Pourquoi la montagne?

Posté en tant qu’invité par Indushi:

Alors voila, je suis passionné d alpinisme depuis longtemps. J ai envie de faire plein de course, y compris des trucs durs.

Mais en ce moment, je me pose des tas de questions sur l intéret de faire de l alpinisme. Quand je vois lafaille ou ce post qui a été réactivé sur bérhault je me dis que ca peut etre vraiment terrible (dans le sens premier) de faire de la montagne et d y mourir.

En contrepartie, je vois tout le bonheur et les lecons que nous tirons de la montagne. Sur ce forum on voit tout le monde (ou presque) dire qu il est bon d aller en montagne. Mais l avis est il objectif? Quand on y réfléchit ne voit on pas la montagne comme une échapatoire a la vie « normale »? Le besoin de montagne que nous ressentons n est il pas révélateur d un manque d équilibre de notre vie? Par l alpinisme ne veut on pas combler un certain bonheur, une certaine sagesse?

Ainsi n y aurait il pas d autre moyens moins « violents » (physiquement et pour notre entourage) de retrouver la sérennité?

Je pose ces questions en toute hypothèse car je n ai vraiment aucun avis sur la question. Je tend vraiment a faire de l alpinisme et je me dit que c est le moyen le plus noble de trouver certaines valeurs. Mais là dessus, vu ce que ca engage (la vie notament) j essaye de prendre du recul. Et aujourd hui, avec mes 20 ans et les questionnments qui vont avec, je m adresse a vous…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par pierre:

"L’alpinisme est une malédiction. Tel le drogué, l’alpiniste se met lui-même dans des situations périlleuses, dont il a parfois le plus grand mal à se sortir sans assistance médicale et/ou héliportée. Pendant que l’homme normal dort, l’alpiniste fait le con, par -20°C, en plein vent, et pourquoi, hein, pourquoi ? Pour épater sa copine ? Même pas : elle le prend pour un fou, et préférerait qu’il soit dans son lit, plutôt qu’à 30 km du premier magasin Lafayette. Pour la gloire ? Non plus, la mode est au football. Pour l’argent alors ? Que nenni : c’est très mal rémunéré, un doigt gelé, et l’alpinisme coûte cher, foi de smicard. Alors pourquoi ? Parce que la haute montagne est une drogue, tout ce qu’il y a de plus dure, et que si l’alpiniste souffre là haut, c’est encore pire en plaine. "

C’est extrait d’un excellent texte de l’Urbain (s’cusez le pléonasme), dont tu peux avoir l’intégralité ici .
Ca me parait franchement très bien vu …

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

bon alors très court parce qu’'il est tard ;o)

Quand on y réfléchit ne voit on pas la

montagne comme une échapatoire a la vie « normale »?

cette thèse est recurrente: la fuite. Moi je la refute (pour mon cas à moi, j’veux dire!)

Se construire, se réaliser sont des notions qui me sont plus chères. En allemand on dit « sich verwirklichen », c’est bien un des seuls verbes que j’aime en allemand, les autres y’zarretent pas de m’embeter!!! ;o)

Voilà, petit scarabée, la discussion est close!

Sujet suivant!!! ;o)

Posté en tant qu’invité par bib@ck:

parceque sans la montagne, ben c’est pas possible… tout simplement

Posté en tant qu’invité par Pierrre:

Parce qu’à la plage, on s’emmerde !

Posté en tant qu’invité par fredi:

Il est un peu trop tard pour un sujet pareil !!

Les exploits, les conquètes,…ça existe et ce sont autant de débats …on vera demain…

Pour moi, les sorties en montagne sont avant tout des moments d’une très grande force. Et qui je crois répondent à un réel besoin humain: la beauté, bien sûr, mais aussi l’engagement de son être dans un rapport total à la nature, à la planète, qui aide, je crois à prendre du recul sur soi, sur les hommes, la terre, l’univers, sur le sens de la vie…

Il me semble que la vie humaine à besoin de ces moments privilégiés où corps et pensée se nourissent, pour toucher au bonheur et se construire.

Si la prise de rique existe bien, faut il s’interdire ces moments extrêmement forts et épanouissants ? (tout en cherchant à limiter au max le risque).

La vraie richesse n’est elle pas à chercher dans cette démarche de vie ?

NB : (on est un loin du CAC 40 !)

Bonne nuit

Posté en tant qu’invité par Pierrre:

Bin oui, mais ça marche aussi pour la chasse aux papillons, le kaïtesseurf, le jet ski, le quad , le bowling.
Non, pas le bowling.

Exemple : pour moi, les sorties EN QUAD sont avant tout des moments

d’une très grande force. Et qui je crois répondent à un réel
besoin humain: la beauté, bien sûr, mais aussi l’engagement de
son être dans un rapport total à la nature, à la planète, qui
aide, je crois à prendre du recul sur soi, sur les hommes, la
terre, l’univers, sur le sens de la vie…

Il me semble que la vie humaine à besoin de ces moments
privilégiés où corps et pensée se nourissent, pour toucher au
bonheur et se construire.

Si la prise de rique existe bien, faut il s’interdire ces
moments extrêmement forts et épanouissants ? (tout en cherchant
à limiter au max le risque).

La vraie richesse n’est elle pas à chercher dans cette démarche
de vie ?

Posté en tant qu’invité par Nathalie:

Chacun son truc.
Si contribuer à polluer la planète te permet d’accéder à "ces moments
privilégiés où corps et pensée se nourissent ", … Libre à toi.

Posté en tant qu’invité par amateurdarts:

Samivel avait une idée de ce genre sur la question : Dans la majorité des cas, on est alpiniste parce que qu’on est encore un adolescent. Et un adolescent aime les interdits, la découverte du monde par lui-même et les toutes expériences. Puis, quand on devient adulte on passe à autre chose (sport de plaine). Souvent on passe le cap vers 30 ans, alors on devient randonneur contemplatif.
P’tain j’ai 33 ans, et j’comprends pourquoi ma femme dit qu’elle a 2 gamin à la maison ! ! ! ! ! (notre fils et moi)

Posté en tant qu’invité par strider:

pas tellement d’accord avec Samivel…faire de l’alpinisme n’est pas de braver les interdits et la plupart des gens qui commence l’alpi ne s’arrête jamais vraiment, à la différence de certains sports, sauf bien sur à un age avancé (65ans au moins!) .

en fait l’alpi c’est très relatif au sujet :

-certains cherchent plutôt le dépassement de soi, le défi et vont plutôt être porté sur les techniques et la performance qui sont une fin.
-d’autres estiment que les techniques ce n’est qu’un moyen, pas une fin et le but du jeu est de découvrir des paysages extraordinaires.
-d’autres aiment carrément le côté aventurier, « petit dans la montagne » , balloté par les forces de la haute montagne et l’alpinisme est alors un jeu esthétique et émotionnel qui marche au moral, à la peur, à la joie, aux larmes, allant des galères, des buts innombrables au grand moment de joie et de réussites originales…
-certains font de l’alpi pour l’émotion de la connaissance, de la recherche scientifique, le bonheur de mieux comprendre ce qui nous entoure…

je pense qu’on a tous des parts de ces approches de de l’alpi dans notre approche perso mais on a des préférences dedans.
cela n’ a rien à voir avec la difficulté des entreprises qu’on retrouve dans toutes ces approches de l’alpi: de même à propos des erreurs éventuelles même celui qui est attaché à la performance peut faire une erreur au même titre que l’aventurier…en effet l’aventurier se fait svt balloté et inquiété par la montagne, ce que va refuser le performant qui va chercher la grande maîtrise…mais l’aventurier a plus conscience de sa fragilité que le performant…or on sait que l’humilité en montagne et la conscience de sa fragilité est l’une des choses principales qui fait que l’on évite les erreurs…la peur a du bon en montagne, et la couardise peut être juste.
enfin que tu sois plutôt glaciériste ou rochassier ou mixteux, tu vas avoir une préférence pour telle ou telle approche sans que l’on puisse prédire cela par ton terrain de prédilection, sauf : le mixte, terrain des aventuriers par nature…mais ce mixte peut être aussi terrains des scientifiques vu sa variété.

Posté en tant qu’invité par Alban K:

Il est intêressant ce thread, mais enfin vs connaissez mon avis… J’ aime bien la répartie de Rébuffat à qui on a demandé " pourquoi ce désir de gravir les montagnes ?" " Parce qu’ elles sont là…," a-t-il simplement répondu… C’ est chouette cette réponse, vraiment, ça me plait . A+, AlbanK.

Posté en tant qu’invité par jerome rochelle:

"Alors voila, je suis passionné d alpinisme depuis longtemps. J ai envie de faire plein de course, y compris des trucs durs. "

… alors vas y

« Mais en ce moment, je me pose des tas de questions sur l intéret de faire de l alpinisme. Quand je vois lafaille ou ce post qui a été réactivé sur bérhault je me dis que ca peut etre vraiment terrible (dans le sens premier) de faire de la montagne et d y mourir. »
… mourir on y passe tous un jour, c’est programmé! Mais vaux mieux t’il mourir d’une vie que l’on a aimé et rempie que du vie qui nous a ennnuyé et vide?

« En contrepartie, je vois tout le bonheur et les lecons que nous tirons de la montagne. Sur ce forum on voit tout le monde (ou presque) dire qu il est bon d aller en montagne. Mais l avis est il objectif? Quand on y réfléchit ne voit on pas la montagne comme une échapatoire a la vie « normale »? Le besoin de montagne que nous ressentons n est il pas révélateur d un manque d équilibre de notre vie? Par l alpinisme ne veut on pas combler un certain bonheur, une certaine sagesse? »

… vivre c’est marcher sur un fil, garder l’équilibre, pour ne pas sombrer dans le néant… l’alpinisme aussi.

« Ainsi n y aurait il pas d autre moyens moins « violents » (physiquement et pour notre entourage) de retrouver la sérennité? »

… ne rien faire

« Je pose ces questions en toute hypothèse car je n ai vraiment aucun avis sur la question. Je tend vraiment a faire de l alpinisme et je me dit que c est le moyen le plus noble de trouver certaines valeurs. Mais là dessus, vu ce que ca engage (la vie notament) j essaye de prendre du recul. Et aujourd hui, avec mes 20 ans et les questionnments qui vont avec, je m adresse a vous… »

… des questions une vie n’y suffirait pas, un peu d’action dans sa vie ça évite de se prendre la tête et de perdre du temps… la vie est courte… alors pour ne pas avoir de regrets en jetant un petit coup d’oeil derrière quand l’autre te regardera en face… fais ce que tu crois être bon pour toi et pour ceux que tu aimes…

voilà Olivier… ce que je peux te dire… mais je ne crois pas que tu trouveras ta réponse ici… mais tu la trouveras, j’en suis sûr, quand tu auras arrêter de chercher…

bonne continuation

jerome

Posté en tant qu’invité par OlivierC:

C’est encore un des seuls lieux qui reste en beaucoup d’endroit inviolé par l’homme.
La nature « montagnarde » est source de vérité.
Evoluer dans un tel lieu ne peut que nous rendre plus humble, car cette nature nous apprend à connaître nos faiblesses et nos limites.
Cette nature « montagnarde » remet en cause nos certitudes, nos pensées trop Cartésienne.

Je ne pense pas que la montagne peut être découverte réellement si on ne la parcoure pas tel qu’elle vient. Sinon, à mon avis l’activité (l’alpinisme…) qui consiste à évoluer dans ces hauts lieux reste superficiel Et chercher à vouloir la parcourir dans les meilleures conditions est un fantasme.
C’est comme vouloir connaître le meilleur et éviter le « Pire ».
Pour moi, vivre le « pire » est plus enrichissant que de vivre la « perfection ».
C’est cette dualité qui fait toute la richesse de l’activité.
Et pour répondre à Strider:
Parler de terrain d’évolution (glace, rocher….) est réducteur et simpliste.

Sinon, pour répondre à amateurdarts, je n’ai jamais compris pourquoi certaine personne pense braver des « interdits » en allant en montagne.
Il n’y a à mon avis que des « libertés ».
Seul l’homme adulte se craie des interdits non fondés, pour éviter de remettre en question sa culture, son éducation…
A chaque instant tu te retrouve à faire des choix, passer à gauche, à droite, tout droit, et en même temps tu reste libre de créer ton propre cheminement, suivant tes contraintes, ton expérience, tes désirs…c’est pour moi, une des valeurs première de la vie.
La « montagne » est un lieu magique, un lieu de découverte perpétuelle de soi, des autres.
Un lieu qui éveille les curiosités, l’imaginaire, la fantaisie….
La « montagne » est un lieu de construction, pas de destruction.

Posté en tant qu’invité par bazé:

strider a écrit:

pas tellement d’accord avec Samivel…faire de l’alpinisme
n’est pas de braver les interdits et la plupart des gens qui
commence l’alpi ne s’arrête jamais vraiment, à la différence de
certains sports, sauf bien sur à un age avancé (65ans au
moins!) .

65 ans, un un âge avancé ??? ça va pas… non .
Quelle insolence cette jeunesse. On peut avoir encore des projets pour vingt ans!!!

Posté en tant qu’invité par strider:

OlivierC a écrit:

Cette nature « montagnarde » remet en cause nos certitudes,
nos pensées trop Cartésienne.

incontestablement, puisqu’elle empêche la segmentation de la pensée cartésienne en te montrant que tout est relatif.

Et pour répondre à Strider:
Parler de terrain d’évolution (glace, rocher….) est réducteur
et simpliste.

euh…c’est justement ce que je voulais dire!

Sinon, pour répondre à amateurdarts, je n’ai jamais compris
pourquoi certaine personne pense braver des « interdits » en
allant en montagne.
Il n’y a à mon avis que des « libertés ».
Seul l’homme adulte se craie des interdits non fondés, pour
éviter de remettre en question sa culture, son éducation…
A chaque instant tu te retrouve à faire des choix, passer à
gauche, à droite, tout droit, et en même temps tu reste libre
de créer ton propre cheminement, suivant tes contraintes, ton
expérience, tes désirs…c’est pour moi, une des valeurs première
de la vie.

assez d’accord…amateurdarts parlaient surement des interdits culturels d’une époque ancienne qui sont devenus des libertés aujourd’hui : c’est le fameux « virage à 180° des représentations »

Posté en tant qu’invité par jerome rochelle:

tu dis:

La « montagne » est un lieu de construction, pas de destruction.

… c’est le cycle de la vie, comme nous les montagnes grandissent puis s’érodent… ce n’est qu’une question de temps, l’échelle humaine est bien peu de chose… il y a du neuf dans chaque instant de la vie et du vieux aussi

Cette nature « montagnarde » remet en cause nos certitudes

" Ne dites pas, <j’ai trouvé la vérité>, mais plutôt, <j’ai trouvé une vérité>. Ne dites pas, <j’ai trouvé le sentier de l’âme>, mais plutôt, <j’ai trouvé l’âme cheminent sur mon sentier>. Car l’âme chemine sur tous les sentiers. L’âme ne chemine pas sur une ligne, ni ne croît comme un roseau. L’âme se déplie comme un Lotus aux pétales innombrables. " Khalil Gibran, le Prophète.

" Je ne sais pourquoi, mais ce soir j’ai envie de laisser aller mon imagination, envie de lui dédier ces quelques mots et ces quelques images, et effleurant cette pierre, encore une fois, avec lui, de ." Patrick Berhault, Les gestes de l’escalade

Bonne journée,

jerome

Posté en tant qu’invité par frans:

Rebuffat déjà citait Mallory à qui on avait demandé pourquoi gravir l’everest : « because it’s here »

Alban K a écrit :

J’ aime bien la répartie de Rébuffat à qui on a demandé
" pourquoi ce désir de gravir les montagnes ?" " Parce qu’
elles sont là…,"

Posté en tant qu’invité par amateurdarts:

Je ne sais plus qui a dit : " La montagne, ca cache le paysage "
alors la reponse pourrait etre : Pour le voir

Posté en tant qu’invité par pit:

Un jour on ma dit une très belle phrase pleine de verité:

« L’essentiel n’est pas de reussir dans la vie mais de reussir sa vie »

Alors pourquoi ce priver des choses qui nous font envies si celles ci ne nuisent a personnes?

Tu aime la montagne, ne passe pas a coté…

Posté en tant qu’invité par Alban K:

Dans les années 75, il y avait une chanson de G. Pllapra ( Pour la fin du monde ) qui disait : : " Viens voir enfin l’ autre côté de la montagne" … C’ était cool, merci pour vos lumières ( citation de Rébuffat ). A+, AlbanK.