Posté en tant qu’invité par bloli:
Voici la copie du message que j’ai adressé à Béal au sujet d’une publi-info parue dans le catalogue Ete du Vieux Campeur de cette année, au sujet de leur longes de relais.
On y voit des schémas explicatifs ainsi qu’un tableau comparant les performances des sangles normales, dyneema et les longes dynamiques Béal.
Ma volonté n’est pas de polémiquer mais de lancer un débat sur la sécurité des relais et la valeur des sangles et cordelettes dyneema :
COPIE DE MON MESSAGE A BEAL
Votre publicité m’embarrasse pour deux raisons :
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Le dessin explicatif pour la Dynaclip
On y voit un grimpeur assurer au relais, lui-même vaché sur deux points couplés par le biais de sa longe et sur un 3e point par sa corde (pas en tension).
D’après ce que je croyais savoir, la meilleure façon pour le second de cordée de se vacher à un relais (et donc d’assurer indirectement celui-ci) est de coupler les points en place au moyen d’une ou de deux sangles. Dans le cadre de votre schéma, l’assurance
est de type « séquentiel » : au cas ou les 2 points de la chaîne lâcheraient, une force considérable viendrait s’abattre sur le 3e point qui devrait être capable de tenir à lui seul. En revanche, en couplant les trois points, tout choc viendrait se répartir entre eux, maximisant les chances de tenue du relais.
Enfin, il y a l’éternelle question de la protection du relais par le premier point au dessus.
Votre schéma ne s’applique qu’à des voies modernes équipées serrées.
Allez trouver un tel point juste au dessus du relais dans nombre de grandes voies !
Que faire alors ? Assurer « à l’homme » comme indiqué ou bien à un mousqueton à vis couplant les points, l’assureur étant vaché par ailleurs ? -
Le tableau comparatif longe / sangles
J’y découvre avec anxiété rétrospective que l’anneau dyneema (et vous en vendez) serait dangereux pour équiper un relais.
Pourtant, depuis sa popularisation, il est largement utilisé y-compris par les guides : j’ai fait il y a peu une voie dans les Dolomites avec un guide réputé du coin ; il couplait pratiquement tous ses relais soit à la sangle dyneema soit avec une ou deux longues cordelettes en dyneema.
J’ai connu un BE d’escalade qui a grimpé en Tchéquie assuré seulement avec des noeuds de cordelettes dyneema ; il est tombé plusieurs fois sans encombre.
Alors ? Que vaut vraiment la sangle ou la cordelette dyneema ? Je crois qu’une information très claire s’impose.
Si seuls les points intermédiaires peuvent être assurés à la sangle, il faut que le public le sache.
Et encore faudrait-il préciser si le premier point au dessus du relais peut ou pas supporter une dyneema.
Enfin, je me demande à la réflexion, si la première génération des dégaines - mousquetons reliés par des anneaux de corde - ne serait pas finalement plus sécure que les dégaines à sangle ou à cordelettes dyneema .
Avez-vous fait des tests de comparaison ?
Bien sûr, il y a le problème du noeud qui abaisse la résistance. Mais il demeure l’avantage du dynamisme de la corde.
Serait-il concevable de créer des anneaux de corde (à diamètre le plus fin possible) déjà faits ?
Un système de tressage croisé des fibres de l’âme associé à des points de couture d’arrêt pourrait peut-être coupler l’avantage du dynamisme à celui de l’absence de noeud ?
Merci d’avance aux réponses argumentées que mon commentaire pourra susciter.
[%sig%]