Petits incidents entre amis

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Témoignage sur une sortie de 3 jours, avec quelques incidents heureusement sans conséquences. Histoire d’avoir votre avis sur la manière de prendre des décisions dans un groupe ?

Les choses sont racontées de mon point de vue, avec la sensibilité de qq un qui a l’habitude d’encadrer des sorties en club (CAF…).

Avant toute chose, je dirai que c’était globalement un bon we.
N’allez pas croire qu’on a passé notre temps à s’engueuler !!!

Un petit code de lecture sur ma manière de voir :
Incident * : pas grave, mais révélateur
Incident ** : que se serait-il passé si… ?
Incident *** : on n’a eu de la chance que ca se soit bien fini

Le groupe :
Nous sommes 5, et j’appellerai les 4 autres A, B, C, D.
Au départ, je ne connaissais personne.
Par contre, A, B, et C se connaissent déjà.
Avec du recul, je dirai :

  •      A et B montent vite, et sont de bons skieurs.
    
  •      C monte vite, et est un skieur moyen
    
  •      D est plutôt « débutant prudent », monte doucement, descend doucement. Il est équipé en télémark.
    
  •      Et pour ma part, c’est ma première sortie de l’année (boulot, déménagement). Je monte doucement (300m/h, pauses incluses). Sur le plan de la sécurité, je pense souvent que si le pire n’est jamais sûr, il est toujours possible… 
    

A priori, difficile de dire les compétences de chacun. Je suis le seul « breveté » du groupe, et je crois être celui qui pratique depuis le plus longtemps.

La sortie s’est décidée à la dernière minute, le jeudi soir, à la réunion au local. Nous sommes d’accord pour qq chose de cool, genre 1000m/jour, PD max. Sur des critères nivo-météo, j’ai proposé le massif (Beaufortain), et j’ai trouvé le gite le vendredi midi, pour un départ vendredi soir (5h de route). Tout le monde est pratiquant depuis plusieurs années, et possède son propre matériel, y compris ARVA.

Météo / nivo : beau temps chaud, iso zero vers 2500m, neige de printemps évoluant de manière classique. Les versants ensoleillés sont mous vers 9-10h, les versants ombragés sont mous vers 12-13h.

Samedi : Rocher des Enclaves (F, Nord Ouest, deniv = 1200m)
Incident **
A mi-pente, A décide de passer à gauche d’une butte, commence à galérer dans un passage raide, enlève ses skis pour monter.
Pendant ce temps, C passe par la droite, suivi des deux autres.
Je n’ai plus la possibilité de voir tout le monde. Je vérifie que A ne galère pas trop, et je reprends ma marche en passant à droite, derrière les 3 autres.
On se retrouve tous 10mn + tard, et je fais remarquer que ca me semble mieux de rester en vue les uns des autres, parce qu’on ne sait jamais ce qui se passe…
Note PG : Si A avait un problème, j’étais seul et isolé pour le secourir. Et qd je suis parti à droite et l’ai perdu de vue, il n’était pas encore complètement en sécurité ; je ne voyais plus les autres, retrouvés 10mn plus tard.

Incident *
A, B, C, s’arrête sur une antécime. Ils ne peuvent nous voir. C continue vers le sommet (1km + loin, 100m + haut), hors de vue.
J’arrive à l’antécime. D est encore 5mn derrière.
Il est midi, je trouve qu’il fait chaud, et qu’on devrait descendre sans tarder. B décide de continuer vers le sommet, pour ne pas laisser C seul.
Je fais remarquer qu’ils forcent un peu la main, que D ne semble pas à l’aise, et que ca me semble mieux de descendre rapidement. On convient de s’attendre vers le bas, en dessous de tous les passages « risqués ».
D arrive, on fait demi-tour à 3. Les deux autres nous rejoindront un peu avant que nous soyons au point de RV.
Note PG : Si B et/ou C avait un problème vers le sommet ou dans la descente, nous n’avions aucun moyen de le savoir.

Dimanche : Legette du Mirantin (AD, Est, deniv = 800m)
Le choix de course est restreint compte tenu du faible enneigement.
D est OK, mais semble s’attendre à ne pas aller jusqu’en haut (pente à 35°).

Incident **
Pour rejoindre la pente finale, il faut soit traverser une pente avalancheuse (nombreuses traces de boules et coulées), soit redescendre 30m pour traverser un replat.
Je suis 100m derrière, et C choisit la traversée, dans la partie raide. Les autres passent + bas, au pied des coulées, ou au milieu du replat.
Note PG : Je ne pense pas que ca craignait à ce moment là, mais je ne vois pas l’intérêt de rajouter un risque.

Incident ***
A la descente, nous sommes passés légèrement + bas. Il faisait franchement chaud, on s’est retrouvé devant une traversée ensoleillée dans une pente raide et chargée, que je qualifierai de « toxique ». Je suis devant, le plus haut sur une croupe. B et D sont derrière moi, A et B sont 30m + bas. La neige est très molle, ce n’est pas facile pour eux de remonter. Je leur demande d’attendre un peu, je leur dirai depuis l’autre côté s’ils peuvent passer à leur niveau. Je m’engage et passe rapidement le passage, suivi à distance par ceux qui étaient à mon niveau. J’indique aux deux autres une zone qui me semble « correcte ». B s’engage et galère. A n’attend pas, le suit de près puis se lance, le double et traverse.
Note PG : Pour illustrer le danger : je me suis arrêté une seconde au milieu, pour décider comment passer. J’ai tout de suite senti que ca coulait, et que mon ski pesait 30kg. Je n’ai pas traîné… Pour moi, dans un court passage craignos, ce n’est pas la peine d’y aller à deux. Je pense que les deux derniers ne voyaient que la difficulté, et pas du tout le danger.

Incident ***
B passe le plus difficile, puis s’arrête pour se déshabiller parce que trop couvert.
Je lui fait remarquer qu’il est au + mauvais endroit, au milieu de la combe qui ramasse tout, et qu’il peut facilement avancer de 20m. Mais il a déjà posé son sac, et me dit qu’il a bcp trop chaud.
Note PG : au moins 5mn de pause dans la zone de risque maxi…

Lundi : Grand Mont par les remontées, et descente par versant nord (400m montée F, 1300m descente PD)
Incident *
Dans une liaison entre 2 téléskis, D chute, déchausse. Mais sa fixation est une télémark, avec un système de sécurité qu’il ne connait pas. Les 3 autres voient le déchaussage, mais ne s’arrêtent pas, et prennent le téléski suivant.
On mettra 10mn à comprendre le problème et trouver la solution. Il faut forcer assez fort, et on n’est pas trop de deux.
A l’arrivée du téléski, je fais remarquer (en termes un peu vifs) aux trois premiers qu’ils n’étaient pas très solidaires. Ils n’ont guère apprécié, et m’ont dit qu’ils seraient redescendu si ca avait trop duré.
Note PG : pas de souci majeur de sécurité sur ce coup là, mais nos forfaits arrivaient à expiration dans le quart d’heure suivant. J’étais un peu stressé sur le timing de la réparation. On risquait surtout de se croiser sans se voir, et au pire de se prendre une heure de retard (avec conséquence sur la qualité de la neige, etc…).
J’aurai pu faire remarquer à D qu’il est bon de connaitre son matériel avant de partir, mais vu son profil « débutant » je n’ai rien dit.

Conclusion

Pour info, nous avions parlé de sécurité lors d’une soirée. C me racontait qu’il avait perdu des amis du club dans une avalanche, et qu’il était donc bien sensibilisé.
J’ai voulu savoir ce qui s’était passé, il m’a dit que « c’était la faute à pas de chance », et « qu’ils étaient très compétents », mais je n’en ai pas su plus.

Je crois que mon approche de la sécurité n’est pas du tout la même que celle des autres participants « expérimentés ». Je n’aime pas la fatalité, j’essaye de lui laisser le moins de place possible.

Je n’ai pas les moyens physiques d’être le premier dans la montée (quelques années et quelques kilos en trop…)
Je comprends que les gens veulent se faire plaisir, on est là pour ça. Il fait beau, ils sont + rapides que moi à la montée, ils ont envie d’avancer.

Que faire ? Suis-je un peu parano ? Je sais bien que tout le monde se croit compétent, et que je n’ai pas de raison d’être supérieur. Mais un « breveté » (donc au moins + formé que les autres) doit il se taire qd il pense qu’il y a une source de risque ? Faut-il laisser chacun choisir « sous sa responsabilité », sans rien dire ?

A mon avis, pour les sorties « officielles » du club, je callerai les choses lors de la réunion préparatoire, en exigeant des participants qu’ils restent en vue de celui qui précèdent. Je crois qu’il vaut mieux être « cassant » avant la sortie, pour éviter des soucis ensuite.
A moins que la seule solution ne soit des collectives à 20, avec interdiction de sortir de la file ?..

J’attends vos avis avec impatience, mais j’aimerai qu’ils concernent la globalité, et ne s’arrêtent pas à un seul détail.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Greg 7074:

Je ne peux pas te répondre sur l’ensemble car je ne suis pas encore très expérimenté mais je suis sûr d’une chose c’est que lorsque je pars avec d’autres personnes, je fais l’effort de rester en groupe même si j’ai une meilleure forme ou un meilleur niveau.
D’ailleurs, j’attends des autres participants la même chose à mon égard. C’est une question de solidarité, de respect et de sécurité.

Bravo tout de même pour ta conduite responsable.

Greg

Posté en tant qu’invité par jean:

mon avis c’est que ton texte n’est pas assez concis et que j’ai eut le courage de ne lire que le début et la fin… mais je suis sur que A,B,C et D ont foutu leur merdier comme d’hab

Posté en tant qu’invité par Cyril du Monêt’:

On l’a vu dans la plupart des récits d’avalanche, le principal souci est quasiment toujours la communication au sein du groupe ! Et mon expérience qui ne fait que confirmer ces observations. Donc, Paul, tu as entièrement raison de parler dès que tu penses avoir quelque chose à dire. Prévoir quelques règles et les respecter est également important : on se quitte pas des yeux, on s’attend régulièrement, on prend le temps d’analyser, on respecte la décision de la majorité (ou d’un responsable) dans le cas d’un renoncement,…

Si on avait plus causé avec mes collègues, je n’aurais peut-être pas passé 2 heures sous la neige…

Posté en tant qu’invité par fred:

moi je pense que les sorties caf entre personne qui ne se connaissent pas c’est du délire,bonjour l’ambiance !!!, je pense aussi que tu es un casse couille en montagne, a vouloir imposer un peu tes points de vue,mais bon ,c’est peut etre le fonctionnement du caf d’avoir un chef qui veut diriger…

Posté en tant qu’invité par fred:

300m/heure…oufff … + de 3h pour faire 1000m, ça casse…vive le caf!..

Posté en tant qu’invité par guglielmoM.:

Bonjour,
« chi va piano va lontano, chi va forte va a la morte »
Traducto: qui va lentement va loin, on peut avoir du plaisir aussi ainsi.
guglielmo marconi

Posté en tant qu’invité par patrick:

Bonjour

Je n’ai pas beaucoup d’expérience mais je considére que ce soit en alpinisme ou en ski de rando il est toujours trés trés important de limiter au maximum le risque d’accident. Pour moi il n’y a pas de place à la faute à pas de chance. Je dis ceci car je suis pére de quatre enfants et je n’ai pas le droit de prendre des risques inconcidérés.

Bien sur la faute à pas de chance peut toujours vous tomber dessus mais si les régles de sécurité sont respectées cette faute à pas de chance peut être limitée et avoir de faibles conséquences.

Cet hiver j’en ai fait la triste expérience. Nous étions trois. J’étais le plus agé avec deux autres compagnons de course plus jeune que moi. Je ne suis pas une béte de course mais pour une fois j’étais toujours le premier à la montée. Malgrés cela j’ai toujours essayé de faire des haltes réguliéres de maniére à avoir mes compagnons toujours en vue réguliérement. Malgrés cela je me suis surpris à prendre beaucoup d’avance mais nous avons franchi le sommet pratiquement en même temps. Je pense cependant que j’aurai du être encore plus attentif à nos distances et limiter encore plus ma progression.

A la descente par contre il n’était pas question pour moi que chacun descende dans son coin comme il le souhaitait.Ce qui visiblement était également l’état d’esprit de mes compagnon. Mon premier compagnon était devant, sa compagne au milieu et je fermais la marche. Toujours à vue avec descente simultanée. Toujours une petite phrase pour demander si tout va bien. Et puis je suis tombé et je me suis fais une rupture des LCA, à 2000m d’altitude.

  1. NOus étions tous ensemble.
  2. IL était 12H30 lorsque nous descendions sur une pente qui venait de prendre le soleil.
  3. Mes deux compagnons ont immédiatement réagit en avertissant les secours.

Dans ma tête j’ai repassé en revue toutes les conditions.
IL faisait chaud et le Bulletin d’avalanche était de 3. NOus avions donc choisi une course le plus à l’ombre possible le plus tard possible pour limiter au maximum les coulées dues au réchauffement. LOrs de mon accident nous étions donc dans une zone peu risquée à cette heure de la journée.
Nous nous sommes attendues scrupuleusement tout en ce faisant plaisir. Donc dés l’accident les décisions ce sont prises immédiatement.

Je n’ai pas pu m’empécher de penser ce qu’il ce serait passé si nous avions négligé l’exposition de la course, si j’étais parti seul ou encore si mes amis c’étaient arrété 100m plus bas sans me voir descendre.
Peut être rien, mais cela aurait probablement compliqué les choses.

Tout ceci pour dire que pour moi lorsqu’il y a un chef de course, on est derriére le chef de course et on respecte ces choix ainsi que sa cadence de montée. Si on souhaite monter plus vite, on doit l’en avertir et attendre qu’il nous donne son avis et ses recommandations. Cependant on ne doit pas réagir comme un touriste, cad que même s’il y a un chef de course, on se doit de connaitre litinairaire de maniére à pouvoir réagir en cas de pétin.

Je ne pense donc pas que tu sois parano et que tes questions sur ta course sont parfaitement legitimes. Tes compagnons ont probablement été tout de même un peu individualiste. MAis bon je n’y étais pas et je ne me permettrai pas de juger.
La meilleure des choses à faire est de discuter des décisions de progressions avec les compagnons et de s’y tenir. Une discution avant de partir me parait une bonne solution pour fonder les régles et essayer déjà de connaitre ces futurs compagnons de course. Mais cela reste diffcile si dans le groupe il y a une forte tête qui sait tout qui a tout vu.

Voilà je ne sais pas si je t’ai aidé mais je comprend parfaitement ce que tu as pu ressentir.

Posté en tant qu’invité par Rozenn:

Salut Paul,

Je crois que dans ton questionnement il y a plusieurs éléments qui se croisent:

  • la question de l’encadrement des sorties collectives dans des grosses structures dans lesquelles les gens ne se connaissent pas
  • la question de conscience du risque par les participants
  • la problématique de la communication et plus précisément la dimension psychologique au sein d’un groupe, comme le note Cyril (et c’est depuis quelque temps un aspect sur lequel l’ANENA met énormément l’accent dans les formations nivologie)

Les trois sont liés me semble-t-il.

Toi, psychologiquement, tu sembles embarrassé. Tu sais que tu n’as pas la condition physique que tu as pu avoir précédemment (si j’ai tout compris). Tu te dis que ton diplôme d’encadrant te donne une supériorité sur eux mais en même temps tu n’y crois pas vraiment. Tu sembles douter de toi sur ta condition et tu pressens peut-être inconsciemment, vu le profil des gars qui sont avec toi, que la légitimité de ton statut se gagnera sur le physique. Tu sais bien que fondamentalement, rationnellement, tes compétences d’encadrant sont déconnectées de cela. Mais en même temps le tout se mélange car tu préssents que ce n’est pas cette logique qui va fonctionner dans leur tête: au final il n’est pas surprenant que tu aies du mal à assumer ton statut et ça te faire douter dans tes décisions (ou absence de décision: je gueule ou je gueule pas? etc…).
Si tu ne te sens pas bien dès le départ, ça complique évidemment la communication. Si les autres n’apprécient pas le danger, ça signifie qu’il faut un surcroît de communication alors que très rapidement tu as déjà un déficit.
Dans ce que je raconte je mets l’accent sur ce qui provient de toi, psychologiquement, mais tu n’es évidemment pas responsable de tout ce qui s’est passé. Et pourtant, tu es responsable légalement (si ce n’est humainement) et tu le sais. Ce qui n’arrange rien aux doutes.

Moi je m’étais engagée dans l’initiateur en ski de rando au CAF. Mais d’une part j’ai réalisé que je doutais trop de moi pour assumer cela - et mon souci sécuritaire aurait eu tendance à faire prendre trop de buts à mes partenaires pour que ça ne me tracasse pas ou ne les saoule pas. D’autre part, je n’ai pas apprécié l’espris clientéliste de beaucoup de pratiquants qui s’inscrivaient aux sorties. Je ne sais pas où je vais, avec qui je vais, mais j’ai payé (j’étais au CAF Paris il fallait débourser pas mal de sous - nommés « frais administratifs »- pour une sortie encadrée bénévolement).

Je trouve ça vraiment compliqué d’encadrer mais tu as le droit de fixer les règles du jeu. Tu as le droit de n’emmener que des gens que tu connais. Tu as le droit de dire : j’annule le week-end, ça ne passe pas entre nous. Etc…
Je suis admirative devant ceux qui osent se dirent qu’ils se posent des questions.
Mais je t’en poserai une: pourquoi encadres-tu? C’est peut-être en répondant à celle là que tu trouveras les réponses sur les façons de faire.

Je ne penses pas qu’il faille se dire: je suis un gros lourdingue, je me prends trop la tête. car se prendre la tête n’a jamais tué personne. Si c’est jugé pénible par autrui, et bien autrui ne reviendra pas. C’est pas grave. Hormis pour l’égo. Mieux vaut être un vieux montagnard vivant que… tu connais le proverbe.

Bon courage dans ta réflexion, j’espère ne pas avoir été trop confuse dans mes propos, ou à côté de la plaque…
Rozenn

Posté en tant qu’invité par Charles:

Rozenn a écrit:

…, j’espère ne pas avoir été trop
confuse dans mes propos, ou à côté de la plaque…

Quoique, à ski, mieux vaut être à coté de la plaque que dessus… ou pire , dessous :wink:

Posté en tant qu’invité par X@v.:

tu es à l’image d’etienne dans le sujet " chamonix- zermatt " .
décidement la douceur de ces derniers temps fait bourgeonner les cons sur ce site !!!

X@v.

Posté en tant qu’invité par Galaad:

Ca manque de détails pour se faire un point de vue objectif.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Mon avis sur ces sorties encadrées (petit groupe) :
Une sortie réussie est une sortie que les participants pourraient à leur tour encadrer la semaine d’après si les conditions étaient identiques (ce qui n’arrive jamais).
C’est à dire que les encadrés, qui sont donc normalement moins compétents que l’encadrant, reviennent de la sortie moins ignorants qu’ils n’y sont allés.
Ceci implique une volonté d’enseignement de la part de l’encadrant, et évidemment une volonté d’apprentissage de la part des encadrés.
Si ces 2 conditions ne sont pas réunis, la sortie est inutile à mon avis, et il ne vaut mieux pas la faire.
Donc toutes les décisions, ou au moins celles qui sont contestées, doivent être expliquées pour que les gars comprennent bien d’où vient leur problème s’ils en ont un en ne suivant pas la décision.
Par exemple, tu décides de contourner une pente ravagées en descendant 20m : c’est aussi rapide et plus sécurit par rapport au chutes de pierres ou de chamois. Un gars traverse quand même la pente sans descendre, mais n’arrive pas plus vite de l’autre côté : il peut tout de suite se dire que ta décision n’était pas si mauvaise, surtout s’il y a d’autres personnes moins rapides que lui qui sont finalement arrivées en même temps en passant par le bas.
Pour les cas où il vaut mieux rester ensemble (descente, …), c’est de l’ordre de la solidarité élémentaire : on part en groupe, donc on s’arrange pour pouvoir à tout instant aider un membre du groupe. Aider un membre du groupe, ça peut être simplement lui donner de l’eau parce que sa pipette est percée, ou un baton ou une rondelle parce qu’il l’a cassé lors d’une chute et qu’il est un skieur moyen.
Des petits trucs, mais qui peuvent faire gagner (ou plutôt ne pas perdre) des heures à la fin de la journée, comme le cas du déchaussage du télémarkeur qui ne savait pas rechausser tout seul.

Pour tes exemples : il faut bien faire la différence entre les vrais incidents (prise de risque) et les faux.
Faux incidents : personnes expérimentées hors de vue dans un terrain sans risque particulier. Ce n’est pas grave, ils ne vont pas s’envoler, tu ne vas pas les border le soir non plus. Il faut juste qu’ils aient bien l’itinéraire en tête pour ne pas louper une bifurcation au cas où.
Vrais incident : traversée de pente chaude en doublant une autre personne. Si on a décidé de passer un par un, tout le monde le fait, et personne ne change d’avis en cours de route, sauf en en discutant auparavant.

Dernier truc : comme toi, je pense qu’il n’y a aucun accident qui est dû à « pas de chance ».
Tout est prévisible, au moins statistiquement. Si on a un accident, c’est :

  • soit que l’on était conscient du danger et que l’on y est allé quand même,
  • soit que l’on ignorait le danger, par méconnaissance de son existence ou par mauvaise évaluation du risque (mauvaises données de départ ou pas assez de cas réels connu pour pouvoir faire de bonnes statistiques).
    Un encadrant (performant) n’est indispensable que pour éviter les accidents dûs à une ignorance de l’existence d’un type de danger (coulée de lourde l’après midi, crevasses sur un glacier, …).
    Dans le cas d’une mauvaise évaluation du risque d’un danger dont l’existence est connu, n’importe qui est capable d’évaluer correctement non pas le risque, mais la marge d’erreur du risque, et donc de prendre une décision permettant d’éviter l’accident.
    Comme les types de danger s’apprennent facilement, il n’y a aucune excuse à avoir un accident : c’est toujours une erreur humaine qui est à l’origine d’un accident, que ce soit la victime ou qqun d’autre au dessus.

Posté en tant qu’invité par levieux:

patrick a écrit:

Tout ceci pour dire que pour moi lorsqu’il y a un chef de
course, on est derriére le chef de course et on respecte ces
choix ainsi que sa cadence de montée. Si on souhaite monter
plus vite, on doit l’en avertir et attendre qu’il nous donne
son avis et ses recommandations.

quand je sors en groupe ca se passe toujours comme ça

on reste ensemble meme si ca fait rallentir et dans la plupart des cas c’est le chef de course qui rallenti.

la notion de chef est mal percu en montagne mais elle est courante dans la vie de tous les jours

chef de famille
commandant dans l’armée
votre chef dans le boulot
aotorité religieuse

en montagne il faut désigner un chef point barre et mettre notre ego dans notre sac.

bonne rando

Posté en tant qu’invité par Pierric:

Comme les types de danger s’apprennent facilement, il n’y a
aucune excuse à avoir un accident : c’est toujours une erreur
humaine qui est à l’origine d’un accident, que ce soit la
victime ou qqun d’autre au dessus.

C’est bien connu le risque 0 existe en montagne !!! Il n’y a aucun risque objectif dans cet environnement…

Si j’adhére à certains de tes propres, là je reste pantois… Pour une chute de sérac tu m’expliqueras l’erreur : à part les discours, « oui il fallait pas être là à ce moment là »…

Posté en tant qu’invité par P’tit Bouchon:

« en montagne il faut désigner un chef point barre et mettre notre ego dans notre sac. »

Le « il faut » me dérange… la situation est très différente si ce sont des gens qui sortent dans un cadre associatif (encadrant qui est responsable de son groupe), ou « entre amis ».
Dans le cas d’une sortie entre amis, pour ma part quasiment toujours les mêmes depuis plusieurs années (donc on se connaît très bien), je garde toujours mon libre arbitre, et in fine, ça sera toujours moi qui déciderait de ce qui me concerne. ça me fait halluciner quand je vois des « mille-pattes à skis » , tous au même rythme à la queue leu leu derrière le chef, on met tous les couteaux au même moment, tout le monde doit manger sa barre en même temps, quelle horreur…
Personne chez nous ne se prive de donner son avis et de le défendre. On ne monte pas tous au même rythme ni avec la même pente , mais quand il y a un risque, on s’attend sans qu’il n’y ait rien à dire! Quand il y a une décision à prendre, c’est le résultat d’une réflexion collective (évidemment, l’avis du plus compétent pèse plus). En cas d’accident, il n’y aura pas quelqu’un qui sera plus responsable que les autres, parce que clairement, chacun d’entre nous est suffisament expérimenté pour prendre les décisions qui le concernent (et qui dans la mesure du possible ne mettent pas les autres en danger ;-))

J’ai encadré un moment des sorties au caf et j’ai arrêté parce que je ne suis pas à l’aise pour « gérer » des groupes d’adultes. Je pense que c’est LA qualité fondamentale d’un « bon » encadrant d’ailleurs: arriver à laisser une certaine liberté aux participants, tout en gardant le « contrôle » sur ses troupes… je tire mon chapeau à ceux qui font ça très bien.

Posté en tant qu’invité par GuglielmoM.:

X@v. a ecrit.

tu es à l’image d’etienne dans le sujet " chamonix- zermatt " .
décidement la douceur de ces derniers temps fait bourgeonner
les cons sur ce site !!!
X@v.

Bonjour X@v.
Je ne offensé personne, et je dis bonjour trés poliment.
Alors regarde toi dans un miroir quand tu traite les autre de « cons ».
Et apprend a dire bonjour, avant de parler.
Guglielmo Marconi.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

entièrement d’accord avec toi concernant la notion de « chef » (je parle ici des sorties entre amis sans encadrement). La notion de chef est, à mon sens, tout à fait déresponsabilisante (absence de prise de décision, donc manque de reflexion) et repose sur l’illusion que le chef « sait ». Il y a malheureusement moult exemples de guides qui ont emmené leur client dans des avalanches.

La responsabilité individuelle, la reflexion et la prise de décision (et donc comme tu le dis, le libre arbitre) constituent (en partie) l’essence meme de l’activité de ski de rando (et cela s’applique aussi aux autres activités de montagne).

Posté en tant qu’invité par Olivier K:

Comme d’habitude il est difficile de juger en n’étant pas sur place et en n’ayant l’avis que d’un participant.
Mais toujours est-il que certaines questions, pour moi, ne se posent pas.

Mais un « breveté » (donc au moins + formé que les autres) doit il se taire qd il pense qu’il >y a une source de risque ? Faut-il laisser chacun choisir « sous sa responsabilité », sans >rien dire ?

On est dans le cadre d’une sortie officielle d’un club : la responsabilité pénale de l’encadrant sera systématiquement engagé si accident il y a. A partir de là, il me parrait évident qu’il doit conserver la totalité des décisions (d’itinéraire, d’espacement, de séparation du groupe). Si des participants ont du mal à se plier à ses règles, s’ils se croient expérimentés, alors qu’ils sortent seuls ou entre eux puisque visiblement les 3 trublions se connaissent. Si ils viennent uniquement dans une sortie club pour ne pas se préoccuper de l’organisation et la logistique d’une course, et laisser ce soin à un bénévole, qui en plus engage sa responsabiluité pénale en les emmenant avec eux, je celà vraiement dommage.

Posté en tant qu’invité par CSA:

Vive le solo ! quand j’etends tout ça, ca me conforte dans ma décision !!!