Posté en tant qu’invité par Alex:
Salut,
tu présentes une version très aboutie du projet. J’ai assisté l’année dernière au colloque qui s’est tenu à Cassis et la structure était plus floue. Le GIP avance donc et c’est bien.
Actuellement, en tant que chercheur je participe avec l’ONF à une étude sur la sabline de Provence, espèce végétale endémique de la région de Marseille et présente dans les calanques, souvent au niveau des éboulis. Vous avez un résumé de notre projet de recherche sur le site web suivant :
http://www.imep-cnrs.com/gouffeia/goufclub.htm
Mais je souhaiterai surtout intervenir d’une façon plus générale sur la question de l’impact des grimpeurs dans les milieux naturels ou semi-naturels.
Je crois que la première chose à reconnaître c’est que notre activité expose la biodiversité à un certain risque d’érosion, soit par perte de population (perte de diversité géntique) soit carrément par perte d’espèces rares ou endémiques. Ceci dit, montrer que les espèces sont exposées ne suffit pas, il faut ensuite étudier l’impact réel de l’activité, qui dépend de la biologie et de l’écologie de chaque espèce.
Prenons l’exemple de la zone située au pied des voies d’escalade qui subit une perturbation intense de la part des grimpeurs; cette zone est elle essentielle à la viabilité de certaines espèces, si oui lesquelles et où ? et si une perturbation modérée de la part des grimpeurs étaient favorable ? Difficile de répondre sans avoir de données fiables sur l’écologie de la faune et de la flore des milieux rocheux ou de falaise, et mise à part peut être pour les oiseaux ,ces milieux sont peu connus des scientifiques.
Je crois qu’il serait bon de traiter véritablement la question et cela pourrait être le rôle d’un parc national de motiver de telles recherches. Ensuite la gestion possible serait d’éventuellement de fermer pour un certain temps certains sites ou parties de site afin de retrouver une mosaïque de pertubations. Et là je crois qu’en Provence nous avons accés à un réservoire de falaises qui permet une « jachère » des sites sans limiter les grimpeurs.
Par ailleurs en tant que grimpeur je suis assez favorable à la politique consistant à éloigner les parkings, ça rajoute un tout petit peu d’engagement à l’escalade tout en diminuant la densité humaine.
Alex Baumel, IMEP = labo de l’Université Aix Marseille III