Prix de l'Everest pour un tocquard

Bon, le titre doit déjà bien interpeller, et on a déjà causer de ce livre (Un tocquard sur le toit du monde).

Mais je n’ai lu ce livre que cet été et je me demandais, quand même, combien coûte ce sommet en mode le plus réduit possible.

Car c’est une prise en charge de 8 semaines je crois, et avec le prix des permis ça chiffre en milliers d’euros. Je crois que l’on peut même parler de dizaines de milliers d’euros.

Car vu que l’auteur, que j’ai trouvé franchement désagréable, nous explique que la pauvreté est imprégnée en lui/son entourage etc… alors je me demande quand même ce qu’il en est vraiment sur le prix du projet depuis le Népal.

De mémoire, les expés les moins chères en mode commercial tournent autour de 25,000$ tout compris.

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J’aimerais bien être pauvre…

Merci pour la réponse.
C’est un peu ce que je me disais en termes de prix.

Oui l’auteur ne parle pas trop de cette problématique de prix minimal.
Il nous raconte plutôt qu’il est en mode Liddle concernant l’accoutrement/le matos.
Tout comme il ne dit pas combien son sponsor lui a donné.
Bref assez opaque sur toutes ces questions quoi.

Perso, j’avais bien aimé l’idée et le pied de nez à une certaine forme d’alpinisme, mais pas trop le bouquin qd je l’ai lu.
Je n’ai pas du tout accroché au style d’écriture…

25.000$ par le Tibet, c’était peut être le cas lors de son ascension.
Depuis l’augmentation de prix des chinois (et des népalais) depuis un an, rien n’est possible actuellement sous 35.000$ au printemps avec ox et sherpa.
Allez, peut être 30.000 méga discount si on est super négociateur.

L’Everest en mode Club Med (prit en main de A à Z), à s’errisser sur des cordes fixes, c’est peut-être plus un effort pour riches que de l’alpi!
Le sujet est récurrent et pas tranché.

De mon côté je pense que l’auteur s’en fout (du moins foutais) gravos de l’alpinisme. La preuve c’est qu’au Népal il pensait encore que l’on pouvait faire le Mt Blanc sans crampons!
Il explique s’être mi ce projet en tête pour montrer que l’on pouvait le faire tout en étant pauvre (à vérifier donc!) et issue d’une certaine immigration, et basta.
S’intéresser à l’alpinisme, les montagnes… non.

Le style d’écriture est cru, un peu limite, mais ca c’est la forme.
Et moi ce sont surtout des réflexions sur l’islam et la démocratie qui m’ont agacé, là c’est du fond, donc plus gravos selon moi.
A se demander si l’auteur ne voulait pas carrément provoquer sur ces sujets. A moins qu’il ne soit un peu, heu… là il faut faire attention aux mots… heu…‹ limite du ciboulot › ca passe pour la modo?

Pour DavidL
Je ne sais pas si tu as lu le livre mais l’auteur explique que c’est parti en cacahouète côté Tibet juste avant, d’où option népalaise obligatoire.
25000$ il y a 10 ans, avec l’inflation, on s’y retrouve peut-être pour ton chiffre à bien 30000$.

Conclusion:
Des sommes qui sont bien à des années lumières de toutes ces remarques sur la pauvreté, la misère etc…
A se demander si d’avoir vécu dans une pauvreté réelle ne fait pas que l’on se sente, finalement, toujours pauvre, même si financièrement on ne l’est plus.
C’est un vaste débat philosophique que Coluche avait évoqué dans un des ses sketchs!

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Ah, j’avais pas lu ça, je serai curieux de voir les extraits concernés (mais d’accord avec toi que c’est + grave)
J’avoue que le style d’écriture m’a tellement déçu que j’ai renoncé au bout de qqs 10nes de pages. Pas assez de temps pour tout faire, je ne m’embête plus à lire de mauvais livres jusqu’au bout.

C’est sans doute aussi simple que ça, et pas difficile à comprendre.

La pauvreté, ça se chiffre, mais surtout ça se vit. Et bien sûr que les dominants préféreraient que les pauvres devenus riches la bouclent là-dessus, mais ça ne se passe pas comme ça.

bric

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je ne comprends pas

Quoi ? Qu’il vaut mieux que le type du 9-3 qui se hisse au sommet de l’Everest ne se contente pas de dire : 1. qu’il a eu de la chance 2. qu’il est très méritant
(toutes choses vraies)
mais n’oublie pas de rappeler quelques éléments d’une histoire sociale qui pèse de manière inégale sur les épaules des des uns et des autres.

Voilà ce que les dominants - ou, pour dire les choses moins brutalement, les bénéficiaires plus ou moins conscients d’un système de domination - ne souhaitent pas entendre. Un parvenu méritant ou reconnaissant, quoi ; pas quelqu’un qui n’oublie pas.

(en général on lui colle une posture « victimaire » ou du « ressentiment » pour en finir - mais, hé hé hé, ça ne marche pas toujours, la preuve :wink:

bric

Ok.
le ton revanchard inutilement agressif et revanchard du bouquin m’avait fortement déplu. On peut dénoncer un système de consommation de la haute altitude sans cracher sur les valeurs de l’alpinisme traditionnel. Alors que l’idée générale du livre et de l’ascension suffisait largement à mettre un coup de pied dans la fourmilière du " héroïsme" made in Everest. Malheureusement, cette ascension " pour de mauvaises raison" ( y en a t’il de bonnes ?) a finalement rejoint toute la cohorte de celles qui encombrent ce sommet mythique de ces péquins qui se payent une montagne inabordable surtout financièrement pour en retirer de la gloriole et un prestige d’opérette autour de la machine à café.
Du coup , pour en avoir le coeur net, j’étais aller rencontrer cet auteur dans un salon littéraire. la, le propos était beaucoup plus souriant, un bon tour joué à la société des apparences et du spectacle, et donc l’homme, finalement s’était révélé plus sympathique et attachant que l’image qu’il voulait donner de lui et de son entreprise dans son livre.

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Le blèm c’est que les dominés (vu que tu veux la jouer directos langage marxiste) sont aussi les acteurs ACTIFS de leur propre domination et de la domination d’autres opprimés.
L’auteur nous dit qu’il trouve le ciel pas assez musulman, pas assez voilé donc. Sympa cette oppression/déterminisme faite a des femmes .
Et aussi il réduit la démocratie (en occident) à la possibilité des trans ou autres homos d’avoir le droit de défiler dans la rue.
Un peu limite quand même non?
Lorsque l’on voit à quel point l’armée algérienne a confisqué l’indépendance et opprime depuis 1962 on peut quand même se dire que la démocratie c’est un peu plus que ça!

Bref: que des pauvres/discriminés s’expriment c’est très bien.
Mais lorsqu’ils s’expriment pour dire ce genre de trucs moi ça m’énerve.
Mais peut-être fais-tu parti de ces gens qui pensent qu’un opprimé est forcément victime et jamais coupable.

Et un des fonds du blèm avec cet auteur c’est qu’il la joue ‹ chui forcément victime car Arabe d’un quartier pourri qui n’a pas à être ici/faire cela vu ses origines ›.
Moi j’ai envie de lui dire crument: si une partie des alpinistes ton rejeté au Népal c’est car t’es un super balourd, tout simplement!
Car dire ‹ j’ai fait le Mt Blanc sans crampons › c’est juste dire un truc trop con.
Et en montagne la bêtise peut juste être dramatique.

Ou alors il se plaint de la condition de sa mère discriminée mais qui n’a jamais appris le français après genre 40 ans en France…

Bref la société est inique depuis toujours, c’est un système qu’une classe dominante essaye sans cesse de verrouiller. Là je suis d’accord.
Mais les dominés sont AUSSI acteurs actifs de leur domination, et ce gars en est une caricature.
Voilà tout.

Mais dis-moi: as-tu lu le livre?

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Bonsoir Lovenia,

Je n’ai pas lu le livre, non.
(les attaques dont Angèle fait l’objet m’exaspèrent : est-ce que ça suppose que j’écoute ses chansons, ou celles de son frère ?)

On sait que notre jeu favori (montagne, escalade, expés…) est un truc de la classe dominante, qu’un gars qui lui est extérieur le rappelle un peu vivement est plutôt bienvenu, non ?

En fait, je ne vois pas trop quoi ajouter à ce que tu écrivais l’autre jour :

« A se demander si d’avoir vécu dans une pauvreté réelle ne fait pas que l’on se sente, finalement, toujours pauvre, même si financièrement on ne l’est plus. »

je ne sais pas si c’est du « langage marxiste », mais c’était bien dit

Sinon :

Je ne sais pas. Coupable de quoi ? Victime de quoi ?

Ce que je crois, c’est qu’il y a une sorte de double-peine qui fonctionne à plein en ce moment, et qui consiste à coller un procès en « victimisation » à toutes sortes de minorités (de position, pas de proportion) qui ne se contente pas de dire pardon et merci.

bric

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Alors, déjà, je trouve ça cool de parler de ça calmement car c’est un sujet chaud dans ce pays.

La montagne l’apanage de la classe dominante… mouais quand je vois tous ces gens en décat’, baskets, picnic en été (je dis cela sans aucun mépris), alors je me dis que la montagne est aussi un terrain de loisir pour la classe moyenne.
Classe qui, certes, domine la classe prolétaire au sens marxiste, mais qui n’est pas ce que je conçois comme la classe dominante qui ne représente que quelques centaines de milliers (ou au plus large 2 ou 3 millions de personnes) en France. Selon moi en tous cas.

Et qu’une personne venant d’une cité pourrave, rebeux (quoique rebeux-Kabyle exactement), fasse de la montagne, je trouve cela très bien.
Mais le blèm avec l’auteur dont on cause, c’est que ce n’est pas (n’étais pas?) un ouf de montagne, mais bien un challengeur tête brûlé qui flirte donc avec la quérulence (définition:Tendance pathologique à rechercher les querelles, à revendiquer la réparation d’un préjudice subi, réel ou imaginaire).
Mais sans avouer aussi, tout simplement, que sa condition il la doit aussi en partie (donc pas totalement) au fait qu’il agisse/pense parfois comme un imbécile.

Pour la suite il aurait été bon de donner des exemples précis concernant ‹ ces minorités que ne se contentent pas de dire pardon ou merci ›.
On parle des franco-arméniens? des franco-maghrébins? des francos-turcs? des franco-juifs? des minorités sexuelles? des chasseurs cambroussards? des végétariens? etc etc…

Et pour moi il y a des sujets sur lesquelles des minorités n’ont pas à demander pardon ou merci.
Mais aussi des sujets sur lesquels ces minorités font preuve d’une fixation abusive qui les détourne de leurs vrais problèmes quotidiens. Voir qui sont une façon de ne surtout pas vouloir voir leurs problèmes quotidiens. Ou alors même entretenir leurs problèmes quotidiens!

Enfin, concernant tes questions: ‹ Je ne sais pas. Coupable de quoi ? Victime de quoi? ›
Dans ce contexte je dirais victime du racisme de classe, de l’exploitation au taf, du délit de sale gueule, d’origine ethnique et de quartier.
Et coupable de quoi? Ben d’oppresser les autres par son machisme appuyé sur la religion, de violence, de bêtise, de fixation à vouloir régler des comptes de façon inique (genre demander pardon à la France pour la colonisation algérienne, chose que je soutiens, mais sans demander la même chose à la Turquie qui a colonisé bien plus longtemps cette partie de l’Afrique avec la violence du pouvoir Ottoman que l’on connait. On pourrait aussi citer la fixation concernant l’esclavage des Noirs par les Blancs, mais sans jamais trop évoquer les traites sahariennes misent en place par les nord-africains. Ou alors de ces Juifs français qui hurlent à l’antisémitisme car tu es contre la vol des nappes phréatiques en Cisjordanie par les colons juifs soutenus par l’armée. Etc etc etc…).
Voilà je ne donne que quelques exemples larges car il faudrait vraiment voir de qui on cause en fait.

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le titre « Un tocard sur le toit du monde » le revendique pourtant.
faire l’imbécile au milieu de gens qui se racontent des histoires, même si c’est dangereux (mais il n’a pas l’air de faire l’impasse là-dessus) ce peut être une méthode efficace, non ?

Bref, il faut vraiment que je lise ce livre… Faute de l’avoir fait, je reconnais que la portée de mes remarques demeure très relative.

A bientôt, donc !

bric

En 2008, 20.000€

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Ca cause, ca cause … en attendant il l’a fait l’Everest, lui …

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Il a l’air plutot sympathique …

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Le mot Tocard est large quand même.
Et on peut être un tocard sans être gogol.
Je veux dire: ne jamais avoir mis un baudrier ou de crampons c’est une chose, et ca s’apprend.
Dire des trucs complètements idiots/craignos c’est autre chose, et ça reste.

Sinon pour le livre en général, ça se lit vite.
Mais le ton est donc parfois très agressif et la partie au-dessus de 5300m (le CB) est assez courte.
Pas beaucoup d’évasion à ce niveau-là.
Et du sommet au retour il n’y a presque pas un mot.
Le debriefing quoi, ce que l’on se dit une fois que l’on ne sera plus jamais exactement la même personne.