[quote=« JP13, id: 844867, post:55, topic:84073 »]Apparemment c’est un sujet qui intéresse et divise.
Peut-être parce qu’il y a un problème et pas vraiment de bonne solution.
D’un côté, vous le savez, les clubs ont de plus en plus de mal à trouver des encadrants et pas seulement pour l’alpinisme. Ça veut bien dire que le rapport entre les avantages qu’on peut y trouver (plaisir d’organiser, possibilité de se faire de nouveaux amis, satisfaction d’ ego
) ne compensent pas les inconvénients. D’où l’idée d’essayer de modifier ce rapport en remboursant les frais des encadrants.
De l’autre côté, si on fait payer les participants (ou le club, ce qui revient au même) pour défrayer les encadrants, les rapports peuvent être faussés et il y a un risque de d’encourager un comportement de consommateur.
Donc, comment faire pour inciter ceux qui le peuvent (et ils sont souvent nombreux) à encadrer sans jouer sur le côté financier?
Suite à une expérience faite dans notre club et à de multiples discussions, j’ai l’impression qu’il y a pas mal de gens qui accepteraient d’encadrer, mais de façon ponctuelle et informelle. Ils veulent bien donner un coup de main, voir même organiser une sortie « improvisée », mais ils sont réticents à l’idée de se former pour être brevetés. Autrement dit, ils veulent bien rendre service de temps en temps mais ils ne veulent pas se créer des obligations en programmant des sorties longtemps à l’avance ou assumer des responsabilités.[/quote]
Perso, j’ai vu fonctionner des systèmes complètement différents entre la FSGT (Grenoble et ESC Paris 11ème) et le CAF (Grenoble Oisans)
Le seul point commun était la réunion du jeudi soir et l’affichage des courses proposées.
À la FSGT on était tous assis autour d’une grande table, on commençait par raconter les sorties précédents, il n’y avait pas de programme, et quiconque en avait envie proposait une sortie pour le WE (ski de rando). On en retenait habituellement trois ou quatre en fonction du succès des diverses propositions et après discussion sur les conditions. Ensuite, sur le terrain, les plus expérimenté-e-s prenaient naturellement les choses en main dans le cadre d’un co-encadrement souple, il n’y avait pas d’encadrant unique de désigné au départ.
Un encadrant diplômé comme moi n’avait aucune obligation de proposer des courses et aucun avantage particulier, simplement je participais régulièrement aux activités. Il arrivait aussi qu’on me demande spécialement de venir à une sortie, notamment pour apporter la technique de sauvetage en crevasse dans une course ou un raid TBSA.
Au CAF GO c’est le système habituel de petites tables, chacune avec une proposition par un encadrant officiel. Le calendrier reste néanmoins indicatif en fonction des conditions. Il n’est pas envisageable de venir avec sa proposition si l’on n’est pas dûment estampillé encadrant. À peine si on peut depuis peu essayer de trouver des équipiers via le forum internet interne au club, mais pour des sorties strictement privées.
Bien sûr, il y a au départ une grosse différence de conception de l’activité montagne : à la FSGT on considérait que le but de tout pratiquant était l’autonomie, qu’on avait tous des progrès à faire en permanence, et qu’on pouvait toujours apprendre ponctuellement qq chose d’intéressant de n’importe quel participant dans le cadre d’une pédagogie réciproque. D’ailleurs, j’ai vu avec beaucoup d’intérêt dans le fameux article d’Alain Duclos que le fait d’avoir un dirigeant unique dans un groupe augmente statistiquement les risques d’erreur et d’accident, ce qui correspond à mes observations personnelles.
Une grosse différence est aussi, évidemment, la taille du club. Impossible de mettre tout le monde autour d’une table et de s’écouter au CAF GO !
Les questions de responsabilité, même si elles occupent une grosse place dans les fantasmes, et tout comme les histoires correspondantes pour les élus, sont marginales dans la réalité des pratiques. Ce qui n’est pas toujours vu, c’est que plus un club contrôle ce qui se passe entre ses membres, plus il augment ses chances que la justice considère les participants non-encadrants comme des consommateurs nécessitant une protection particulière, et plus il risque des poursuites judiciaires ès qualité de personne morale …
Il faudra toujours des formations techniques, et je suis reconnaissant de celles que j’ai reçues et j’ai toujours essayé de les rendre par mon activité en club ou entre copains. La vie sociale c’est l’échange. Par contre la notion d’encadrant telle qu’on la pratique communément me paraît personnellement quelque peu obsolète.
Après « faut-il brûler les topos » et « faut-il brûler les refuges », la vraie question est peut-être « faut-il brûler les encadrants » 