Petits incidents entre amis

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Pierric a écrit:

C’est bien connu le risque 0 existe en montagne !!! Il n’y a
aucun risque objectif dans cet environnement…

Si j’adhére à certains de tes propres, là je reste pantois…
Pour une chute de sérac tu m’expliqueras l’erreur : à part les
discours, « oui il fallait pas être là à ce moment là »…

Je ne dis pas que le risque 0 existe. C’est juste que tout risque est mesurable : le risque d’un danger, et le risque de se tromper dans la mesure du risque d’un danger.
Donc quoi qu’on fasse en montagne (ou ailleurs), nous sommes toujours capables de :

  • soit de savoir qu’il y a un danger
  • soit de savoir que l’on ne sait pas s’il y a un danger

Donc si on y va, on a aucune excuse de dire « on ne savais pas » en cas de problème :

  • Soit on connaissais le risque, et on considére ce risque comme faible. Le risque s’est concrétisé conformément aux statistiques, c’est tombé sur nous mais ça aurait pu tombé sur qqun d’autre, mais on savais qu’il y avait 1 chance sur 1000 qu’une pierre nous blesse par exemple.

  • Soit on connaissais le risque, et on considére ce risque comme fort. Mais on y est allé quand même : on et ceux qui n’y sont pas allés savaient que ça tomberait sur nous (ce qui différencie de la situation précédente, où l’on ne sait pas sur qui ça tombera).

  • Soit on ne connaissais pas le risque, mais on le savait. Mais on y est allé quand même. On savait donc qu’il y avait un risque (inconnu) que l’on tombe sur un risque fort de danger.
    Cette ignorance du risque peut être dû soit à un manque de données (types de risque et critères d’évaluation de chacun des types de risque : on ne sait pas évaluer le risque à cet endroit), soit à une négligeance volontaire (on sait évaluer le risque à cet endroit, mais on ne le fait pas).

Pour les séracs par exemple, il est toujours possible d’évaluer la fréquence d’effritement des séracs, bien plus fréquente que les grosses chutes, en regardant les dépot sur la neige de l’année. Ca ne permet pas d’évaluer le risque des grosse chute, mais on peut déjà évaluer les petites chutes (qq m3) (exemple : séracs menaçant le bas du Davin ou ceux menaçant le bas de la petite face N de la Grande Casse : le bas du Davin est plus exposé que la petite face N).
Si on ne peut pas évaluer ce risque, on suppose qu’il est grand, et on agit en conséquence : soit on ne passe pas, soit on passe vite.
et donc il faut savoir descendre, traverser ou monter vite dans ces cas là. En mettant 30s au lieu de 3mn, on divise le risque par 6, ce n’est pas négligeable.

Posté en tant qu’invité par bart:

Hier encore un mort en solo (selon les journaux du jour si j’ai bien compris) en Valais suite à une rupture d’un pont de neige… est-ce que ça te conforte encore dans ta position ?

D’une façon générale c’est sidérant le nombre de randonneurs qui ont la sagesse de partir à plusieurs mais se refusent à sortir leur corde du sac sur des glaciers crevassés… pourquoi ? Est-ce que c’est signe d’un manque de courage que de prendre des précautions.CSA a écrit:

Posté en tant qu’invité par X@v.:

GuglielmoM. a écrit:

X@v. a ecrit.

tu es à l’image d’etienne dans le sujet " chamonix- zermatt "
.
décidement la douceur de ces derniers temps fait bourgeonner
les cons sur ce site !!!
X@v.

Bonjour X@v.
Je ne offensé personne, et je dis bonjour trés poliment.
Alors regarde toi dans un miroir quand tu traite les autre de
« cons ».
Et apprend a dire bonjour, avant de parler.
Guglielmo Marconi.

Mon cher GuglielmoM

Si tu avais bien regardé ma réponse , tu aurais vu qu’elle ne t’était point destinée. Je répondais bêtement au post tout aussi bête de Fred.
Maintenant libre à toi de prendre les réponses qui ne te sont pas adressées !

X@v.

Posté en tant qu’invité par Pascal:

Vive le solo, ou les randos avec de vrais amis!

Posté en tant qu’invité par Paul G:

A propos du groupe, je tiens à préciser que à mes yeux A-B-C ne sont pas des troublions. Je crois simplement qu’ils n’ont pas conscience de certains risques. Ils ont la pêche et un bon niveau de ski, ils pensent pouvoir faire des choix responsables.
Qd je fais remarquer que ce serait mieux qu’on reste en vue les uns des autres, je dois passer pour un gentil casse-couille. Visiblement, je n’ai pas réussi à faire comprendre pourquoi, puisqu’ils ont récidivé.
Les solutions ?

Chef ou pas chef ? Si chef, il doit être responsable de tout le monde, c.a.d. en particulier du + faible du groupe.
Si pas de chef, comment se prennent les décisions ? Chacun pour soit ?
Le choix se fait il sur des critères objectifs, ou par les fortes personnalités ?
Au vote ? Mais toutes les compétences ne sont pas les mêmes…
Pas si simple…

La file indienne ne me parait pas la meilleure idée. OK si on trace dans la poudreuse. Mais en neige de printemps, je comprend que les gens souhaitent avancer à leur rythme. Certains vont préférer la trace raide, d’autres celles qui fait de grand zig-zags.

L’idée « chacun est autonome » ne me plait guère. A quoi sert-il d’avoir un ARVA si on ne voit pas ses équipiers ? Sans parler des autres risques…
Il me semble qu’on n’a pas retrouvé le corps du disparu d’Argentière (par beau temps, glacier bouché, personne expérimenté, etc…). J’ai aussi souvenir il y a quelques années d’un groupe de 4 séparé en 2x2 dans Belledonne : 2 morts, découverts ensuite par les secours sous une coulée. Plus simplement, j’ai une copine qui est restée plusieurs heures la jambe en vrac avant que ses potes ne la retrouvent. Etc…

Le fait de ne partir qu’avec des gens qu’on connait ne me parait pas spécialement non plus un gage de sécurité. Ca sous-entend que les gens qu’on connait sont + compétents que les autres. Est-ce forcément vrai ?
Pour ma part, je viens d’arriver dans une ville où je ne connais personne : mon but est bien de rencontrer du monde.
Et que penser de tous ceux qui cherchent des équipiers sur C2C ? Est-ce « du délire » de se chercher des compagnons de course ?

Le solo est un choix personnel, mais il me parait difficile à défendre sur le plan de la sécurité. Un certain nombre de soloistes ont fini leur vie doucement sous la neige, au Grand Colon, à la Tournette, ou ailleurs…

La concertation : « si vous arrêtez à l’antécime, est-ce qu’on peut vous laisser pour un AR rapide au sommet ? on se retrouve au point X… »
Il me semble que ce serait déjà un grand pas en avant… Ceux qui veulent choisir une option différente peuvent le faire, mais au moins ils n’engagent en rien les autres.

Mon optique est plutôt de corriger les défauts avant la sortie, en se mettant bien d’accord à ce moment là, en particulier sur l’obligation de rester en vue des autres.
On peut remarquer au passage que le fait d’attendre les autres ne ralentit pas le groupe, puisque de toute façon la vitesse de l’ensemble est celle du plus lent.
Par ailleurs, si je trouve bien qu’il y ait un chef, je ne vois pas pourquoi ce serait toujours le même. On peut aimer encadrer, et apprécier aussi de se balader sans avoir à me soucier de l’organisation du suivi sur la carte, ou de la surveillance de l’ensemble.

Reste une question : comment faire prendre conscience de certains risques à des gens qui ne les voient pas ?
Et question subsidiaire : suis-je moi-même conscient de tous les risques ?..

Posté en tant qu’invité par jean paul:

Bubu ce mal de tête, bon je vais me coucher :-)))
JP

Posté en tant qu’invité par jan le yéti:

Paul, quand tu auras fini de te poser des questions, il n’y aura plus de neige !!!

Je te souhaite de trouver rapidement 1 ou 2 personnes en qui tu auras confiance et qui auront confiance en toi, afin de constituer ainsi un groupe homogène et autonome, et profiter ainsi de la montagne comme elle le mérite.

Après quelques années d’encadrement qui ont mis ma patience à rude épreuve, j’ai eu la chance de rencontrer les « bonnes personnes », et former ainsi un « joyeux trio ».

Les sorties avec les inconnus sont rares, et se limitent aux « classiques sans histoire » dans un premier temps avant de poursuivre éventuellement l’aventure.

Enfin, chacun a sa façon d’aborder la montagne…

Woila.

Posté en tant qu’invité par fred:

Paul G…tu t’emmerde dans la vie?,ou tu t’eclate?..

Posté en tant qu’invité par Michel:

Bubu a écrit:

Je ne dis pas que le risque 0 existe. C’est juste que tout
risque est mesurable : le risque d’un danger, et le risque de
se tromper dans la mesure du risque d’un danger.
Donc quoi qu’on fasse en montagne (ou ailleurs), nous sommes
toujours capables de :

  • soit de savoir qu’il y a un danger
  • soit de savoir que l’on ne sait pas s’il y a un danger

Bonsoir Bubu… et les autres,

très puissant ton raisonnement.
En gros les alpinistes, skieurs … etc … se divisent en deux catégories : ceux qui évaluent toujours correctement le danger … et les autres.
Je crains malheureusement de faire partie de la seconde catégorie, celle des alpinistes faillibles. Faut il croire en Dieu et aux vertues du Chef pour passer dans la première ?

Et puis quelle importance de savoir que l’on est passé pour cause "d’erreur humaine " ? Seul le résultat compte.

bonnes courses à tous,

Michel,

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Paul G a écrit:

Qd je fais remarquer que ce serait mieux qu’on reste en
vue les uns des autres, je dois passer pour un gentil
casse-couille. Visiblement, je n’ai pas réussi à faire
comprendre pourquoi, puisqu’ils ont récidivé.
Les solutions ?

Ca dépend ce que veut dire se perdre de vue : si c’est passé de chaque côté d’une butte, c’est vraiment pas grave. Souvent, je trouve que celui qui trace fait une erreur, par exemple monte sur une butte alors que je soupçonne qu’il y a une redescente derrière, si la trace n’est pas trop difficile à faire, je passe ailleurs pour éviter la redescente. Des fois j’ai tord et j’ai fait un détour sans éviter la redescente, tant pis.
Si un encadrant m’empêchait d’optimiser l’itinéraire comme cela, je ne sais pas ce que je lui ferais :slight_smile:

L’idée « chacun est autonome » ne me plait guère.
A quoi sert-il d’avoir un ARVA si on ne voit pas ses
équipiers ?

Lorsque tu traces devant, tu ne vois pas tes équipiers, ils peuvent partir sur une plaque sans t’en rendre compte, surtout si ils ont respecté de grandes distance.
Tu vas donc prendre un rétroviseur ?
Faut pas exagérer non plus !
Il y a une différence entre descendre dans 2 vallons différents et se retrouver au parking, et descendre dans 2 talwegs ou couloirs différents sur 100m de dénivellé.
Sinon, ça donne des collectives à 15 dans des vallons vierges, skiant scrupulusement dans la trace du premier, donc sur 10m de large maxi : c’est sympa, ils laisse 95% du vallon vierge, alors qu’ils pouvaient potentiellement tout tracé. Par contre je doute que le dernier ait pu gouter à de la bonne neige…

Le fait de ne partir qu’avec des gens qu’on
connait
ne me parait pas spécialement non plus un gage de
sécurité. Ca sous-entend que les gens qu’on connait sont

  • compétents que les autres. Est-ce forcément vrai ?

Ils ne sont pas plus compétents, mais on connait leurs défauts, leurs habitudes et leurs limites : on peut donc changer d’itinéraire en fonction des conditions tout en ne les engageant pas dans qqch de trop dur. On peut renoncer à temps, car on sait le temps qu’il faudra pour descendre et éventuellement remonter si on est dans un autre vallon.
Enfin, plein de petits trucs qui permettent d’éviter les grosses looses.

Le solo est un choix personnel, mais il me parait
difficile à défendre sur le plan de la sécurité. Un certain
nombre de soloistes ont fini leur vie doucement sous la neige,
au Grand Colon, à la Tournette, ou ailleurs…

Le solo permet d’apprendre très rapidement à devenir autonome et à gérer une sortie. D’autres part, on apprend rapidement comment fonctionne la montagne, vu que l’on a souvent que ça à faire, au lieu de papotter toute la journée.

Mon optique est plutôt de corriger les défauts avant la sortie,
en se mettant bien d’accord à ce moment là, en
particulier sur l’obligation de rester en vue des autres.

Et comment peux-tu corriger les défauts de personnes que tu ne connais pas ? Il y a donc bien un avantage à sortir avec des gens que l’on connait. C’est sûr qu’il y a une première fois, mais si chaque sortie est une première fois, on ne sort jamais de la zone à haut risque de loose :slight_smile:

Reste une question : comment faire prendre conscience de
certains risques à des gens qui ne les voient pas ?
Et question subsidiaire : suis-je moi-même conscient de tous
les risques ?..

Et oui, c’est tout le problème que j’expliquais plus haut : il faut qu’au cours de la sortie les gars et soi-même aient acquis un peu plus d’autonomie.
Et on peut profiter de ce que l’on observe lors de la sortie pour améliorer sa gestion du risque.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Michel a écrit:

Bubu a écrit:

Donc quoi qu’on fasse en montagne (ou ailleurs), nous sommes
toujours capables de :

  • soit de savoir qu’il y a un danger
  • soit de savoir que l’on ne sait pas s’il y a un danger

Bonsoir Bubu… et les autres,

très puissant ton raisonnement.
En gros les alpinistes, skieurs … etc … se divisent en deux catégories :
ceux qui évaluent toujours correctement le danger

… et ceux qui creusent.
Toi, tu creuses :-))

Oulala, je n’ai pas voulu dire cela !
Les 2 catégories ne divisent pas les personnes, mais les situations auxquelles est confronté une même personne.
Parfois, je sais évaluer correctement un risque.
Parfois, je sais que je ne sais pas évaluer correctement un risque.
Et me direz-vous, est-ce que parfois je ne sais pas que je ne sais pas évaluer correctement un risque ?
Et bien non, car cela suppose que :

  • Soit on ne connait pas le type de risque (on ne sais pas qu’il y a des crevasses sur un glacier par exemple), mais ceci est vite corrigé, et peut être fait par des lectures.
  • Soit on fait des erreurs sur l’évaluation de l’erreur sur l’évaluation du risque. Mais il est facile de réduire cette erreur, car c’est strictement personnel (indépendant de ce que l’on évalue), et on fait cela toute la journée : si on ne savait pas réduire l’erreur sur l’évaluation de l’erreur, on ne pourrait pas marcher, parler, etc. Donc tout le monde sait le faire, donc pas de problème de ce côté là.

Par contre, rien m’empêche de ne pas évaluer un risque, même si j’ai tous les éléments pour le faire : faut pas que je vienne pleurer ensuite s’il y a un problème.

Posté en tant qu’invité par patrick:

Je suis heureux de cette réaction car je n’ai pas l’impression que ce soit effectivement toujours bien compris.

Juste pour surenchérir, en cas d’avalanche s’il n’y a pas de leader je ne suis pas certain que les réactions soient bien coordonnées et efficaces.

Encore une fois je n’ai heureusement pas l’expérience de l’avalanche et j’espére ne jamais l’avoir mais je suis profondement convaincu de la necessité d’une grande rigueur en montagne.

Posté en tant qu’invité par Lutin:

Salut Paul G.
Ton message m’a amusé, et j’ai eu plusieurs pensées suite à sa lecture. Désolé, je n’ai pas pris le temps de lire tous les autres, en diagonale certains, je ferai peut-être de la redite.

Version ironie :
La réponse est « Colonel B a été assommé par le ski de Docteur D quand celui-ci s’est détaché » j’ai gagné ? c’était pas la question ?

Version addendum :
Tu oublies de préciser que A, B et C sont rentrés en critiquant vertement leur accompagnateur, il est lent, il a peur de tout, si vraiment c’est ça être accompagnateur alors tout le monde l’est mais surtout pas toi, et le mode de formation des accompagnateurs du CAF est à réformer de toute urgence. Le WE prochain ils changent de club et iront chez « Les Jarrets d’Acier ».
D est désormais dégoûté du ski et vient de mettre son matos en vente sur C2C dans la rubrique « Matériel », ben oui il débute là aussi.
EH OUI, tu as oublié de nous dire tout ça, car c’est vraiment ce qu’ils ont fait ou pensé !!!

Version médium :
Je ne sais pas ce que tu fais Paul G dans la vie, mais je ne t’imagine pas Manager.

Oui j’ai bien aimé car ce que tu racontes est le lot quotidien des managers. Le manager n’est pas forcément le plus rapide, le plus technicien. Le manager encadre des personnalités très différentes : les stars, les indisciplinés, les dociles, les débutants, les médiocres, les ceux qui ont un excès de confiance, les ceux qui n’ont pas confiance du tout… Le manager doit fédérer tout ça, imposer une certaine autorité sans écraser les autres, motiver tout en gardant le contrôle, animer tout en laissant un espace de liberté. Et le management c’est dur, c’est ingrat, et c’est tout le temps critiqué.
En montagne on n’a pas nécessairement un manager et des subordonnés, heureusement. Mais au CAF ça doit être le cas, car l’encadrant est RESPONSABLE de son groupe, donc il doit le manager. En cas d’accident tu serais responsable comme un manager est responsable des conséquences des actes de ses subordonnés.
On est manager car on a de l’expérience, du charisme, une certaine compétence, de la foi. Le manager est humble car il sait que les autres ont les compétences qu’il n’a pas mais qu’il sait les mettre en valeur. Le manager serre les fesses souvent car bien heureux est celui qui prédit systématiquement l’avenir, comment va se terminer cette rando ? Va-t-on faire notre CA ce mois-ci ?
Voilà voilà ce que j’en ai pensé. Demain des milliers d’hommes et femmes vont se trouver dans ta situation sur leur lieu de travail, c’est leur quotidien. Si tu n’es pas de ceux là alors tu auras une pensée émue pour eux, et comme on est tous (ou presque) le subordonné d’un manager alors tu le regarderas d’un autre air dès demain, surtout quand tu feras ton caprice.

Et puis si je me suis trompé, ce n’est pas grave, j’ai passé un bon moment en lisant ton texte, ainsi que d’autres comme celui de Rozenn. Merci à toi pour ton récit si humain, si plein de sentiments.

Posté en tant qu’invité par Michel:

Bubu a écrit:

Michel a écrit:

Bubu a écrit:
Toi, tu creuses :-))

Oui je creuse, ça fait 34 ans que je fais mon sillon en montagne, pourvu que ça dure.

Oulala, je n’ai pas voulu dire cela !
Les 2 catégories ne divisent pas les personnes, mais les
situations auxquelles est confronté une même personne.
Parfois, je sais évaluer correctement un risque.
Parfois, je sais que je ne sais pas évaluer correctement un
risque.
Par contre, rien m’empêche de ne pas évaluer un risque, même si
j’ai tous les éléments pour le faire : faut pas que je vienne
pleurer ensuite s’il y a un problème.

Le danger principal en montagne, c’est l’absence de modestie. Après tu appelles ça comme tu veux, mais sous évaluer un risque ou ne pas le connaitre, pour moi c’est kif-kif.
Si tu te poses la question de savoir quelle est la probabilité que ce sérac te tombe sur la gueule ou que cette pente parte sous tes pieds, on doit pas jouer au même jeu. Toutes les situations qui m’ont réellement mis en danger m’ont surpris (avant evidemment, après coup on trouve toujours une explication) : je n’avais pas vu venir le danger, sinon je me serais débrouillé pour ne pas être là à ce moment là. Maintenant, je ne dis pas être totalement à l’abri de ce type de surprise à l’avenir.

Allez chacun sa route et portez vous bien,

Michel,

PS merci pour tes belles analyses nivologiques

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Juste pour rassurer les uns ou les autres : se poser des questions n’empêche pas de prendre des décisions et d’avancer. On peut très bien se poser des questions et s’éclater dans la vie.

Le but de mon témoignage n’est pas de me torturer l’esprit. Il est d’essayer de lutter contre les certitudes de certains, qui croient à « la faute à pas de chance », et à d’autres qui ont parfois des jugements expéditifs sur le fonctionnement des sorties clubs. Je trouvais intéressant de montrer « de l’intérieur » comment ca fonctionne.

De mon côté, je continuerai à ne pas vouloir perdre de vue des gens que je vois couper des pentes avalancheuses ou y faire des pauses. Même si on me trouve casse-bonbons.

Merci à celles et ceux qui ont apporté des éléments de réflexion.
Bon ski à tous.

Posté en tant qu’invité par Nico:

Salut Paul,

Je suis aussi un « breveté » et je te félicite pour ta démarche très positive dans le sens où tu partages tes expériences avec pour objectif de t’améliorer. Les jets de fleurs ne faisant pas progresser, je vais donc te donner mon point de vue sans complaisance dans un but constructif.

  • D’abord ton niveau physique : là t’es vraiment trop juste pour ce que tu organises !! A mon sens tu pourrais tout au plus assurer des sorties d’initiation sur de grandes classiques sûres. Au moindre pépin tu vas être à la rue !!

  • La constitution du groupe : là je sais que c’est très difficile à gérer, mais ton groupe est super hétérogène et tu aurais évité nombre de problèmes en agissant à la source … Mais bon je me répète là c’est pas évident …

  • Tu me fais l’effet de quelqu’un de gentil, trop gentil même, qui cherche à faire plaisir à tout le monde. Tu veux aller vite, va vite, tu veux aller au sommet, ben vas-y … Je caricature certainement mais t’as un problème dans les priorités !! Je crois qu’en tant qu’initiateur ton premier devoir,avant même toute notion de plaisir, est de ramener tout le monde à sa petite famille le soir. Et pour cela tu dois absolument garder le contrôle de la situation !! Elle est là la priorité absolue : garder le contrôle total chaque fois que la sécurité l’exige ! Et ça exige la plupart du temps de rester en groupe. Le rythme d’un groupe est le rythme de croisière du plus faible du groupe. A toi de faire comprendre ça aux participants … S’ils ne peuvent pas se plier à cette règle c’est qu’ils n’ont pas tout compris au fonctionnement d’une collective, suggère leur dans ce cas de sortir entre potes et là ils pourront faire ce qu’ils veulent comme ils veulent.

  • Tu sembles manquer clairement d’autorité. Tu es responsable du groupe, c’est par de l’autorité que tu garderas le contrôle. Pour l’art et la manière je te renvoie au post de Lutin sur les managers, c’est plutôt ça je trouve même si ça me fait mal de le reconnaître ;o) Pour ma part je suis parfois assez directif, parfois un peu rentre dedans (pas trop sec quand même !), ça me réussis plutôt bien. Mais pour ça pas de recette unique !!

  • Enfin, je crois que tu l’as déjà dit toi meme dans un post, mais le responsable des agissements des membres de ton groupe c’est toi seul ! C’est ta façon de gérer le groupe qui est en cause ! Tes consignes doivent être systématiquement très claires. Ce que je dis est bien sûr tout de même exagéré, il y a toujours des personnes difficiles à manier dansun groupe. Mais tout l’art consiste à réussir à gérer ces problèmes.

Enfin voilà, la critique est facile mais l’art difficile. Encore une fois j’ai seulement voulu être constructif. Bravo encore pour ta démarche !

Posté en tant qu’invité par Lucio:

J’ai lu quelques réponses seulement, mais voici mon avis/expérience :

A la montée, il faut qu’il y ait un encadrant devant. Si tu encadres seul, tu dois être devant et éventuellement désigner un second leader parmi les participants (à placer à l’autre extrêmité du groupe, on choisit en général le plus expérimenté). Une paire de talkies peut être utile dans certaines situations, vu qu’il est bon de s’espacer quand on fait du ski de rando. Rétrospectivement, la plupart des situations délicates peuvent (et doivent) être évitées lors de la préparation de la sortie (adéquation course/météo, course/nivo, course/matos, course/contraintes pratiques, course/participants : nombre, niveau technique, niveau physique, communication possible si étrangers/malentendants).

Le plus dur est de conduire le groupe sans avoir l’air de faire la police mais tout en s’affirmant comme responsable et donc comme celui qui doit être écouté. Comme tu l’as bien remarqué, la sportivité et l’enthousiasme des participants (j’ajouterais -partiellement- leur complicité, entre eux et avec l’encadrant) tend à créer des situations délicates, mais il ne faut pas oublier que ces qualités pourront s’avérer utiles sinon déterminantes au cas où ça tournerait mal.

Autre chose : nourrir sa décision du sentiment des autres tout en leur expliquant pourquoi leurs jugements ne sont pas corrects (si tel est le cas).

Globalement, Paul, ta réflexion s’inscrit dans la démarche de quelqu’un qui se soucie des participants à ses sorties, ce qui me semble à la fois rassurant et normal. Mais au-delà de ça, il me paraît tout simplement vital de savoir tirer des conclusions des petits incidents « anodins ». Cela peut permettre d’en éviter de plus gros par la suite, à soi ainsi qu’aux autres. Pour ma part, j’annote chaque sortie de mon carnet de course de l’enseignement principal que j’en ai tiré. Chose étonnante, je trouve toujours un enseignement…

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Salut Nico,
J’aurai préféré te répondre directement, mais tu n’as pas de lien actif sous ton pseudo…

Sur le groupe :
J’arrive dans un club où je ne connais personne, c’est ma 1ère sortie.
Je voulais intégrer un groupe pour le we, mais il n’y avait rien. En discutant avec les uns et les autres, on s’est retrouvé à 5, et on s’est mis d’accord sur un niveau de difficulté. Il s’est trouvé que j’étais le seul breveté, mais ce n’était pas voulu.

Sur le niveau physique : je ne suis pas sûr d’être aussi lent que ça. Ma vitesse englobe la lecture de carte et l’orientation sur des itinéraires dont je ne connais rien. Et aussi les pauses, et la surveillance du débutant qd il est derrière…
Par ailleurs, il me semble que la vitesse moyenne d’un groupe est en général 3h/1000m. Donc pas péril en la demeure…

Sur la gentillesse ou l’autorité, je ne me prononce pas. Mais je ne vois pas ce qui te fait croire que j’étais du genre « tu veux aller vite ? va vite !» ??? Pas mon style, je pense…

Comme tout s’est fait à la dernière minute, je pense que les 3 pêchus voyaient ça comme une simple sortie entre potes. Mais moi j’ai vu un manque de conscience de plusieurs risques, et je n’étais pas tranquille.
Certains croient que sortir entre potes dégagent de toutes responsabilité, mais ce n’est pas mon avis.
Bref, j’étais sûrement responsable, mais absolument pas reconnu comme tel.
D’où les problèmes…

Je suis pleinement conscient que la sortie était « bancale ». J’ai mis le témoignage parce que je trouvais qu’il pouvait faire réfléchir toute personne sortant en groupe, que ce soit en club ou entre connaissances.

Posté en tant qu’invité par Yvan:

Bonjour à tous

Ca fait plus de 10ans que j’encadre en Alpinisme et en Ski de rando

Les reflexions de Paul je les ais depuis des années, et chaque année j’essaye de trouver une reponse en sachant qu’elle n’est pas unique, elle est celle qui me correspond, et ca change d’année en année.

Ou j’en suis?
D’abord, en tant qu’encadrant, je pense que s’il y a un pb, pénalement, je serais le premier embeté, ca ne peux etre que pour connaitre les faits (et c’est normal) sans y avoir des poursuites derrieres, mais je pense que ce ne doit pas etre trés facile d’expliquer ses choix devant deux gendarmes sachant qu’il y a eu décé par exemple. Pour moi c’est ma hantise.
Donc je veux bien assumer cette responsabilité que si je dois expliquer mes choix et non pas ceux d’un participant qui m’a doublé et a fait une erreur. Je suis donc le « chef » qu’on ne depasse pas (ca va j’ai un bon rythme). Petite question, vous voyez beaucoup de clients qui passent devant les guides???
Je suis contre les mille pattes ( augmentation du risque, sauf par brouillard), donc pas plus de 6 personnes dans mes raids (je fais surtout des raids), et je suis « casse couille » sur les distances et la visibilité.
Mais je suis conscient que tous le monde ne veuille pas etre encadré comme ca. Donc avant le depart et meme l’inscription, je fournis une feuille d’explication sur facon d’encadrer, les regles de securités que j’impose, du matos, de comment je gere la logistique etc…
Ainsi les gens s’inscrivent en connaissance de cause, ils savent avec qui ils vont sortir, et moi je sais qu’ils savent comment je gere une collective.
J’essaye de faire une sortie de préparation, mais c’est plutot pour se connaitre. De nouveau pour qu’ils connaissent ma facon de faire et moi leur niveau, j’en profite pour donner une explication a chacune des regles que j’impose.
15j avant le depart, reunion pour organiser le raid et la je prend le temps d’explique le pourquoi du comment (c’est plus facile durant la reunion que sur le terrain ou il faut quand meme gerer le rythme).

Dans ces conditions:

  • je peux emmener chaque année des personnes differentes (que je ne connais pas forcement), et pas forcement des personnes experimentées. C’est mon role d’initiateur de les former.
  • C’est plus cool, car sur le terrain il n’y a plus grand chose a dire, car le plus gros aura été dit et expliqué avant, juste profiter de la montagne. Mais on ne se refait pas, il y a toujours un truc a expliquer, pourquoi passer la et non pas la etc…
  • ca libere du temps pour faire des exercices de mouflage, d’orientation, d’Arva…
  • il y a moins de surprise ni a mon niveau, ni au niveau des participants (ne viennent que ceux qui sont OK avec ma facon de faire)

Les sorties entre amis mais plus simplement hors club.
J’evite car qui sera responsable en cas de pepin? Pour moi j’estime que c’est flou, et je n’est jamais eu de reponse a cette question venant d’un juriste (j’ai des reponses des cadres du CAF mais ils ne sont pas juristes!!!)

La question est simple:
Lors de sorties hors club, etant breveté, est ce que j’endosse le responsabilité du groupe comme pendant des collectives?
Merci de me dire votre profession: juge, avocat, gendarme du PGHM…

Posté en tant qu’invité par Apoutsiak:

malheureusement, Yvan, il me semble que la jurisprudence rend responsable celui qui a le plus d’experience, donc dans un groupe ou tu es le seul breveté : TOI !

Apoutsiak (ni juriste ni avocat, ni gendarme du PGHM !)