[quote=« baghirati, id: 974408, post:18, topic:95150 »]
ah ! il me semblait bien que tu t’étais un peu perdu …[/quote]
détrompes-toi!
[quote=« baghirati, id: 974408, post:18, topic:95150 »]
ah ! il me semblait bien que tu t’étais un peu perdu …[/quote]
détrompes-toi!
[quote=« oli974, id: 974410, post:20, topic:95150 »]Pour moi, longtemps ce fut le mont Viso, pyramide enneigée très esthétique du nord au sud, d’est en ouest.
Il faut dire que j’ai toujours eu une préférence pour les Alpes du Sud, plus tranquilles et ensoleillées,
que j’ai sillonnées lors de randonnée solitaire et itinérante de trois à quatre semaines…
Le Viso, remarquable de partout,
était en quelque sorte le centre de toutes ces montagnes.
C’est aussi ma première ascension alpine tout seul… que d’imprudences j’ai commises à cet âge!
En tout, je l’ai gravi quatre fois (VN: PD- , arête est: PD+) toujours seul…
J’aurais une anecdote à raconter à ce sujet.[/quote]
Des imprudences, c’est vrai qu’on a fait un paquet quand on y repense. Heureusement on était jeunes et larges d’épaule ! Merci pour ton témoignage, je trouve intéressant de parler de nos montagnes parce que ce ne sont pas que des tas de cailloux, elles sont presque humaines.
Moi je déteste les écrins. C’est ainsi. Ca ne me parle que pour me faire du mal alors je les déteste.
La beauté de la barre des Ecrins ne t’inspire pas ?
… à la fois féminine par son dôme arrondi
… et masculine par sa barre « droite »
Je l’aime beaucoup, gravie par son itinéraire Coolidge un 15 août glacé de la fin des années 70, à faire la trace dans 50 cm de neige tombée durant la nuit, et par le dôme plus récemment, avec le plaisir d’avancer régulièrement dans la montée, d’aller chercher tous les lacets, et finalement de ne pas souffler, d’être les premiers en haut.
Certes, il y a ensuite une descente un peu longuette jusqu’au pré de madame Carle !
Le… Hohneck!
Pourquoi lui ?
[quote=« antoineb2, id: 974443, post:26, topic:95150 »]
Pourquoi lui ?[/quote]
Parce que dos à sa verrue sommitale, il ouvre la porte sur 3 belles faces nord. Il faut scruter et tout est dans la suggestion. Avec une bonne vue, on croirait même voir mangeurdeknack à la piscine de Lausanne.
[quote=« Marie., id: 974456, post:27, topic:95150 »]
[quote=« antoineb2, id: 974443, post:26, topic:95150 »]
Pourquoi lui ?[/quote]
Parce que dos à sa verrue sommitale, il ouvre la porte sur 3 belles faces nord. Il faut scruter et tout est dans la suggestion. Avec une bonne vue, on croirait même voir mangeurdeknack à la piscine de Lausanne.[/quote]
ça doit être une blague suisse, je ne comprends absolument rien
Si tu as autant d’expérience montagnarde que tu laisses le penser, avec un minimum de recherche, tu trouveras.
C’est parcequ’il manque une photo de « mangeurdeknack à la piscine de Lausanne » pour illustrer tout ça.
[quote=« antoineb2, id: 974466, post:28, topic:95150 »]
[quote=« Marie., id: 974456, post:27, topic:95150 »]
Parce que dos à sa verrue sommitale, il ouvre la porte sur 3 belles faces nord. Il faut scruter et tout est dans la suggestion. Avec une bonne vue, on croirait même voir mangeurdeknack à la piscine de Lausanne.[/quote]
ça doit être une blague suisse, je ne comprends absolument rien[/quote]
zen, zen…
à propos de vosges, un de mes plus beaux souvenirs est une simple rando sur le pilat il y a un peu plus d’un an, par un jour de grand froid anticyclonique (si ça se dit?)
pas un nuage à l’horizon, on avait une vue à 360° depuis les vosges jusqu’à la chaine des puys , en passant par les alpes, totalement dégagées
(on devait avoir aussi une vue sur la beauce, mais je ne m’en souviens plus trop…)
Pfff ! J’ai dit une connerie !
Je suis à côté de mes pompes ce soir.
[quote=« Marie., id: 974489, post:32, topic:95150 »]
Pfff ! J’ai dit une connerie !
Je suis à côté de mes pompes ce soir. :([/quote]
Remarque; ils n’ont pas capté, alors eux ce doit être pire.
Alors le Hohneck: ben parce que le Hohneck c’est 1360 mètres avec un coté météo à faire réchauffer (rougir si on préfère) un 3000 alpin si certains voient où je veux en venir. Belledonne est ses cumuls de neige sont concurrencés certaines années par les Vosges. Ouais, rien que ca. Ca en bouche un gouffre créé par les paroies internes du Mont de Vénus cité par Thomas! Concurrencés par ce massif très vieux qui a vu des jolis glaciers le recouvrir.
Et de la haut… on voit le Mont-Blanc en toute saison par temps clair. Voilà, on a les Alpes dans les Vosges, rien que ça. Essayez de voir les Vosges depuis les massifs alpins. Tiens ca me fait penser aux belles voluptes qui s’échappent d’une centrale nucléaire que je vois par temps clair en grimpant en Belledonne, mais pas de Vosges.
Y’a un truc qui est ennuyant dans les Vosges: y’a pas de… génépi! Mais y’a du lard!
Attends, J.Marc n’est pas encore passé. Il va la relever, lui, mon erreur.
On a la liqueur de sapin aussi David.
[quote=« krampus, id: 974499, post:35, topic:95150 »]
On a la liqueur de sapin aussi David. :)[/quote]
Dans 10 minutes, il y a Jérémie, J.Marc, Matavanga qui vont débarquer et on va se faire un petit bivouac vosgien sur le sujet d’Antoine.
Posté en tant qu’invité par Morzine:
[quote=« antoineb2, id: 974403, post:15, topic:95150 »]Pour moi, vous vous en doutez, c’est La Meije.
J’avais 16 ans, fin de troisième, sortie avec le club d’escalade du collège pour la brèche de la Meije.
Montée à la bérarde, gros flips dans les virages. Dormis dans un gite à la Bérarde. La sortie était encadrée par 2 profs, un prof de dessin et un de sport, pas de guide, de nos jours ça ne serait plus possible.
Et puis, dans le groupe il y avait S…, mon amour de jeunesse!
A l’époque les mp3 n’existaient pas, juste un baladeur cassettes, et c’est brassens et led zeppelin qui ont résonnés à mes oreilles pendant la montée que j’ai trouvée interminable vers le refuge du chatelleret d’abord, courte pause, puis le promontoire.
En fait, au promontoire on n’y est allé qu’au retour de la brèche.
A cette époque, la neige commençait bien plus bas que maintenant, le glacier arrivait en dessous du promontoire.
Première crevasses, jusque-là je n’en avait vu qu’en photo sur les livres de gaston rébuffat, au début on s’assure comme des malades pour passer une crevasse de 40 cms, mais à 16 ans…
La montée finale à la brèche est un peu raide, et la neige est molle, il est déjà tard dans l’après-midi, ça glisse un peu, un prof manque de partir dans une coulée de neige, on a la trouille car on n’est plus encordés, je ne sais pas pourquoi.
La brèche, enfin, heureux, mon premier ‹ sommet ›, je suis fier. Descente un peu inconsciente, on court, on rigole, même plus peur des crevasses que l’on saute allègrement, oublié l’assurage.
Et tout le temps, tout le temps interminable de la montée et celui plus ludique de la descente, tout ce temps-là, toutes ces heures, au dessus, La Meije, Le Grand Pic, qui m’écrase, qui me regarde comme une déesse regarde les pauvres petites vies humaines en dessous, avec un mélange d’amour et de condescendance.
La Meije, présence lancinante, peut-être une ou deux cordée attardées dans la voie normale, à l’époque les individus à l’humour de potache n’ont pas encore défloré ses faces les plus raides, et n’ont pas encore commis l’outrage de nommer ça « épinard hallucinogène » ou je ne sais quel autre nom irrespectueux. Tu mérites mieux, grande et belle Dame.
La Meije c’est un peu de mon enfance, d’une enfance qui s’en allait en laissant sa trace de nostalgie, elle est immuable, quand je repasse en dessous-d’elle je me dis que la paroi qui me surplombe n’a pas changé, que c’est la même qui a vu passer dans la sueur un jeune homme enthousiaste, c’est un peu comme si le temps s’arrêtait, et il m’arrive alors de ne plus savoir quel est mon âge réel.
Je n’ai jamais gravi son sommet, le grand pic, j’ai essayé d’y aller mais la pluie m’en a chassé au sommet du couloir Duhamel.
Elle a refusé mon invitation, mais je ne lui en veux pas, ce n’était sûrement pas le bon moment.
Je me dis que le gravir enfin marquera un aboutissement, fermera une boucle, et, parfois la superstition s’en mêle et j’ai peur d’y aller.
Pourtant je devrai bien honorer ce rendez-vous pris il y a longtemps, le rendez-vous donné par un tout jeune homme à cet homme que je suis devenu. C’est sûr que une fois là-haut c’est un peu moi-même que je retrouverai.
Voilà pourquoi, pour moi, La Meije…[/quote]
En fait j’ai compris ton problème Tu prends une belle montagne en photo et tu crois que ta photo est belle alors qu’elle est juste médiocre. Tu vis de beaux moments en montagne et tu crois que ton texte est beau, alors qu’il est pompeux à en crever. Avec une bonne dose d’égocentrisme et de pseudo-engagement en plus, c’est d’un lourd…
Tous des vosgiens? Ca mérite une soirée tofaille alors.
[quote=« krampus, id: 974503, post:38, topic:95150 »]
Tous des vosgiens? Ca mérite une soirée tofaille alors.[/quote]
Moi j’adore ça. D’origine Lorraine pour moi mais adoptée par la région de mes ancêtres, l’Alsace.
[quote=« antoineb2, id: 974403, post:15, topic:95150 »]Pour moi, vous vous en doutez, c’est La Meije.
J’avais 16 ans, fin de troisième, sortie avec le club d’escalade du collège pour la brèche de la Meije.
Montée à la bérarde, gros flips dans les virages. Dormis dans un gite à la Bérarde. La sortie était encadrée par 2 profs, un prof de dessin et un de sport, pas de guide, de nos jours ça ne serait plus possible.
Et puis, dans le groupe il y avait S…, mon amour de jeunesse!
A l’époque les mp3 n’existaient pas, juste un baladeur cassettes, et c’est brassens et led zeppelin qui ont résonnés à mes oreilles pendant la montée que j’ai trouvée interminable vers le refuge du chatelleret d’abord, courte pause, puis le promontoire.
En fait, au promontoire on n’y est allé qu’au retour de la brèche.
A cette époque, la neige commençait bien plus bas que maintenant, le glacier arrivait en dessous du promontoire.
Première crevasses, jusque-là je n’en avait vu qu’en photo sur les livres de gaston rébuffat, au début on s’assure comme des malades pour passer une crevasse de 40 cms, mais à 16 ans…
La montée finale à la brèche est un peu raide, et la neige est molle, il est déjà tard dans l’après-midi, ça glisse un peu, un prof manque de partir dans une coulée de neige, on a la trouille car on n’est plus encordés, je ne sais pas pourquoi.
La brèche, enfin, heureux, mon premier ‹ sommet ›, je suis fier. Descente un peu inconsciente, on court, on rigole, même plus peur des crevasses que l’on saute allègrement, oublié l’assurage.
Et tout le temps, tout le temps interminable de la montée et celui plus ludique de la descente, tout ce temps-là, toutes ces heures, au dessus, La Meije, Le Grand Pic, qui m’écrase, qui me regarde comme une déesse regarde les pauvres petites vies humaines en dessous, avec un mélange d’amour et de condescendance.
La Meije, présence lancinante, peut-être une ou deux cordée attardées dans la voie normale, à l’époque les individus à l’humour de potache n’ont pas encore défloré ses faces les plus raides, et n’ont pas encore commis l’outrage de nommer ça « épinard hallucinogène » ou je ne sais quel autre nom irrespectueux. Tu mérites mieux, grande et belle Dame.
La Meije c’est un peu de mon enfance, d’une enfance qui s’en allait en laissant sa trace de nostalgie, elle est immuable, quand je repasse en dessous-d’elle je me dis que la paroi qui me surplombe n’a pas changé, que c’est la même qui a vu passer dans la sueur un jeune homme enthousiaste, c’est un peu comme si le temps s’arrêtait, et il m’arrive alors de ne plus savoir quel est mon âge réel.
Je n’ai jamais gravi son sommet, le grand pic, j’ai essayé d’y aller mais la pluie m’en a chassé au sommet du couloir Duhamel.
Elle a refusé mon invitation, mais je ne lui en veux pas, ce n’était sûrement pas le bon moment.
Je me dis que le gravir enfin marquera un aboutissement, fermera une boucle, et, parfois la superstition s’en mêle et j’ai peur d’y aller.
Pourtant je devrai bien honorer ce rendez-vous pris il y a longtemps, le rendez-vous donné par un tout jeune homme à cet homme que je suis devenu. C’est sûr que une fois là-haut c’est un peu moi-même que je retrouverai.
Voilà pourquoi, pour moi, La Meije…[/quote]
ça ne surprendra personne si je partage…!
Mais juste une réaction à ton témoignage :
tu es monté à 16 ans avec ton collège et… apparement ç’est un souvenirs marquant d’une vie, une expérience qui traverse les décennies !
Dans certaines générations il pourrait y avoir beaucoup de témoignages de la même veine.
Aujourd’hui, la montagne et plus encore la haute montagne (hors station) est quasi interdite aux collégiens et lycéens.
Je suis de ceux qui pense que ce n’est pas inéluctable et je rencontre de plus en plus de monde (guides, enseignants, gardiens de refuge…) qui ont envie de renouer avec cette rencontre des scolaires avec la montagne.
Un combat vain ?
Je n’y crois pas…!
Frédi Meignan
Gardien du Promontoire
Si tu en étais d’accord, j’utiliserai bien ton témoignage, avec d’autres, pour appuyer nos démarches auprès des institutions concernées…
Merci.