Probabilité d’avalanche

Mais enfin on sait tous que la sécurité en montagne ne s’apprécie pas avec une calculette à la main et des probabilités. Là c’est pour le plaisir de marquer le point, ou bien ? :grin:

Au-delà des métaphores à deux balles, ma vision se résume simplement :

• question probabilité tant que le risque est > 0 : soit ça part (pour moi ou pour un autre)… soit ça part pas, donc sur le moment je résume mes chances à 50/50 car je ne sais pas ce que l’avalanche va décider ni quand. :wink:
D’autant que si elle ne s’est pas déclenchée au énième passage avant moi, elle peut tout aussi bien le faire au suivant, ou les jours d’après comme ça s’est déjà vu.

• question quelles suites et quels dommages j’encours ( ? j’accepte) si ça part ? et c’est à mes yeux le plus important pour décider : type de neige, volume, obstacles, ensevelissement, etc…

Je laisse les champignon de la Beauce et les maths à qui en veut ! :wink: Bon ski

Ton raisonnement est pas délirant ; en effet un risque se définit par le produit de (la probabilité qu’il arrive) x (ses conséquences)

L’idée intuitive est du coup de réduire la partie proba proche de 0 , ainsi le risque sera quasi nul (cela peut se faire, par exemple skier sur du plat ou sur un pauvre névé au mois de juillet)
C’est un peu le principe de Munter.
Le problème dans cette approche c’est soit qu’on ne skie jamais de bonne neige, ou alors on se trompe souvent sur cette estimation, en se croyant trop bon, en minimisant la proba que ça parte (biais classique de raisonnement, biais d’optimisme)

Désormais (et ca va dans ton sens) il me semble que les gens comme Duclos estiment qu’il vaut mieux estimer la proba que très grossièrement (ses modes d’alerte) et se concentrer, en fonction de ton estimation, sur les conséquences. Si ca part, y a t-il des barres ? un gros volume ? un trou dans lequel je vais etre enseveli sous 6 m ? Et ca c’est plus facile à évaluer…

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Perso j’ai rien à faire étant donné que je ski trop bien et que j’irais plus vite que l’avalanche

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Quand tu lances un dé à 6 faces, tu as deux alternatives : soit tu fais 6, soit tu fais pas 6.

On peut faire une première approximation naïve et dire qu’on a une chance sur deux de faire un 6. On peut quand même réfléchir un peu plus quand il y a de l’enjeu.

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Roulette russe avec 1 balle sur 6: soit ça passe, soit ça passe pas.
Roulette russe avec 5 balles sur 6: soit ça passe, soit ça passe pas.

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Comme tu as une chance sur deux de mourir aujourd’hui, (car tu peux de toute façon aussi mourir demain) YOLO !

Chaque passage de skieur influe les autres skieurs (biai cognitif) et modifie l’environnement de l’expérience (et donc l’espace probabilisé au sens mathématique). Pas possible d’appliquer Bayes sur ce coup.

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J’aurais adoré trouver cet exemple, bien mieux que mes champignons dans la Beauce !!

C’est un biais dangereux, de ce dire que c’est passé pour n skieurs, ça pourrait passer pour le n+1, surtout si n est grand.
C’est simple, on aime tous la neige vierge et on va chercher la ligne non skiée. Il y a surement une raison à ce que cette ligne n’ait pas été skiée jusqu’à présent (moins intéressante ou plus avalancheuse). Un exemple terrible est Armancette 2023.

Pour l’analyse de risque, je m’en tiens à ce que j’ai appris en nivologie. L’analyse du terrain est primordiale. Les passages précédents informent que selon les conditions à l’instant T, ça a tenu. Est-ce que ma ligne a les mêmes conditions (inclinaison, orientation, accumulation, température, ensoleillement…) et quel paramètre a pu varier, pour quelle conséquence sur le risque?
La calculette, sur place, fait sa moulinette en entrant les émotions « la neige a l’air géniale », « ça ressemble à telle coulée que j’ai vu » et on doit faire notre choix en pleine conscience

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Exactement, enjeu ou pas : cela peut se produire de faire deux six consécutifs ou même de ne jamais les sortir au sixième lancé, voire de sortir le six au troisième ou au premier lancé. Du coup, quelque soit la probabilité, rien ne dit quand l’occurrence va se réaliser.
Pour moi le % de probabilité est juste un biais de confirmation un brin trompeur (ou d’infirmation) comme les traces.