Intention louable, je plussoie.
Mais concernant les abréviations des points d’ancrages, je pense qu’il faut rester général dans le tableau #L | , et préciser le type de point sans abréviation dans la description textuelle de la longueur, si nécessaire.
Visuellement se serait plus lisible, chaque région ayant ses repères. Un grimpeur « étranger » verra qu’il y a x points (pt) dans la longueur, puis dans la description lira le détail sans se prendre la tête de savoir si p veut dire piton ou point, c veut dire coin de bois, coinceur coincé, cric de bagnole …
Je suis d’accord avec @Bubu sur le fond, les détails ajoutent une plus-value au topoguide, mais il faut garder à l’esprit 2 choses: ce sont des gens « normaux » pas ultra spécialisés qui rédigent les topos et/ou les modifie (sauf exceptions, Borut, Bubu, pour ne citer que les intervenants sur ce fil… qui demandent un temps considérable que tout le monde n’a pas, ou ne souhaite pas prendre), et ce sont des lecteurs « normaux » qui lisent les topos, qui ne souhaitent pas lire une notice d’utilisation en parallèle de leur topo. De l’essentiel vite lu, avec quelques précisions si on s’attarde à bien lire.
Que signifie "xg" (7g, 8g...) pour les voies d'escalade?
Sauf que perso, quand je suis dans la voie, je ne m’amuse pas à noter où ce trouve chaque point avec son type. Je note juste que la longueur comporte 4 goujons et 3 pitons. Je ne peux donc pas noter dans la description de la longueur où se trouvent les goujons et les pitons. Je me rappelle de l’emplacement de qq points, mais c’est tout. (*)
Et au lieu de mettre le nb de points dans la colonne dédiée, plus le nb de chaque type de point au début ou en fin de description, je met juste le nb de chaque type dans la colonne du nb de points.
Mais pour éviter d’avoir une colonne qui prend la moitié de l’écran, j’utilise des abréviations.
Un exemple typique où c’est utile.
Une voie a été rééquipée sur goujon, mais certains anciens points n’ont pas été enlevés (mais on ne le sait pas, on a aucune info autre que des topos datant d’avant le rééquipement).
Un contributeur met à jour le topo et indique qu’il y a 16 points dans une longueur, et qu’il y a une lunule dans le crux. On se dit qu’il faut 16 dégaines, et même prévoir de quoi remplacer la lunule.
Si on avait l’info que la longueur comporte 10 goujons, 2 pitons et 4 lunules, alors qu’elle n’est pas plus longue et elle est à peine plus difficile que d’autres longueurs comportant uniquement 9 ou 10 goujons, on peut deviner que l’ancien équipement est inutile. Le rééquipement est prévu pour ne pas avoir à utiliser l’ancien équipement, il n’est pas nécessaire de s’encombrer de 16 dégaines. On en prend 12 pour avoir un peu de marge et c’est tout.
Bien sûr c’est mieux d’avoir le détail complet de l’emplacement de chaque point, que ce soit par un schéma ou du texte. Mais c’est bien plus facile de rapporter le nb de points par type, et c’est mieux que juste le nb de points.
Juste avec l’info du nb de points par type, on comprend bien plus de chose sur l’équipement de la voie, à partir d’infos objectives. En s’affranchissant des biais d’interprétation des contributeurs. Interprétations utiles, mais dont il faut se méfier si elles sont en un seul exemplaire, et sans connaitre le vécu des contributeurs.
Dans cet exemple, j’ai aussi fait une interprétation (le rééquipement se suffit à lui-même), mais justement, je ne la note pas dans le topo. Je me contente de noter les faits objectifs : le nb de points par type. A chacun de se faire son idée.
Ensuite, dans ma sortie, je peux indiquer si j’ai utilisé les anciens points ou non. Mais qu’est ce qu’on peut en tirer ? Selon si j’étais à l’aise ou non dans ce niveau et ce style, selon la météo, etc, je sauterais des points ou non, je serais sensible à l’exposition d’un passage ou non, etc. Il faut avoir plusieurs retours de ce genre pour en tirer qqch d’un peu objectif méritant d’être dans le topo.
(*) Et je ne suis pas le seul. Il y a parfois des descriptions précises, avec l’emplacement et le type de chaque point. Ouah, trop bien. Sauf qu’en répèttant la voie, on se rend compte que c’est à moitié faux. Le contributeur a rédiger la description d’après ses souvenirs, qui ne sont pas fiables. Pas grave, c’était déjà ça.
Mais ça signifie qu’une description qui est bien complète et parait juste, ne doit pas être considérée comme plus fiable qu’une autre moins bien lèchée, tant qu’il y a pas d’autres contributeurs qui l’ont vérifié sur le terrain.
Il y vraiment des gens qui regardent le topo’pour décider combien prendre de dégaines ?
Bin vi.
Même que quand il y a plus de 5m entre les points, je prends de quoi compléter.
Vraiment ?
Autant les topos précis ne me dérangent pas, autant j’ai l’impression qu’en espérant autant de précisions, tu t’enlèves tout plaisir de la découverte, nan ?
Tu as surement fait des palanqués de voies dont le schéma comporte l’emplacement des points, ou dont la description indique qu’il y a 3 points dans un surplomb.
C’est sûr que l’emplacement de chaque point n’est pas utile, surtout dans une voie avec un point tous les 2m. Mais c’est utile pour certains points, d’autant plus pour une voie peu équipée.
C’est aussi utile pour des voies équipées, quand l’espacement varie beaucoup (du style entre 1 et 5m dans la même longueur), pour ne pas croire qu’on a perdu la voie en ne voyant plus de points sur les 4m suivants.
Attention, quand je parle d’emplacement des points, ce n’est pas au cm près. Par exemple : « Remonter la dalle en ascendance à gauche (3 points), puis à droite jusqu’à une vire (2 points). » Cette info peut se trouver sur un schéma, qui n’a pas la prétention d’être précis au cm près non plus. Cette info permet de savoir quand il faut tirer à droite au lieu d’à gauche. Il y a d’autres repères possible (nb de mètres, forme sur le rocher, etc), mais les points sont une possibilité.
Ouep, d’où mon intervention : s’il est parfois « confortable » de savoir exactement à quoi t’attendre…
J’ai toujours trouvé beaucoup plus intéressant émotionnellement de découvrir en direct ce que la voie, ou l’emplacement des points me proposait.
Cette petite angoisse à l’annonce d’un surplomb dans lequel tu ne vois pas de point, et pis t’y vas parce que t’es là pour ça, et pis bim un point se découvre au-dessus… Avouons-le, c’est beaucoup plus fort comme instant que de « juste » trouver les points prévus au programme, nan ?
Enfin il en faut pour tous les goûts / moments de grimpe : je potassais des heures les photos des copains avant d’aller faire mes 1ères voies en TA… Avant d’avoir suffisamment d’expérience pour me rendre compte que c’était beaucoup plus fun d’avoir choisi moi même la fissure la plus attrayante au-dessus avec en fond de pensée le « et si je n’étais pas au bon endroit », et les vibrations internes quand LE piton ou autre trace de passage se découvre…
Mais nous n’avons pas tous les mêmes attentes, perso j’aime bien les incertitudes et les ambiguïtés
Personnellement, ce qui m’intéresse, c’est de situer le départ et la cotation obligatoire du passage le plus dur. Le reste, je m’en fous un peu. Yaka suivre la ligne de spits… enfin, de goujons… enfin, yaka suivre, quoi.
Tomber sur le piton en TA, c’est le kif !
Piton ou sangle qui n’est peut être qu’une trace de but.
A moins que cette trace te rassure parce que tu sais que tu dois trouver qqch dans cette section de la longueur, grâce aux infos disponibles dans le topo.
Perso, un piton ou autre trace alors qu’il n’y a rien dans le topo (ou qu’il n’est pas précis) ne me rassure ou ne m’inquiète pas plus que ça.
Moi aussi j’ai eu des vibrations la première fois que j’ai vu du matos alors que je me pensais à côté de la voie.
Sauf qu’une autre fois, c’était un piton de but et j’ai juste perdu du temps à m’entêté dans le passage avant de renoncer, alors qu’avec un peu plus de jugeotte ou d’expérience (ou un bon topo) j’aurais pu flairer l’impasse plus tôt.
Et une autre fois, c’était bien un passage, mais ce n’était pas la voie. C’était une variante décrite dans un topo plus précis trouvé plus tard.
Je n’ai pas besoin d’avoir en fond de pensée le « et si je n’étais pas au bon endroit » pour trouver plus fun de choisir moi-même la fissure la plus attrayante. Je m’autorise à choisir la fissure la plus attrayante, que ces fissures soient toutes, en partie ou pas du tout décrites dans un topo.
Je trouve intéressant d’apprendre à être au-dessus de ces basses considérations topographiques
Voui!!!
Pitonnnn, comme lunuleeee ou relaisss font partie de ces mots si souvent prononcés avec un grand enthousiasme en mode « ouf, sauvéeeee »!
Que de flegme et de tempérance. J’admire.
Je déteste les « il faut » : il suffit de falloir pour que je fasse l’inverse.
Je crois qu’il n’y a pas de fonctionnement universel et ne parle ainsi que pour moi : j’aime le doute, les incertitudes, et l’imprécision de certains topos.
Ok ok, j’ai modifié mon post. Pas taper, pas taper…