La partie chilienne de la Patagonie est une zone particulièrement sauvage, aux paysages montagneux plus impressionnants encore que sa moitié Argentine.
Situés au cœur de massifs imposants, glaciers, lacs et rivières serpentent et s’étendent dans une région majestueuse, entourés de forêts étendues qui abritent une grande diversité de faune et de flore.
La grande richesse de la Patagonie chilienne réside dans cette nature puissante et vierge, qui attire autant les touristes à la recherche d’espaces naturels et vierges que les multinationales occidentales à la conquête des ressources naturelles, énergétiques et minières.
De nombreux projets de construction de barrages sur la quasi-totalité des rivières du sud du Chili sont actuellement proposés par des entreprises étrangères (Suisse, Etats-Unis, Espagne). Le projet HidroAysen, crée en 2006, est issu du nom d’un consortium conduit par Endesa, entreprise énergétique espagnole, associée à Colbun – Chili- et concerne quant à lui
l’édification de 5 barrages dans la région naturelle de l’Aysen.
L’ensemble de ces projets n’a pas pour but de réguler le débit des cours d’eaux parfois très tumultueux, mais vise fournir 2750 MW d’origine hydroélectrique à la capacité de production électrique du pays, ce qui revient à augmenter celle-ci de près de 80%. L’électricité produite bénéficiera en priorité à la région métropolitaine (Santiago et environs) ainsi qu’aux mines gigantesques du nord du pays (le Chili est le 1er producteur mondial de cuivre).
Ce gigantesque ouvrage prévoit de noyer environ 6000 hectares sur cinq sites situés tout au sud du Chili, dans la XIème région, afin d’alimenter les usines, mines et villes du centre et du nord.
Pour acheminer l’énergie vers le Nord, il serait nécessaire de mettre en place 2200 km de lignes électriques à Haute Tension, créant ainsi une cicatrice sur toute la moitié sud du pays jusqu’à Santiago.
CONSEQUENCES ET IMPACTS
A ce jour le projet HidroAysen recense plus de 4000 commentaires liés aux impacts écologiques potentiels. Les conséquences de tels projets seraient nombreuses et catastrophiques d’un point de vue environnemental :
- DESTRUCTION DES PAYSAGES
- DISPARITION D’ESPECES ANIMALES ET VEGETALES
- CONSTITUTION DE RESERVOIRS PRODUCTEURS DE METHANE (GES)
- AUGMENTATION DES POLLUTIONS LOCALES
- MODIFICATION DES RESEAUX HYDRIQUES DES ZONES CONCERNEES
- CREATION D’UN RISQUE D’ACCIDENT MAJEUR
La construction de ces barrages aurait pour conséquences :
- La construction de 2200km de lignes à hautes tension reliant la région du sud (Aysen) à Santiago (au centre), en traversant 8 régions et 64 communes
- La défiguration de 12 réserves de forêts protégées
- 15645 hectares directement touchés par les installations
- 4.6 mio d’hectares de paysages naturels dégradés
- Un risque potentiel de destruction du fait de l’exposition des installations dans une région à fort risque sismique
- Une baisse importante du tourisme avec des conséquences économiques et sociales latentes
De plus, Les méga-barrages ne sont pas une réponse au changement climatique, car ils sont responsables de 4% des gaz à effet de serre, tout en détruisant l’environnement et les conditions de vie des populations locales. Pourtant, on leur attribue des ‘crédits-carbone’, qui, vendus aux industries du Nord dispensent celles-ci de faire des réductions réelles. Au Sud comme au Nord, c’est un mode de production utilisant sans cesse plus d’énergie qu’il faut questionner, au lieu de poursuivre sans scrupules la dénaturation dernières régions encore épargnées de la planète.
Entre autre impact désastreux qu’entraînerait ce projet, la ligne à haute tension transportant l’énergie depuis Aysen jusqu’à Santiago, pour approvisionner les industries proches de la capitale ainsi que les industries minière au nord. Le réseau d’une telle ligne à haute tension serait le plus long du monde : 2200 km, et traverserait huit régions. Il nécessiterait environ 15700 hectares d’intervention. Cette ligne géante du projet HidroAysen affecterait des milliers de propriétés, douze zones sauvages protégées, et dégraderait des millions d’hectares de paysages uniques.
LES DROITS D’EXPLOITATION DE L’EAU
La situation des droits d’exploitation de l’eau est particulière au Chili. Le pouvoir que détiennent certaines multinationales (dont Endesa, Xstrata, Colbun…) sur les rivières et les vallées du Chili est le résultat de privatisations injustifiées et décidées par les fonctionnaires de l’ex-régime militaire.
En 1989 furent privatisés le secteur électrique chilien ainsi que la plupart des droits sur l’eau. Le droit d’occupation des bassins hydrographiques fut concédé aux entreprises privées. En 1997, une seconde et obscure opération a permis que les mêmes ex-fonctionnaires du gouvernement militaire vendent le secteur électrique chilien à Endesa, en transférant sans contrepartie les droits de l’eau du Chili. Cette entreprise est dès lors propriétaire de 80% des droits de l’eau du pays, et de 96% de ceux de la région de Aysen, une des région la plus riche du Chili en biodiversité et la seconde réserve au monde en terme de ressources d’eau douce.
LE PARADOXE ENERGETIQUE
Le Chili est l’un des pays au monde doté d’un énorme potentiel en énergies renouvelables non conventionnelles (ERNC). Le désert d’Atacama, situé au nord du pays, remplit toutes les conditions pour la fourniture d’énergie solaire. La capacité éolienne et géothermique se prolonge pratiquement tout le long du territoire, sans oublier le potentiel d’énergie marémotrice sur ses longues côtes, et les petites centrales hydro-électriques dans le centre sud. Plus paradoxal encore, de tout le territoire chilien, la Patagonie est la région la plus riche en potentiel éolien, en marémotrice et en petites centrales hydrauliques.
LA CAMPAGNE CONTRE HIDROAYSEN « PATAGONIA SIN REPRESAS »
Depuis 2006, citoyens et membres d’organisations (plus d’une cinquantaine) se sont unis pour développer la campagne la plus mémorable du Chili). Le projet HidroAysen est sujet à de très fortes oppositions, en particulier par les populations locales. A cela il subsiste actuellement plus de 4000 éléments de contestation relevés lors des études d’impact, qui devront être clarifiés d’ici à fin juin 2010.
Cette campagne pour la protection d’une des dernières région naturelle préservée du monde ne concerne pas seulement le Chili mais devrait réunir toutes les personnes qui estiment encore qu’une telle richesse de vie et de paysage se doit d’être intégralement protégée des ambitions purement économiques ou politiques.
APPEL AUX COMMUNAUTES QUI SOUHAITENT ENCORE PRESERVER CETTE ESPACE DE VIE !
MERCI DE VOUS MANIFESTER. UNE ACTION DE SOUTIEN AUX OPPOSANTS EST PREVUE LE VENDREDI 4 JUIN DEVANT LA PLACE DES NATIONS, GENEVE, ONU.