[quote=« Bubu, id: 1867915, post:13, topic:170794 »]Et bien je trouve que la manip est bien foireuse et toute biaisée.
En effet, le climat local n’est pas seulement déterminé par l’altitude. Dans les environs, il y a plein de zones avec des résineux à 2100m, pourtant il n’y en a pas au Col du Lautaret.
Il aurait fallu échanger la parcelle avec une parcelle à un col autour de 1500m et dans le coin, sur une pente de même orientation, pour avoir la même influence du col sur les vents, le même aspect « barrière climatique » pour les précipitations, le même ensoleillement (durée plus élevée à un col qu’en fond de vallée), etc.
Bien sûr un tel col n’existe pas dans le coin. Donc on ne pourra pas bien en déduire grand chose (il se passera des choses, mais impossible d’extrapoler quoi que ce soit sur ce qu’il se passera au col du Lautaret en cas de réchauffement, ya trop de biais).[/quote]
Je pense que l’idée ici n’est pas vraiment de savoir ce qui se passera exactement au col du Lauraret, mais de dégager des réponses à ces questions qui soit applicables à une échelle plus générale. Pour ça on peut faire pousser les plantes dans chambres climatiques, mais est-ce que ça nous en dira autant sur ce qu’il se passe vraiment dans la nature?
Tu as raison, il y a très certainement des biais dans leur manip, comme dans toutes les manips! On a par contre des méthodes pour contrôler ces biais, notamment dans l’analyse des données, mais bien sûr on ne pourra jamais tout prendre en compte. Et en particulier en écologie, puisqu’on travaille sur du vivant, qui est par définition très variable. Et encore plus sur le terrain, parce qu’il y a des milliers de paramètres qui varient (tu as oublié toutes les interactions avec les autres organismes par exemple!) … Si on pousse ton raisonnement à l’extrême, on ne pourrait alors pas conclure sur une hypothèse tant qu’on l’a pas étudiée sur tous les individus de toutes les espèces dans tous les écosystèmes du monde entier? C’est un peu difficile à mettre en œuvre …
Une grande partie de ce qu’on sait aujourd’hui en écologie des plantes, je veux dire ce qui a été validé expérimentalement, provient de travaux en serre ou jardins expérimentaux, sur quelques espèces (principalement des espèces communes, de prairies). Les manips de terrain comme celle ci, qui utilisent un grand nombre d’espèce, dans des conditions naturelles, et sur une aussi longue durée, sont très rares. C’est pas parce qu’on veut pas en faire, mais avoir les budgets pour les réaliser est de plus en difficile.
Y’a pire! Une grande partie de nos connaissances en biologie moléculaire des plantes, vient d’études sur une seule espèce, la même dans tous les labos depuis des dizaines d’années!
Désolé pour le pavé La science est loin d’être parfaite, mais on avance en mettant des petits bouts imparfaits les un à la suite des autres …