Ah oui j’ai oublié de préciser que c’était parce que ma copine ne grimpe pas… A prendre en compte en vacances. Faut bien faire quelques compromis. La rando c’est bien aussi
Pathologie ?...!
[quote=« Baltringue, id: 1883091, post:11, topic:172758 »]On en parlait déjà sur ce topic :
/viewtopic.php?id=207670[/quote]
Ah j’n’avais pas vu merci, y a des retours bien riches !
Bah du coup c’est déjà évoqué dans l’autre topic (mais pour ma défense je grimpais moins, à l’époque ! ), mais faut juste voir où tu places les « soucis »…
Y a la même pour la télé ou le foot, ils les ont « pathologisées » ces addictions ? Parce que j’côtoie à mon corps défendant un bon nombre de personnes qui regrettent d’être pris ailleurs à l’heure de leur(s) émission(s) ou matchs favori(te)s (et pour la grimpe, z’ont pas encore inventé le replay !).
Le souci se place davantage au niveau du libre-arbitre à mon sens : il y a certes addiction et souffrance lorsque ce n’est plus un choix que d’aller « pratiquer son loisir ».
Cependant lorsque cela reste du domaine du plaisir, bé ma foi ta famille ne peut pas t’en vouloir que tu refuses les repas de famille quand il fait beau : s’ils t’aiment, ils te veulent heureux, non ? Et tes minots, c’est bien toi qui a choisi de les faire et continue à choisir en les amenant au foot, nan ? (c’n’est pas un jugement hin, juste je m’interroge sur les choix que nous faisons et ce qui n’est plus du domaine du choix…)
Moui et non : pour côtoyer (à mon corps consentant cette fois) bon nombre d’addicts à des substances bien moins « saines », j’t’assure que c’est bien le fait de savoir qu’ils vont devoir aller chercher leur « dose », puis l’assimiler, en avoir les effets recherchés, etc, qui les pousse à se lever…
Est-ce une passion pour autant ?..!
Dans ce debat, on ne parle plus d’une passion dévorante qui peut inter agir plus ou moins intensément sur un style de vie, contraindre la vie familiale ou amicale, mais d’une pathologie qui detruit psychologiquement autant que physiquement celui qui en souffre… Sans le savoir.
Mais est ce la passion le problème ? Ou bien une vie qui ne comble pas celui qui se réfugie ( trop ) dans sa passion? Un peu comme l’alcool en somme…
Tout à fait!
Anecdote:
Lors d’un repas de grimpeurs, on avait invité les voisins par politesse
Une voisine avait prévue une soirée « filles » , et a demandé si elle pouvait venir avec ses copines
Pas de souci!
Elles arrivent à l’heure du repas, maquillées et en mini-jupes au milieu d’un groupe essentiellement masculin, chaussés de sandales, vêtus de polaires et de pantacourt
Elles ont passé le début de soirée seules, alors que tout le monde parlait de matériel et de topos, avant de repartir finir la soirée en ville
C’est ce que je disais plus haut, un groupe réuni par une passion reste dans l’entre-soi, et ne s’intéresse plus aux autres, enfermé dans ses discussions. Comme si outre l’escalade (ou le VTT, ou le parapente, ou le cheval…), les gens n’avaient plus de conversation possible. C’est triste. D’où la richesse de pratiquer plusieurs activités différentes (mais ça se ressent sur le niveau !).
Dit autrement : Oh les c… les c… les c… ! L’éclairage ne devait pas être le bon.
Bien sur que c’est pareil : le terme bigorexie est juste adapté à un cas particulier issu d’une situation générale : l’addiction…
[quote]Le souci se place davantage au niveau du libre-arbitre à mon sens : il y a certes addiction et souffrance lorsque ce n’est plus un choix que d’aller « pratiquer son loisir ».
Cependant lorsque cela reste du domaine du plaisir, bé ma foi ta famille ne peut pas t’en vouloir que tu refuses les repas de famille quand il fait beau : s’ils t’aiment, ils te veulent heureux, non ?[/quote]
c’est exactement ce que disent tous les junkies : ca me fait du bien, laisse moi ma dose !
ce n’est pas ça la question : est ce que ce qui te fait du bien sur le moment ne te détruit pas à long terme ? Destruction sociale, mentale, voire physique (car un grand principe de l’addiction c’est qu’à long terme tu dois augmenter les doses… je ne compte pas les genoux détruits de copains traileurs ou volleyeurs)
Ca c’est un autre débat : sommes nous vraiment libres quand à nos choix ? importance du déterminisme, de l’environnement, etc etc débat 1000 fois traité, plein de références à ce sujet, Spinoza, bourdieu, Marx, Sartre (non ce ne sont pas des grimpeurs )
À mon sens, préférer aller en montagne à un repas en famille ou à un match de foot du petit dernier, ça n’a rien de choquant. Les repas de famille, c’est souvent chiant. Et les matchs de l’équipe des poussins de saint hilaire les bois, c’est sûrement rasoir.
Après, c’est une question de choix, de négociation, de priorités, d’équilibre à trouver pour soi et son entourage.
certains Addicts ont été glorifiés, je pense à Kelly Slatter ,Robby Naish Moitessier , Tiger Wood ,certains sont mort de leur passion : Degaillardon Dieuleveux … Bon se sont des pros mais vous pensez qu’ils avaient d’autre priorités/activitées que leur discipline? Sont où étaient ils sociables ? Moitessier à abandonné sa famille pour naviguer, il reste néanmoins un exemple pour toute une génération de marins modernes.Tiger après s’être hissé au sommet à fini en cure de désintoxication sexuel , Slatter ne peu pas se rendre dans un lieu public sans que des gamines ne se jettent sur lui…
Et pour être pro aujourd’hui ne doit on pas sacrifier toute sa vie pour la discipline ? Un nageur pro passe toutes ses journées dans l’eau ,dimanche compris… Pourtant on nous les présentent comme des exemples .Peut être que notre société nous propose un modèle qui rend junk ?..
La difficulté pour juger est de définir une norme, qu’est qu’être normal ou équilibré ( dans un monde comme le notre ou l’on tutoie les extrêmes et les contradictions…) ?
Perso je suis Addict , je n’imagine pas la vie sans sport , parfois cela crée des tensions dans mon couple , mais je serais encore moins heureux si je devais tout arrêter pour garder ma femme par exemple.
En addicto, il existe une proposition de « réponse » qui s’appelle la Réduction des Risques : ok, tu n’veux pas arrêter ta drogue parce que tu y trouves ton compte quelque part… Et du coup, comment faire en sorte qu’elle te fasse le moins de mal possible ?
Genre dans les exemples cités, ok cours cours, mais recherche comment économiser tes genoux…
Ou apprend la négo dans ton couple qui te permet de trouver un équilibre entre ta drogue et d’autres bouts de vie qui valent le coup, aussi !
Certes, mais la question n’est pas de préférer ou non, c’est de ne plus avoir le choix !
Pour mes toxs adorés, la question ne se pose même pas : ils ne préfèrent pas chercher ou prendre leur dose que vivre un repas en famille (en même temps, z’en ont plus beaucoup de famille qui veut partager des temps avec eux, mais c’est un autre sujet), ils n’ont plus le choix !
Leur produit leur impose leur vie, leur rythme.
A quel point le « sport » est-il un choix ou un besoin, c’est là l’interrogation principale me semble-t-il. (Mais comme précisé par la Baltringue, chercher ce qui guide nos choix et à quel point nous sommes libres de nos choix, c’est pas gagné !)
La bigorexie, c’est quand on habite la Bigorre ?
La pratique d’un sport qui serait un choix librement assumé jusqu’au moment où, pour certaines personnes seulement, leur organisme deviendrait addict aux hormones qu’il secrète lui-même à l’occasion de la pratique de cette même activité : ce serait un raccourci bien commode pour ignorer d’autre modalités.
Il y a la pratique d’un sport qui peut compenser ou répondre à un quotidien par trop contraignant, voire « aseptisé » ; d’où cette pratique deviendrait indispensable tant que durerait ou s’accentuerait la situation en cause.
Que dire d’une pratique qui devient un argument de l’identité et de la performance que l’on peut développer comme un faire-valoir pour soi-même ou dans un groupe social donné (stimuli d’ailleurs souvent mis en levier par le marketing)…
Alors, vouloir édicter une norme et désigner des patients qui, comme bon nombre d’entre-nous, ne veulent surtout pas de rémission !
Je connais un paquet de sportifs addicts aux endorphines (coureurs, cyclistes, nageurs, avironneurs par exemple), mais je ne connais personne qui ait un besoin de montagne similaire au besoin de courir.
Alors je vais évidemment témoigner des comportements des gens que je connais (et pas des grimpeurs de salle ou de bloc exclusivement, je ne connais personne dans ce milieu là).
En cas de blessure, grimpeurs ou coureurs, même combat: état de manque, etc.
Mais quand il s’agit de choisir entre un barbecue avec des potes et la sortie dominicale, le coureur ou cycliste va jusqu’à se lever à 1h du matin pour faire ses 40 ou 150 bornes, tandis que le grimpeur choisit en fonction de la météo, du projet du moment, etc, et peut-être qu’il savourera sa bière en se disant que ses doigts méritent quand même un peu de repos.
D’ailleurs, la plupart des cyclistes ont un home trainer, alors que peu de grimpeurs ont un pan à la maison. Éventuellement une poutre…
Je pense que tu te trompes, les phénomènes de manque sont les mêmes (en tous cas sur moi je le ressens clairement de façon identique, avec le gros souci qu’il est facile d’aller courir, alors que grimper demande du temps, une météo correcte, un partenaire, de la lumière, donc manque bien plus fréquent je trouve)
?? Pour moi c’est 100% l’inverse, quand j’ai repas de famille je fais tranquille un peu de vélo ou course à pied de 8h à 11h, alors que si je veux grimper… ça prend la journée donc infaisable. Si je veux skier… faiasable mais départ très tôt le matin, car c’est long,et il y a la route…
Ca c’est une question de place…
Dans cette affaire, je distingue deux choses : la frustration générée par la perspective de ne pouvoir grimper et de perdre le niveau, et le véritable « manque » d’endomorphine que peuvent procurer les séances de footing régulières. Simple frustration dans le premier cas, addiction (pathologie) dans le deuxième.
Encore un créneau pour l’industrie farmaseutic.
rassure toi : grimper libère aussi des endorphines auxquelles on est très vite addict :lol:
Être accro au plaisir, ce n’est pas être malade, heureusement !
La Baltringue, tu dis bien que si repas de famille tu fais autre chose (sous-entendu tu peux t’en passer), tu pourrais même skier mais tu trouves des raisons au fait que ce soit trop compliqué (si tu étais vraiment « addict », la question de la route ne se poserait même pas, j’en connais qui se lèvent à pas d’heure et font des bornes et des bornes en se mettant grave en danger juste pour aller chercher leur produit, le tien semble moins « indispensable »…).
Je crois lire que Restaud fait la distinction entre la recherche du plaisir, l’« envie », et le « besoin », presque vital : ce serait donc uniquement dans ce cas qu’on parlerait de « pathologie ».
Mais, au passage, c’qui est drôle en grimpe, c’est le coup du lien !
Si une des théories veut que l’addiction soit une perte / un manque de lien, et que ce soit le produit qui se substitue au lien… C’est donc le produit qui fait lien (pour schématiser), ici : la grimpe !
Du coup, avec la corde et la cordée, on serait juste dans l’addiction parfaite !