Posté en tant qu’invité par Jeff:
Quillan, Aude, années 70.
Après le copieux et inévitable repas dominical, nous allions quelquefois éliminer notre future surcharge pondérale en parcourant quelques modestes kilomètres dans la campagne environnante, les yeux fixés sur les crêtes des montagnes qui nous dominaient.
Un jour, l’un de nous proposa de remplaçer le repas par un pic-nic, et nous nous rapprochâmes de ces crêtes, dont l’ascension nous dévoila d’autres crêtes, plus hautes, plus belles encores.
Ces journées de marches, de plus en plus longues, de plus en plus aventureuses, n’attendaient qu’un déclic pour se cumuler entre elles.
Vint donc la première nuit en cabane, ce qui à l’époque et dans les Pyrénées Audoises était tout sauf une sinécure, qui nous laissa un impérissable souvenir.
D’autres suivirent, bien sûr, mais l’odeur de la paille des bas-flanc de ces havres de paix et de solitude reste gravée dans ma mémoire.
C’est peut-être là, au pied du Grand Péric ou du Canigou, près du lac des Bouillouses ou sur le sommet pelé du Madres qu’est née un amour pour la Montagne qui ne s’est jamais démenti…
Un déménagement en Côte d’Or m’apprit paradoxalement la verticale et ses subtilités dans les Combes du Dijonnais, et les projets dans les Alpes, plus proches désormais, se firent de plus en plus ambitieux.
Une divine mutation parentale à Annecy enfonça définitivement le couteau dans une plaie que je prenais plaisir à maintenir ouverte.
Grande voies TA, ski de randonnée, parapente, alpinisme, randonnée, couennes, vie ferrate, rien de ce qui a trait à la Montagne ne m’est désormais étranger…
Puisse t’elle vous réserver autant de moments de bonheur qu’elle
m’en a offert !
Jeff