Posté en tant qu’invité par Tronc Feuillu:
Eh! On peut habiter Montpellier et préférer la salle!
C’est vrai quoi, ici, la falaise, c’est l’horreur. C’est simple:
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en été, il fait trop chaud, en automne il y a trop d’eau, en hiver il fait trop froid, au printemps il y a trop de pollens
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toute l’année il y a trop de vent et trop de soleil
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la végétation et les petites bêtes griffent et piquent, sauf la rue qui brûle et les serpents qui mordent
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il y a plein de cailloux au pied des voies, on se fait mal en tombant, en assurant, en marchant
-il faut conduire au moins 25km et marcher au moins 5mn pour arriver à la falaise la plus proche
-il faut apporter sa corde et ses dégaines. Pire: il faut placer ses dégaines soi-même
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tu es obligé de sortir les voies pour ne pas y laisser un peu de ton matos
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c’est hyper-expo. Tu ne le croiras pas, il peut y avoir plus d’1,50m entre les points! Si-si!
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il n’y a pas de musique, pas de bar, pas de vestiaires, et pas de rouleaux de pq dans les buissons
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toutes les prises sont marquées avec la même magnésie blanche, donc tu ne peux pas savoir à quelle voie sont les prises.
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il y a même des salauds qui ne mettent pas de magnésie, ou qui la brossent, ce qui fait que tu ne sais pas si les trous et les écailles que tu vois sont des prises ou pas
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t’as rien à payer, donc si tu te gamelles tu ne peux porter plainte contre personne
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l’horreur, je te dis…
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…bon, moi, perso, je préfère l’odeur du romarin à celle de la sueur, les nuages d’altitude à ceux de magnésie, le chant des cigales à celui des L5, je préfère essayer de deviner où sont les prises que de quelle couleur elles sont sous leur couche de gomme et de magnésie. Mais je suis un peu pervers…
Pour ce qui est des cotations, je crois qu’il n’y a rien de systématique. Je connais des gens qui grimpent en salle depuis deux ans et qui se vautrent dans du 5b en falaise, des gens à l’aise en extérieur et qui souffrent en salle, des gens bien partout. Moi, je vais très rarement en salle, et je trouve que ça me fait bourriner sur de grosses prises éloignées, mais il y a tout de même de jolis pas et des enchaînements marrants.
L’avantage, c’est qu’on peut taper très fort puisqu’il n’est pas nécessaire de sortir la voie et que globalement les chutes sont peu impressionnantes. Tout étant plus que vertical, on apprend forcément aussi à s’économiser.
A mon niveau très moyen ( en gros, le 6 ) je n’opposerais pas falaise et salle, mais plutôt style « classique » et voies à la mode ( = dévers à grosses prises, que ce soit en salle ou en extérieur). Dans ces dernières, je peux aller au-delà de mon niveau technique en compensant par la force. En dalle, en équilibre précaire sur des chiures de mouches, griffant désespérément le caillou à la recherche d’une vague bossette, mes pectoraux avantageux ( disent les dames, du moins mes amies ) ne me sont d’aucun secours… A voir l’état d’abandon des voies les plus dures de Mouriès ou des deux-Aig’, ça a l’air d’être le cas pour bien des octogradistes aussi.