Plaque friable

Posté en tant qu’invité par yo:

J’ai en tête le shéma classique de la plaque à vent, cad en gros pas de neige au vent, une corniche, et de la neige sous le vent.
Bref, c’est un shéma un peu simpliste et general.

J’essaye de comprendre ce qu’est réellement un PLAQUE FRIABLE et j’avoue que je m’y perd un peu. Il me semble qu’il s’agit de particules reconnaissables, avec une cohésion suffisante pour qu’il y ait rupture linéaire. Mais tout dépend de la sous couche?

Elles semblent tres dangereuses, vu qu’on skie dans une neige « poudreuse » et que ces plaques friables semblent se former aussi bien au vent que dans des secteurs plus abrités…

Quelqu’un peut-il m’en dire plus ?
Yo

Posté en tant qu’invité par pat:

salut,

ta vision est un peu simpliste car les particules reconnaissables n ont entre elles qu’une cohésion de feutrage, c’est à dire qui vient de l’imbrication des particules entre elles, pour qu’il y ait formation de plaque, il faut un autre élément et cet élément c’est qu’il y a du grain fin mélangé aux particules reconnaissables, c’est cette présence qui fait office de ciment et assure la cohésion précaire de l’ensemble, très difficile à reconnaitre sur le terrain et aussi agréable à skier que dans de la poudre normale. Pourtant un moyen éxiste en plus de l’observation que tu as décrite plus haut, quand tu enfonce ton bâton, 2 choses doivent te mettre la puce à l’oreille :
1- c’est d’abord résistant puis ça s’enfonce tout seul comme si c’était vide en dessous
2 - tu peux observer la parfaite découpe de ton baton sur la surface avec tous les motifs de la rondelle.
Par ailleurs, si quand tu traces, en posans ton ski tu preçois un découpage plus ou moins marqué dans le prolongement de ton ski alors il n’y a pas photo.
Dernière chose, des plaques au vent sont possibles alors méfiance.
Pour le plan de glissement, je t’engage à aller voir sur le terrain après les prochaines chutes de neige à venir, car ça va être très pédagogique. De par mon observation dans les préalpes bernoises, on se trouve en présence de croute de gros grain (plan de glissement) sur lesquelles se forment du givre de surface (lubrifiant)tu y ajoute de la neige par dessus et tu auras tous les éléments pour ne pas sortir pendant quelques temps.

Posté en tant qu’invité par Ivan:

Les plaques ne sont pas toujours en poudreuse.
Souvent on les reconnait parce que la neige est beaucoup moins compact (t’enfonce jusqu’aux genoux) ou beaucoup plus compact (plaque dur: le vent avait donc soufflé assez fort.)
Les plaques varient peuvent se retrouver sous toutes les expositions en fonction de la direction du vent, mais aussi du micro-relief.
Par exemple,
-Dans une combe au vent, il y aura accumulation de neige, tout comme derrière un couloir qui se trouve au vent, ou simplement après une rupture de pente.
-dans une combe face au vent, c’est fort possible que tu aies une plaque tout au sommet de la pente. (Le vent redescend dans la même direction que la direction principale du vent, mais je sais plus trop pourquoi, je vais rechercher l’info!)
-Derrière un col, il arrive souvent qu’il y ait des plaques plus importantes car le vent a été accéléré au col. La neige se dépose derrière.
-Au pied des falaises, à cuse des turbulances, il y a souvent des accumulations importantes de neige.
Si le vent a dessiné sur la neige normalement il n’y a pas de plaque à vent à cet endroit. Mais c’est pas souvent normal, et si le vent a changé de direction pendant ou après les chutes de neige, tu n’est sur de rien. Par contre, où il n’y a pas les dessins, c’est que c’est une zone de dépôt. (Ou alors il a peut-être reneigé après avoir soufflé!!!)

Après quoi en fonction de l’intensité du vent qu’il y a eu, la quantité d’ancienne neige qui pouvait être déplacée (neige ± légère), le volume des nouvelles chutes de neige, et la cohésion avec la sous-couche, tu peux te représenter le danger et prendre des précautions.
Le poids des plaques à vent peut aussi déclencher une avalanche par surcharge d’une ancienne couche qui n’était pas encore stable.

Les plaques à vent sont plus friables car:
-Grosses accumulations
-Avec le vent, les cristaux de neige ont perdu leur pointes et la neige a alors moins de cohésion. (Les plques durs, c’est la pression du vent qui les créent ???)

Voila ce que je sais.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Les plaques friables sont dues a une transformation seche de la neige (c-a-d que les caracteristiques de la neige sont differentes de celles juste apres la chute, mais la neige n’a pas ete humidifie).
Des lors que la neige est tombe, les conditions pour qu’elle conserve son aspect poudreuse de cinema sont rarement reunies, ou ne se maintiennent pas. Donc en general, la neige se transformera (mais ca peut prendre plusieurs jours parfois).
La transformation metamorphosant une couche de fraiche en une plaque friable est un processus augmentant la cohesion des grains de neige (qui n’est pas du au transport par le vent, meme si les plaques de neige rapportee par le vent peuvent avoir des caracteristiques et un comportement similaire). Ainsi, un effort sur une telle plaque se reparti sur une grande surface et si quelque chose part, c’est une grande surface. Avec de la fraiche, l’effort est local, la neige est plus brassee localement (on enfonce plus), mais la neige a 10m ne subit rien.
En fait, la neige fraiche se transforme souvent en plaque friable, mais avec plus ou moins de cohesion. Si la neige a un aspect poudreux (seche et legere) et que lorsqu’on en prend une grosse pelletee elle ne s’ecroule pas pour ne laisser qu’un tas, c’est qu’elle a acquis de la cohesion, c’est une plaque, mais c’est pas forcement dangereux si ca tient dessous (et suivant la pente). Mais le danger existe (et depend de) si cette couche est faiblement liee a celle d’en dessous.
C’est pourquoi on ne reconnait pas facilement les plaques friables dangereuses : la neige est la meme que celle d’un autre jour sans grand risque, mais la difference vient de l’interface.
On peut skier dans la meme neige par risque 2 ou 4, et si rien ne part, on peut rapidement en conclure que c’est bon dans cette neige, alors que tout depend de ce qu’il y a dessous.

En fait, l’analyse d’un champs de neige est compliquee, mais cela se resume ainsi :

  • cohesion interne de la couche susceptible de partir
  • cohesion externe de cette couche avec celle d’en dessous
    Comme plusieurs parametres entre en jeu, le meme risque de declenchement peut etre atteint pour une infinite de combinaisons de ces parametres, et donc aucune regle « logique » (en tout ou rien) ne peut s’appliquer, c’est de l’analogique, ou de la logique probabiliste, mais ca revient au meme.
    C’est pourquoi il n’y a pas de recette miracle pour detecter le danger. Ce qu’il faut faire, c’est connaitre de mieux en mieux le fonctionnement de toute cette neige pour ne jamais etre depourvu devant une situation inattendue (ce qui peut paraitre laborieux au premier abord, mais si tu essaies de te rappeler de toutes les situations possibles avec leurs risques associes sans comprendre la logique qui en est a l’origine, c’est pas gagne).

Et donc, pour tout ca, t’as plein de doc a l’ANENA et dans les clubs, puis t’as le droit de faire un peu de physique et de meca.

Aller, c’est parti !

Posté en tant qu’invité par Francois:

Tu demandes pour ton petit Noël le:
Guide Neige et Avalanche. Connaissance, pratique, sécurité.
Ch. Ancey. Edition EDISUD. 198FF.
Ca nous évitera de recopier des chapitres!
Il y a tout ou presque.

Posté en tant qu’invité par catherine:

<<…Les plaques à vent sont plus friables …>>
le terme de plaque friable est utilisé pour les plaques de neige poudreuse. Cela permet de les différencier des plaques dures.
En général, si le vent a soufflé fort, il crée plutôt des plaques dures.

<<…-Avec le vent, les cristaux de neige ont perdu leur pointes et la neige a alors moins de cohésion. …>>
C’est vrai que le vent casse les cristaux (casse les dendrites)
MAIS les morceaux acquièrent alors une BONNE COHESION entre eux :
c’est la cohésion de frittage (glace sur glace)

Avec le vent, donc au contraire, la neige se retrouve avec une bonne (voire très bonne) cohésion au niveau de la neige qui constitue la plaque elle-même (ou la corniche).
Par contre, la cohésion est très mauvaise en général avec la couche sous-jacente à la plaque.
C’est la combinaison de ces 2 particularités qui fait la dangerosité de la plaque à vent.

Il y a encore des recherches en cours au sujet des déclanchement des avalanches de plaques dures ou friables : le sujet n’est pas simple …
Pour ceux qui sont intéressés je vous recommande de faire des stages, beaucoup de clubs en organisent.
Celà dure en général un week-end, avec des exposés théoriques, diapos, films, doc … et des exos pratiques sur le terrain : observation du manteau neigeux, sondage, coupe, observation des cristaux à la loupe.
Vous pouvez aussi vous abonner à des revues comme celle de l’ANENA, cf leur site : http://www.anena.org/

catherine.

Posté en tant qu’invité par Bill:

C’est quand même pas le top du top, mais celui-ci n’existe pas encore.

Posté en tant qu’invité par Bill:

Bill a écrit:

C’est quand même pas le top du top, mais celui-ci n’existe
pas encore.

Il s’agit de la réponse à François (Guide Neige et avalanche)

Posté en tant qu’invité par Francois:

Pour le top du top, on compte sur toi, Bill, on compte sur toi!

Posté en tant qu’invité par Bill:

Certes, c’est un schéma très simpliste de de nombreux accidents (sans doute la plupart), ne sont pas dans ce schéma. En fait, il faut plus s’intéresser à la sous-couche qu’au vent qui a pu souffler. En effet, les « pures plaques à vent », telles que tu les connais en théorie, sont souvent localisées alors que les autres, dues à une sous-couche sans cohésion (gobelets, grains à faces planes, neige récente ayant été soumise à un fort gradient) peuvent être généralisées.

Les principes de formation de la plaque dure ou friable ne diffèrent pas beaucoup : La différence de cohésion dépendra du vent, de la température et peut-être d’autres facteurs. Un principe à garder en mémoire : Pendant et après le mauvais temps, la direction du vent tourne souvent. Les plaques pouvant être enfouies sous de les dernières chutes de neige, il faut se méfier partout, surtout si la neige est molle. Autre chose : Le danger n’est pas proportionnel à la vitesse du vent : Les très grosses tempêtes ont tendance à stabiliser la neige en décapant certaines pentes et créant de très grosses accumulations béton ailleurs.

Bon, je suis à la bourre, alors j’arrête…

Posté en tant qu’invité par Bill:

Pourquoi? J’ai rien fait moi, promis juré!

Posté en tant qu’invité par catherine:

eh bien non, tu n’as rien fait …
mais tu vas nous faire un bouquin, top du top !
ou mieux : un document html avec tout plein de photos de plaques, de cristaux, d’explications et on le mettra dans skirando.ch !
on compte sur toi !!!

Posté en tant qu’invité par Michel:

Yeaaaah, go for it, man!

Posté en tant qu’invité par Francois:

Les couches minces sont souvent dangereuses surtout en début de saison à cause que:
Primo: elles sont minces, donc fragiles (comme la tôle de bagnole, à plus que c’est fin, à plus que c’est fragile)
Deusio: du fait qu’elles sont minces le gradient de température est élevé donc gobelets.
Troisio: je ne sais plus, ça m’est sorti de l’idée, mais c’était surement intelligent. Ca me reviendra.
Quatrio; il y a qq années, on s’est fait piquer à la pte de Moline, au-dessus de Bourg St Pierre. C’était en novembre. Il y avait si peu de neige qu’on avait laissé les skis aux voitures et on était monté à pieds par des croupes déneigées. Dans le haut, avant le plat de Proz, on a traversé une combe un peu enneigée. Résultat: on a tout pris sur la figure. On a mis 20 bonnes minutes à se dépatouiller, pourtant, il n’y en avait pas gras.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Ah ben je me suis trompé: je voulais mettre ça dans « pas de neige mais des plaques ». Chais pas comment on fait pour rectifier. Bon, débrouillez-vous.

Posté en tant qu’invité par yo:

Bon, je vais faire des frais pour Noël, histoire de consulter la litterature de l’ANENA et d’en apprendre un peu plus !

Merci pour tous vos conseils.
Quand à toi, Bill, vu que tu vas ecrires un bouquin…a ce qui parait…enfin, c’est ce qui se dit…

Posté en tant qu’invité par catherine:

… en attendant la neige, formez-vous !
plein de clubs organisent des stages même dès maintenant.
Bon, c’est plus intéressant quand il y a de la neige, mais j’imagine qu’il y en a tout plein parmi vous qui préféreront alors aller skier plutôt que passer 2 jours à étudier les métamorphoses de la neige, l’appréciation du risque, les comportements de sécurité et s’entraîner à l’arva.
pour ceux qui sont du côté de grenoble, je peux donner des infos.

Posté en tant qu’invité par Pierre-Olivier:

…Ce ne serait peut être d’ailleurs pas idiot de créer une rubrique spéciale sur ce(s) site(s) pour que les clubs annoncent leurs formations.
En effet, je ne suis pas bien sûr que tous les licenciés soient assez attentifs à la quantité et à la nature des formations proposées. Ca permettrait:

1.D’en faire une publicité supplémentaire.
2.D’éventuellement ouvrir la possibilité aux organisateurs d’expliciter le contenu de leurs formations.
3.De démontrer que les clubs ou les fédérations ce n’est pas que pour avoir des réducs aux refuges, ce n’est pas que les guéguerres intestines,etc…
4.Surement d’autres raisons qui ne me viennent pas à l’esprit.

Posté en tant qu’invité par pat:

il est pourtant simple de consulter les programmes de formation sur les sites de la FFME et du CAF

Posté en tant qu’invité par catherine:

oui, mais il y a des stages niveau 1 en plus au niveau des clubs :
par exemple dans la région 5 stages neige-avalanches niveau 1 organisés par les clubs caf et qui ne sont pas mis au programme général.
De plus des soirées techniques, etc …