Qu'avez-vous à dire ou à demander ? Quelles revendications?

C’est clair, il y en a qui m’ont dit « vous au CAF » sans se rendre compte que je n’étais pas plus au CAF qu’eux, que j’ai la même licence.

Mais ce que je voulais dire c’est que dans une sortie, en dehors de celles d’initiation, il ne devrait pas y avoir ce rapport encadrés-encadrants, du moins il devrait rester en second plan. Si je m’encorde en escalade avec un autre grimpeur il doit être capable de faire preuve d’autonomie, sauf si je sais qu’il est débutant il ne doit pas s’attendre à ce que je vérifie toutes ses manips et je ne lui fais pas faire une voie, on fait la voie ensemble.

[quote=« ed, id: 1039615, post:40, topic:97987 »]camarade J2l,
à te lire,on croit comprendre que c’est nouveau: « ds les clubs les gens viennent pour être encadrés et pas ou peu apprendre »:
non,c’était déjà le cas ds les années 90 et ça a empiré.[/quote]
Je ne faisais pas de montagne à cette époque mais quand je me suis inscrit au CAF c’était pour être pleinement un membre.

Posté en tant qu’invité par ed:

J2l,
à cette époque,ds les années 90,j’étais ds un CAF et aussi encadrant donc je parle en connaissance de cause.
Idem ds les clubs affiliés à la ffmeuh
ed

Et dans les autres domaines que les formations fédérales :

Qu’avez-vous à dire ou à demander ? Quelles revendications ?

  • dans le domaine institutionnel : le rôle de l’Etat - au plan législatif notamment ? celui des collectivités territoriales ? celui des fédérations ? leur capacité à nous représenter et à intervenir auprès de l’opinion et des pouvoirs publics ;
  • dans le domaine économique : la pression des aménageurs, des promoteurs, des fabricants ; le rôle de la publicité, des médias ;
  • dans le domaine réglementaire : la sécurité, les conditions de circulation, d’encadrement, de fréquentation…

[quote=« Christian, id: 1039628, post:43, topic:97987 »]Qu’avez-vous à dire ou à demander ? Quelles revendications ?

  • dans le domaine institutionnel : le rôle de l’Etat - au plan législatif notamment ? celui des collectivités territoriales ? celui des fédérations ? leur capacité à nous représenter et à intervenir auprès de l’opinion et des pouvoirs publics ;
  • dans le domaine économique : la pression des aménageurs, des promoteurs, des fabricants ; le rôle de la publicité, des médias ;
  • dans le domaine réglementaire : la sécurité, les conditions de circulation, d’encadrement, de fréquentation…[/quote]
    J’en ai ras-le-bol qu’on ne puisse être membre d’un club adhérent à un club d’une fédération sportive sans adhérer aux choix politiques de ses dirigeants. Que les fédérations s’occupent de leurs ognons, organisent leurs activités, et cessent de s’occuper d’autres choses. Qu’en payant ma licence je contribue à la candidature d’Annecy aux JO et à des manifestations contre l’aviation de montagne ça me fait gerber.
  • 1 !

Pfiou, il y a de la discussion qui part dans tous les sens ici…

La fusion CAF/FFME… serait pas mal dans un soucis d’optimisation des moyens pour l’ensemble des adhérents… mais pourquoi les clubs ne commenceraient pas le travail ? Une double licence CAF/FFME ou au choix de l’adhérent ? Plutôt que d’avoir 2 clubs différents (voire plus) dans des petites villes comme Orléans par exemple.

Ensuite pour ce qui est du CAF et de son parcours du combattant pour devenir encadrant. J’ai voulu m’engager dans un club. J’ai discuté, j’étais encore étudiant, mais passionné et avec l’envie de faire découvrir l’alpinisme à des jeunes (comprendre pré-ado / ado). Pour ça, je devais passer par la case encadrant CAF, me faire vraiment connaitre au bureau… Le problème a été l’encadrement. En effet, je ne trouvais pas du tout les tarifs indiqué au dessus par je ne sais plus qui (désolé)… Il fallait que je débourse plus 800€ dans l’année pour devenir encadrant CAF. Ca m’était strictement impossible.

J’ai tenté de discuter, en vain, il fallait payer cette somme, et une fois effectuer mes 10 sorties CAF l’année suivante ils me remboursaient alors 400€.

Et pourtant ils sont à la recherche d’encadrants… Mais bon, tant pis pour eux, je suis parti avec mes projets sous le bras et je suis devenu égoïste. Merci le CAF. Mais si vous voulez des encadrants, donnez vous en les moyens.

Enfin, un point important, il y a beaucoup de discussions autour des jeunes en montagne ? Comment refaire venir les jeunes en montagne ? Ce que j’aimerai c’est qu’on arrête de penser que les jeunes viendront à la montagne si on leur offrait plus de facilités : remontées mécaniques en hiver comme en été pour faire du ski ou du vtt de descente, des immeubles pleins de faux services (hammam, jacuzzi, boite de nuit, bar boite de nuit, piscine, …). Quelqu’un parlait à juste titre de « disneyland »… Et c’est ce qui se passe ! On crée des besoins pour faire venir des jeunes alors que ce n’est pas l’essence même de la montagne.

Laisser la montagne libre de nos conneries actuelles et les jeunes y reviendront naturellement, sans avoir besoin de créer de besoin marketing. Sinon on court à la catastrophe avec un anthropisation de l’espace naturel et forcément des gens qui se désintéresseront de la montagne et toutes les activités qui en découlent.

Quels moyens ? A part pour l’escalade en salle nos activités nécessitent peu de moyens collectifs, la preuve est que la plupart des pratiquants ne pratiquent pas en club. Pour ce qui concerne l’escalade en salle je n’ai pas l’impression que l’existence de deux fédérations soit un problème, pas plus que la cohabitation du foot et du rugby sur les mêmes stades.

Il faut arrêter l’assistanat pour les jeunes et les moins jeunes, ce qui veulent venir viennent, ce qui ne veulent pas venir ne viennent pas. Et je ne veux pas dire par là qu’il n’est pas intéressant d’organiser des activités spécifiques pour les jeunes.

C’est un peu rapide de dire ça. Les moyens collectifs sont nombreux dans nos activités, mais plus que des moyens collectifs il est aussi important que les clubs puissent disposer de matériels individuel à disposition de débutant souhaitant découvrir l’activité… et là les moyens manquent (cordes, dégaines, crampons, casques, piolets, Trio arva/pelle/sonde, …). De même pour les pratiquants perfectionnés, l’équipement coute cher et nécessite un renouvellement pour des questions de sécurité. Les clubs peuvent également mettre à disposition des équipements pour chez gens là, avec contribution minime bien évidemment.

C’est sûrement le cas d’en beaucoup de club, mais j’en ai jamais connu de tel.

Le problème est que dans quelques cas certaines salles sont financées par la FFME et difficilement accessible au membres CAF. Mais il y a d’autres exemples où là ce sont des salles municipales équipées de murs d’escalade où là il n’y a pas de problème de cohabitation, je suis d’accord.

On est tout à fait d’accord, mais c’est marrant en lisant ton message on en a pas l’impression :lol:
Rien n’empêche de faire de la découverte pour les jeunes comme les moins jeunes (mais bon le problème c’est le désamour de jeunes à en juger par ce qu’on peut entendre ou lire ici et là). Mais pas la peine de les forcer, de faire de la montagne démago ou parc d’activité.

Mais ce n’est pas la part fédérale qui paie tout ça, c’est la part club. Une fédé, deux fédés, dix fédés ou aucune ça ne change rien.
Pour ce qui est de l’équipement, entre ce qui est financé par des équipeurs indépendant, les professionnels et ce qui est financé par les collectivités locales je doute que la FFME et la FFCAM apportent grand chose financièrement. Je peux me tromper mais je ne connais dans mon coin aucune falaise dont l’équipement a été financée par une fédération.

En cherchant un peu on va trouver des salles financées par la FFME, gérées par un club et accessibles uniquement aux membres de ce club mais pas aux autres clubs FFME.

[quote=« Floc, id: 1039897, post:48, topic:97987 »]On est tout à fait d’accord, mais c’est marrant en lisant ton message on en a pas l’impression :lol:
Rien n’empêche de faire de la découverte pour les jeunes comme les moins jeunes (mais bon le problème c’est le désamour de jeunes à en juger par ce qu’on peut entendre ou lire ici et là). Mais pas la peine de les forcer, de faire de la montagne démago ou parc d’activité.[/quote]
Ce que je veux dire c’est que si il y a des jeunes qui veulent faire de la montagne il est bon que les clubs organisent des activités pour eux mais les clubs ne doivent surtout pas chercher à appâter les jeunes, et les moins jeunes, en modifiant artificiellement ses activités parce que là non seulement rien ne dit que des nouveaux membres viendront s’inscrire mais ça risque de faire partir les habitués qui ne trouveront plus ce qui les faisaient venir.

Cette question du prêt (ou même de la location du matériel par le club peut poser pas mal de problèmes.
Au plan financier, la situation est très variable d’un club à l’autre et dépend des subventions que le club peut obtenir de la part des collectivité locale. Si on veut couvrir les besoins pour les activités de ski, escalade et alpinismes, ça fait pas mal de matériel différent à acheter (listé par Floc). Même avec les réductions consenties pour les achats groupés, ça fait vite pas mal d’argent. La législation impose de renouveller certains de ces équipements très fréquemment. Un baudrier ou un casque part au rebut au bout de 5 ans, une corde qui sort tous les WE au bout d’un an. Les antibotts et les attaches des crampons, les sangles des dégaines doivent eux aussi être changés fréquemment. Les ARVAS doivent être révisés régulièrement. Si on met tout ça en face de ce que rapporte la part club des cotisations, on se rend vite compte que ça passe difficilement car il ya d’autres dépenses obligatoires (location d’un local ou au moins règlement des frais afférents à ce local, dépenses de courrier, bureautique, téléphone, remboursement d’une partie des frais de formation des encadrants, etc. ).
S’il faut aussi acheter du matériel plus technique comme des piolets et crampons de cascade ou des jeux de friends, la ça coince carrément en l’absence de subvention.

Peut-être que la fusion CAF-FFME nous permettrait de nous faire mieux entendre des collectivités locales pour d’obtenir plus de subventions.

Mais le problème financier n’est pas le seul. La législation est très contraignante. Il ne suffit donc pas d’avoir un local pour ranger ce matériel et une personne pour le distribuer et le récupérer le jeudi soir (tous les jeudi soirs). Il faut aussi vérifier l’état, faire l’entretien nécessaire (aiguisage des crampons et des piolets, changements des antibott sur les crampons, vérification de l’état des cordes) Il faut aussi tenir à jour les fiches de vie et les fiches de sortie pour la plupart de ces matériels. C’est un boulot ingrat et qui prend beaucoup de temps.

Il faut la aussi des bénévoles acceptant de donner un peu de leur temps. On peut s’investir autrement qu’en faisant de l’encadrement.

Et pourquoi une fédération financerait-elle un mur d’escalade mais pas le reste. L’investissement est plus lourd dans le premier cas ?

La fédé pourrait avoir un fond pour des choses comme ça, c’est aussi utile qu’un mur d’escalade. La (ou les) fédé(s) ont un rôle de représentation nationale, et ils pourraient faire bénéficier d’une aura plus grande pour l’achat de matériel à des prix défiant toute concurrence directement via les fabricants. Est-ce le cas actuellement ? Elle pourrait également participer à l’achat de ce matériel, ça reste les deniers des adhérents.

Moi les 2 fédés ne me gène pas, mais il pourrait y avoir plus de cohérence dans les représentations nationales.

Pour ce qui est du matériel , je suis d’accord avec toi JP13, l’achat est conséquent, l’entretien également et la réglementation drastique. Pour avoir plus de mains d’oeuvre pourquoi ne pas afficher de l’incitation dans les clubs ? Tu aides à changer les antibott, ranger tout le matériel, tenir le registre de sortie, tu ne paie pas le prêt…

Oui on peut s’investir autrement qu’en faisant de l’encadrement, mais il faut aussi aider les gens à y venir, être un peu plus « commercial » plutôt que de rester sur ses bases vieillissantes.

Quand quelqu’un vient proposer son aide pour tenir la bibliothèque d’un club bien pourvu de ce côté, on ne le fait pas patienter pendant une heure en lui disant « ah désolé, maintenant je dois rentrer chez moi… mais on se voit jeudi prochain ». Et le jeudi d’après, même topo, à peine se souvenait-il de ma proposition, et il m’a demandé de patienter le temps qu’il dise bonjour à tout le monde, et puis il est parti s’enfermer dans son bureau de ministre.

Les clubs qui se plaignent que les gens sont trop consommateurs devraient à mon avis également se remettre en question vis-à-vis de leur pratique d’approche et d’écoute des nouveaux adhérents.

Posté en tant qu’invité par Lemming:

[quote=« JP13, id: 1039926, post:50, topic:97987 »]Peut-être que la fusion CAF-FFME nous permettrait de nous faire mieux entendre des collectivités locales pour d’obtenir plus de subventions.
.[/quote]

Les fédérations et clubs seraient donc des machines à obtenir des subventions ?
L’alpiniste du 3ème millénaire serait donc un pratiquant en quête de subventions ?
Etonnant pour une activité comme l’alpinisme où l’autonomie est la base de la pratique !!!

Pas étonnant que les clubs et fédérations ne fasse plus rêver les d’jeunes.

N’oubliez pas que l’autonomie financière est la condition sine qua non de l’indépendance tout court. Un club ou une fédération ne peut pas défendre les intérêts de ses adhérents si en même temps il fait la manche auprès de l’état ou des collectivités locales pour obtenir de l’argent, de la reconnaissance, des habilitations et tout le tintouin.

Mes vœux sont :

  • qu’il subsiste des espaces de liberté et de responsabilité où on n’observerait ni l’inflation règlementaire ni la judiciarisation galopante qui prévalent dans la société « moderne »;
  • que les secours restent gratuits, car la plupart des personnes secourues peuvent être considérées coupables de s’être placées dans une situation à risque (une personne qui se baigne prend le risque de se noyer);
  • que la prise de risque reste ou redevienne un droit lorsqu’elle n’engage pas les autres malgré eux, hors les professionnels des secours, libres de fixer leurs protocoles d’intervention destinés à encadrer leurs risques acceptables dans le cadre de leurs missions. Nous pourrions développer tout l’intérêt pour une société de développer une culture du risque et de la responsabilité sans remettre en cause le désintéressement à porter secours y compris et pour commencer à titre individuel, puis par extension à titre collectif.
  • qu’il faudrait pouvoir distinguer pour une même discipline, entre les pratiques se déroulant dans un cadre commercial ou initiatique fortement encadré pour lesquelles on « vend » de la sécurité , et les pratiques de personnes majeures et consentantes quel que soit leur niveau technique. Je souhaiterais pour nos pratiques où le risque est évident (alpi, escalade,…) qu’il ne soit pas possible de porter plainte contre quiconque pour les conséquences de ses propres décisions, y compris celle de suivre quelqu’un, sauf peut être (?) à avoir été manifestement et délibérément dupé.
  • qu’à l’exception des SAE voire éventuellement de quelques sites écoles labellisés, que tous les sites naturels soient considérés au regard de nos pratiques comme des sites « non garantis » engageant ceux qui décident de s’y aventurer et pour lesquels les règles que les fédérations sportives ont pour habitude d’édicter, ne s’appliquent pas. Les fédé sportives ayant habituellement pour rôle d’édicter des règles garantissant entre autre, un standard de sécurité pour leurs licenciés dans un cadre défini et lui-même standardisé. À ce que je sache, s’il est possible et communément admis de standardiser une route, un escalier, un garde corps, je ne vois pas qu’il soit possible ni souhaitable de standardiser la nature, notamment les rochers et la montagne.

Peut être les responsabilités et les pouvoirs donnés aux autorités (maires, préfets) sont ils, pour leur bien comme pour le notre, excessifs en ce qu’ils concernent de manière trop indifférenciée l’ensemble d’un territoire, du trottoir devant l’hospice à la falaise ???

Un article sur le site UKClimbing.com présente des exemples détaillés d’interventions du British Mountaineering Council (BMC - équivalent britannique de la FFME) pour la sauvegarde des sites d’escalade.

Ce serait intéressant que la FFME et le CAF puissent faire (et communiquer) de tels bilans pour qu’on en voit ce qu’elles font au delà des assurances et de l’obtention de subventions pour l’équipement (goujons ou refuges).

[quote=« Gepi, id: 1043731, post:53, topic:97987 »]Mes vœux sont :

  • qu’il subsiste des espaces de liberté et de responsabilité où on n’observerait ni l’inflation règlementaire ni la judiciarisation galopante qui prévalent dans la société « moderne »;
  • que les secours restent gratuits, car la plupart des personnes secourues peuvent être considérées coupables de s’être placées dans une situation à risque (une personne qui se baigne prend le risque de se noyer);
  • que la prise de risque reste ou redevienne un droit lorsqu’elle n’engage pas les autres malgré eux, hors les professionnels des secours, libres de fixer leurs protocoles d’intervention destinés à encadrer leurs risques acceptables dans le cadre de leurs missions. Nous pourrions développer tout l’intérêt pour une société de développer une culture du risque et de la responsabilité sans remettre en cause le désintéressement à porter secours y compris et pour commencer à titre individuel, puis par extension à titre collectif.
  • qu’il faudrait pouvoir distinguer pour une même discipline, entre les pratiques se déroulant dans un cadre commercial ou initiatique fortement encadré pour lesquelles on « vend » de la sécurité , et les pratiques de personnes majeures et consentantes quel que soit leur niveau technique. Je souhaiterais pour nos pratiques où le risque est évident (alpi, escalade,…) qu’il ne soit pas possible de porter plainte contre quiconque pour les conséquences de ses propres décisions, y compris celle de suivre quelqu’un, sauf peut être (?) à avoir été manifestement et délibérément dupé.
  • qu’à l’exception des SAE voire éventuellement de quelques sites écoles labellisés, que tous les sites naturels soient considérés au regard de nos pratiques comme des sites « non garantis » engageant ceux qui décident de s’y aventurer et pour lesquels les règles que les fédérations sportives ont pour habitude d’édicter, ne s’appliquent pas. Les fédé sportives ayant habituellement pour rôle d’édicter des règles garantissant entre autre, un standard de sécurité pour leurs licenciés dans un cadre défini et lui-même standardisé. À ce que je sache, s’il est possible et communément admis de standardiser une route, un escalier, un garde corps, je ne vois pas qu’il soit possible ni souhaitable de standardiser la nature, notamment les rochers et la montagne.[/quote]

Wow!!! Content de constater qu’on est 100% dans la même longueur d’onde, Gépi.

Je signe tout ce que tu as dit, et j’ajoute:

  • qu’il subsiste des espaces de wilderness où on n’observerait ni l’urbanisation ni la profusion d’infrastructures, logements et moyens de transport mécanisés qui prévalent dans la société « moderne ». La haute montagne, de par son incompatibilité avec la vie humaine tel qu’on la connaît est restée à l’écart de la destruction de la nature qu’on observe en vallée. Il doit revenir et/ou rester à son état naturel. Même si ça implique la non accessibilité à certains endroits, pendant certains périodes ou par certains moyens.

  • que les infrastructures que on décide laisser dans quelques endroits choisis en montagne pour faciliter l’accès et la découverte à une majorité de la population « non initié » ou qui « n’a pas le niveau », restent l’exception mais restent accessibles au plus grand nombre, aussi depuis un point de vu économique.

  • que le plaisir de l’expérience de la beauté sauvage reste ou redevienne un droit. Nous pourrions développer tout l’intérêt pour une société de développer une culture de la communion avec la nature telle qu’elle est sans devoir se confronter a des équipements, infrastructures, constructions ou moyens de transport qui réduisent ou empêchent cette expérience.

  • qu’il faudrait pouvoir distinguer entre les pratiques se déroulant dans un cadre commercial ou initiatique fortement encadré pour lesquelles on « vend » de la sécurité , et les pratiques de personnes majeures et consentantes en milieu naturel quel que soit leur niveau technique. Je souhaiterais pour nos pratiques où le risque et l’effort est une partie constituante évident (alpi, escalade,…) qu’il ne soit pas possible de retrouver des équipements ou infrastructures qui réduisent ou empêchent l’expérience total de ce risque ou cet effort.

  • qu’à l’exception des SAE voire éventuellement de quelques sites écoles labellisés, que tous les sites naturels soient considérés au regard de nos pratiques comme des sites « non aseptisés » et « non équipables » engageant ceux qui décident de s’y aventurer et pour lesquels la tendance à vouloir sécuriser le terrain où les personnes évoluent ne s’applique pas.

Posté en tant qu’invité par jean23:

Ah si cela pouvez:
Qu’une fédération est la délégation alpinisme.
Que cette fédération ne représente que les pratiques « d’aventure » et aucune pratique sportive ( de compétition). Donc, pas de regroupement FFME et FFCAM!
Qu’ainsi on puisse s’appuyer sur elle pour défendre des espaces de pratiques libres appelés « terrains d’aventure ».
Qu’elle revendique la prise de risque comme propre à ces activités( ski alpinisme, randonnées alpine, escalade alpine, cascade de glace…alpinisme clasique), et l’apprentissage de la gestion du risque comme éducatif et noble.
Qu’elle défende l’utilisation des mots alpinisme, aventure, … et le resserve uniquement à des activité effectivement à risque (pas de ski alpinisme pour une pratique de compétition donc sécurisé, pas de parc aventure pour une pratique commerciale aseptisée…)
Qu’elle valorise, communique, et développe l"alpinisme.
Et voilà!

Bonjour j’aimerais savoir si c’est possible de recevoir le compte rendu des alpinistes et sin on peut me l’envoyer sur mon mail jarobi21@hotmail.fr merci d’avance

Voici la dernière mouture.

[i]Synthèse pour les Assises de l’alpinisme

Synthèse réalisée à partir de quinze cafés montagne (Alpes et Pyrénées), de plusieurs contributions spontanées d’alpinistes, ainsi que d’une cinquantaine de réponses au questionnaire déposé dans différents refuges des Alpes, et du forum de discussion sur le site camptocamp.

1 Qu’est-ce que l’alpinisme ?
Pour beaucoup d’intervenants, l’alpinisme se définit par deux composantes : un milieu spécifique, et un état d’esprit.
Le milieu spécifique, c’est “au-delà du sentier”, là où il n’y a pas (ou peu) d’équipement. L’isolement géographique est souvent cité comme un facteur clé de l’alpinisme. La neige, la glace, le rocher représentent un milieu somptueux, mais hostile à l’homme, et la connaissance de ce milieu est primordiale. L’altitude ne semble pas un critère pertinent pour définir l’alpinisme, car en Écosse, on fait vraiment de l’alpinisme, mais pas dans des voies équipées en haute montagne.
Pour appréhender ce milieu, il faut un matériel et des techniques spécifiques. Corde, piolet, crampons sont parfois cités comme des éléments indispensables à l’alpinisme, mais pas suffisants. En effet, le client d’un guide (qui utilise donc corde, piolet et crampons) est-il alpiniste ? Beaucoup pensent que non, car l’alpinisme renvoie aussi à un état d’esprit (autonomie… voir paragraphe suivant). De même, la technicité et la force physique ne sont pas suffisantes pour définir un alpiniste, puisqu’un très bon rochassier n’est pas forcément alpiniste.

L’état d’esprit renvoie tout d’abord à la notion d’autonomie : savoir trouver son chemin et progresser en sécurité par ses propres moyens. Cela est lié à la notion d’engagement et de risque, indissociable de l’alpinisme, avec une sanction (parfois définitive) en cas de chute. Dans l’alpinisme, on met sa vie en jeu. Beaucoup évoquent la liberté : de choisir son objectif, les moyens pour y parvenir, son itinéraire, et le degré d’engagement que l’on souhaite. Et aussi l’incertitude, l’aventure.
Pour toutes ces raisons, l’alpinisme représente donc une rupture avec la “vie d’en bas”, et notamment avec une société qui refuse le risque et la mort. L’alpinisme renvoie à un modèle de vie sobre, une logique de dépouillement (économie de moyens, pour rester léger), aux antipodes de la société de consommation. “On se rapproche de ce qui est vrai”.
L’alpinisme renvoie à la solitude, au silence, au ressourcement. Mais aussi, sans que ce soit contradictoire, au partage et à l’amitié, avec la très grande importance de la cordée : la corde comme lien moral entre le premier et le second de cordée. Certains affirment que des qualités humaines sont indispensables en montagne. D’autres soulignent la dimension spirituelle de la montagne. Certains parlent d’humilité nécessaire face à la nature, tandis que d’autres pensent que la fierté n’est pas absente. Le respect de la nature est souvent cité.
L’effort est bien entendu indissociable de l’alpinisme, mais l’alpinisme n’est pas à proprement parler un sport. C’est au-delà d’un sport. La notion de passion revient souvent, de même que l’aspect école de vie.
L’alpinisme s’inscrit dans la durée. D’une part, l’expérience, qui permet d’être autonome, s’acquiert avec le temps. D’autre part, on est relié avec les prédécesseurs, le côté historique et culturel (la culture montagne) a beaucoup de poids.

Ceci dit, certains intervenants notent une évolution dans la façon de pratiquer l’alpinisme, en club ou avec un guide, et la déplorent. Auparavant, la pratique en club avait pour but la recherche d’autonomie. Aujourd’hui, il s’agit seulement de faire des sommets : c’est bon pour son ego et pour son image personnelle. C’est une approche plus consumériste. Certains guides remarquent une évolution semblable. On passe d’une culture de formation à une culture de performance.
L’apparition d’Internet va dans le même sens. Les sites qui décrivent les conditions de la montagne sont très consultés. Ils ne participent pas à l’autonomie des montagnards. Exemple : un itinéraire décrit le samedi est beaucoup plus fréquenté le dimanche. Pourtant, certains considèrent que le côté communautaire d’Internet, très à la mode, peut donner une image plus positive de l’alpinisme et contribuer à sa démocratisation.

Pour cerner l’alpinisme, il faut aussi définir quelles sont les pratiques qui peuvent s’en revendiquer : ski de rando, compétition ? Là, les avis sont très partagés. Le ski de rando, pour certains, n’est pas de l’alpinisme, sauf sur glacier. La notion de cordée n’existe pas, on peut partir avec quelqu’un qu’on ne connaît pas en ski de rando, mais pas en alpinisme. Le terme de “ski alpinisme” serait juste une classification destinée à la compétition, pour ne pas que cela dépende de la fédération de ski. D’autres font remarquer qu’en ski de rando, il y a un seul risque à gérer (l’avalanche), mais qu’il est bien plus complexe que les autres. En terme de risque, d’engagement, d’autonomie (sauf pour les courses très fréquentées), le ski de rando peut être considéré comme de l’alpinisme.
La compétition, en revanche, n’est pas de l’alpinisme pour la plupart des participants. En effet, il n’y a pas de recherche d’itinéraire, pas d’autonomie, juste une condition physique à avoir. L’alpinisme n’est pas compatible avec le grand nombre, ni avec une sécurisation du milieu. Quand on ne se confronte pas à la nature, mais à ses semblables, ce n’est plus de l’alpinisme. Par ailleurs, la compétition tendrait à banaliser la montagne, en la rendant accessible et facile. Certains, bien moins nombreux, pensent le contraire. Les compétiteurs, pour avoir une super condition physique, sont obligés d’aller souvent en montagne, ce sont donc des montagnards. D’autre part, la compétition de ski alpinisme a fait évoluer le matériel vers davantage de légèreté, donc c’est positif. Et la médiatisation des compétitions permet une promotion des activités montagne, sinon, on en parlerait peu, sauf en cas d’accident.

2 Comment transmettre le goût de l’alpinisme ?
Certains participants s’interrogent sur la pertinence de cette question : pourquoi l’alpinisme et pas une autre activité ? Par rapport aux jeunes notamment, quel risque est-on est prêt à accepter pour ses propres enfants ? Certains guides essaient justement de ne pas transmettre le “virus de l’alpinisme” à leurs enfants, pour cette raison.
Pourtant, les valeurs d’autonomie, de responsabilité, de solidarité, de sobriété semblent importantes à diffuser, auprès des jeunes comme des adultes.

Certains estiment que l’escalade, voire même les via ferrata, peuvent représenter un premier pas vers la montagne, et donner l’envie d’aller plus loin. D’autres pensent que ce n’est pas le cas, car ces activités se déroulent en milieu aménagé, le contraire de la montagne, et produisent des assistés. Les avis sont très divergents à ce sujet.

Les “écoles d’aventure”, comme le Caf ou la FFME, ont un rôle à jouer (stages pour les jeunes…). Pourtant, peu de pratiquants appartiennent à un club ou une fédé, donc leur rôle est forcément limité. Certains affirment que les institutions de la montagne sont rejetées, notamment car elles sont perçues comme uniquement préoccupées par la compétition. Leur discours est parfois considéré comme “vieillissant, peu séduisant”. De plus, les gens qui viennent en club ont davantage une logique de consommation que de progression vers l’autonomie (voir plus haut). Peut-être les clubs devraient-ils davantage essayer de transmettre une culture montagne ?

La remarque est également valable pour les guides, qui “pour faire passer des valeurs, devraient sans doute passer plus de temps en montagne avec les clients”, analyse un guide. Une attitude inverse de celle qui consiste à laisser le client dormir seul en refuge, et à le rejoindre uniquement sur le lieu de la course, avant de redescendre le plus vite possible !

Par ailleurs, la prise de responsabilité avec des jeunes devient de plus en plus compliquée. Ce qui ne facilite pas l’accès à la montagne, par exemple dans le cadre scolaire.

La question de l’accessibilité financière est également abordée : le matériel coûte cher, de même que les nuits en refuge, et l’encadrement. Cela peut représenter un frein pour certains, notamment les jeunes.

Autre frein pour les jeunes : ils veulent souvent accéder au plaisir tout de suite (culture de l’immédiateté). Cela est incompatible avec la montagne, qui demande du temps et des efforts. Le VTT est parfois considéré comme une façon ludique de découvrir la montagne, avant peut-être de se tourner vers l’alpinisme.

3 Que faudrait-il demander ou revendiquer ?
La présence de deux fédérations conduit à une dispersion et une perte de poids face au législateur. De plus, ces fédérations sont peu représentatives, vu le nombre de licenciés et les critiques qu’elles suscitent (voir plus haut).
D’où l’utilité de ces Assises, pour faire émerger un certain nombre de revendications, qui ne sont pas forcément portées par les institutions de la montagne.

Une revendication semble réunir la plupart des participants : le souhait que la montagne ne soit pas plus réglementée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Toute réglementation supplémentaire serait vécue comme restreignant l’espace de liberté. “ Nous voulons garder la liberté de pratiquer, et de pratiquer gratuitement”. Cela va bien entendu à l’encontre de la société qui recherche l’absence d’accident, éventuellement à coup d’interdictions. La gratuité des secours semble aussi faire l’unanimité des montagnards.
La réglementation existante représente un frein à la pratique des jeunes en groupe, donc elle devrait être assouplie sur ce sujet.

Sur la question de l’équipement, les alpinistes se retrouvent dans l’idée qu’il est important de stopper la fuite en avant des stations de ski, qui grignotent de plus en plus d’espace. En revanche, pour ce qui concerne l’équipement plus soft de la montagne (spits par exemple), les avis sont très partagés. Certains considèrent qu’il faut garder le statut quo actuel, et ne pas ajouter d’équipement supplémentaire en haute montagne, qu’il y en a déjà beaucoup. D’autres affirment que toutes les pratiques sont complémentaires (“il ne faut pas hiérarchiser”), et que ceux qui veulent des terrains vierges n’ont que l’embarras du choix. Certains se disent favorables à un peu plus d’équipement, pour rendre la montagne plus accessible, sans la dénaturer. Un guide lance : “Si on enlève le câble à la Meije, il n’y a plus un seul amateur”. Donc vraiment pas d’unanimité sur ce sujet.

Quant aux refuges, la majorité des alpinistes estiment qu’ils ne doivent pas devenir des hôtels d’altitude, ce qui est la tendance actuelle. S’ils étaient un peu moins confortables, ils seraient moins chers. D’autres supposent, en revanche, que des refuges plus confortables peuvent rendre la montagne plus accessible, moins élitiste, et donc que cela va dans le bon sens.
La réglementation, identique pour les refuges et les hébergements de plaine, ne semble pas du tout adaptée. Il faudrait assouplir cette réglementation sur les refuges, considérée comme une aberration.
L’accueil dans les refuges est critiqué : si le client n’est pas prêt à dépenser beaucoup, il n’est pas forcément bienvenu. Il faudrait conserver dans les refuges des salles hors-sacs de qualité, et soigner l’accueil qu’on y reçoit.

Les questions environnementales font également débat, même si tous se disent attachés à l’environnement. Une réglementation est vécue comme positive, celle qui interdit les engins motorisés. Elle devrait d’ailleurs être davantage respectée. Le bruit est en effet incompatible avec le ressourcement que l’on vient chercher en montagne.
Les parcs nationaux ne sont pas perçus de la même façon par tous. Une majorité estiment qu’ils vont dans le même sens que les alpinistes, contribuant à freiner les désirs d’expansion des stations. Certains soulignent tout de même le risque que la montagne devienne un sanctuaire, dans lequel tout serait interdit. Attention, disent-il, les Parcs peuvent amener des restrictions des pratiques. Il faudrait trouver des solutions au cas par cas (nidification par exemple), comme cela se fait déjà parfois, et non pas tout interdire.
Jeanne Palay (8 nov. 2010)[/i]

Merci pour cette synthèse très intéressante ! :slight_smile:

« Le bruit est en effet incompatible avec le ressourcement que l’on vient chercher en montagne. » Cela dépend duquel :wink: Le bruit des marmottes, des torrents, des choucas, Vouiiiiii ; celui de moteurs, de sonos hurlantes, Noooooon !!!

Merci pour la qualité de cette synthèse. :slight_smile: En tant que randonneuse contemplative, je m’y retrouve aussi : maintien du hors sac dans les refuges au confort spartiate, réglementation excessive inappropriée et respect de l’environnement.