Quel GPS pour un usage de secours ?

Qu’est ceci? ça m’intéresse… moi j’ai toujours des piles AA de secours (jamais servies)… mais s’il y a mieux, je suis preneur.
Ah oui, OK, c’est une marque d’accus rechargeables. Nous pratiquons donc de la même façon (ce qui n’est pas nécessairement un gage d’intelligence :slight_smile: ).

Je plussoie totalement.

Ça vaut ce que ça vaut, mais mon un retour d’expérience sur la facilité d’emploi du téléphone en GPS :

J’utilise très régulièrement AlpineQuest sur Android depuis bientôt 6 ans. Au début, je l’utilisais en complément d’un GPS Garmin pour de l’implantation en montagne d’objets (des pylônes) et pouvoir calculer des portées, des angles, des distances etc une fois au bureau. Le tout, avec une comparaison télémètre, clinomètre, boussole.

Depuis le Samsung Galaxy S3 en 2012 : la puce A-GPS prend le Glonass et le GPS en hors-ligne pas besoin du réseau. Le capteur barométrique permet d’avoir l’altitude aussi précisément qu’avec un altimètre, la boussole numérique n’a rien à envier aux autres.

Côté précision, c’est pas mal : en montagne, j’avais couramment moins de 10 m de précision, selon la raideur de la pente (comparaison avec des mesures topo à la station totale au cm). Aux pieds de falaises, évidement on est plus à 50 m quand on peut prendre une mesure (mais dans certains cas, la station totale ne fait pas mieux, et il fallait passer à de la topo old-school). Et surtout le GPS Garmin de l’époque (2011-2012) était loin de faire aussi vite et aussi précis que le smartphone (de l’époque aussi) : j’ai laissé tomber le GPS seul. Voire avec deux Nokia N900, tu pouvais faire du faux GPS différentiel et tomber à 10cm de précision … Ce qu’est incapable de faire un GPS de rando.

Côté autonomie …
il existe des batteries additionnelles avec coques intégrées qui te permettent de tenir de une semaine à un mois selon ton usage.
En ce moment, je participe à une expérience de mesure de polluant. J’ai un vieux galaxy S5 dans une coque qui me sert pour le traitement des données du capteur. Il n’y a pas de SIM dedans et je synchronise en WIFI ponctuellement. Les mesures se font GPS allumé et par bluetooth : le téléphone a une batterie neuve et tient 3 jours sans problème (avec des mesures en randonnées à ski au milieu ou dehors, tel posé dans la neige plusieurs heures comme dimanche à la maison). Alors, c’est sur je regarde pas l’écran toutes les cinq minutes, c’est une Lineage installé dessus, la seule appli qui tourne c’est l’appli de mesure du capteur. Mais déjà si vous arrêtez le NFC, le bluetooth, la wifi, toutes les appli bloatware en pagaille que l’on a sur les smartphones, les synchros diverses et variées sur vos comptes de réseaux sociaux, mails, agendas, contacts, que vous dégradez un peu la résolution d’écran, la luminosité, etc … En fait que vous vous servez intelligemment de votre smartphone en montagne, vous découvrirez que leur autonomie n’est pas si ridicule.

C’est vrai que les nouveaux portables haut de gamme n’ont plus d’accus changeables (et chargeables) facilement comme on pouvait le faire sur les GAlaxy S5 par exemple.

Côté solidité, je n’utilise que des galaxy S depuis cette date. Avec une coque. J’en ai perdu qui ont été retrouvés par un chien d’avalanche, j’en ai fait tomber de pylônes dans les cailloux, en coulant du béton, dans de l’huile de réducteur … etc, etc. La seule fois où cela a été fatal, c’est en haut de la paroi du Grand Manti - 400m … Je ne sais pas dans quel état il est arrivé en bas : je ne l’ai pas retrouvé. Sinon, dans la neige et le reste jamais eu de problème. Évidement le tactile capacitif (le plus courant actuellement), ça ne marche pas bien avec des gants et si l’écran est mouillé. Pour ça il faut un tactile résistif comme on avait sur le nokia n900.

Côté étanchéité : vous pouvez toujours mettre un vernis de tropicalisation : ça rends le truc étanche. Je le faisais avant que les coques de type Lifeproof ou autre soient vraiment au point.

Sur AlpineQuest, tu as les cartes topographiques de la Nouvelle Zélande, qu’il est possible mettre off-line, comptes une centaine de cartes accessibles dans le monde, plus un routage sur divers serveurs de Google maps à Opentopomap. L’accès aux données MNT DEM-ASTER à 30m permet d’avoir une carte des pentes partout dans le monde que tu peux afficher sur le fond topo de ton choix.

Côté cartes & gratuité, il est évident qu’il s’agit d’une bidouille : en gros, tu fais croire que tu consulte les tuiles comme sur le geoportail, mais tu les enregistre pour une utilisation offline. Tu peux utiliser MOBAC (MObile Atlas Creator) pour ça afin de créer des atlas hors ligne valables pour beaucoup d’applications GPS différentes sur téléphone ou même pour des GPS.

Le problème, c’est le prix du smartphone :

  • puce A-GPS glonass/baidu/GPS/ … pas sur entrée de gamme
  • alti barométrique : pas sur les entrées de gamme
  • poids des cartes : toutes les Alpes françaises au 25000, c’est 5 ou 6 Go : il faut donc un smartphone avec une jolie mémoire déjà pour que ce soit confortable, donc un smartphone cher (ou un flagship d’occase).
  • coque de protection, c’est déjà quasi 50€ et cela n’existe que pour des modèles haut de gamme très vendus.

Là par contre, si tu ne peux pas protéger un minimum ton écran, c’est clair que le smartphone ne t’aidera pas.

sérieux???
Quoi comme batterie? ça existe pour un samsung J5 2017?
Je dis pas que je m’en servirai comme GPS (mais pourquoi pas, il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis), mais en tout cas pour téléphoner en cas d’urgence lors d’un raid. Là, j’ai une batterie externe, mais c’est gros et lourd.

Une coque silicone + une grosse chaussette, c’est déjà assez protecteur. Bon, j’ai l’air con, avec ma chaussette (une chaussette de marche de mon fils, donc petite et rembourrée), mais je m’en fous.
Oups, je n’avais pas compris que c’était une coque AVEC batterie intégrée… là, ma chaussette ne fait pas le job.

Ben… si ça se trouve, il fonctionne très bien et une marmotte est en train de s’en servir.

J’ai testé les Zero-lemon sur des galaxy S3, S4 et S5 : une petite semaine d’autonomie en usage intensif (là où je faisais pas la journée). Mais ça n’existe pas pour les modèles J …

Et oui, c’est lourd et encombrant … mais des batteries light, euh …

Et il y a des inconvénients évidement : coques peu ergonomiques selon les modèles (Zerolemon, c’était pas mal de ce côté : je suis pas convaincu par les derniers modèles) ou signal téléphone atténué (sur le S4, corrigé sur le S5).

Pour le S9 : Samsung Galaxy S9 Battery Case 8000mAh [Shipping to US Only]– ZEROLEMON

Non, je l’ai appelé tout de même pour savoir s’il sonnait encore …

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OK, merci, quand je changerai de tél, je me renseignerai… ça a l’air carrément génial.

Les accus Eneloop, c’est des accus avec une tension un peu plus élevée que les accus normaux, avec une capacité en haut du panier (surtout les eneloop pro noirs), mais surtout, une autodécharge très limitée, c’est à dire que contrairement aux accus classiques qui se vident tout seuls en 1 mois sans s’en servir, les accus eneloop restent chargés pendant des années. Le nombre de cycles est également plus élevé.
En bref, les avantages des piles et des accus, sans aucun des inconvénients. J’utilise ça depuis des années, c’est assez bluffant.

Clair, la coque fait pratiquement le poids du GPS le plus lourd de Garmin 0_0
Mais je connaissais pas, amusant comme truc :slight_smile:

En me renseignant sur le drame d’Arolla, je suis tombé su cet article: https://www.outsideonline.com/2329041/chamonix-zermatt-alps-haute-route-disaster
Faut parler anglais, mais je trouve que ça remet en situation tout ce qui a été discuté ici:

. Les guides professionnels utilisent en grand nombre les smartphones, avec une coque de préférence, et avec une batterie intégrée, parceque y’a pas à dire, ça suce de l’énergie.
. Les smartphones permettent d’avoir une interactivité plus importante que les GPS classiques, c’est pourquoi les guides s’en servent la plupart du temps
. En cas de mauvaises conditions, les smartphones ont une tendance à tomber en panne, et ils sont difficiles à manipuler avec des gants
. Un GPS classique fonctionne dans de (très) mauvaises conditions
. Les guides professionnels ont pour la plupart (d’après l’article) tendance à avoir un GPS classique stocké dans le fond du sac, en complément du smartphone
. Un téléphone satellite ne sert à rien si la batterie n’est pas chargée (ce qui nous ramène à la discussion du "ça sert à rien d’avoir du matos si on ne sait pas s’en servir ou qu’on n’en connait pas les limites, eg ici que les batteries, ça se décharge tout seul au bout d’un moment)
. C’est pas le tout d’avoir un GPS de secours, mais si y’a pas la trace ou le sentier dessus, ça sert à rien -> importance d’avoir des cartes précises, et d’avoir planifié le parcours auparavant
. Le GPS, ça peut sauver la vie (c’est discutable, mais ils étaient plus proche de leur destination, et les secours ont été prévenus plus rapidement une fois la tempête passé que s’ils avaient été perdus éloignés de la route principale, voir même tombés d’une falaise), mais prendre toute les précautions d’usage (renseignement au maximum sur les conditions météos, et savoir rennoncer, c’est encore mieux.

C’est la rolls des accus voir eneloop pro, pour une utilisation régulière et professionnelle | Panasonic eneloop
il faut les piloter avec un chargeur d’accus intelligent comme celui-ci par exemple : Technoline BC 700 Chargeur de batterie - Noir: Amazon.fr: High-tech
ou des références similaires

De plus le GPS Garmin est aussi intelligent : dans les options on peut préciser la source d’alimentation : piles ou accus.

SI tu prends bien soin de les charger convenablement avant toute sortie, ces accus tiendront une journée complète. Par mesure de sécurité il vaut mieux avoir deux piles dans ton fonds de sac ou mieux deux piles sur toi en cas de froid.

[mode hs]
Il faut avoir en tête que le Guide est mort et que tous les articles que j’ai vu (y compris celui que tu cites) reprennent pour l’essentiel le témoignage d’un des survivants qui était probablement le client le plus expérimenté. Est-ce que ce témoignage est exact sur tous les points, personne n’est là pour le dire.
Je m’attendais à ce que les officiels suisse publient les résultats de l’enquête qu’ils ont certainement diligenté mais pour une raison que j’ignore c’est le black out complet sur le sujet ( et il n’y aura pas de procès )

Difficile d’incriminer le smartphone dans cet accident, d’autant que finalement le GPS dédié que le client a fini par sortir n’a pas évité le drame. Je crois avoir lu aussi qu’au bout d’un moment le guide avait un problème de vision. Et puis avec 100 km/h de foehn il n’y a pratiquement plus moyen de faire quoi que soit à part attendre que ça passe…

Autre accident majeur où le GPS a été impliqué : en mai 2008 au col de Nivoletta (entre Benevolo et Chivasso) : le guide avait un GPS dédié sans cartographie et, d’après ce que je sais, s’était planté en rentrant manuellement ses waypoints. Comme ils étaient décalés de ±150 mètres il n’a jamais trouvé le passage clé et il a perdu ses cinq clients.
Mais c’était un autre temps, aujourd’hui plus grand monde utilise encore de gps sans cartographie avec des points rentrés manuellement.

la conclusion est bien exprimée :
"Le groupe semble aussi être tombé dans un piège connu sous le nom de halo expert. Les huit skieurs étaient tous assez expérimentés pour vérifier la météo, faire des recherches sur la route et remettre en question la décision de partir en premier lieu. Mais parce qu’ils avaient engagé un guide expert, ils ont cédé leur décision au sien. "Nous venons de faire le voyage, pas la planification. Il était censé planifier ", dit Piccioli. « Et c’était probablement une faiblesse de notre part. Quand on s’organise soi-même, on se soucie vraiment de choses comme les cartes et la météo. Mais une fois qu’on a un guide… », dit-il en soupirant, sa voix s’éloigna. "Personne n’a rien dit parce que, probablement, ils lui faisaient tous confiance. Y compris moi. Ils lui ont tous fait confiance et lui ont dit : « D’accord, on ne fait que le suivre. »

C’est peut-être la plus grande leçon à tirer de cette tragédie. "Si j’ai quelque chose qui ne va pas et que je vais chez le médecin, je ne crois pas aveuglément qu’ils prennent toutes les bonnes décisions ", dit Remsberg. « Et je pense que les gens devraient s’approcher de la montagne de cette façon, même s’ils engagent un guide pour les emmener. J’encourage les gens à ne pas céder aveuglément toute responsabilité au guide, mais à faire partie de l’équipe et à l’aborder de cette façon. »

voir l’article que j’ai cité sur le facteur humain en tant que facteur de risque

je viens de tester mon S5 (100 € en reconditionné à neuf) dans sa coque lifeproof (20 € neuve vu que ce tel ne se fait plus depuis 2 ans, autant dire la préhistoire pour les geeks), passé sous le robinet pour laver l’écran, avec des gants mouillés (outdoor research en softshell + cuir), ça marche très bien. Suffit de secouer un peu le tel pour enlever le trop plein d’eau.
Surement moins bien que un GPS avec des gros boutons, mais la taille de l’écran est pour mon usage un plus non négligeable.
Pour faire un trek engagé au long cours à l’autre bout du monde, par contre je prendrais un GPS à piles bien sûr…

Et quand tu fais geler la couche d’eau instantanément (avant de secouer le truc) comme dans l’exemple d’Arolla ? Se rappeler aussi que les doigts gelés sont peu conducteurs et donc font moins réagir un écran capacitif. Tu as des gants exprès et c’est de plus en plus courant j’imagine, mais moi j’en ai pas par exemple. Tout ça, tu peux le parer évidement, mais il faut s’y être préparé …

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oui bien sûr, je nuance d’ailleurs mon propos, et je ne peux que supposer que ça aurait pu être pire sans (peut-être que sans ils auraient fait demi-tour? Mais ils étaient à priori vachement plus loin de leur point de départ, et peut-être se seraient-ils quand même paumés?).
Je précise bien que le GPS ne doit pas empécher de respecter les règles basiques de renseignement météo et de discernement.
Ce que je veux plutôt souligné avec cet article, c’est le fait que les guides utilisent un smartphone en mode GPS, ce qui veut dire qu’il y a un réel intérêt de ce type de matériel. Mais que dans des conditions difficiles, ils préfèrent avoir un GPS en backup (l’orientation étant un élément crucial de la survie en montagne, je pense qu’il faut toujours avoir au moins 2 solutions redondantes de guidage, en ce qui me concerne, une carte papier et un GPS), et cette situation particulière montre que là où le smartphone est mort et était de toute façon difficilement utilisable avec des gants (enlever les gants, dans cette situation très particulière étant assez proscrit), alors que le GPS l’était.
ça ne permet pas de tirer des conclusions sur les responsabilités, sur ce qu’ils auraient dû faire etc, comme tu dis, suivant les sources le récit change, on n’a pas de compte rendu d’enquête etc.
Je voulais juste illustrer par un cas concret ce qui a été évoqué plus haut, la conversation commençant à tourner en rond alors qu’en fait, tout le monde est d’accord sur les intérêts et les limites de chaque solution. Cet exemple illustre juste dans quel cas le smartphone est performant, et dans quel cas le GPS dédié l’est.

Joli ellipse pour cloturer le sujet :smile:Merci pour ces précisions et bon achat à toi !

je n’avais pas pensé a ça effectivement. …

héhé, je n’ai rien à acheter ni à vendre, je suis déjà équipé moi ^^

autant pour moi ! pardon je me suis trompé de personne…

Merci à tous pour vos conseils/remarques, je peux donc voire un peu plus ce qu’il me faut :slight_smile:

Malheureusement des gens perdus à « 50m du refuge » avec GPS (et/ou smartphone ET ausssi carte, guide…), ça existe …

Ta remarque me refait penser au drame du Pigne D’Arrola (7 morts à quelques centaines de mètres du refuge, en mai 2018)…
Quand il fait très froid, les batteries deviennent peu efficaces, donc plus de GPS, plus de carto sur smartphone…
(et je sais que tu le sais !)