est le même profil socio-professionnel.

Je crois que cette simple phrase oriente déjà ton angle d’observation. On rencontre surtout les gens qui nous sont semblables.

Je n’ai jamais fait partie d’un club comme la CAF, la montagne je l’ai decouverte avec mon père, ouvrier, et tous ses potes étaient aussi ouvriers. Aurais je du en conclure que seuls les ouvriers faisaient du ski de rando par exemple?
A une époque tu aurais fait une étude sur la population qui fréquentait le pan de l’ufraps à Grenoble, tu en aurais conclu que les 3/4 des grimpeurs sont des thésards, et que la moitié bosse au labo de glacio.
En clair, il faudrait pouvoir prendre au hasard (sur le terrain) 1000 alpinistes et leur poser la question. Ton lieu de pratique, tes choix de club, les gens avec qui tu sympatises et qui te feront connaitre d’autres pratiquants, tout cela influe sur ton point de vue.

Mais j’avoue que je pense un peu comme toi et qu’en plus du coût, du temps libre et de la population spécifique d’une région (dur de trouver beaucoup d’ouvriers dans Belledonne, beaucoup moins dans les Aravis), une raison plus psychologique se cache la derrière.

Posté en tant qu’invité par fred:

Non le truc c’est que un ouvrier qui se leve à 3 heures du mat toute la semaine ou un autre qui travaille dans les travaux publics et qui se gele l’hivers et pour couronner le tout un dos en compote à cause de la manutention a plus envie de se poser les week-end que de porter encore une fois un gros sac et de se lever encore une fois à trois heures du mat.
Moi dans mon entourage ceci-dit je connais des gens de tout les milieux: boucher,gendarme,ingénieur commercial,commercant,ouvrier,conseillé à la Poste,directeur qualitée,menuisier,travaux publics…certains se reconnaitront.
Enfin bref, je crois surtout que se sont les gens qui aiment se dépasser un peu; chacun dans son domaine, qui pratiquent toutes ces activitées alpines.
Je suis daccord avec toi que le nerf de la guerre est quand même l’argent, ca coute très cher de tout faire mais si on on veux on peu trouver les fonds.
De plus je ne suis pas persuadé qu’un employé de bureau gagne bien plus sa vie qu’un ouvrier.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Père Spicace:

Moi, je suis prêtre ouvrier et pourtant je fais partie du CAF.

Posté en tant qu’invité par babavertacoo:

Une autre piste de réflexion : la famille, ce n’est pas evident de consacrer du temps loisir pour l’alpinisme, ski, escalade, randonnées, voyages… nous avons tous à un moment des enfants.
Bloquer plusieurs w.end pour faire nos courses en montagne, travailler de temps en temps le w.end, aller grimper, s’occuper de notre famille. malheureusement il n’y a que 24 heures par jour, des fois c’est trop peu.

Posté en tant qu’invité par Dani:

Deja tu poses la question dans un milieu bien biasé…

Qui a un ordinateur, connexion Internet, et le temps de se connecter aux forums C2C, souvint pendant les heures de travail ?

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Dani a écrit:

Qui a un ordinateur,

En achetant d’occase, c’est pas très cher.
Mon dernier PC m’a couté 100 €.
Comme tu vois, il fonctionne bien.
Sans compter que, des fois, ça tombe du camion, ces choses là…

connexion Internet,

20€ / mois, tu parles d’un luxe.

et le temps de se
connecter aux forums C2C, souvint pendant les heures de travail ?

Ben quand on en a pas, de travail, on a aussi beaucoup de temps pour se connecter.

Bref, l’internet, de nos jours, c’est à portée de tout le monde sauf ceux - de plus en plus nombreux -qui n’ont même plus de quoi se payer un toit.
Et, à mon avis, ça remplace avantageusement le trio infernal : télé-magnétoscope-portable…

Posté en tant qu’invité par Alexis:

L’argent n’est pas un frein au pratiquant d’alpinisme. Je travaille en chantier en montagne (ouvrier de base donc), et je me suis rendu compte que entre ceux qui faisaient de la plongée (avec les voyages qui vont avec) et ceux qui faisaient du rallye ou de la moto (450 euros un pneu arrière … = 1 compet’ !) … Ben, j’étais vraiment pas celui qui claquait le plus de pognon dans son loisir …

Alexis

Posté en tant qu’invité par v-max:

Le CAF m’a permis de cotoyé des personnes qui n’ont au départ rien à voir avec moi,mais c’est vrai qu’on se ressemble, tant dans l’amour de la montagne que dans l’état d’esprit qui va avec. Mais les questions sociologique m’epaterons toujours. Par exemple les mecs avec qui j’ai grandi ne comprenne pas du tout le fait que je porte un sac super lourd pour aller cotoyer du -15° en plein mois d’aout et ça pendant des heures. Après tout c’est peut être une question d’éducation comme certain l’on souligné plus haut. Quand on grimpe les montagnes, il n’y a pas de stade en délire qui ferait une ola à chaques longueurs passé, pas de direct au 20 heures, pas de célébrité (à part dans le petit milieu) c’est qu’une histoire de passion et que ton pote qui se pèle le cul avec toi au bivouac soit ministre ou chomeur l’important c’est qu’il soit là.

Posté en tant qu’invité par marco:

très intéressant ce sujet V-max…
une autre piste:

La personne ayant une situation stable, et socialement aisée n’a pas psécialement la peur du lendemain (il sait qu’il aura à manger, qu’il héritera de la maison de ses parents, etc…), donc il a à priori, moins de danger dans sa vie de tous les jours, ce qui le pousse peut être à affronter plus facilement des situations ‹ périlleuses ›, ou dangereuses.

Par contre, le gars qui trime toute la journée, qui prend des risques ‹ personnel › (gros emprunt), pas trop de sous pour finir les fins de moins… il n’a pas besoin d’aller prendre des risques, il les vit tous les jours.

Pour ma part, j’ai par exemple remarqué que je conduis beaucoup moins vite depuis que je fais de l’alpi, et d’autant plus si je me suis fais une grosse frayeur en faisnat une course (d’alpi), comme si j’avais un capital risque, et que, ben je l’utilisais en totalité dans l’alpi. QUand, je n’en faisais pas je faisai du roller comme un dingue, sauter du plus haut possible etc…

donc mon idée: juste besoin d’assouvir son besoin de risque si il n’est pas dépensé dans la vie de tous les jours…
voili, voulou, bonne prise de risque à tous!! (contrôlée tout de même)

Posté en tant qu’invité par Dani:

Oui… ce n’est pas une question d’argent…
mais de type de travail… je me suis mal exprimé.

Moi je me branche a C2C depuis le boulot, parce que en fait mon ordi il est branché
tout le temps a Internet
si je travaillais dans un boulot ou je n’ai pas d’ordi, possiblement
je ne visiterais jamais C2C ou en tout cas tres punctuelment pour avoir des infos,
mais pas pour suivre une conversation dans le forum.

Posté en tant qu’invité par Dani:

Alors… etudier si les alpinistes le sont en fonction de son boulot,
en regardant dans certains types de boulot (ceux qui permettent
du temps sur Internet pour suivre les forums)

ce n’est pas l’experiment parfaitment dessiné. :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par v-max:

Je n’ai pas le net au boulot, mais chez moi. Plus à l’aise.

Posté en tant qu’invité par Père Spicace:

Pour moi au boulot, c’ est pas facile car pendant la messe, c’ est pas très discret.

Posté en tant qu’invité par Clouzis:

Voici quelques éléments que j’apporte au débat :

Le coût d’entrée assez élevé : Achat ou location du matos, formation avec un guide ou un organisme, hébergement quand on habite pas sur place et qu’on pratique pendant les vacances. On peut comprendre que ça décourage les personnes qui ont déjà du mal à boucler leur fin de mois.
Bien sur, par la suite l’activité ne coûte quasiment plus rien à part quelques remplacements de matos à la marge. Mais se sentiment de sport « cher » reste prédominant pour les non-initiés.

Nécessité d’un fort engagement dans la durée : On ne devient pas autonome du jour au lendemain. Le plaisir passe par une longue phase de formation, et d’enrichissement par l’expérience. En clair, ça demande un fort engagement personnel en terme de formation et de pratique. En cela, les étudiants ou les personnes ayant fait des études semblent mieux armées. L’esprit des étudiants est déjà conditionné et entraîné pour acquérir et retenir rapidement tout un tas d’informations techniques. Ces différences d’aptitudes se retrouve aussi dans le monde du travail. Je reprendrais ainsi les propos que m’avait tenu un guide : « je préfère avoir des clients comptable plutôt que artiste-peintre ». Certaines professions nécessitent un esprit cartésien et pragmatique qui sont les fondements de la pratique alpine.

Le lieu d’habitation. Le point ci dessus est d’autant plus vrai si les personnes n’habitent pas dans les régions alpines. Comment demander à un ouvrier parisien de dépenser une fortune en matos, en formation, pour finalement ne faire que 2 sorties par an en moyenne et pendant ses vacances de surcroît.

La pénibilité du travail : Quand on a porté des caisses ou des parpaings toute la journée, le soir ou le we, on aspire qu’à une seule chose : le repos. Et je parle en connaissance de cause. J’ai dans ma famille des ouvriers qui ont une conception tout autre des vacances et des loisirs.

L’image et la notoriété populaire : L’alpinisme est finalement assez peu connu du grand public. Cette activité est majoritairement connue et développée dans les alpes et les pyrennées. Et pour cause : comment pratiquer tout au long de l’année pour les gens qui sont loin des montagnes? Certes il y a les SAE, mais, elles sont finalement assez peu développées comparé aux stades de foot ou aux cours de tennis. Et puis il faut bien dire que la plupart des gens ne voit pas l’intérêt de grimper ou d’aller se geler en montagne, tout simplement. Les idoles populaires ce sont Zidane, Mauresmo. Pas Lafaille ou Rebuffat.

Posté en tant qu’invité par babavertacoo:

je te rappellerais, Clouzis, que pas mal de parisiens sont devenus de grands alpinistes en s’entrainants à leur debut à Fontainebleau
@+