Plaques à vent

Posté en tant qu’invité par Bazé:

Le sucroit de poids va provoquer une surcharge et un fort risque de déclenchement spontané, mais durant peu de temps. Après cela, si le déclenchement spontanné n’a pas eu lieu, le risque de déclenchement accidentel s’en trouve diminué.

Posté en tant qu’invité par oli974:

Dac, c’est logique!

Merci.

Posté en tant qu’invité par marco:

merci pour vos réponses!!

Posté en tant qu’invité par Bubu:

marco :

si à un endroit précis, il y a des plaques à vent, qu’il
reneige par dessus (sans vent), et qu’on passe une semaine
après, est ce que tout ça s’est stabilisé, ou bien est ce que
c’est encore plus risqué?

Comme déjà expliqué, la nouvelle neige crée une surcharge, mais fait aussi office d’amortisseur et de répartiteur des contraintes générées par le skieur. Et aussi, la nouvelle couche isole la plaque de l’extérieur, ce qui, selon les conditions, peut diminuer le gradient dans la plaque et permettre une consolidation des ancrages au lieu d’une fragilisation.
Donc en faisant le bilan de tous ces phénomènes contradictoire, tu peux savoir si ça craint ou non. Tu vois, c’est pas dur :-))

de la neige qui tombe sur des zones mixtes faites de glace et
de rocher: comment ça se fait que l’ensemble tient plus tard
dans la saison alors que le tout repose sur de la glace???

Selon les cas, la neige peut évoluer en s’accrochant très bien à la glace. C’est sûr qu’une couche de fraiche ne tient pas bien, mais avec le temps et selon les conditions, elle peut s’accrocher assez fortement à la glace.
De plus, avec le temps un manteau épais se tasse et prend de plus en plus de cohésion. Le manteau se comporte de plus en plus comme un seul bloc imbriqué dans les rochers: une partie raide est alors retenue par une partie moins raide en dessous. Il peut y avoir de la reptation, mais souvent c’est assez lent pour permettre de passer avant le printemps, où tout se casse la gueule avec le redoux. Si ça tient le coup et que ça réussi à passer l’été, ça finira par faire un sérac avec les couches successives.

J2LH :

Quant aux fissures je ne parle pas des « gueules de baleines » qui sont dues à la reptation du manteau
mais aux fissures fines que montre la photo A p64 de « Attention Avalanche ! » de Bolognési ou p30 dans le bouquin de Sivardière.

La plupart des fissures que j’ai déclenchées était dans des plaques friables. Les fissures que j’ai déclenchées dans les plaque à vent se sont le plus souvent très rapidement agrandies :slight_smile: Et comme les plaques à vent ou les zones propices sont plus facilement détectables, on en déclenche pas des masses, ou alors on risque de ne pas pouvoir en rendre compte sur c2c :slight_smile:
C’est difficile de trouver des plaques à vent dans lesquelles ont peut déclencher des fissure sans faire partir la plaque. En effet, les plaque à vent se forment aux ruptures de pente ou sous les crêtes, donc souvent dans des zones assez raides pour que la plaque ne se contente pas de glisser de 2cm. Par contre les plaqe friables peuvent concerner des versants entier jusqu’au fond des vallons: il est plus facile de déclencher une fissure dès que l’on aborde un bout de pente assez raide, mais où la plaque est retenue par un replat 5m en dessous. Il y a seulement une détente des contraintes en formant seulement une fissure étroite.

Je viens de déplacer cette discussion dans le forum « neige et avalanches » de skirando.

Posté en tant qu’invité par héhé…:

où est la plaque arrière ?

C’est nul, je sais…

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Bubu a écrit:

La plupart des fissures que j’ai déclenchées était dans des
plaques friables. Les fissures que j’ai déclenchées dans les
plaque à vent se sont le plus souvent très rapidement agrandies

Jette un oeil aux photos (tu dois bien avoir au moins un des deux livres) et tu reconnaitras ce type de fissures.

En effet, les plaque à vent se forment aux ruptures de pente ou
sous les crêtes, donc souvent dans des zones assez raides pour
que la plaque ne se contente pas de glisser de 2cm. Par contre
les plaques friables

Un truc qui me gêne, une plaque à vent c’est une plaque formée par le déplacement de la neige, une plaque friable est une plaque de faible cohésion mais avec suffisament de cohésion pour déclencher une avalanche de plaque. On doit pouvoir trouver des plaques friables qui sont également des plaques à vent.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Jette un oeil aux photos (tu dois bien avoir au moins un des
deux livres) et tu reconnaitras ce type de fissures.

Oui oui, je n’ai pas le bouquin sous la main mais c’est bien possible.
Je voulais surtout faire la remarque qu’un randonneur normal (qui prend un minimum de précaution), aura plus de chance de déclencher des fissures (et de revenir pour le dire) dans des plaques friables que dans des plaques à vent.

On doit pouvoir trouver des plaques friables qui sont également des plaques à vent.

Une plaque friable est une plaque formée par la transformation de la neige en place, sans transport de neige. Mais cette transformation peut se faire dès la chute :

  • chute de neige avec les infrarouge solaires transperçant les nuages et donnant de la cohésion « en direct » pendant la chute
  • chute un peu ventée, ne créant pas de transport mais accélérant assez les flocons pour qu’ils touchent le sol avec une vitesse suffisante pour créer une cohésion équivalente à une transformation classique en plaque friable (qui prend qq heures à qq jours normalement).
  • chute très ventée, formant des accumulations partout, dont des congères, corniches et plaques à vents (des fois toutes la fraiche est rassemblée en accumulations, sans zone de fraiche peu ventée).
    C’est grace à ces phénomènes que beaucoup de grosses plaques friables tombent pendant la chute (même s’il peut en rester beaucoup). On peut l’observer facilement en randonnant pendant une chute de neige : dès que la couche de fraiche atteint 20-30cm, on peut souvent déclencher des plaques bien plus facilement qu’en temps normal (dans des pentes entre 25 et 30° par exemple). On peut aussi se retrouver comme un con à ne plus pouvoir descendre un passage raide à cause de la neige tombée entre temps.
    Après la chute, si la neige fraiche n’a pas assez de cohésion, c’est la course entre la prise de cohésion au sein de la neige fraiche, et la prise de cohésion entre l’ancienne et la nouvelle couche ainsi que le renforcement des ancrages : le temps pendant lequel la couche de fraiche peut tomber toute seule ou peut être déstabilisée par un skieur est très variable et dépend de nombreux paramètres, dont le skieur. Le début de cette période n’est pas forcément la fin de la chute, et la période elle-même peut varier entre moins d’1h à plusieurs jours (et il peut même y avoir plusieurs périodes).

Posté en tant qu’invité par Yvan:

Merci pour toute ces précisions, c’est hyper interessant !

On apprend toujours :wink: