Peur en rocher

Tiens, petit détail

par exemple, quand je suis dans du rocher, et que je suis à un relais, j’ai vraiment beaucoup, beaucoup de difficulté pour m’y pendre, dans ma tete, je vois les broches ou plaquettes sortir du rocher !!!

Alors que quand je fais un relais en glace, je m’y pend sans aucun doute, meme pas peur

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

pour moi c’est clairement un problème de marge technique.

Je suis à l’aise dans le 6a, assez au taquet dans le 6b… Résultat je n’ai aucune frayeur dans du V, même en « TA » , un petit peu parfois dans le 6a , et très souvent je me mets terreur dans le 6b ( au lieu de penser à grimper, je me dis « oh la la , cette prise de pied est bien petite, si je zippe, là… » )

Bref je suis comme toi quand je suis à mon niveau max, et en dessous je me fais plaisir. Je ne peux pas dire dire que je n’aime pas le rocher juste parce que je suis terreur dans le 6b.

Si tu es au taquet dans du 5 en salle tu n’as pas assez de marge technique pour apprécier le rocher, c’est tout. Evidemment en falaise tu seras très vite terrorisé car c’est très vite du 5. Tu as moins peur en glace (contre toute logique, c’est plus exposé que le rocher ) car tu dois avoir plus de marge en neige/glace.

Solutions :

  • progresser en escalade ( mais bon à partir d’un certain moment, on progresse plus, surtout on a plus envie de progresser )
  • ne faire que du III ou du IV, c’est pas les grandes courses qui manquent dans ce niveau, fais toi plaisir, on s’en fiche des cotations.

Ayant bien lu tous vos commentaires, vais plutot aller dans du beaucoup moins technique.

Je part demain avec ma belle dans les dolomites !!!

Rassurez vous j’ai mon vélo, vais pouvoir m’eclatez dans les cols et elle va me choisir des voies facile.

Merci à tous

[quote=« Gruyere, id: 1048850, post:41, topic:101872 »]par exemple, quand je suis dans du rocher, et que je suis à un relais, j’ai vraiment beaucoup, beaucoup de difficulté pour m’y pendre, dans ma tete, je vois les broches ou plaquettes sortir du rocher !!!
Alors que quand je fais un relais en glace, je m’y pend sans aucun doute, meme pas peur[/quote]
Peut être parceque tu t’es fait peur dans les longueurs précédentes. Ca m’arrive, si je me suis foutu les jetons et que j’ai le moral à zéro, j’ai comme une seconde d’hésitation avant de me pendre au baudard, je vérifie tout 5 fois, etc…

Comme ça a été dit : SI tu as vraiment envie de reprendre le rocher, fais toi pour commencer des séances « faciles » en falaise/bloc où tu es sûr de sortir la voie, pour te refaire un « moral ». Et surtout pas de moulinette. Et utilise la méthode Coué (i.e : botte toi le cul). Et si vraiment l’envie ne revient pas, ben y a pas de mal à ne faire que de la glace et du vélo.

L’envie d’y aller ne me manque pas, Flicflac, puisque c’est m^me moi des fois qui choisit la voie, j’ai envie mais quand j’y suis , ca va 1/2 longeurs et dés que j’y arrive plus, la c’est la dégringolade moral !!!

Pour ce qui est de me botter le cul, là ca va aussi, j’y vais toujours.

Pour le vélo fais moi confiance, là c’est pur bohneur

La glace, vivement l’hiver

Tiens un de mes projets pour fin aout

Posté en tant qu’invité par Noisette:

Premier problème : grimpeur de salle parisien (et bleausard), je passe en gros du 7a. Je grimpais l’été surtout en couenne, en dalle. J’étais paniqué (ou en tout cas pas très serein) dans le 5c-6a : peur que les pieds glissent, que les prises cassent, que le spit s’arrache… Dès que je passais dans des voies dures pour mon niveau (6b+ jusqu’à 7a) : plus de problème. Je pouvais prendre des plombs sans souci.

diagnostic : l’important, c’est las concentration. Dans les voies très faciles, je savais n’avoir aucune chance de tomber. Dans les voies dures, j’étais trop concentré, trop au taquet, pour penser à quoi que ce soit. En revanche, entre les deux, je cogitais beaucoup trop !
Ca a tendance à passer.

solution : grimper plus…

Deuxième problème : en grande voie, peur de me poser sur le relais, peur terrible de lâcher une dégaine, un ficelou, un mousquif, un huit, stress horrible… De plus, lorsque je n’étais pas encordé, peur de devenir fou et de me jeter dans le vide. C’est ce qu’on appelle le vertige :slight_smile: Il y a deux types de vertige médical : le « physique » (bourdonnements d’oreille, perte d’équilibre, évanouissement) et le psychologique, qui est en fait une attirance pour le vide (la peur de sauter involontairement).

solution : j’ai deux ou trois fois fait des couennes avec des gens moins forts que moi, voire des débutants. Le fait d’être responsable de quelqu’un, de passer en tête, d’avoir l’air assuré, m’a permis de ne plus penser du tout à mes problèmes de vertige. Et puis comme j’avais fais quelques voies où tout c’était bien passé, je me suis habitué (d’autant que j’ai plus de pratique…). Cela dit, j’ai encore parfois des réminiscences désagréable, et je n’aime pas trop le gaz. Mais ça passera aussi, Inch Allah !

P.S : j’adooooore Bleau et j’adooooooore la montagne… je trouve que tout le monde il est sympa partout, je trouve le paillasson utile (surtout pour ceux qui trouvent que leurs pieds glissent…), je trouve la forêt très belle. Je dois être un peu naïf.

[quote=« Gruyere, id: 1048850, post:41, topic:101872 »]Tiens, petit détail

par exemple, quand je suis dans du rocher, et que je suis à un relais, j’ai vraiment beaucoup, beaucoup de difficulté pour m’y pendre, dans ma tete, je vois les broches ou plaquettes sortir du rocher !!!

Alors que quand je fais un relais en glace, je m’y pend sans aucun doute, meme pas peur[/quote]

eh ben moi quand j arrive à un relais , deux solutions ;
relais plein gaz ; j aurais tendance à vouloir rajouter un point !
relais terrasse ; j ai la banane, impeccable

en fait dés qu il y a trop de gaz sous les pieds ça ne va plus trop

Posté en tant qu’invité par vieux piton:

superintéressant ce débat, ça rassurera ceux qui croient etre les seuls à connaitre ça ! ce serait long de raconter tout mon parcours… mais moi qui avec des copains en qui j’avais 200 % confiance (superimportant) avait fait toutes les aretes du montblanc, des courses TA haute montagne , je me suis vu en quelques années devenir phobique au point d’hypertrophier l’exposition, demi-tour meme sur sentier (meme si objectivement j’avais raison, les non-alpinistes me font souvent frémir aujourd’hui) ou incapable de faire une manip de moulinette à 20 m et pire prendre le téléphérique !! j’ai meme fait 1 ou 2 demi-tours en subissant l’effarement du copain…

  • simplement ma motivation positive était devenue progressivement complètement négative (je poussais le bouchon pour oublier des problèmes personnels, moi j’appelle ça le syndrome du grand bleu) et j’avais en fait le sentiment d’etre coincé, c’est pourquoi c’est pas objectif mais en neige meme s’il y a du vide j’ai toujours l’impression que je peux faire demi_tour ! alors qu’en rocher j’étais dépendant du temps, de l’autre, etc
    -pas de bol, ça commençais à aller mieux et je me suis fait une chute de 30 m entrainé par le poids de mon sac à dos en terrain dit « à vache » : sauvé par le casque je pense…
  • j’ai failli tout vendre, rapidement j’ai cessé de sortir avec des forts ou qui me connaissaient bien, c’était insupportable, mais je suis sorti seul souvent pour me rééduquer et comme dit plus haut j’ai rattaqué avec des débutants(tes) sympas et confiants, des choses plus faciles ou connues, hyper important d’un coup de se sentir complètement responsable, étonnant comme d’un coup l’action et la responsabilité engendrent la concentration, la motivation et le plaisir instantané…
    -mais attention, je ne me force jamais et j’ai surtout après ma chute gardé un sentiment hyper-hyper lucide de l’exposition en terrain facile non-encordé (plus de problème avec une corde et deux coinceurs)
    -et comme il a été dit il faut s’entrainer à l’edxposition, au vide, à l’engagement en plus du niveau technique et physique! il ne faut pas croire que parcequ’on s’est baladé sur Bionnassay ou dans des couloirs il y a 20 ans, c’est 0 problème du jour au lendemain, non, les guides eux sont en situation tous les jours ou presque !

Encore un témoignage intéressant à lire. C’est vrai qu’en montagne, même en cordée, on est un peu seul face à son engagement, son mental, ses défis - parfois expressions d’un dépassement- et ses problèmes où se mêlent psychologie et niveaux technique et physique. J’aurais aimé être de ceux pour qui le vide en rocher est une sorte de garde-fou amical tout à fait gérable, mais comme ce n’est pas le cas, ce genre de discussions peut aider à progresser surtout quand on n’a pas l’occasion d’aller en haute montagne tous les 4 matins. Déjà, on se sent moins honteux et si j’avais su je me serais bien gardé d’utiliser un peu honteusement le pseudo de Piotr1. (Je me nomine pour l’Oscar du meilleur coming-out 2010 :wink: )

ouh! le vilain! :wink:

trois pages de commentaires, ça commence à faire, j’ai donc pas tout lu, peut-être la solution t’as déjà été proposée.

Je grimpe et vais sous terre depuis 25 ans, et j’ai une peur bleue du vide. Au point qu’à un époque je me mettais systématiquement à 4 pattes dés qu’il y avait plus de 10 mètre de vide.
Puis est venu le temps pour moi de faire des encadrements. Et là, oh miracle, la peur était toujours présente mais j’ai su la maitriser, ne pas montrer ma peur pour aider ceux que j’encadrai à ne pas stresser. Bref, être responsable des autres, c’est apporter des conseils techniques mais aussi les aider à avoir un bon mental, donc tu caches ta peur, tu la maitrise, et tu fais avec.

Moralité, j’ai toujours très peur mais je sais aujourd’hui me concentrer pour ne pas qu’elle me paralyse, voire même pour qu’elle me porte. Le jour où je n’aurais plus peur du vide, j’arrêterais les activités verticales…

quelle discussion passionnante
quel soulagement aussi de lire des expériences similaires à la sienne…
depuis un accident à skis, j’ai chopé le vertige, le psychologique, effectivement l’impression que le vide me hâpe et que je vacille dedans dès que c’est gazeux.
mes peurs se sont concentrées sur le rocher (alors que j’ai dévissé dans une pente de neige, allez comprendre !)

impossible de me pendre dans un baudard, la trouille de me prendre une vol, que ça tienne pas, et de revivre une chute, encore une fois.
la personne avec qui je partageais la montagne et ma vie voulait « vaincre le mal par le mal » et m’a emmené grimper, et faire une arête qui m’a terrifiée. Partir en montagne signifiait désormais affronter la peur systématiquement.
sur le rocher, j’étais au taquet dans du 3, la honte !
aucun plaisir, c’était horrible.
j’ai fini par larguer les chaussons

une grosse pause montagne plus tard (enfants oblige !!) et des changements personnels ont fait que j’ai eu envie d’aller au delà de tout ça, parce que ça me bouffait la vie.
alors de fil en aiguille, de rando semi alpine en vraie rando alpine, de passages encore les larmes aux yeux en sentiment de de demi victoire en bas, aujourdh’ui ça va beaucoup mieux.
je pense que vaincre sa trouille ne peut venir que de soi.
la volonté personnelle en viendra à bout. mais c’est long, très long.
il faut y aller progressivement.
ne pas se forcer
garder le plaisir pour seul mot d’ordre

courage à ceux qui luttent encore et bravo à ceux qui s’en sortent !

Posté en tant qu’invité par vieux piton:

en fait on peut rentrer dans un système ou on a « peur d’avoir peur », quand ça t’as pris plus rien n’est pareil après (moralité plus tard ça arrive mieux c’est) par contre, c’est le côté optimiste, à mon avis celui qui à connu ça et a bossé pour se rééduquer a très très très peu de risques de se mettre dans une situation dangereuse, et s’il le fait il sera conscient à fond et par exemple il va sortir la corde absolument sans peur du ridicule la ou d’autres se viandent avec la corde dans le sac … je crois bien que c’est mon cas.
lisez (ou relisez) le passage ou Robinson escalade une falaise dans « Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier (chapitre IX) c’est intéressant… (je vais pas vous le taper?)

c’est à mon avis une des meilleures choses à faire.

[quote=« Gruyere, id: 1048885, post:43, topic:101872 »]Je part demain avec ma belle dans les dolomites !!!

Rassurez vous j’ai mon vélo, vais pouvoir m’eclatez dans les cols et elle va me choisir des voies facile.[/quote]
si j’étais vous, j’y ferais des vias. Il y a de très belles journées alpines et grandioses à se faire, et de part l’équipement, tu devrais t’y sentir bien.
à essayer en tout cas !

Y va pas y faire des vias, y va y faire de la glace y t’as dit.

ça c’est normal : allez en Italie sans passer par la case gelateria, c’est un sacrilège…

malheuresement c est ce qu il m arrive :rolleyes:
J’ai maintenant tendancde à anticiper et à me poser pas mal de questions sur le trajet en voiture avant d arriver au point de départ.
Pour l instant je ne lache pas le morceau et essaies de faire des trucs faciles.

[quote=« ptetbenquoui, id: 1049117, post:58, topic:101872 »]

ça c’est normal : allez en Italie sans passer par la case gelateria, c’est un sacrilège…[/quote]
aaaa, le genre de post qui fait plaisir :slight_smile:
…dans une discussion très d’actualité pour moi aussi… :frowning: