Pillage du patrimoine montagnard

Quelle tristesse de voir le pillage systématique de certains dégueulasses qui pensent que « vu que c’est abandonné, on peut se servir comme on veut! ».
Je vais régulièrement dans un de ces anciens villages abandonné des Alpes. Chaque année, des choses disparaissent. Récemment ce sont les barreaux de cette fenêtre qui ont été volés. L’année dernière idem sur une autre ruine de maison…

Ça ne date malheureusement pas d’hier.
Quand j’étais enfant, dans les années 60, ma famille maternelle, paysans de montagne dans Belledonne (vallée du Haut-Bréda) se faisait piller les chalets d’alpages qui n’étaient pourtant pas abandonnés. Jusqu’aux cloches des vaches et brebis qui étaient volées sur les bêtes.
Et ce n’étaient pas que des « particuliers », les brocanteurs étaient florissants à l’époque. La vaisselle, les outils et ustensiles artisanaux, mais aussi les poêles, les plaques de cheminées en fonte, meules de pierres, etc étaient particulièrement recherchés.

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c’est dégueulasse ! :frowning:

par contre, je ne sais pas si tu as vu, ils ont aussi volé la toiture et la charpente ! :scream:

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Bonjour,

Je vais être un peu provoquant, mais dans les temps un peu plus anciens, presque tout était récupéré et réutilisé, et on avait plutôt tendance à trouver ça bien que les matériaux ne restent pas à l’abandon. Pourquoi est-ce que désormais, il faudrait conserver toutes les vieilleries sans les recycler ? Que des historiens fassent les études nécessaires dessus, puis si ces éléments n’ont plus d’utilité tels quels, qu’on en fasse autre chose, non ? Est-ce que dans un siècle, il faudra que nos descendants gardent nos immeubles en ruines et nos carcasses de voitures ? Bien sûr, moi aussi j’éprouve de la nostalgie en passant à côté de ces vieilles constructions abandonnées dans les forêts. Mais quand j’y réfléchis, je ne suis pas sûr que toutes aient tant d’importance. Ne vaut-il pas mieux en conserver seulement quelques-unes sous forme de musée ? Et encore, pas trop, je ne compte plus ces « mini-musées » sans grand intérêt dont la plupart ont été créés juste pour être abandonnés quelques années plus tard.

Bernard

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Je suis d’accord avec ce principe, j’ai vu moi-même, lorsque j’étais gamin pratiqué ce genre de choses, à par que chez nous, à l’époque, lorsqu’on allait récupérer quelque chose sur une ruine (pour une utilisation utile et personnelle) on demandait l’autorisation au propriétaire.
Maintenant c’est plutôt (à mon avis) des « crèvent la fin » qui vont se servir sans rien demander pour en faire souvent un bisness et vendre ça à des bobo nostalgiques qui ont besoin de déco

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on parle de quoi ?
récupération légitime et « propre » par son propriétaire
ou
vol de matériel et matériaux ayant manifestement une certaine valeur financière et patrimoniale
une grange d’aspect abandonné à toujours un propriétaire qui ne tient pas forcément à voir son bien dégradé ou détruit
les pilleurs de tombes sont ils dans leur droit ?

qui ignore probablement même qu’il est co-propriétaire d’une ruine à des centaines de km de chez lui (héritage)

retirer un bout de métal rouillé de la nature, je trouve ça plutôt bien.

Du patrimoine rouillé abandonné, y’en a un peu partout. Que les gens se gênent pas pour le ramasser s’ils veulent.

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"probablement " donc peut-être
Certains pilleurs (on dira « opportunistes ») ont vite fait de considérer une bâtisse comme ruine même s’il y a une belle serrure toute neuve

l’image dans son contexte est bien mieux :+1:

Une station démontée pour tourner la page du ski alpin (reporterre.net)

Ou bien récupération légitime et « propre » par quelqu’un qui n’est pas le propriétaire. Comme dit @bernard_guerin, depuis toujours des constructions/monuments ont été démontés pour en faire autre chose. Des murailles pour en faire des maisons, des tours pour en faire des ponts, etc, etc… Et pas par leur propriétaire, déjà à l’époque.

Là franchement, je veux bien qu’on parle de dégradation et de vol honteux. Mais vu l’état d’entretien et de laisser-aller, on peut douter de l’implication et du projet de valorisation que le propriétaire a pour cet baraque.

Si je laisse pourrir pendant des années un vélo attaché sur un trottoir, que les roues sont crevées, voilées, le guidon tordu, je vais pas être choqué que quelqu’un vienne récupérer la selle, les garde-boues, voire tout le vélo. Pour en revendre ce qui est sauvable…

Je n’ai pas l’impression qu’on soit ici dans le cas décrit par @B.A, où c’est effectivement du vol.

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mauvais exemple que le vélo épave
on parle de biens immobiliers
j’ai du mal à comprendre comment on peut justifier le « prélèvement » du patrimoine d’autrui
pour découper des vieux barreaudages ou récupérer des tuiles ou charpentes, il faut des moyens et donc une préméditation caractérisée

S’il y a une vieille charrette qui est sous 1 m de ronces devant cette baraque, on peut la prendre ou pas ? La restaurer ? C’est pas immobilier…

Et pour ce qui est immobilier, on ne peut jamais faire de réemploi alors ? Parce que le propriétaire qui laisse son truc à l’abandon pourrait revenir ? Si cette ruine est encore à l’état de ruine dans 50 ans, 100 ans, on touche ou pas ? On permet à quelqu’un de prendre les pierres pour reconstruire à côté ou pas ?

Quand la situation dure depuis des dizaines d’années, on peut se demander si le propriétaire est vraiment encore dans le coup ou non…

Non mais avant de se servir, on peut aussi se renseigner (voisinage, mairie)
ça s’appelle du respect, de la politesse, on peut te dire oui, ou à qui ça appartient, ou tu peux essuyé un non.
Si tu ne demandes rien, tant qu’à faire, tu peux mettre les poutres du toit dans la charrette, comme ça les suivant pourrons dire « c’était une ruine »

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Oui, on est d’accord. Surtout si les personnes responsables de l’abandon sont toujours aux manettes. Si on en est au x-ième héritier après l’abandon, ça pourra être plus compliqué.

J’ai été récemment en Espagne, on y croise des dizaines, voire centaines de maisons ou villages à l’abandon, avec des ruines éventrées, des toitures effondrées parce que les propriétaires ont déserté. Si on empêche toute intervention, on n’a pas fini de voir ces ruines se dégrader. Évidemment, il faut privilégier d’associer les propriétaires à ces actions. Entre parenthèses, ils ne sont pas à féliciter pour ces ruines, tout propriétaire qu’ils sont.

C’est parce qu’il y a X héritiers à des degrés différents, donc des parts différentes ET un partage non encore fait qu’il y a absence d’utilisation, voire absence d’entretien, plus que d’un réel abandon.
Dans le cas de ma famille maternelle dans la vallée du Haut-Bréda que je cite plus haut, il y a des terrains, des granges, (dont certaines n’ont plus de toit), une habitation d’hiver (village) et une habitation d’été (chalet d’alpages) encore debout pour l’instant et plus ou moins fermées (plusieurs ont été visitées), mais il y a 17 héritiers potentiels héritiers sur 4 générations, avec un partage pas encore d’actualité puisqu’il reste 2 enfants vivants de mes grands-parents (nés en 1888 & 1892). De vivant de mon oncle, dernier exploitant agricole, tout était plus ou moins entretenu (au minimum les toitures des granges). Ce n’est plus le cas depuis quelques années, et en montagne, sans entretien, les dégradation sont rapides.
Donc gros bordel en perpective pour se répartir des ruines et des champs en pleine montagne envahis de vernes (qui font bien chier quand on monte à skis au Rocher Blanc ou au Grand Rocher par ex !!!).

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De vulgaires barres en acier ne font pas partie d’un patrimoine ou alors c’est que le patrimoine montagnard ne représente pas grand chose…

Visiblement certaines personnes y ont vu un intérêt en tout cas…

Pour forger une épée peut être?

Bonsoir,

Ou pour réparer une fenêtre ayant eu une grille comme ça ?

Bernard