Question aux alpinistes-parents

[quote=« Nicolas de Grenoble, id: 1027401, post:38, topic:99540 »]

[quote]foffer74 a écrit :
on peut aussi profiter de la montagne AVEC ses enfants[/quote]
Oui, mais il y a une tranche genre 2-5 ans (plus vraiment portables, mais ne marchent pas encore des masses) où c’est quand même limitant.[/quote]
mais plus grands, ils ne sont pas toujours volontaires !
le mieux est alors de ne pas forçer, la montagne doit être pour eux aussi un espace de liberté
dans mon cas, mes filles sont revenues vers la montagne vers 16 et 20 ans; et c’est aujourd’hui double plaisir quand elles m’accompagnent !

les miens, d’enfants ont bientôt 3 et bientôt 5 ans.
depuis qu’ils sont tous petits je les emmène avec moi, bon on fait au moins 5 fois la même rando dans l’année et les escapades différentes ne sont ps nomberuses mais ils sont toujours heureux d’un pique nique là haut.
faut savoir trouver les balades pas trop longues, où on a de la vue…
cet été je compte bien les faire dormir là haut en bivouac !!!

quant à la question du couple, c’est sur qu’il ne faut pas baser la couple que sur la pratique de la montagne car effectivement quand on est amené à moins pratiquer et à faire autre chose, on peut se rendre compte qu’il n’y a plus rien (dans la catégorie « j’ai testé pour vous », ça va j’ai donné…)

MAIS, et je rajoute un mais, je pense que c’est nécessaire aussi de continuer à vivre des émotions là haut ensemble aussi.

Posté en tant qu’invité par KriKri:

Grande question…En lisant tous ces posts, je me suis dis qu’il y avait probablement autant de réponses différentes que de personnes…Et je me demande si la seule chose à faire est d’écouter au plus près ce que dit sa petite voix…Si on ne le sent pas…alors on ne le fait pas…C’est peut-être aussi simple que ça…
En ce qui me concerne, l’arrivée de ma fille m’a fait découvrir une évidence…Il n’était pas question pour mon mari et moi d’arrêter la montagne…On a juste fait différement…Au passage, cela m’a permis de le convaincre de partir en trek avec un âne-sherpa…(ce qui était un de mes rêves depuis longtemps :rolleyes: )
Alors, trouvez votre voie… :wink:

Je vous souhaite de merveilleux moments de nature en famille

Chris

http://www.christine-lavanchy.com/

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

dans mon entourage professionnel, récemment, il y a un couple et leur fille (ado) qui se sont tués en alpi. Ils laissent deux ados orphelins.

Posté en tant qu’invité par Revers:

Bonjour,
Pour ma part je voulais retourner la question : Puis-je me permettre d’engager la couenne par rapport à mes parents ?
Je pense qu’il n’y à rien de pire que d’avoir à enterrer ses enfants…
Bref je généralise aux proches en général et je voulais savoir comment vous leur expliquiez votre passion qui peut paraitre abstraite et futile à certaines personnes ?

Sur ce on va pas s’empêcher de grimper !
Bonne courses à tous !

R

Eh oui, je pense que c’est une bonne solution! En tout cas pour l’instant, on s’éclate en famille (et avec les amis, les grand-parents…) en falaise. Bébé regarde et fait la sieste… Et les parents grimpent! Ensuite pique-nique, grillades, sieste… C’est la vie!
Après y’a les grincheux qui nous regardent bizarre, quand on débarque avec poussette, parasol, grille du BBQ au pied de la falaises, et ceux à qui ça donne des idées…

Mais c’est vrai qu’un weekend ou une sortie en couple en montagne c’est super aussi, pour l’instant une sortie de ski de rando seulement, mais ça m’a fait un bien fou malgré des conditions de m… Entre l’allaitement et retrouver la forme physique, c’est pas les « grandes » courses qui me motivent actuellement!

Pour les prochaines saisons, c’est vrai qu’on se pose la question de comment concilier le tout, mais montagne et enfant sont seulement 2 des paramètres sur les (trop) nombreuses activités et charges du quotidien.

Le facteur risque n’entre pour moi pas plus en compte maintenant qu’avant. On avait déjà une pratique relativement prudente de la montagne, et on hésite jamais à renoncer si un des 2 ne la sent pas!
Après on est jamais à l’abri d’un accident, mais pour l’instant le pépin le plus grave m’est arrivé en descendant les escaliers…

Quelle idée, descendre les escaliers… il vaut mieux les monter. C’est moins dangereux.

Et une fois que tu es en haut, tu fait quoi? Tu sautes?
Du coup, t’as la cheville cassée et pas une entorse…

Pfff… ben yaka rester en haut. Faut tout t’expliquer…

[quote=« Revers, id: 1043815, post:45, topic:99540 »]Bonjour,
Pour ma part je voulais retourner la question : Puis-je me permettre d’engager la couenne par rapport à mes parents ?
Je pense qu’il n’y à rien de pire que d’avoir à enterrer ses enfants…
Bref je généralise aux proches en général et je voulais savoir comment vous leur expliquiez votre passion qui peut paraitre abstraite et futile à certaines personnes ?
R[/quote]
Il n’y a rien de plus beau que de voir ses enfants passionnés.
Je pense que la question (engager la couenne) ne se pose pas vis à vis de ses parents à moins d’accepter de ne jamais prendre son autonomie, tu vivrais jusqu’à leur départ dans la contrainte et la dépendance de ce qu’ils t’autorisent de faire et de penser. C’est tout sauf ma conception de la liberté.
Par contre en tant que parent il faut être à l’écoute et curieux des aspirations de ses enfants, pour leur donner tout l’accompagnement nécessaire à la pratique de leur passion avec le maximum de sécurité que l’on puisse trouver (formation, formation…). Pas facile d’être curieux sur des sujets que l’on considère comme futiles ou abstraits.
Moi ce qui me tarabuste c’est d’accompagner un enfant sur une activité qui puisse être dangereuse, de me dire que peut-être elle (j’ai une fille de 14 ans) en fera une passion et rencontrera des partenaires avec qui elle prendra des risques (l’extrême…). Je ne parle même pas du risque que l’on prend tous les deux (à ski, en escalade) quand on y est car je ne crois pas au risque 0 (le caillou qui tombe, la plaque rebelle…).
Eduquer, n’est-ce pas transmettre des compétences et des valeurs, et donner les atouts pour devenir autonome ? Peut-on le faire sans prendre de risque ?
Je n’arrive pas à me résoudre à jouer aux Légo tous les week-ends, et je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas partager les joies que j’éprouve, si elle même exprime son plaisir à pratiquer.
Pas facile. « Vouloir, c’est susciter les paradoxes ».

[quote=« Lutin, id: 1043996, post:50, topic:99540 »]Moi ce qui me tarabuste c’est d’accompagner un enfant sur une activité qui puisse être dangereuse, de me dire que peut-être elle en fera une passion et rencontrera des partenaires avec qui elle prendra des risques (l’extrême…). Je ne parle même pas du risque que l’on prend tous les deux quand on y est car je ne crois pas au risque 0 (le caillou qui tombe, la plaque rebelle…).
Eduquer, n’est-ce pas transmettre des compétences et des valeurs, et donner les atouts pour devenir autonome ? Peut-on le faire sans prendre de risque ?[/quote]
Éduquer c’est aussi un moment donné faire confiance! Après, c’est la vie, le destin qui font les choses…

Ben tu attends qu’il neige pour les descendre à ski ! Comme on fait en montagne.
Faut vraiment tout expliquer !

Posté en tant qu’invité par iaki:

bonsoir tout le monde,
Il existe deux types de risque: le subjectif et l’objectif. Tout simplement, le premier est ce que l’on pense qu’il peut nous arriver et le second est ce qui peut nous arriver réellement. En jouant sur le premier, on permet ainsi une enorme stimulation et reflexion sur sa pratique. Ensuite dans une pratique educative, il est necessaire de faire tendre le risque objectif vers zero. L’escalade est une activité qui s’y prete beaucoup. Le subjectif est vraiment prépondérant. C’est à travers cela que l’acte educatif a lieu a mon avis. Ensuite on ne maitrise pas tous les phénomenes liés aux activité de pleine nature. L’autonomie s’acquiert je pense a travers la prise de responsabilité et de décision. Les activités sportives en général ne permettent pas un rique objectif égal à zéro, alors celles de pleine nature…

certes … mais les voir s’étioler sans passions, avachis sur un quelconque canapé ou dans une routine proffessionnelle sécuritaire … est-ce vraiment mieux ? la vie est faite de risques, et celui de mourrir n’est que l’un de ces risques . une vie sans risques est une vie de mort-vivant; ce qui ne veut évidemment pas dire qu’il faut prendre des risques démesurés ! et apprendre à maitriser les risques est pour moi essentiel dans l’éducation

[quote=« Lutin, id: 1043996, post:50, topic:99540 »]

[quote=« Revers, id: 1043815, post:45, topic:99540 »]Bonjour,
Pour ma part je voulais retourner la question : Puis-je me permettre d’engager la couenne par rapport à mes parents ?
Je pense qu’il n’y à rien de pire que d’avoir à enterrer ses enfants…
Bref je généralise aux proches en général et je voulais savoir comment vous leur expliquiez votre passion qui peut paraitre abstraite et futile à certaines personnes ?
R[/quote]
Il n’y a rien de plus beau que de voir ses enfants passionnés.
Je pense que la question (engager la couenne) ne se pose pas vis à vis de ses parents à moins d’accepter de ne jamais prendre son autonomie, tu vivrais jusqu’à leur départ dans la contrainte et la dépendance de ce qu’ils t’autorisent de faire et de penser. C’est tout sauf ma conception de la liberté.
Par contre en tant que parent il faut être à l’écoute et curieux des aspirations de ses enfants, pour leur donner tout l’accompagnement nécessaire à la pratique de leur passion avec le maximum de sécurité que l’on puisse trouver (formation, formation…). Pas facile d’être curieux sur des sujets que l’on considère comme futiles ou abstraits.
Moi ce qui me tarabuste c’est d’accompagner un enfant sur une activité qui puisse être dangereuse, de me dire que peut-être elle (j’ai une fille de 14 ans) en fera une passion et rencontrera des partenaires avec qui elle prendra des risques (l’extrême…). Je ne parle même pas du risque que l’on prend tous les deux (à ski, en escalade) quand on y est car je ne crois pas au risque 0 (le caillou qui tombe, la plaque rebelle…).
Eduquer, n’est-ce pas transmettre des compétences et des valeurs, et donner les atouts pour devenir autonome ? Peut-on le faire sans prendre de risque ?
Je n’arrive pas à me résoudre à jouer aux Légo tous les week-ends, et je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas partager les joies que j’éprouve, si elle même exprime son plaisir à pratiquer.
Pas facile. « Vouloir, c’est susciter les paradoxes ».[/quote]

lutin, comme tu as bien parlé… :wink:

Posté en tant qu’invité par phil38:

[quote=« leonmarcel, id: 1025707, post:1, topic:99540 »]En quelques mots: est-il moralement acceptable que deux passionnés de montagne ayant pris le temps de concevoir deux jolies petites filles entre deux sorties s’encordent sur la même corde tout au long de l’année?
Plus le temps passe et plus je me dis que si on tombe on est deux beaux égoïstes…[/quote]

J’ai réglé le problème: c’est le gamin qui est encordé avec moi en alpi depuis qu’il a 7 ans. :lol:

Il est vrai que, par ailleurs, le mental en course (pentes raides, vires gazeuses, …) s’est bien dégradé depuis qu’il est né :rolleyes:

Cela dit, les accidents mortels arrivent souvent dans des secteurs faciles, ne nécessitant pas forcément d’encordement, voire en moyenne montagne, ce qui rend encore plus compliquée la question de fréquenter ou non la montagne en tant que parents …

il y en a qui semblent avoir tout compris dans ce domaine:

http://www.camptocamp.org/outings/228657/fr/pic-de-l-etendard-par-le-lac-des-quirlies