Qu'est-ce que les "bonnes conditions" ?

Bonjour à tous,

Depuis la fin de l’été, je prépare ma liste de courses avec l’envie de me lancer dans des hivernales plus entreprenantes. A la lecture de nombreux topo, je retrouve cette phrase : « tout est dans l’attente des bonnes conditions ». D’accord, mais quelles sont les bonnes conditions d’une face Nord en hiver ?

Si l’on prend une course de référence comme les Suisses, dans les Courtes, la quasi-totalité des retours d’expérience de C2C se font en mars-avril. Je comprends donc qu’il faut laisser le temps au manteau neigeux d’encaisser les chutes hivernales pour avoir une pente la moins sèche possible tout en laissant la neige affermir sa cohésion et donc de devenir béton/gelé.

Mais ce genre d’ascension se fait parfois en début d’hiver, en janvier par exemple. Que faut-il guetter depuis la vallée comme conditions ? Des chutes de neige ventées pour espérer une cohésion de frittage ? Attendre un léger redoux en journée accompagné de nuit froide pour un regel en profondeur ? Plus la prise en compte du facteur avalanche pour l’approche et la course éventuellement ?

J’ai fait de nombreuses recherches et lectures sur le manteau neigeux et j’ai eu plusieurs éléments de réponse par mon guide, mais je viens recenser vos expériences afin d’obtenir une synthèse à travers quelques vécus.

Merci de vos réponses !
Math

Des conditions adaptées à la course ?
C’est tellement variable d’une course à l’autre.
Le cascadeux ne cherchera pas la même chose que celui qui fait du mixte, par exemple…
D’une manière général, une approche facile, une météo agréable, un enneigement suffisant, un risque d’avalanche suffisamment bas.

En plus des conditions de neige, il faut être absolument sûr de la météo, et ce pas seulement sur un créneau d’une journée.
Le moindre problème peut vite se transformer en calvaire et en drame, la météo peut devenir dantesque en altitude en hiver, avec des vents très violents, des températures très basses, de la neige, du brouillard.

Compte tenu de l’évolution du climat et du matériel, bons nombres de courses neige/glace/mixte se faisant en été, ouvertes en été, se font maintenant au printemps, en hivers ou même à l’automne.
Les bonnes cdts, c’est qd c’est bon. et que ça passe. :slight_smile:
Ça va donc beaucoup dépendre du type d’itinéraires. Sur des itinéraires facile comme le Couturier à la Verte, on va attendre que la neige colle à la glace pour éviter la glace « noire ». Idem en grande partie pour les Suisses. aux Courtes. C’est facile à voir de loin.
Idem sur des itinéraires plus techniques. Souvent, il faut que cela colle, et donc c’est plutôt avec des chutes neiges « chaudes » printemps et automne. C’est plus compliqué à voir de loin, à fortiori si on ne connaît paq très bien le coin.

Ça va également dépendre de l’altitude, de l’orientation…

Bien évidemment, il faut que cela soit stabilisé.

Mais, ça semble difficile de rentrer ds les détails sur un forum à fortiori sans parler d’un itinéraire spécifique. Sans avoir des photos.

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J’ajouterais aussi qu’il faut se méfier des courses longues en hiver : il ne faut vraiment pas trainer : la durée du jour est très diminuée, alors que la progression peut être plus laborieuse avec la fatigue due au froid, la quantité de neige…
Tu prends en référence La Voie des Suisses aux Courtes

Attention, les Courtes ne le sont pas tant que ça ! La face fait tout de même 850 m. Tenir l’horaire est, ici comme ailleurs, un gage de sécurité

Mais j’imagine que ce n’est pas cet itinéraire que tu comptes faire cet hiver ?

En hivers, on finit souvent de nuit. Ce n’est pas plus un problème que de démarrer de nuit Il suffit d’être équipé. C’est tranquille avec les phares actuels.

Les Courtes, c’est juste comme tout les itinéraires. Suffit d’avoir le niveau pour tenir l’horaire. Ca passe tranquille en hivers à la journée depuis le refuge.
La descente par la NE, c’est parfois une piste de ski.

Souvent tjrs, il suffit de regarder sa montre. Si tu mets 2h pour faire 200m, il vaut redescendre et choisir un objectif moins ambitieux.

Merci pour ces éléments !

Mais alors comment se faire une idée avant la course de la qualité de la neige ? Surtout si c’est une face qu’on ne peut observer depuis la vallée et où il n’y a pas beaucoup de passages pour faire des comptes rendus. Quels éléments météo prendre en compte les semaines qui précédent et pouvant indiquer la formation d’une neige favorable et surtout stabilisé ?

Et une fois au pied de la face quels sont les éléments à observer qui peuvent renseigner sur la qualité de la neige ?

Sans comptes rendus, sans informations à l’OHM, sans informations … c’est compliqué de savoir et peut donc nécessiter d’aller voir et donc d’accepter de revenir bredouilles. Ca va vite qd il y a téléphérique. Sans, c’est plus long. :slight_smile:

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Hé hé, mais c’est justement tout l’intérêt de ce jeu d’aller dans un environnement non aseptisé !
Avec de l’expérience on arrive plus ou moins à prévoir/deviner les conditions dans une face d’après la météo et retours des semaines précédentes.
Ce qui est compliqué est d’avoir une marge d’erreur sur ses prévisions de conditions assez faible pour ne pas mordre sur les limites de la plage de conditions qu’on considère comme acceptable (cette plage varie selon les personnes). Ceci afin de faire une prévision claire : c’est bon, ou ce n’est pas bon. Si la prévision est à cheval sur la limite, on ne sait pas, on hésite…
En ce qui concerne les grandes faces N, c’est plus compliqué de prévoir que pour un itinéraire de plus petite ampleur et plus faible difficulté.

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Je te conseille de te rendre à la chamoniarde de leur poser la question en direct et tu auras toutes les réponses sur les conditions de ta course.
https://www.chamoniarde.com/#

Oui, on peut les contacter par mail ou tél avant, et passer les voir une fois sur place, toutes les coordonnées sont sur le site web.

C est vrai mais le gros avantage quand tu y vas c est qu il y a la maquette et que tu peux parler de ton itinéraire avec un guide ou un gendarme du pghm c est précieux

Passer à l’OHM, c’est très bien si tu habites à Chamonix, ou durant 1 « long » séjour sur place.
Pour 1 seule course, sans être sur place, quasiment tout doit être bouclé en partant de chez soi. La dernière météo & nivo ne fait que confirmer le feu vert.

Tu ne penses pas qu il faut un peu s acclimater faire une où deux courses avant d attaquer un gros morceau comme la verte par les Z ? Donc si tu restes 3 ou 4 jours t as le temps de passer à la chamoniarde pour le dernier check…

L’acclimatation, elle est réalisée au fil de ses WE montagne.

Si tu vas 4 jours à Chamonix pour 1 seule course de 2 jours, tu peux effectivement passer à l’OHM. :slight_smile:

Qd le télé fonctionne, les Suisses se sortent régulièrement à la journée en hivers avec la 1ère benne. Qd c’est possible, j’apprécie de passer à la journée notamment parce que le dernier bulletin est généralement plus fiable car plus proche. C’est également plus simple à mettre ds les agendas.

Si tu souhaites faire les Y à la Verte, mais que tu te fatigues pendant 2-3 jours avant de les faire, ce n’est pas très optimisé.

Chacun fait bien comme il a envie. C’est très de passer à l’OHM qd on a le temps.

Je parlais de la voie washburn
Les Z

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OK, à côté du Couturier.
Qd le télé est ouvert, ça passe donc probablement également à la journée en hivers en prenant la 1ere benne hormis que le retour est long, long, et que la journée fait donc le tour du cadran. :slight_smile:

Je préfère l option sur 2 jours avec une nuit au refuge d argentière :wink:

Salut Math,

Pour définir les « bonnes conditions », en mixte, ce n’est pas toujours évident et souvent très subjectif… On tend souvent à dire que c’est en « bonnes conditions » dès que ça passe, et il faut prendre des pincettes sur les retours de conditions bien plus que pour l’alpi rocher.
Pour moi il y a deux éléments objectifs :

  1. Les conditions permettent de passer les difficultés dans la cotation annoncée par le topo. Si une pente de neige se transforme en mixte même facile, ce n’est pas bon. Si la rimaye est complexe et demande une longueur de M5 ou bouchon de neige surplombant, alors que ça passe habituellement sans soucis, ce n’est pas bon…
  2. Les conditions permettent de respecter l’horaire du topo. Si une pente de neige de 300m te prends 2 fois plus de temps à brasser jusqu’aux hanches, ce ne sont pas de « bonnes conditions » même si techniquement ça n’est pas plus dur que de normal.

Pour les itinéraires de mixte en face N d’altitude, tu vas avoir plusieurs situations qui t’apportent ces bonnes conditions. Il faut souvent être très opportuniste et surveiller météo/infos pour en profiter, car dès que l’info des bonnes conditions circulent, c’est vite la foire sur les classiques !! A l’automne avec des chutes de neige abondantes en altitude, et un vent compatible (qui n’assèche pas la face) tu peux les avoir. En plein hiver c’est plus rare… Et au printemps de nouveau il y a généralement de bons créneaux, si ça ne chauffe pas trop.
Depuis la vallée, le plus simple va être de garder l’oeil sur l’enneigement des parois similaires en altitude et orientation :wink: A ma connaissance il n’y a pas vraiment de « recette magique » si ce n’est la curiosité et un peu d’acharnement :smiley:

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Et de toutes manières je me méfierais toujours des comptes rendus qui disent « les conditions étaient super » (à moins de connaître la personne) il y aura toujours des personnes qui commencent à s’amuser quand d’autres commencent à chouiner; d’autant plus que dès le lendemain ces conditions peuvent avoir changé

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