Quel rack artif pour la Sarrazine?

Posté en tant qu’invité par tacotac:

salut à tous,
en vue de tenter en juin la grotte sarrasine à nans sous saint anne dans le doubs par la voie " du crane creux", je me demandais quel rack prévoir ( nb de coinceurs, pitons , escarpolette, mouskifs…)
l’objectif premier est d’atteindre la vire bivouac puis d’aviser selon etat physique et psycho de la cordée.
j’ai entendu dire que le toit etait équipé de spits de 6 (ça tient comment ces trucs ?) entrecoupés quelques spits de 10.
donc voila je prend toutes les infos, j’ai lu le topo « escalade en haut lieu loue/lison » mais il reste succint.
quel entrainement dans le coin est valable pour gagner en efficacité dans les toits???
cordialement

Salut,

On y est allé en 2003 avec mon pote Ivan, puis en 2004 avec mon pote Ivan et mon pote Micro.

En 2003, on est monté jusqu’à la vire sur laquelle on a bivouaqué. Le lendemain matin, on est parti dans la suite (un 7a+ je crois), et arrivé à la première escarpolette, on a tapé un rappel jusqu’en bas.

En 2004, on a fait la même chose : dodo sur la vire, puis le lendemain, on a enquillé la suite jusqu’en haut.

Au niveau du matos, je te donne mon avis, sachant qu’il y a évidemment plusieurs bonnes façons de faire.

  • Grimper léger : inutile de partir blindé de matos que tu ne poseras pas. On n’a pas posé le moindre coincoin, ni le moindre friend ni le moindre piton. Sous le toit, on se pose effectivement sur des points en 6mm et ça fait peur. La question est : que fait le leader si le point pète ?
    D’abord, il doit pouvoir remonter. Je ne suis pas super sûr qu’il parvienne à pomper, surtout parce que le second n’a pas vraiment de liberté de mouvement. Donc, le leader peut prévoir de remonter comme un spéléo avec des bloqueurs ou des ficelous.
    Ensuite, pour passer malgré le point manquant, je te laisse chercher : trousse à spit, piton (bof), friend (bof), skyhook…
    Le plus intelligent serait de reposer un point, mais tout le monde ne sait pas manier la trousse à spits.

  • Grimper habile : nous on grimpait comme des grimpeurs d’artif, à savoir qu’on se pose sur nos longes munies de ropeman, et c’est le moins fatiguant. Mais c’est très peu productif. Le top, c’est d’avoir le niveau de faire des vrais gestes de grimpe, sauf qu’on les fait sur étriers, c’est-à-dire sans se poser à chaque pas. On a été doublé par un guidos avec cette méthode, et c’est diabolique.

  • Grimper en corde tendue tant que possible, avec une cordelette de liaison pour faire repasser le matos (et prévoir gavé de paires)

  • Malgré tout, on a emporté une escarpolette en plus, et c’est vrai que ça fait du poids. Mais vu le temps qu’on a passé dans les baudards, on a été bien content de les avoir. Nous, on n’avait pas fait de corde tendue, donc le second poireautait et se faisait scier les hanches. Si les deux grimpeurs sont en mouvement, l’escarpolette devient inutile.

  • Si vous faites de la corde tendue et que vous roulez bien, profitez-en pour sortir la voie à la journée. J’ignore quel est ton niveau en grimpe et quelle habitude tu as de l’artif et du T.A. A partir d’un certain temps pendu sur ces points de merde, on développe une sorte de tolérance et on commence à avancer. Mais au début, c’est vraiment une ambiance qui n’a rien à voir avec la grimpe habituelle, ce qui fait perdre du temps.

  • Votre idée de faire un premier run jusqu’à la vire me parait une sage idée : ça donne déjà un bon aperçu de l’artif dans la longueur sous la traversée finale de la vire, et c’est pas trop long.

  • Pour s’entrainer, on était allé faire un poil d’artif à Thiézac dans le Cantal, et tu peux aussi aller faire le « Fou qui repeint son plafond » à Choranche/Presles, ou le début de la voie d’artif « Liberté » à Bournillon. Il y a 2 longueurs d’artif facile au saut du chien ici :
    http://lavraievie.ecarnot.net/main.php/v/2008/20080308-artif-saut-du-chien/ (Saint-Claude)

  • L’artif, ça parait fastidieux, mais au final, c’est bien marrant, on s’amuse bien à bricoler, surtout dans ce genre d’artif où on passe d’un point à un autre.

Faites-vous bien plaisir !

Posté en tant qu’invité par GG:

Salut,

Je l’ai fait aussi, dans l’été 2005.

Par rapport aux spits du toit, mon opinion est que tu n’as pas vraiment de craintes à avoir : ça avait été rééquipé avant que j’y passe (cf Vertical n° 40 Janv - Fév 2004 que j’ai justement sous les yeux !), en laissant les anciens spits. Du coup il y en a à peu près deux fois plus que nécessaire, alors si jamais par malchance un venait à péter (possible ?) (et que tu arrives à remonter…), il y en aura toujours un autre pas loin. Je confirme de manière générale le côté « tire clou » sans (quasiment aucun ?) matos à poser, d’ailleurs. Pas mis un piton en tout cas.

J’étais avec un groupe et deux avaient fixé la 1re longueur (en 6a environ ?) la veille. En commencant de cette manière le matin tôt, on était arrivé au bout du toit dans l’après midi (sais plus quelle heure mais on a eu très largement eu le temps de boire une bière quand il faisait encore jour). Moi perso j’avais déjà fait quelques longueurs d’artif et j’étais à peu près à l’aise, mais pas la peine de me considérer comme un grand spécialiste… On était redescendu de là avec un (très) grand rappel, il restait peu de longueurs (une ou deux ?), je sais plus pourquoi on a pas terminé.

Pour les escarpolettes, pour moi elles étaient en place là où c’était vraiment nécessaire (le toit par ex)

La veille, on avait fait une école d’artif (tire clou là encore pour la voie que j’avais faite au moins) la veille sur une falaise juste à côté, mais je peux plus t’en dire plus…

Donc voilà, amuse toi bien en tout cas, l’ambiance (dans le toit en particulier…) est démente !

Salut
J’ai fait le Crâne Creux avec un second de cordée (fort et rapide) derrière moi en juillet 1998, en 3 heures avec une corde à double , un étrier par personne, 14 dégaines, 2 ficelous au baudrier (au cas), un casque, des chaussons d’escalade, (pas de piton, pas de marteau, pas de coinceur , pas d’escarpolette). Sans sauter de relais (pas de corde tendue) et …je crois que c’est tout.
A l’époque, mon niveau était 6c à vue et je ne suis pas du tout un spécialiste de l’artif
Dans la partie horizontale du toit je n’étais pas trop rassuré sur les plaquettes de 6 mm (et mes 85 kgs de l’époque), mais depuis plein de bons goujons ont été rajouté et ça ne craint plus

[quote=« HS, id: 1332136, post:4, topic:120065 »]Salut
J’ai fait le Crâne Creux avec un second de cordée (fort et rapide) derrière moi en juillet 1998, en 3 heures avec une corde à double , un étrier par personne, 14 dégaines, 2 ficelous au baudrier (au cas), un casque, des chaussons d’escalade, (pas de piton, pas de marteau, pas de coinceur , pas d’escarpolette). Sans sauter de relais (pas de corde tendue) et …je crois que c’est tout.
A l’époque, mon niveau était 6c à vue et je ne suis pas du tout un spécialiste de l’artif
Dans la partie horizontale du toit je n’étais pas trop rassuré sur les plaquettes de 6 mm (et mes 85 kgs de l’époque), mais depuis plein de bons goujons ont été rajouté et ça ne craint plus[/quote]

les nouveaux goujons pourront tenir ton nouveau poids ? :lol:

Posté en tant qu’invité par tacotac:

merci à tous pour vos réponses qui m’ont bien aidées,
y a t’il moyen de poser 2 ou trois coins dans la longueur de sortie si on est un peu trop cramé par ce qui c’est passé avant ou si la longueur de sortie est humide?

[quote=« tacotac, id: 1333657, post:6, topic:120065 »]merci à tous pour vos réponses qui m’ont bien aidées,
y a t’il moyen de poser 2 ou trois coins dans la longueur de sortie si on est un peu trop cramé par ce qui c’est passé avant ou si la longueur de sortie est humide?[/quote]
J’aurais tendance à dire oui.
Mais si tu as attentivement lu mes deux liens, tu verras que je suis effectivement sorti cramé, mais on arrive toujours à bricoler. On ne peut plus vraiment aller de point en point, il faut grimper pour de vrai, mais tu peux toujours tirer au clou (dans cette voie, tu vas tirer plus souvent qu’à ton tour).
De là à emmener des points juste dans l’éventualité d’être cramé, ça me parait trop.