Pentes avalancheuses ou pas?

Posté en tant qu’invité par Alex:

J’aimerais votre avis sur cette photo :
http://skirando.camptocamp.com/photo4352.html?orig=1&idp=4352

Comme on a parlé récemment de prévision de risques d’avalanches, je pense que les photos peuvent donner un élément supplémentaire (par rapport au bulletin d’avalanche, à l’historique des chutes de neige, l’orientation, etc.).

Questions : cette pente n’est-elle pas susceptible de partir « d’un coup » comme l’avalanche de cote belle en novembre, où celle des aiguillettes de Vaujany en décembre je crois (avec Lionel Tassan et Volodia Shashahani) ? Peut-on conclure en étudiant la convexité de certaines pentes ?
La crête orientée SW-NE située à gauche de la pente est-elle propice à la formation de plaques ?

Merci pour vos idées
bon ski
Alex

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

Alex a écrit:

je pense que les photos peuvent donner un élément
supplémentaire

Uniquement si sur la photo tu as des indices évidents comme les traces d’une ancienne avalanche ou une corniche.

Questions : cette pente n’est-elle pas susceptible de partir
« d’un coup » comme l’avalanche de cote belle en novembre, où
celle des aiguillettes de Vaujany en décembre je crois (avec
Lionel Tassan et Volodia Shashahani) ?

A vue de nez je dirais oui, parce que même si on ne peut estimer la pente qui semble assez faible elle présente une grande surface uniforme. Le risque dans ce cas serait la formation d’une couche fragile sous une couche plus stable mais peu épaisse et que viendrait alourdir une grosse couche de neige récente.

Le risque est augmenté par l’absence d’abris sur l’itinéraire.

Peut-on conclure en
étudiant la convexité de certaines pentes ?

Non. On ne peut rien conclure à partir d’une photo. Déjà que sur le terrain c’est difficile…

La crête orientée SW-NE située à gauche de la pente est-elle
propice à la formation de plaques ?

Bien sûr mais probablement uniquement sous l’arête dans la partie qui est à l’ombre.

Si j’avais à choisir un itinéraire sûr pour aller au sommet en me basant uniquement sur la photo je prendrais à droite un peu au dessus de la forêt pour rejoindre l’arête que je suivrais jusqu’au sommet (il est vrai qu’en raquettes j’aurais plus de facilité à ne pas couper la pente qu’en ski)

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Ce qu’on peut en déduire, c’est qu’il y a de la neige et donc un risque d’avalanche important…
La rando serait bien plus sûre si on pouvait tout dire d’après photo 1200*800, mais c’est hélas pas le cas.

Un exemple : la crête favorisera, certes, la formation de plaques, mais ça dépend aussi et surtout de la topo et de la nivo derrière cette crête. Si c’est une face rocheuse avec qq vagues névés à moitié fondus, risque franchement modéré, mais par contre si c’est un plateau d’1km de large avec 1m de poudre légère, ça fait craindre une grosse accumulation.
Je n’arrive pas à voir s’il y a une corniche : la corniche est un indice fort pour une accumulation à son pied.

Pour le départ en 1 seul panneau du haut de la pente, je ne m’y oppose pas, mais il faudra un manteau suffisament homogène sur l’ensemble de la face. Pas garanti, justement du fait de l’arête : à voir au cas par cas.

Etc, etc… Même si les solutions simples sont séduisantes, elles ne sont pas forcément les bonnes…

Posté en tant qu’invité par Matthieu:

Jean-Luc L’Hôtellier a écrit:

Alex a écrit:

je pense que les photos peuvent donner un élément
supplémentaire

Uniquement si sur la photo tu as des indices évidents comme les
traces d’une ancienne avalanche ou une corniche.

Et puis surtout, ça dépend si ta photo à été prise avec un appareil numérique compact ou avec un reflex argentique => différence de qualité…

Questions : cette pente n’est-elle pas susceptible de partir
« d’un coup » comme l’avalanche de cote belle en novembre, où
celle des aiguillettes de Vaujany en décembre je crois (avec
Lionel Tassan et Volodia Shashahani) ?

A vue de nez je dirais oui, parce que même si on ne peut
estimer la pente qui semble assez faible elle présente une
grande surface uniforme. Le risque dans ce cas serait la
formation d’une couche fragile sous une couche plus stable mais
peu épaisse et que viendrait alourdir une grosse couche de
neige récente.

Le risque est augmenté par l’absence d’abris sur l’itinéraire.

Peut-on conclure en
étudiant la convexité de certaines pentes ?

Non. On ne peut rien conclure à partir d’une photo. Déjà que
sur le terrain c’est difficile…

La crête orientée SW-NE située à gauche de la pente est-elle
propice à la formation de plaques ?

Bien sûr mais probablement uniquement sous l’arête dans la
partie qui est à l’ombre.

Si j’avais à choisir un itinéraire sûr pour aller au sommet en
me basant uniquement sur la photo je prendrais à droite un peu
au dessus de la forêt pour rejoindre l’arête que je suivrais
jusqu’au sommet (il est vrai qu’en raquettes j’aurais plus de
facilité à ne pas couper la pente qu’en ski)

Posté en tant qu’invité par arnaud:

ce qu’on peut en déduire c’est que vu le nombre de traces si ça avait du partir ça serait déja fait ! (non ! me frappe pas l’hotelier…)

Posté en tant qu’invité par Alex:

ou des skieurs légers et techniques
avec un bourrin de 90kg ça partirait peut-être…

Alex

Posté en tant qu’invité par jolafrite:

chaque année de grosses avalanches descendent à l’aiguille d’Orcières, particulièrement dans la combe à gauche sur la photo.

Posté en tant qu’invité par Robert:

Jean-Luc L’Hôtellier a écrit:

Si j’avais à choisir un itinéraire sûr pour aller au sommet en
me basant uniquement sur la photo je prendrais à droite un peu
au dessus de la forêt pour rejoindre l’arête que je suivrais
jusqu’au sommet (il est vrai qu’en raquettes j’aurais plus de
facilité à ne pas couper la pente qu’en ski)

Le Jean Luc, ou bien il est méga top bon ou alors il a pompé sur un des innombrables topos de cette course (dont c2c) qui font tous cette remarque! A vous de choisir!
Je vous laisse parce que ça va chauffer pour mon matricule!

Posté en tant qu’invité par Francois:

Bien malin celui qui pourrait répondre à une telle question au vu d’une photo. Déjà que dans la réalité c’est pas facile, alors sur une photo!..
Mais il y a peut-être des mutants de la prévision nivo-photographique…

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Francois a écrit:

Mais il y a peut-être des mutants de la prévision
nivo-photographique…

Allez, ça mérite un complément, je l’ai déjà dit mais je le répète…

Pour la prévision SPATIALE des avalanches = quelle sera l’avalanche maximale à tel endroit dans les prochaines années (siècle), on se sert beaucoup de l’examen de la topo (photo aériennes stéréo notamment). Il faut aussi aller sur le terrain après divers épisodes de mauvais temps ou vent, pour se rendre compte des phénomènes de transport de neige notamment.
Enfin bon, tout ça pour dire que les photos peuvent aider à la prévision spatiale…

Pour la prévision TEMPORELLE = est-ce que ici et maintenant sous mes spatules, une avalanche va se déclencher, c’est nettement plus complexe et tu peux oublier les photos pour te concentrer sur l’analyse en profondeur du manteau neigeux entre autres.

Vous aurez compris que les skieurs ne s’intéressent qu’à la prévision temporelle, et pas à la prévision spatiale qui voit des avalanches balayant 95% des itinéraires classiques…

Posté en tant qu’invité par rabin:

Oh le massacre ! Une si belle pente !
Bon, j’ai déjà vu une cassure de plus d’un mètre, à droite au-dessus du bombé,
Avec autant de traces sur la couche supérieure !

A gauche, un couloir collecte les avalanches comme un immense entonnoir jusqu’en bas. C’est néanmoins l’itinétraire de descente le plus intéressant. Mais osez-y une première trace sur un manteau douteux et dès le lendemain tout le monde la suivra…aveuglément.

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

Robert a écrit:

Le Jean Luc, ou bien il est méga top bon ou alors il a pompé
sur un des innombrables topos de cette course (dont c2c) qui
font tous cette remarque! A vous de choisir!

Wahou j’suis méga top bon !

Je ne connais rien à ce coin mais il n’est pas bien difficile de voir que si on passe à droite la pente est douce et on n’a rien de menaçant au dessus jusqu’à la pente terminale et si ça part dans la partie terminale ça va partir vers la gauche on a donc beaucoup plus de chance d’y échapper que si on est au milieu.

Posté en tant qu’invité par fred-bene:

Ce n’est pas parcequ’il y a de traces à un endroit que ce n’est pas dangereux pour autant ! Ils y a des gens qui ont de la chance…
On ne doit pas suivre des traces mais sa raison !

Posté en tant qu’invité par Archie:

En tout cas, il y en a qui semblent ne pas etre mega-top bons, ou bien qui n’ont pas lu le topo: ils ont fait leur trace en plein milieu .
Ou alors le manteau etait tellement stable que les risques etaient tres faibles.

En fait, je me dis que j’aurai pris la croupe a droitre aussi (et pourtant je suis nul), mais je me demande pourquoi un groupe aurait pris en plein milieu.

Une opinion, quelqu’un ???

Posté en tant qu’invité par Robert:

Parce que la neige est poudreuse et plus profonde! Je suppose. Alors qu’elle est probablement plus soufflée près de l’arête.

Posté en tant qu’invité par Archie:

Tu as probablement raison, la poudre c’est la poudre :slight_smile:
Mais nous sommes bien d’accord, c’est plus dangereux a cet endroitt, d’autant plus
que sur une croupe soufflée, il n’ya vraiment pas grand chose qui part.

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

A vrai dire je me demande si j’aurais pris à droite sans voir la photo et si je n’aurais pas fait le mouton en suivant les traces. Ne pas suivre la trace directe utilisée par tout le monde et aller faire sa propre trace quand on n’a pas detecté de danger particulier n’est pas une décision facile à prendre, on ne se pose en général même pas la question.

A la descente choisir l’itinéraire le moins exposé est encore moins évident à faire, même en raquettes quand on est en haut d’une belle pente de poudre et que ça semble sans risque on se laisse tenter.

Il est clair qu’avec la photo la partie droite me semble bien plus sûre et intéressante que la trace directe mais que voit-on d’en bas ?

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Mais nous sommes bien d’accord, c’est plus dangereux a cet
endroitt, d’autant plus
que sur une croupe soufflée, il n’ya vraiment pas grand chose
qui part.

Mais non, ce n’est pas plus dangereux au milieu !!!
Il y a juste plus de risque que ce soit dangereux, mais si ce jour ça ne l’était pas, pas de problème !
C’est sûr que l’on ne peut pas évaluer à 100% si c’est dangereux ou pas ce jour, mais si on se pose la question de passer ou pas par là, c’est qu’il y a un passage moins risqué, mais pour un autre sommet où il n’y a qu’un passage, on est bien obligé d’analyser plus précisément la situation (la neige), ou alors on ne tente même pas le sommet !
Le fait qu’il y ait plusieurs itinéraires dont un protégé facilite l’analyse (le passage du milieu est risqué, faudrait l’analyser… on n’y passe pas, c’est plus simple !), mais ce n’est pas toujours le cas…

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

Bubu a écrit:

Mais non, ce n’est pas plus dangereux au milieu !!!

C’est plus dangereux, pas forcément très dangereux mais plus dangereux qu’à droite.

Il y a juste plus de risque que ce soit dangereux,

J’avoue avoir du mal à comprendre la disctinction que tu fais entre « plus dangereux » et « plus de risque que ce soit dangereux ».

A moins que tu ne veuilles parler de la disctinction entre la probabilité d’avalanche et le dommage potentiel mais au milieu les deux sont plus importants. La probabilité d’avalanche est plus faible à droite grace à la pente (semble) plus douce et la neige probablement moins profonde sur la pente terminale. Pour ce qui est du dommage potentiel il y a de bonnes chances pour que si une avalanche se déclenche à droite elle soit d’une ampleur moindre ce qui augmentera les chances de survie (traumatismes moindres, recherches facilités) à condition tout de même que tout le groupe ne soit pas emporté parce qu’alors la fréquentation étant plus faible dans ce secteur les secours vont mettre plus de temps à intervenir et ils n’interviendront que dans la mesure où l’accident a été observé. Il n’est pas forcément conseillé de choisir cet itinéraire si on est seul.

Posté en tant qu’invité par Archie:

donc, si je comprends, en prenant la pente de droite, je minimise le risque
sans me poser de questions. Si je passe au milieu, le risque est plus important,
il faut donc que je me pose un peu plus de questions .
Et en fait tu as raison, quand tu es dans la pente et que tu vois cette trace, tu ne te les posera peut etre pas. Je crois que j’aurais tout aussi moutonnement suivi en me disant que le BRA indiquait un manteau stable dans ce genre de pente (la j’extrapole) et que si eux etaient passés ca devait etre acceptable (ce qui serait quand meme plutot une mauvaise idee de ma part).

En tout cas, je trouve l’exercice « photo+Diagnostic=et vous, vous passeriez ou? » plutot interessant a mener pour un petit cours de nivologie