Probabilité d’avalanche

Selon Bayes et Laplace la probabilité de qu’une avalanche ne tombe pas quand on skie la pente en sachant qu’elle n’est pas tombée quand n skieurs sont déjà passés et ne l’ont pas fait tomber, et en ne sachant rien d’autre, se calcule ainsi:

P = (n + 1) / (n + 2)

P(n=0) = 1/2 = 50%
P(n=1) = 2/3 = 66%
.
.
.
P(n=10) = 11/12 = 92%
etc

Est-ce que votre tête fait ce genre de calcul bayesien plus ou moins consciemment?

Ou bien vous essayez de calculer votre appréciation du risque d’avalanche en faisant abstraction du nombre de skieurs qui sont passés?

  • Je suis bayesien
  • Je suis nivologue
  • J’ajoute mes connaissances nivo à mon calcul de probabilité bayesienne
  • J’intègre mon calcul probabiliste à ma grille 3x3 d’estimation des risques de Munter
  • Je ne pense pas, je skie
  • Je n’ai rien compris à l’énoncé

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à n= 0 je suis nivologue et devient de plus en plus bayesien à partir de 10 (en skiant dans les zones de passage des précédents) :slight_smile:

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Je suis peut-être mal réveillé mais je pense que l’énoncé est mal foutu : tu dis qu’on ne sait rien du tout mais ta formule sous entend en fait tout un tas d’hypotheses. Car non, cette formule de vient pas des probabilités elle vient de ta façon d’appliquer un cas simpliste au cas des avalanches. Bref si j’ai bien compris, tu devrais rajouter que tu considère la pente comme un pile ou face. Ce n’est pas mon cas. (Sinon je reste à la maison).

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C’est pas forcément très intuitif mais en probabilité, un truc qui a deux issues possibles mais dont on ne sait rien de plus est considéré comme ayant une proba de 50%. Si tu choisis une boule au hasard dans une urne contenant un nombre inconnu de boules rouges et un nombre inconnu de boules noires, tu as 50% de chances qu’elle soit rouge.

Mais je suis d’accord que l’hypothèse de ne rien connaître à la proba de l’avalanche n’est pas très réaliste. Même si on ne connaît pas la proba, on sait qu’elle est plus faible que 50%. Et j’ajouterais aussi qu’il faut que le passage des skieurs doit avoir eu lieu peu de temps avant pour que la proba d’avalanche reste la même. Ça ne marche pas avec des traces de la veille.

Mais globalement je suis certain que même si sur le moment je prétend le contraire, une partie de mon cerveau fait ce genre de raisonnement.

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Le calcul ne pondère rien selon le skieur, ce n’est pas réaliste.

Je préfère laisser partir en premier un gros skieur bien bourrin.

Ainsi je suis par la suite tranquille, avec mon poids plume et mon toucher de neige délicat.

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Hélas, le skieur bien bourrin t’aura bousillé la belle pente, alors tu vas te décaler pour faire ta trace à toi juste à côté.
Et là… paf tu vas titiller un coin de strate fragile
:scream_cat:

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alors reste à espérer que le bourrin soit rapide avec une pelle

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de manière pleinement consciente, je considère que le passage de plusieurs skieurs avant est une indication d’un risque plus faible.
ce qui ne veut pas dire que je considère ce risque plus faible comme étant acceptable.

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Le souci avec les probabilités est qu’on ne sais jamais à partir de quand elles deviennent une certitude. Ça reste toujours qu’il ne faut pas être là au mauvais moment.
Jeu m’explique : 1 sur 10 peut paraître plus engageant que 1 sur 5… pour autant comment être certain de ne pas tomber sur ce « 1 » que l’on veut justement éviter et qui devrait inévitablement se produire ? :wink:
Les probabilités ne seraient-elles pas un biais de confirmation, pour se rassurer d’avoir choisi une option plutôt qu’une autre ?

Ça ne devient jamais une certitude, même avec une probabilité 0.

Ça reste à toi de décider le risque que tu acceptes. Les probas t’aident simplement à mieux estimer le risque et faire ton choix en conscience (relative).

Pour revenir au sujet, les hypothèses sont désormais trop simplistes: on a fait des progrès en nivologie maintenant et on peut être plus fin. Et je fais trop de ski pour accepter un risque de 8%, fréquemment à des endroits où il n’y a pas plus de 10 passages sur les derniers jours.

PS : un risque de 8%, ça laisse que 1% de chance de ne pas se faire prendre sur une saison à 50 sorties…

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la présence de traces est effectivement un facteur de réduction dans la méthode Munter

Risque ou bien conséquence ?

Les chiffres ne m’avancent à pas grand chose : soit je vais être hors réalisation de l’aléa, soit ça tombe sur moi…
De mon point de vue, ça se résume à une chance sur 2, car même avec une probabilité de 1%, ce « 1% » peut être pour moi à cet instant, comment le savoir ?
Comprenne qui veut.

je comprend ce que tu dis, et tout dépend de ce que tu appelles une chances sur deux.
si chance = option, alors oui
si chance = potentialité que cela se passe, alors non

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La potentialité m’importe peu puisque qu’en fin de compte (parlons « option ») : ça passe ou pas (tant que la potentialité n’est pas zéro à l’instant donné)

Pour ce qui est de la potentialité, je considère en revanche les conséquences possibles fonction de la configuration du moment (exposition, dénivelé, barres rocheuses, qualité de la neige et volume mobilisable…)

Je fais du wélo ou du ski de fond.

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Ah ! on a une approche différente là-dessus.
Je considère que quand j’y vais c’est qu’il y a une probabilité de succès de 50%. En réalité je n’en sais rien, comme tout le monde, mais je préfère cette approche. Plusieurs avantages:

  • du coup je me sens très courageux !
  • si ça ne passe pas, je me sens très intelligent: - « ah! je l’avais bien dit, que c’était osé ! »
  • si ça passe, ce qui a été toutes les fois sauf une jusqu’à présent, alors je me sens très chanceux !: « Ah. Elle n’est pas belle la vie ? on a encore survécu un jour de plus ! ». En plus ça aide à vivre très intensément tous ces instants présents qui se succèdent entre pente et pente, en étant bien conscient que chacun d’entre eux sera peut-être le dernier ! Comme la vie, quoi.

Eh oui… c’est pour ça que ça s’appelle probabilité et pas certitude !

Et c’est bien pour cette raison que je ne m’attarde pas au calcul des probabilités.

Je comprend pas. Du coup tu cherches autant les falaises dans la Beauce que dans les Alpes, les champignons à la plage que dans les bois, la neige autant l’été que l’hiver, etc etc

C’est bien « ne tombe pas »?
Mais dans ce cas c’est pas juste parce que plu sil y a eu de passages plus elle a eu de chances d’avoir déjà été déclenchée par un précédent passage? Auquel cas cette proba n’a aucun intérêt ça se voit si elle est tombée ou pas…