Procès suite à l'accident au Grossglockner

Je ne dis pas que tu as tort, mais est-ce que les articles dans la presse seront plus fiables une fois le procès terminé ?

Je dis ça car on entend souvent ici qu’il faut attendre que le procès soit fini pour discuter. Mais ça peut durer très longtemps (voir le cas du guide condamné suite à une avalanche dans le Mercantour: accident en 2018, procès en 2025, lien ici) et je ne sais pas si à la fin on sait plus sur l’accident qu’on savait avant le procès.

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Je pense que cette notion de « conscience du danger » distingue le danger permanent : en montagne, il peut faire froid, il y a des falaises, on peut se perdre, etc… et un danger particulier limité dans le temps : zone avalancheuse avec nivo incertaine, couloir pierreux, météo annoncée incertaine, passage délicat à franchir…

A mettre en parallèle des variations de la peur : peur, angoisse et anxiété (cf. « Eloge de la Peur » de B. Guerrier)

Oui probablement. Pas besoin forcément d’attendre la fin du procès. Ne serait-ce qu’avec les éléments de l’enquête et les réquisitions.
Les journalistes ont plus le temps de vérifier les faits que lorsqu’ils doivent écrire sur un fait divers à sensations, en inventant à moitié.

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L’article de Heute.at rapporte justement des élément de l’enquête. Donc je ne vois pas pourquoi tu reproches que certains citent ces éléments.
Liste belastet Freund schwer – Drama am Großglockner – darum musste Alpinistin sterben | Heute.at

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Dans la « conscience du danger » et les responsabilités, il y a aussi la notion de choix partagé.
Ici, par exemple, la victime avait elle conscience des dangers : hypothermie, difficultés de progressions… ?
Qq qu’un qui ne connait pas et découvre une activité se dit que si ca ne va pas on pourra tjrs faire demi tour.
Or ca n’est pas si simple pour certaines courses en montagne, il est dc important de savoir l’état et les compétences des membres de l’équipe pour prendre une décision commune - et éventuellement faire demi tour alors que tout va encore bien, mais qu’on n’a plus la marge nécessaire.

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Merci !
Voire même avec la différence entre Risque et Danger.

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Pour info, ces elements disponibles aussi sur le site officiel du procureur d’Innsbruck.

https://www.justiz.gv.at/sta-innsbruck/staatsanwaltschaft-innsbruck/medienstelle/pressemitteilungen/tod-einer-bergsteigerin-am-grossglockner-am-19-1-2025.11a2.de.html

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:+1:t2:
Résumé en un schéma à priori simple utilisé en prévention des risques en entreprise.
Chaque problème rencontré est un cas particulier à analyser finement pour tenter d’ arriver à obtenir une baisse du niveau de risque (acceptable et/ou accepté) pris par l’individu qui s’expose à un danger.

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Je comprends ce que tu veux dire et c’est une notion qui a son importance en pratique.

La conscience du risque (pour reprendre le distinguo fait par Reveric) vient déjà avec l’expérience du terrain. Au début, on peut facilement s’engager dans des situations à risque sans en avoir conscience. On peut aussi faire confiance à plus expérimenté que soi (l’intéressé va flipper, mais les seconds, qui n’auront pas ses perceptions, vont s’engager sans trop d’appréhension alors qu’en principe, il faudrait en avoir).

A l’inverse, la longue expérience du terrain peut aussi anesthésier la perception du risque sur le mode : « je l’ai fait des dizaines de fois, ça passera bien cette fois ci… ».

Là, on est sur le terrain des biais cognitifs.

L’acceptation du risque partagé, qui avait été écartée il y a une bonne douzaine d’années, a été réintroduite à la suite de la réforme qui a suivi la jurisprudence rendue dans l’affaire de Vingrau.

Mais seul peut être accepté par la victime le risque « normal et raisonnablement prévisible » dans le cadre de l’activité (Accidents d’escalade en extérieur/ de la responsabilité du grimpeur en cas de risque accepté ! (Loi Falaise) - Green Law Avocat).
Inutile de dire que pour déterminer ce que cela recouvre, on va encore consommer beaucoup d’encre…

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C est rigolo j ai sur la table de chevet : « éloge du risque » (de Anne dufoumantelle) depuis plusieurs années, j y picore des brins d audace de temps en temps.

Les 2 livres doivent bien se compléter !!! On y piochera des élans de prudence.

Merci pour la réf qui file direct sous le sapin :evergreen_tree:

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Comme @rufus97, je donne simplement mon avis, notamment parce que sur les dernières discussions, j’étais assez choqué des condamnations

La principale raison de mon intervention était surtout pour recadrer le fait que ce qu’on lui reproche, ce n’est probablement pas d’etre aller chercher du secours.

Pour donner encore un peu de contexte, une fois au sommet, la course n’est pas finie et il faut encore redescendre un bon bout d’arête mixte de la voie normale avant que ca devienne skiable (mais de nuit sur glacier ?).

Bref, meme si les deux etaient ultra forts, ca n’a aucun sens.

La seule nuance qu’on pourrait apporter, c’est la volonté de la victime elle-même, dont on a pas d’information et qu’il sera difficile de juger.

Mais je suis conscient de la responsabilité du plus expérimenté en montagne, et je suis assez en phase avec cela. C’est assez compliqué à gérer quand on est en montagne avec des proches ou des amis débutants en ballade/rando, dont c’était parfois leur initiative, et que certains se mettent à avoir des idées farfelues.

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Y’a aussi un point qui me paraît non négligeable: ça se passe en Autriche, où la vision des choses (juridique, de la notion de risque, etc…) n’est peut-être pas la même que chez nous…

Bien faire le point avec eux avant la sortie, notamment sur cette responsabilité au plus expérimenté dont ils n’ont pas forcément conscience.

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Une video de la course d’il y a deux ans :
https://share.google/4lg3ArPBTk1FScnnz
fut peut être une source d’« inspiration ».

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S’ils sont débutants, est ce que c’est vraiment « leur initiative » ?
Si je suis expérimenté et qu’un débutant me propose ne course inadaptée, je ne vais pas le suivre.
Sil veut sortir et veut ensuite prendre des décisions inadaptées (aller en haut alors que le temps menace, par exemple), je ne vais pas le suivre non plus !
Je vais essayer de le raisonner pour redescendre.
et si ca ne marche pas, je vais lui dire que moi, je redescends ! En général, ca calme qqs ardeurs… Et s’il continue, ma foi il est responsable de sa vie !

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Oui, la jurisprudence est toujours dans cette logique (voir les livres et articles du juriste Sarraz-Bournet, par exemple) du Code civil.

Et en Suisse également. Le CAS a publié un bref article sur le sujet, qui apprend au passage qu’en Autriche, il y a une jurisprudence et une législation similaires :

Pour la France, dans un autre sujet, quelques articles illustraient ce principe de responsabilité du plus expérimenté :

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