Piolet d'Or d'honneur à Messner

Il y a une échelle de valeurs?

Bah une cordée ça se fait à 2… ca me rappelle cette histoire où Tensing a été vexé par le récit d’Hillary, lorsque ce dernier a raconté l’avoir tiré
comme un poisson mort ou qqch comme ça dans le « ressaut-pas-encore-hillary-à-l’époque ».
En fait, quand on y repense je crois qu’Habeler s’est également bien froissé avec Messner en raison de son récit sur la première ascension de l’Everest sans oxygène en 78.

[quote=« Elie, id: 995599, post:15, topic:96908 »][/quote]
Bonne mémoire !

Je cite D. Roberts, page 338 :

« Pour Reinhold Messner, il n’y a pas de doute. L’homme qui a gravi les quatorze 8000 a écrit récemment qu’il était impossible à
Herzog de décrire le sommet s’il ne s’y était pas trouvé ».

Juste au-dessus :

« Françoise Rébuffat,…, maintenait que Gaston n’avait jamais douté que ses amis l’aient atteint. Quant à Yves Ballu, il n’était pas d’accord avec Asselin et disait : Rébuffat ne m’a jamais donné aucune raison de douter de cette affaire du sommet. C’est une question trop sérieuse pour qu’on puisse se fonder sur une grimace »".

J’espère que citer des extraits de bouquin ne pose pas de problème légal sur un forum public !

thomas

Bien sûr, entièrement d’accord avec toi mais y’avait pas de sommet. Et pour revenir à l’Everest, il a totalement éclipsé - chose incroyable - le solo dingue de Buhl au Nanga Parbat avec bivouac sans matos à 8000m…

Ce serait dommage, ça apporte du crédit aux argumentations. Merci en tout cas.

[quote=« campdedrôles, id: 995629, post:23, topic:96908 »]

[quote=« Elie, id: 995599, post:15, topic:96908 »][/quote]
Bonne mémoire !

Je cite D. Roberts, page 338 :

« Pour Reinhold Messner, il n’y a pas de doute. L’homme qui a gravi les quatorze 8000 a écrit récemment qu’il était impossible à
Herzog de décrire le sommet s’il ne s’y était pas trouvé ».

Juste au-dessus :

« Françoise Rébuffat, au contraire, maintenait que Gaston n’avait jamais douté que ses amis l’aient atteint. Quant à Yves Ballu, il n’était pas d’accord avec Asselin et disait : Rébuffat ne m’a jamais donné aucune raison de douter de cette affaire du sommet. C’est une question trop sérieuse pour qu’on puisse se fonder sur une grimace »".

J’espère que citer des extraits de bouquin ne pose pas de problème légal sur un forum public !

thomas[/quote]

Merci pour les citations, a priori citer des extraits de bouquins ne posent pas de problême lorsqu’on en cite les sources, donc pas de soucis :wink:

Non, pas de problème.

Extrait de Légifrance :
Code de la propriété intellectuelle
Article L122-5
Modifié par LOI n°2009-669 du 12 juin 2009 - art. 21

[quote]Lorsque l’oeuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire :
1° […]
2° […]
3° Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source :
a) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information de l’oeuvre à laquelle elles sont incorporées ;
[…][/quote]

c’est vrai que ça m’a un peu surpris qu’on rappelle Herzog.

car il a effectivement déjà beaucoup beaucoup trop tiré la couverture à lui…

mais on ne peut pas trop contester qu’ils aient fait le sommet, il y était aussi, ce qu’il a fait est quand même remarquable !
le problème c’est qu’il a tout fait pour que lui seul aient les honneurs.

ps: j’ai lu les 2 livres et je vends d’ailleurs, petit rappel, annapurna 1er 8000 15e port compris :wink:
http://forum.camptocamp.org/viewtopic.php?id=168692

On en revient au post initial : pourquoi donner encore et toujours du crédit à ce type ? N’y a t’-il pas de prestigieux alpinistes encore en vie capable de jouer ce rôle ? Je pense par exemple à Chris Bonington.

B.A.

Qui lui grimpe toujours (15 ans de moins qu’Herzog), par plaisir et entretien je suppose, et dont
la production « littéraire » et l’engagement qu’elle décrit ont une autre gueule que ceux d’Herzog.

thomas

Ah ça ça me fait plaisir que les Britanniques soient pas oubliés.
Mais très honnêtement, j’aurais apprécié également Mazeaud.

Oui, Bonington aurait été un bon choix :slight_smile:

Personnellement, j’aurais bien vu Guido Magnone…

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

faut arreter un peu les jugements a posteriori, 60 ans après.

Oui Herzog est une paersonne antipathique au possible, comme l’a montré son besoin de pouvoir, gloire et puissance, ou son attitude envers desmaison.

MAIS : ce n’était pas un rigolo en montagne ( pas mal de premières… avec rebuffat ou terray je crois ), et l’ascension de l’annapurna ( sur laquelle il n’y a aucun doute sérieux ) a été un véritable exploit, compte tenu des conditions et du matos. j’aimerai bien vous y voir, donneur de leçons…

Quelques faits :

  • ils étaient partis pour le daulagiri. Ils ont perdu énormément de temps dans les reconnaissances pour ce sommet. L’ascension de l’annapurna a donc été ultra rapide : reconnaissance, installation des camps, sommet dans la mousson en une quinzaine de jours je crois… sans compter l’inexpérience himalayenne de la quasi totalité des pratiquants.

  • pas d’oxygène.

  • c’était une expé vraiment légère comparée aux expé britanniques, par exemple

  • Herzog a géré l’organisation comme un chef… et c’est une prouesse, car bon nombre d’expé ont sombré à cause du leadership défectueux ( allez lire les récits de Bonatti, Buhl, ou de Messner justement, sur le nanga versant rupal) tous les autres alipnistes le reconnaissent.

  • Enfin, sa position en leader de cordée d’attaque s’est imposée naturellement, sans contestation ( ce qui est rare, lire les récits précédents…) face pourtants à des cracks de l’époque comme Rébuffat ou Terray. Rien que ça est une preuve de sa qualité lors de cette expédition.

  • pour le « conflit » avec Lachenal, tout ça a été monté en épingle par les media. Lachenal lui même n’a pas eu de réelle rancune envers Herzog. Preuve en est la course qu’ils avaient très envie de refaire ensemble, le Mont rose, après les amputations. Lachenal a, en revanche, a des mots durs dans son livre envers Terray. Mais personne n’en parle, de ça.

Alors, messieurs les donneurs de leçons, soignez un peu vos mots lorsque vous parlez des anciens. Herzog reste un grand nom de l’alpinisme. Pas comme Messner, Bonatti ou Desmaison, mais ca reste une référence. Après, l’homme n’est pas exempt de reproches… mais ne mélangeons pas tout.

+1

Quel homme peut l’être?

Tout ce que tu évoques, on le sait parfaitement, on en a pleinement conscients, même si 60 ans après on peut justement se permettre d’avoir un certain recul sur les évènements et essayer d’analyser les choses avec lucidité.
J’imagine ici les commentaires s’ils s’adressaient à un Herzog décédé, du style « on n’a pas le droit de salir la mémoire de quelqu’un qui n’est plus là pour se défendre » ou autres du même genre. D’ailleurs je n’ai pas connaissance que Herzog ait pris la peine de démentir ce qui est écrit dans le livre de David Roberts ? Je me trompe ?
Je comprends qu’on puisse avoir du respect pour Herzog (pas moi !), de même que je reconnais que si on interroge les gens dans la rue, le seul nom d’alpiniste qu’ils seront capables de citer sera celui-là exclusivement. Pourquoi ?.. C’est sans doute surtout ça qui me gène.
Herzog a obtenu ce qu’il a fabriqué et c’est dommage pour les autres et c’est en cela que j’estime qu’à 90 ans passé, les organisateurs du Piolet d’Or aurait pu se prévaloir d’un choix plus pertinent. Ne sont-ils pas là précisément pour donner une certaine image de l’alpinisme et le faire sortir des deux seuls clichés connus en France que sont « Premier de cordée » comme seul livre de montagne et Herzog comme unique alpiniste ?
B.A.

Posté en tant qu’invité par At&t:

Je suis un peu atterré par la plupart des commentaires sur Herzog, mais la Baltringue relève le niveau à pleurer de la grande majorité. J’ajouterai que Herzog s’est servi pour sa carrière de sa réussite (comme si vous n’essayiez pas de grimper l’échelle sociale à la première occasion vous…), oui, mais aussi que toutes les expés françaises qui ont suivi (et qui ont marqué l’histoire de l’himalayisme) ont été financées par ses droits d’auteur d’Annapurna 1er 8000 qu’il a intégralement reversé au Comité de l’Himalaya sans le claironner sur tous les toits. Alors il n’est pas blanc comme neige oui, comme tout le monde, ni plus ni moins. S’il a été invité aux piolets d’or, c’est parce que ce sont les 60 ans de l’ascension de l’Annapurna, c’est aussi simple que ça. Les alpinistes, comme les autres, aiment les anniversaires. Sinon, Maurice Herzog, il m’a reçu chez lui fort gentiment et je peux vous dire qu’il n’est certainement pas l’homme antipathique que vous décrivez. Il est fier de ce qu’il a fait, ce qui se comprend aisément. Mais vous, ici, vous savez. Vous savez même tout sur tout. Vous êtes les plus forts, les plus grands et les plus parfaits. Qu’est-ce que vous en avez de la chance…

Pas du tout. Les gens donnent leur avis, c’est tout. Comme toi.

Posté en tant qu’invité par ibex74:

pris de vitesse par la Baltringue et At&t.
Merci de ces mises au point.
Il faut rappeler qu’à la sortie de la guerre,la France, comme d’autres pays d’Europe avait soif d’une victoire.
L’alpinisme était un support parfait pour véhiculer certaines valeurs.
L’expédition est relatée dans un style d’épopée héroïque.Il fallait un héros pour faire rêver.
Pour Lucien Devies, ce sera Herzog.Ses qualités de leader complètaient les immenses qualités d’alpinistes
de ses coéquipiers.
Herzog se sentait"investi d’une mission" et était prêt à prendre tous les risques pour réussir.
Lachenal,en guide conscient des risques, aurait probablement renoncé.Comme il l’écrit dans les Carnets,
il a décidé d’accompagner Herzog, sachant que s’il ne le faisait pas,celui-ci ne reviendrait pas.

Par ailleurs,d’autres alpinistes n’ont pas eu de scrupules pour reléguer dans l’ombre leurs coéquipiers
lors d’autres éxpéditions.Messner,piolet d’or,a tout fait pour minimiser le rôle de Peter Habeler lors de leur ascension
de Sagarmatha sans oxygène.