Passion / gagne-pain

Posté en tant qu’invité par Stalker:

Voilà, je suis certainement le n-ème à me demander ce que je fous à Paris, à bosser pour vivre, en rêvant de montagne du lundi au vendredi.

Un copain, attristé par mon dilemme, me dit « Mais vas-y ! Pars la rejoindre ta montagne ! Vas t’installer là-bas, sinon tu regretteras jusqu’à ta retraite, quand tu seras aigri d’avoir raté ta vraie vocation. »

C’est tentant, je me dis. Mais j’ai un gros doute en même temps: aujourd’hui j’ai deux vies:

  • une vie de merde (pardon) où je fais un travail totalement inutile pour l’humanité (marketing)
  • un coin de paradis qui m’attend dans les montagnes, dont la futilité ne me dérange pas, car c’est bien « l’inutile » qui fait la beauté de l’alpinisme.

Ma vie grise me permet de financer l’accès au coin du paradis. Et plus ma vie en bas est grise, plus la neige me paraît éclatante à 3500 m.

Et là je me dis: mais si la montagne devenait mon métier, elle ne serait plus « inutile », un geste gratuit et sans finalité autre que le plaisir. Travailler en montagne, c’est comme travailler en bas (j’entends - vendre ses services et faire des concessions). Du coup, je perdrais mon coin de paradis, ce qui m’aide à passer la semaine au bureau actuellement. Je me souviens de la tête de l’unique guide avec qui je suis parti en montagne il y a quelques années. Qu’est-ce qu’il s’emmerdait avec nous le bougre… Il en avait marre d’alpinistes de dimanche dans notre genre, il essayait de faire le commercial, de nous faire revenir pour une nouvelle course, de nous faire raquer, mais le commercial ça lui allait pas, et il avait l’air stressé et piteux. C’est parce qu’il cherchait à concilier sa passion avec son gagne-pain.

Voilà mon inquiétude. Ca m’intéresse d’avoir quelques témoignages, de ceux parmi vous qui ont réussi ou raté leur rapprochement à la montagne. Un rapprochement physique, mais aussi professionnel (genre vendeur au Vieux Campeur, :-)) ).

Posté en tant qu’invité par Nitro74:

Qu’est ce que tu attends pour chercher du boulot dans la région Rhone Alpes, moi ça fait 7 ans que je suis sur la region, c’est sur la semaine je suis dans un bureau mais tous les week end c’est montagne, ski, grimpe…
Quelque part j’envie ces gens qui sont en montagne ou sur les skis tous les jours, mais le statut de travailleur saisonnier ne me branche pas trop…
Tous les guides que j’ai rencontré semblent etre blasé au bout de quelques années de pratique du métier, ils en ont marre de tirer des boulets en montagne qui sont au taquet dans le 5 sup…
Moi je ne pourrai plus retourner dans ma région d’origine Lorraine et en plus j’ai rencontré ma femme en Haute Savoie qui est d’ailleur ma partenaire en montagne.
C’est sur je n’ai pas un gros niveau en montagne ( plus proche du débutant…)mais je me fait plaisir et tous ce qui m’interresse c’est progresser pour faire des choses encore plus belle.
A mon avis il faut trouver son equilibre entre travail et passion , c’est parfois pas evident…
A+

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Louise:

Moi je pense que c’est le top de pouvoir associer les loisirs et le travail. Et ca ne rend pas tes week-end plus pourri bien au contraire. C’est sur que guide sa dois pas être la joie tout les jours, mais tu peux déjà trouver un job pas loin de la montagne, ou une boite qui travaile dans le domaine du sport (genre vendeur au vieux )

En tout cas si tu veux ouvrir une boite en rapport avec le sport dans la région Rhône alpes, je suis déjà intéressée…

Posté en tant qu’invité par Louise:

Renseignes toi mais il me semble que salomon cherche une personne en marketing

Posté en tant qu’invité par dlayote:

non, franchement, vous êtes sérieux quand vous dîtes que vendeur au « vieux » ça rapproche de la montagne ?

Posté en tant qu’invité par Louise:

t’es pas d’accord?

Posté en tant qu’invité par ZeBadGuy:

Perso je pense que quitte à bosser autant faire un boulot qui gagne bien et qui te laisse un temps libre raisonnable. Je suis grimpeur pas alpiniste et franchement faire moniteur d’escalade et encadrer des minots dans du 4+ toute ma vie ( et si j’ai de la chance faire une grande voie un peu plus intéressante de temps en temps) ça m’a refroidi de me lancer là-dedans. En plus les BEs que je connais, à part une ou deux excceptions finissent par grimper (enfin grimper vraiment pas poser des mouls en baskets dans du 4 ou du 5) moins que moi. Faut dire qu’en passant toutes ses journées en falaise, au bout d’un moment quand t’as du temps libre tu dois avoir envie de faire autre chose que de l’escalade.

Guide, c’est peut-etre plus intéressant comme boulot mais j’imagine que 90% de leur temps (à aprt quelques exceptions) est passé à refaire des courses classiques. J’imagine que comme en grimpe quand on a le niveau d’aller dans des trucs plus intéressants, on ne prend pas de guide si ?

Au moins en travaillant dans un autre domaine, on fait autre chose de sa vie et on préserve sa motivation et son envie.

L’idéal étant toujours d’etre soit suffisamment fort pour pouvoir vraiment grimper tous les jours soit de travailler le moins possible (prof agrégé par exemple…°

Posté en tant qu’invité par dlayote:

ça me semble clair que non… un magasin est un magasin, point barre.

Posté en tant qu’invité par Louise:

Je suis pas sur a 100%, mais je crois bien qu’ils testent une grande partie des produits pour lesquels ils sont spécialisés. De plus c’est plus intéressant discuter avec un client qui partage ta passion. Mais le boulot reste le boulot, il y aura toujours des moment très chiant.
Et c’est vrai que travailler au vieux sur Paris c’est moin cool qu’a sallanches ou evian…

Posté en tant qu’invité par Stalker:

Merci pour ce tuyau Louise
En te relisant j’ai l’impression que tu es dans le même genre de situation… je me trompe ?

Posté en tant qu’invité par dlayote:

le but de ce genre de magasins est de vendre pas tellement d’établir des relations et alors beaucoup de vendeurs du rayon grimpe ont peut-être été un jour faire un tour dans une via ferrata mais pas plus… non c’est un travail duquel on ne peut pas attendre plus qu’un salaire, ce qui est déjà pas mal…

Posté en tant qu’invité par Louise:

Je connais essentiellement le vieux de sallanches ( a coté de cham). M’êtant acheté récament du matos d’escalade, je peux afirmer que les vendeurs sont pas des sportifs du dimanche, ils ont souvent un niveau supérieur à leurs clients.
Mais est ce que c’est comme ca dans tous les vieux ???

Posté en tant qu’invité par Louise:

Moi je recherche un taf dans un service achat d’une boite de sport, ou dans la région

Posté en tant qu’invité par coco:

Exact.
Prof (agrege ou pas) ou chercheur, ou fonctionnaire. Mais il est vrai qu´avec l´agreg, tu optimises le rapport temps de travail/salaire !!

Ne faut-il pas que la montagne nous soit un peu inaccessible pour que nous prenions tant de plaisir a la redecouvrir chaque WE ? Etre branche « montagne » professionnellement 24/24, c´est prendre le risque de s´en lasser.

Posté en tant qu’invité par toto le héros:

« Prof (agrege ou pas) ou chercheur, ou fonctionnaire » vivent les clichés meme si il y a du vrais, les profs en seine saint denis vont apprécier…
il y a des gens qui bossent à 80% en suisse, les saisonniers, les chomeurs ets qui ont aussi du temps sutout avec les 35h après à chaqu’un de trouver sa formule

Posté en tant qu’invité par Fab:

Comme je comprends ton désarroi!
Je suis moi-même salarié sur Paris. Après 5 années d’un métier pas réputé pour être le plus sexy du monde (Auditeur financier), j’ai décidé de claquer la porte. Et me revoilà en train de signer un CDI sur… Paris. Mais il est vrai que cette activité, si elle ne me rapproche pas de la montagne, me permet d’y accéder de temps en temps, pécuniairement parlant, chose que je ne pouvais m’autoriser lorsque j’étais étudiant. Il ne faut pas se voiler la face, on bosse pour gagner de l’argent qui nous permet de nous offrir les loisirs qu’on espère. Etudiant déjà, j’hésitais entre mes études de management et une formation vers les métiers de guides. Cependant, ce n’est pas le même tarif entre la fac de Clermont et se loger vers Cham’… Aujourd’hui parisien par la force des choses, d’origine bretonne, mon salaire me permet d’acquérir sans trop me poser de question le matos qui me manquait depuis que je pratique la montagne. Imagine, à 15 ans je « dormais » tout tremblottant au pied du Vignemale avec un sac de couchage dédié au camping (genre avec des motifs du type nounours ou bateaux). La première tente a cédé dans l’Atlas marocain, sous l’effet d’une brise et non pas d’une tempête… J’ai marché sous la neige et la grêle torse-poil avec juste un poncho décat’ en guise de coupe-vent! Allez, j’arrête de me la jouer Cosette!!! Je suis heureux maintenant de pouvoir aller skier 3 fois par ans, de m’offrir au minimum une semaine de rando-alpinisme chaque année et dans des conditions de progression et de sécurité correctes et aussi de me rendre 2 à 3 semaines par an dans des pays étrangers, le plus dépaysant possible. Alors il faut voir le bon côté des choses. A paris, nous sommes à 2h de Lyon mais aussi à 3h de la mer.
Moi aussi, j’ai rencontré un guide. Celui-ci m’avait confié qu’il n’avait pas besoin de travailler pour gagner sa vie (héritage conséquent). Alors il emmenait des touristes, juste pour s’occuper entre 2 expé dans les Andes ou au Népal. Dans ces conditions, moi-aussi je veux bien faire son boulot. Mais pour ce qui est de la récompense, au vu des conditions de travail et de la responsabilité, je pense que ce n’est pas cher payé. Enfin, s’ils ne peuvent se permettre d’autres loisirs : voyages, mer… je préfère m’enliser dans la grisaille parisienne 80% de mon temps et m’éclater à fond les 20% restant. Pour exemple : ce w.e, préparatif de prochaine rando, w.e prochain : plongée au large de Brest, w.e suivant : excursion-mariage à Montpelier et semaine du 14/07 progression glaciaire du côté d’Argentière…

Posté en tant qu’invité par Vince:

Je me suis echauffe hier avec un vendeur du vieux campeur de strasbourg. A peine ouvert depuis quelques semaines. Meme effronte le gars. A raconter que des conneries et a vouloir m’en persuader.
J’avous que si y’avait pas eu 12% sur tout les articles en magasin je lui laissais tout sur le comptoir.

Posté en tant qu’invité par Alex:

détail ?

Vince a écrit:

Je me suis echauffe hier avec un vendeur du vieux campeur de
strasbourg. A peine ouvert depuis quelques semaines. Meme
effronte le gars. A raconter que des conneries et a vouloir
m’en persuader.
J’avous que si y’avait pas eu 12% sur tout les articles en
magasin je lui laissais tout sur le comptoir.

Posté en tant qu’invité par coccx:

Depuis maintenant un an je vis à Grenoble et mon emploi n’a aucun rapport avec la montagne et/ou l’environnement. J’habitais sur Paris et voulais depuis plus de cinq ans en partir… c’est chose faite ! Après l’appartement, le boulot et tous les week-end : sorties, même le soir parfois après le boulot ! En 15 mn, tu grimpes, tu randonnes, enfin… t’en profites !

Posté en tant qu’invité par toto le héros:

-12% au vieux c’est pas tous les jours! hors carte de fidèlité bien sure!
rassure moi c’est juste pour l’ouverture du mag?