Question d'ordre nivologique

Posté en tant qu’invité par Chems:

Bonsoir à tous
J’ai enfin décidé à essayer de comprendre les notions de nivologie après avoir uniquement fonctionné sur l’estimation du risque avec des connaissances restreintes issues de l’expérience (pente, convexités/concavités, vent, quantité de neige récente,etc).
J’ai donc potassé pal mal d’ouvrages spécialisés notamment ceux de l’ANENA. Je tiens à préciser en préambule que je suis tout à fait d’accord avec ce que beaucoup ont dit à savoir que la nivologie n’aidait pas spécialement à agir en toute sécurité. Il n’empêche que j’ai maintenant envie de comprendre ce qui se passe sous mes spatules et que je me prends à jouer « l’apprenti nivologue » devant mon chalet et pas dans une pente de neige pour savoir quel type de grain j’ai dans les mains. Il s’avère que la réalité est plus complexe que les schémas des bouquins.
Je vous propose de vous livrer dans les grandes lignes ce que j’ai compris de mes quelques jours de lecture car j’ai encore plein de doutes/questions et que certains/certaines ici ont l’air d’être des spécialistes.
Je précise encore que ma démarche est de [b]mettre en relation les données nivologiques (assorties des connaissances en physique / chimie) avec les connaissances empiriques rencontrées sur le terrain (neige soufflée, croûtée,…) pour que ces connaissances servent réellement en pratique.
Pour cela je vous propose de retracer l’évolution que peut prendre une strate de neige de sa chute à sa fonte.

La neige tombe : déjà plusieurs options soit il fait proche de 0° et la neige est humide et collante (on peut en faire des boules de neige). Pour moi si les températures restent proches de 0 voire à peine positive on se situe directement sur une métamorphose de fonte et donc des grains ronds assez vite (le lendemain?). La cohésion lorsqu’on fait des boules de neige est capillaire Vrai ou faux?
Deuxième option : il fait plutôt froid quand la chute a lieu donc neige poudreuse très légère sans cohésion impossible de faire des boules de neige. Pour autant la neige tient aux arbres grâce à une cohésion de feutrage. Vrai ou faux? Mais alors il me semblait que la cohésion de feutrage correspondait à l’enchevêtrement des dendrites des cristaux. Or l’anena précise qu’en fonction de la température il peut s’agir de colonettes ou de plaquettes : quid alors de la cohésion de feutrage?
En même temps que la température des actions mécaniques peuvent se produire : vent et poids de la neige au sol qui a tendance à tasser la neige. Que veut dire tasser la neige (j’ai bien compris que ca veut dire diminuer l’épausseur du manteau neigeux donc à priori le stabiliser) mais d’un point de vue nivologique :passer du cristal en particule reconnaissable puis grains fin et cohésion de frittage si grand vent?

Une fois que la neige est tombée arrive la question des métamorphoses de neige sèche et humide.
Pour la neige sèche tout a très bien été évoqué. En résumé la métamorphose destructive ou d’isothemie ou de faible gradient (ce sont les trois termes que j’ai trouvés qui sont synonymes d’après ce que j’ai compris) conduit à la formation de grains fins et la cohésion de frittage. Si il fait froid (métamorphose constructive ou métamorphose de gradient) formation de grains à face planes voire gobelets (je ne reviens pas vers les processus de sublimation et recristallisation liés à la pression saturante de l’air qui ont été très bien expliqués) donc d’une couche légère sans cohésion. je m’arrête d’abord ici pour bien comprendre : de la neige tombe par températures négatives en face N en hiver. Il continue de faire froid à très froid on dit que la neige est restée poudreuse de manière caricaturale. Pour moi en réalité on skie sur des grains à face planes ou gobelets : est ce que c’est vrai ou faux?? En résumé toute neige poudreuse s’est retransformée mais en restant légère?
Si des gobelets se sont formés processus irréversible jusqu’à la fonte sinon si il refait moins froid on peut repasser sur des grains fins.
Le vent intervient et souffle très fort en créant des accumulations : si c’est des grains fins, cohésion de frittage très forte et création d’une plaque à vent, ce qui voudrait dire que chaque fois qu’on trouve de la neige soufflée béton où il faut mettre les couteaux on est sur une potentielle plaque à vent? Les plaques de neige qui se créent sans vent uniquement par métamorphose destructive (faible gradient) ne sont donc pas compactes (quid alors de la cohésion de frittage?)? Quel est l’effet du vent sur des faces planes ou gobelets : accumulation d’accord mais cohésion ou pas? Lorsque le vent souffle sur un versant il durcit la neige qui reste au vent en lui donnant une cohésion de frittage forte mais la neige qui s’accumule de l’autre côté peut être moins compacte voire poudreuse? En fait de la neige poudreuse et légère peut elle constituer une plaque (je crois que oui mais c’est ce que je n’arrive pas à comprendre)?
La question de la neige cartonnée : pour moi il s’agit d’une cohésion de frittage sur une couche plus légère sans cohésion (une mini plaque à vent finalement) assez fine et qui s’écroule un peu comme du carton quand on passe dessus, c’est ça?

Pour la neige humide : là tout parait plus simple, c’est le cycle classique du printemps avec fonte et regel nocturne et cohésion capillaire et de regel. L’intermédiaire c’est la neige croûtée dans les versants sud. Pour moi la neige croûtée cest une fonte du manteau neigeux en surface et donc la formation de grains ronds sur les grains de neige sèche et plus froide qui fait que ca fond en surface le jour sur une faible épaisseur et que ca regèle la nuit (cohésion de regel) sur cette même faible épaisseur et que ca casse quand on skie dessus.

Voilà ce qu’il me semble avoir retenu mais de nombreux doutes persistent et vos remarques seront toutes les bienvenues

[quote=« Prevision, id: 1457545, post:51, topic:128731 »]Juste pour info, Oncle Bill rédige les bulletins nivo dans le 74.
Il n’y a pas beaucoup de personne de ce niveau de compétence sur c2c. Ca vaudrait le coup de les ménager[/quote]
+1.
J’avais failli mettre hier le même message que « Prevision » au sujet d’« Oncle Bill »…

Il faut un minimum de teneur en eau liquide pour pouvoir faire des boules de neiges. Mais pas besoin de beaucoup. Quand il neige en plaine et que ça tient plusieurs jours, on remarque souvent que la neige est propice aux boules de neige en journée grace au soleil qui filtre à travers la stratus, mais pas la nuit, où elle a perdu sa cohésion.

C’est bien le feutrage qui fait tenir la neige sèche sur les murs. Et quand ce sont des colonnettes ou des plaquettes, ben ça tient beaucoup moins… C’est pour ça qu’il ne faut pas compter avec les chutes de neige d’hiver (neige en dessous de 1000m) pour plâtrer correctement les faces d’altitude.

Oui, sauf que la cohésion de frittage n’a pas besoin du vent pour s’établir, le grain fin fait ça tout seul.

Ca ne passe pas des particules reconnaissables aux faces planes une nuit à 2h du mat, ça se fait progressivement, et on a la plupart du temps un intermédiaire entre les 3 types de neige sèche. Donc on skie dans de la fraiche faceplanisante/grainfinisante plus ou moins avancée, ou des faces planes gobelettisantes plus ou moins avancées, etc.

La neige se transforme tout le temps.
Un flocon grossi dans un nuage en qq dizaines de minutes, grace aux conditions de saturation en vapeur. Une fois tombé, les conditions sont souvent différente, avec un taux de vapeur non saturé. Dès lors, le processus inverse s’enclenche : le flocon s’évapore, mais la vapeur ne va pas bien loin, et finalement ça reste globalement sur place en transformant la forme des cristaux. Mais ceci commence tout de suite, ça ne t’attend pas. Quand on regarde de près des flocons qui tombent sur les gants, on fait bien de s’extasier car si on veut le regarder 3h plus tard il a déjà changé de forme.

Oui, mais en regardant si c’est du frittage d’érosion ou de dépot à grande distance, ou d’érosion/dépot à courte distance, on peut en savoir plus : une zone d’érosion avec dépot à grande distance ne craint rien normalement.

Ben non, elles ne sont pas plus dense que de la faceplanisante bien poudreuse.
Par contre n’importe quelle cause de cohésion suffit à créer une telle plaque, s’il y a une couche fragile en-dessous : cohésion de feutrage, frittage, humidification, etc.

Et oui. C’est de la poudre rapportée, généralement assez dense. Mais ça peut aussi être du carton.

Dès qu’il y a la moindre cohésion, et s’il y a une couche fragile en dessous (donc pouvant donner une cohésion encore plus faible entre la couche supérieure et la couche inférieure), on a une plaque. Ensuite, elle est plus ou moins facilement déclenchable, et c’est plus facile d’avoir des plaques déclenchable avec de la neige avec pas mal de cohésion, c’est pour ça que les plaques déclenchées sont le plus souvent des plaques avec pas mal de cohésion.

La couche en dessous n’a pas besoin d’être sans cohésion , il suffit qu’elle en ait assez peu pour ne pas supporter la pression d’un skieur, et on a du carton cassant.
Par contre, ce n’est pas une mini plaque à vent, c’est une plaque à vent : l’épaisseur de la plaque peut rapidement augmenter (en qq mètres) jusqu’à une valeur permettant son déclenchement. Mais c’est vrai que la plupart des plaques de ce type qui sont déclenchables, sont aussi portantes à ski, donc souvent le risque est faible tant que le carton reste cassant. Mais attention, ça dépend du poids du skieur, de la surface des skis, de la densité du carton, etc. Sans parler du déclenchement à distance…

Si tu as de la neige sur un mur ou un autre support vertical c’est qu’elle a été apportée par le vent, les dendrites sont cassées, tu as des grains fins et ça tient par frittage.

On parle souvent du froid comme déclencheur de faceplanisation, or il faut bien rappeler que c’est bien le gradient qui est en cause, sinon avec la haute altitude on n’aurait que des faces planes. D’ailleurs l’idée que la base du manteux neigeux est toujours à 0 degré me parait bizarre, comment une face nord d’altitude (élevée) (ou le sommet de mont blanc) pourrait avoir de la neige à 0 degré alors que la température ambiante dans l’année est rarement positive. A ce sujet les BRA ne font que rarement cas de la neige d’altitude (sauf au printemps), on va lire par exemple « à plus de 2200m », alors qu’à 2500 et 3500 a t on vraiment les mêmes conditions? Je pense entre autre à la neige sur glaciers.

Posté en tant qu’invité par Chems:

Merci beaucoup à Bubu pour toutes ce réponses sur mes questions.
Cependant je reviens sur ma première question et cette poudreuse humide qui permet de faire des boules avec je l’ai compris un minimum de TEL.
De ce que j’ai compris de ce que disait l’anena, à partir du moment où il y avait ne serait ce qu’un tout petit peu d’eau liquide on était sur des processus de fonte/regel et donc de métamorphose de neige humide et grains ronds.
Moralité lorsqu’une neige fraiche tombe par température proche de 0 à la limite pluie/neige, que devient cette neige immédiatement après sa chute (dans les heures qui suivent je parle)? Pour moi soit elle continue à fondre si les températures restent proches de 0 ou à peine supérieures et si il se met à faire très froid et qu’il gèle fort alors croûte de regel ou début de facaplanisation? Et si il se met à faire -1/-2/-3 croûte de regel ou grainfinisation?
Et encore une question qui me turlupine : beaucoup de vent sur des faces planes ou gobelets ca s’accumule en restant sans cohésion (il ne peut pas y avoir de frittage c’est ça puisque pas de grains fins) mais ca peut faire une plaque si l’ensemble a plus de cohésion que la couche de dessous mais comment c’est possible puisque le dessus n’a déjà pas de cohésion? C’est pour ça que je ne comprends pas trop, une fois qu’on a évacué le danger d’avalanche de neige fraîche, pourquoi lorsqu’il fait froid et que la neige reste donc sans cohésion en surface, le danger persiste?
Pour moi le danger typique c’est du froid sur plusieurs jours après une chute de neige et soit une nouvelle chute avec vent plus températures pas trop froides (grosse plaque avec frittage et grainfinisation) soit tout simplement vent plus redoux ce qui donne une plaque en surface (avec les grains fins en frittage). Alors que paradoxalement je croyais qu’un redoux lent et progressif stabilisait la neige?
En fait les connaissances théoriques sur lesquelles je me penche depuis qqs jours contrarient des fois ce que j’avais appris de manière empirique sur le terrain…
Voilà mes soucis mais merci encore pour vos réponses

Pour la neige en place, dans tous les cas, il faut regarder le gradient, c’est tout, faut pas chercher plus loin.
Quand il tombe 30cm d’un coup à la même température, on a en premier un gradient nul, donc début de grainfinisation, donc prise de cohésion. Puis le gradient s’établit progressivement, en commençant par les 2 limites de la couche.
Si la différence entre la température de l’air et celle de la fraiche est assez grande, on a un fort gradient en surface, donc perte de cohésion en surface. Pareil sur l’interface avec la sous-couche, par exemple quand il tombe la nuit 30cm de neige à -10°C sur de la neige humidifiée par le soleil en journée. On a alors une formation de plaque par faceplanisation à l’interface, ce qui peut donner un risque plus élevé 2 jours après la chute que le lendemain.
Quand le gradient s’est établi, on a prise ou perte de cohésion selon la valeur. S’il y a perte de cohésion, on peut avoir qqch de ce genre : 30cm de fraiche sur du givre de surface, qui prend de la cohésion, donc plaque, puis lorsque le gradient est établi, perte de cohésion et disparition de la plaque (ou plutôt de son caractère déclenchable).
Enfin bon voilà, faut regarder le gradient.

Erreur, le transport par le vent donne de la cohésion ! Des flocons tout frais tombés au sol, puis transportés 10mn après par le vent sur qq mètres, sont transformés en grains fins lors du transport, par les chocs avec la neige et les autres particules transportées, et la sublimation convective qu’ils subissent durant le transport les rendent « adhérents » et ils se collent entre eux une fois arrêtés. On a donc transformation flocon > grain fin en qq secondes au lieu de plusieurs semaines.
Avec des faces planes, c’est pareil. Avec des gobelets, c’est plus difficile, et les gobelets sont transportés plus longtemps car il n’arrivent pas à s’accrocher. Et durant ce transport, ils se subliment, et finissent par disparaitre.
Ne pas oublier que les panaches de neige qu’on voit quand il y a du vent par beau temps, ne transportent pas la neige sur l’autre versant : toute cette neige envolée se sublime complètement, et c’est perdu à tout jamais, ce n’est pas le voisin qui pourra en profiter.
Par contre la neige qui reste près du sol et qui est transportée sur qq mètres seulement se sublime beaucoup moins, et peut former des accus. Mais ce transport au ras du sol se voit beaucoup moins de loin, mais on est au moins sûr qu’il existe là où on voit des panaches.

Parce qu’il peut rester des couches fragiles enfouies non pas juste sous les 15cm de faces planes en surface, mais sous 60cm (en supposant une chute de 60cm), avec les 45cm inférieur qui sont peut être en cours de faceplanisation, mais qui ont pris du retard par rapport à la surface (à cause du temps d’établissement du gradient, qui donne de l’avance pour la surface (avec un gradient plus fort qu’une fois homogénéisé), et qui donne du retard pour le reste de la couche (avec un début de grainfinisation, puis le gradient augmente petit à petit et atteint la valeur homogène, donc pas mal de retard, et donc encore assez de cohésion)).

Quand il y a un redoux (en restant quand même inférieur à 0°C), une bonne partie des processus de faceplanisation seront progressivement arrêtés et transformés en grainfinisation. Ca ne change souvent pas grand chose pour les couches fragiles enfouies pour les premiers jours du redoux : le temps que le redoux les influence (si c’est possible, avec une couche de faceplanes par exemple, qui finira par se grainfiniser), il peut se passer plein de choses.
Par contre les couches moins enfouies, qui avaient une certaine cohésion, et qui étaient en train d’en perdre ou d’en prendre, sont garanties d’en prendre. Et donc ça renforce les ancrages, et des plaques déclenchables deviennent non déclenchables : des plaques se « stabilisent » progressivement (mais pas forcément toutes).

Posté en tant qu’invité par Chems:

Merci à encore à Bubu qui finit par répondre à toutes mes interrogations.
mais bon je rebondis encore sur ce que tu viens de me répondre.
Pour la neige fraîche et qui se dépose ok pour le gradient de température ca j’ai bien compris si les températures sont à peine négatives on a la grainfinisation si froid ou très froid sur faible épaisseur fort gradient donc faceplanisation voire gobelets. Ma question était en cas de neige qui tombe très mouillée pavec une TEL non négligeable même faible. Si il fait froid il y a eu eau liquide donc ca gèle donc à partir du moment où il y a eu eau liquide pour moi on a basculé dans la métamorphose de fonte donc des grains ronds et ce processus sera irréversible (soitil refait froid et ça dure même en journée et ce reste une croûte de regel soit ca refond en journée et on est sur un processus de fonbte regel). Dans ces cas là une croûte de regel est dangereuse si il est enfouie sous une chute de neige qui se face planise car plan de glissement… C’est à peu près vrai?
Pour ce qui est de l’action du vent ok avec bubu j’ai bien compris que le vent sur de la neige qui tombe ou vient de tomber va créer des grains fins par action mécanique et créer une cohésion de frittage ca ok. Ma question était dans le cas où de la neige tombe sans vent et qu’il fait froid on est sur un processus de faceplanisation voire gobelettisation et la neige reste légère dons transportable. Si grand vent les faces planes peuvent donc se souder par frittage en revenant à l’état de grain fins mais plus difficile pour les gobelets si j’ai bien compris ce que dit Bubu. J’avais bien compris dans mes lectures que les faces planes pouvaient revenir en grains fins mais uniquement par gradient de température faible. En fait ils le peuvent aussi par grand vent alors que le stade de gobelets est bien irréversible.
Pour ce qui est de la stabilisation justement par grand froid je suis tout à fait d’accord avec ce que dit bubu que la couche superficielle reste à face planes alors que les couches enfouies ont plus de cohésion car évoluent avec retard sur la couche superficielle. Et donc quel est le risque? Une avalanche de neige plutôt pulvérulente (les faces planes qui glisseraient su rune couche plus homogène donc pas une avalanche de plaque)?
Ok pour le tassement général et la stabilisation par redoux lent, progressif et durable par grainfinisation et cohésion de frittage sur toute l’épaisseur du manteau.

Une dernière chose : dans tout ce qui a été dit je reviens sur ma volonté de comprendre ce qui se passe sous mes spatules : quand je skie une face nord qui est dite poudreuse alors qu’il n’a pas neigé depuis longtemps (plusieurs semaines), c’est que je skie forcément sur des faces planes voire gobelets non? La question sous jacente est est ce que les grains fins peuvent être poudreux sachant qu’ils se soudent par frittage ( peut être une poudreuse un peu compacte mais est ce encore de la poudreuse?)
Encore merci ca me passionne vraiment cette histoire

Ou bien elle va tellement loin!!!qu’on peut la croire sublimée sur place. Ne serais ce pas par ce phénomène de transport à longue distance que certains vallons se remplissent avec une neige " de recyclage"…quand d’autres se vident , par ciel bleu?

Merci Bubu aussi, c’est très complet et clair.

Chems, puisque tu n’as plus d’interrogations, permets-moi de te poser une question pour voir si tu as tout bien compris: « C’est quoi la différence entre une croûte et une plaque? »

Posté en tant qu’invité par Chems:

[quote=« John D l’aventurier, id: 1458290, post:71, topic:128731 »]

Merci Bubu aussi, c’est très complet et clair.

Chems, puisque tu n’as plus d’interrogations, permets-moi de te poser une question pour voir si tu as tout bien compris: « C’est quoi la différence entre une croûte et une plaque? »[/quote]
Et bien personne n’a rebondi sur ce que j’avais dit plus haut mais pour moi croûte égal regel (consécutive à une métamorphose de fonte et de la formation de grains ronds) sur une faible surface de manteau (qqs cms) alors que le reste est resté de la neige sèche (faces planes ou gobelets si on a eu des forts gradients ou grains fins sinon)
Plaque égal une strate de neige qui a une cohésion plus forte que la strate de dessous. En général une cohésion de frittage qui s’est obtenu par action mécanique (vent) ou par métamorphose de faible gradient (donc effet de rayon de courbure des grains qui a prévalu) qui repose sur une couche plus fragile style face planes.
Est ce bien ça?

Croûtes :

Plaques:

Facile !!

En effet, à altitude élevée, la base du manteau neigeux est à température négative. Grosso modo plus haut que 2500 m, sauf peut-être en sud.

Si les BRA font rarement cas de la haute montagne, c’est surtout par manque de données d’observations.

Le danger d’avalanche, surtout pour les plaques, est plus faible en haute montagne qu’en moyenne montagne en plein hiver : vent fort fréquent qui « bétonne » la neige, gradients de température plus faibles > deux facteurs qui font que la constitution de mauvaises sous-couches est moins « favorable » en haute montagne qu’à plus basse altitude (en plein hiver).

[quote=« Chems, id: 1458307, post:72, topic:128731 »][/quote]
Tout ce que tu dis est vrai (sauf le fait que sous une croûte on peut aussi avoir du grain rond, le cas le plus fréquent au printemps).

Mais la différence mécanique entre une croûte et une plaque a une conséquence de la plus haute importance …

Des colonnes, pas des colonnettes, qu’on trouve plutôt dans le sud, en Espagne et à Kalymnos. :lol:
Ceci dit, la majorité des cristaux sont des étoiles.

Il ne faut pas dire « s’il fait froid », mais « si la surface du manteau neigeux est froide ». En effet, par beau temps sans vent, la neige de surface restera très froide même s’il ne fait pas froid. C’est un principe très important à garder en mémoire.
Tu as raison, la vieille poudreuse, c’est des faces planes ou gobelets.

Pas très clair ton texte. Les gobelets ne peuvent pas se retransformer en grains fins.

Disons que la présence d’une couche dure enfouie n’est pas nécessaire pour avoir le danger. Il est tout de même possible que la présence d’une couche dure soit un facteur aggravant… un truc pas sûr en nivologie.

J’ai jamais observé de transport de gobelets par le vent, ça doit être rare. Par contre en effet un transport par le vent de grains à faces planes, même gros, produit quelques plaques (ça n’arrive pas souvent). Ça doit faire des plaques avec des grains assez gros… faudrait vérifier le jour où ça arrive !

Oui !

Non, ils ne peuvent pas être poudreux, ou bien dans un stade de poudreuse dense et un peu compacte si le frittage n’est pas encore bien avancé.

Posté en tant qu’invité par Chems:

Super pour tous ces commentaires et les réponses des spécialistes.
Merci mille fois les choses s’éclairent peu à peu.
Pour résumer en termes de qualités de neige à skier car finalement c’est là que j’ai commencé à me poser toutes ces questions en essayant de « théoriser » ce que j’avais sous les skis :
la neige poudreuse c’est soit de la neige récente, soit de la neige qui commence à se tasser soit des faces planes ou gobelets (vieille poudreuse) car la surface de la neige est restée froide comme le dit Oncle Bill. Question purement pratique : ressent on une différence notable entre skier de la poudreuse récente et des faces planes? Y a t il une différence notable de pénétration des skis dans la neige?
Pour la croûtée c’est tellement chiant à skier qu’on comprend bien ce que c’est.
La neige soufflée c’est donc des grains fins avec une très forte cohésion de frittage et des fois c’est béton. A chaque fois que c’est soufflé et donc dur à très dur on se trouve donc sur une plaque potentielle? Et le danger dépend donc de l’épaisseur de la cohésion de frittage (plus c’est épais moins c’est dangereux comme pour le regel) et de la constiution de la strate de dessous si c’est des grains fins tout ca va se souder et se stabiliser si c’est des faces planes et que la plaque est de faible épaisseur plus tous les paramètres topo et humains (inclinaison de la pente, zone de traction, poids du skieur,…) il y a danger.

Encore une chose : théoriquement des grains fins peuvent se transformer en face planes. Très sincèrement j’ai du mal en pratique à le concevoir quand j’imagine une plaque de neige de grains fins bétons et soudée par le vent (énorme cohésion de frittage) à me dire qu’un très fort gradient de température peut les transformer en face planes. Ah peut être que ce n’est pas possible car il faut pour la métamorphose constructive de la neige une très faible masse volumique contenant beaucoup d’air ce qui ne doit pas être le cas d’une plaque béton. Est ce que c’est une bonne hypothèse?

La neige fraîche, ça peut être très léger, contrairement à la « vieille poudreuse ». A la montée, la trace a tendance à ne pas tenir en cas de faces planes.

La cohésion n’est pas toujours très forte et ça n’est donc pas toujours béton ni très dur, ça dépend des fois.
Si neige soufflée en surface alors plaque potentielle, mais dans une minorité de cas (il faut aussi une sous-couche fragile). Si la neige n’est pas soufflée en surface, il est quand possible d’avoir une plaque, soit que la neige « dure » est un peu enfouie sous par exemple de la poudre ou bien que le frittage est faible et que la neige de surface est donc molle (cas des plaques friables). Pour résumé : ne pas s’intéresser qu’à la surface mais aussi à la structure verticale.

Tu devrais faire des phrases plus courtes ! :rolleyes:

Ouaip, pas mal. En effet, un grain fin béton aura du mal à se transformer en faces planes, contrairement à du grain fin pas béton et moins dense.

Posté en tant qu’invité par Chems:

Excuse moi pour les phrases un peu longues mais tu m’as répondu. Pour qu’il y ait danger il faut effectivement une plaque et une sous couche fragile ou comme le disait bubu deux strates de neige différentes dont celle du dessus qui a une plus forte cohésion que celle du dessous.
Encore une chose finalement c’est cette notion de plaque friable que je ne comprends pas trop. Quelle va être la sensation en skiant? Une neige un peu cartonnée qui se casse sous les skis?

Peut être que c’est lié mais peut être que c’est autre chose : quand on parle d’accumulation du coté sous le vent on a souvent une accumulation de neige légère voire poudreuse. notamment dans les vallons déventés. Au vu de tout ce qui précède pour moi cette neige ne constitue pas une plaque car elle n’a pas de cohésion. Pourquoi est ce dangereux? Risque d’avalanche pulvérulente? Surcharge sur une plaque de neige peut être enfouie en dessous?