Parapente vol aiguille du midi

Posté en tant qu’invité par Westphale:

Pour voler de l’aiguille du midi en ce moment, est-ce qu’il faut un équipement pour rejoindre le déco sud ? (crampons, cordes…).

Posté en tant qu’invité par Marc Lassalle:

Il suffit de se renseigner auprès du bureau des guides à Chamonix (ou auprès du téléphérique de l’Aiguille du Midi) pour savoir si l’arête est équipée pour les skieurs de la Vallée Blanche.
En principe c’est le cas à cette période de l’année et la descente de l’arête ne nécessite alors ni piolet, ni crampons, ni corde : il y a des marches taillées et une grosse corde fixée sur des pieux qui sert de main courante : absolument aucun souci (il faut se rappeler que cette arête est descendue chaque jour de beau temps par des centaines de skieurs qui ont des chaussures avec des semelles lisses + des skis + des bâtons et qui n’ont, pour l’immense majorité d’entre eux, jamais mis les pieds en montagne, alors…

Bien sûr si l’arête n’est pas équipée (mais cela m’étonnerait), il faut alors piolet+crampons et éventuellement une corde si on a peu d’expérience de la haute montagne (l’arête est très aérienne et exposée, mais elle n’est pas difficile).

A+ Marc Lassalle

Posté en tant qu’invité par SylvainW:

Merci Marc pour tes infos.

Une petite question:
Avec un parapente classique et par vent faible, le décollage sud permet-il de faire le tour des aiguilles versant mer de glace et de rejoindre l’attero officiel à Chamonix en évitant la zone interdite de survol du PGHM ?
merci!

Posté en tant qu’invité par Marc Lassalle:

Absolument aucun problème !

Il fut un temps (lointain maintenant !) où la finesse des voiles de cette époque ne donnait pas beaucoup de marge pour rejoindre Chamonix s’ il y avait du vent en vallée, mais ces temps sont à présent révolus.

Quel que soit le modèle du parapente utilisé (y compris les modèles « école »), par conditions météo « normales » pour voler de là-haut, on arrive vraiment très haut au-dessus de Chamonix en ayant fait le tour en survolant la Vallée Blanche et la Mer de Glace.

En fait il est même très facile de raccrocher en face à Plan Praz et de poursuivre le vol sur les Aiguilles Rouges.
C’est ce qu’ont fait un certain nombre de pilotes cette semaine qui ont profité des excellentes conditions météo de mercredi dernier.

Dans tous les cas, il n’y a absolument aucun souci pour rejoindre Chamonix en ayant fait le tour des Aiguilles : on a une marge énorme de sécurité ;-))

A+ Marc Lassalle

merci marc !
Je vais peut-etre aller y trainer sous mon ultralite alors… pas une finesse de compétition mais visiblement ce n’est pas nécessaire!
Bon vols

Posté en tant qu’invité par Marc Lassalle:

Avec une Ultralite ?

Aucun problème bien sûr :slight_smile:
Le vol est absolument de tout beauté (je l’ai déjà fait 3 fois et j’y retournerai sûrement).
Fais-toi plaisir…

Marc

Posté en tant qu’invité par MichelM:

salut,

j’ai fait partie d’un groupe qui a fait le vol de l’Aiguille mercredi dernier dans des conditions fantastiques, certains ont raccroché Planpraz directement pour continuer pendant plusieurs heures, d’autres sontr allés d’abord aterrir au Bois pour remonter sur Planpraz par après et terminer la journée en beauté en remontant d’abord à la hauteur du Brévent pour aller se balader vers la Flégère, l’Aiguillette des Houches ou le Plan.

Pour la descente de l’Aiguille prends les crampons, j’ai regretté de ne pas les avoir pris, c’est bien crouté surtout dans le « Z » et ça m’aurait permis de doubler toutes les cordées du skieurs qui avaient du mal à avancer.

Posté en tant qu’invité par MichelM:

pour revenir à ce que j’écrivais plus haut, il y a eu dans quelques cordées de skieurs des moments de quasi panique tellement c’était crouté, surtout dans le chemin sur le versant Nord, et pendant un bon moment ça n’avançait plus du tout.
Avec leurs chaussures de ski c’était la galère pour certains.
Avec mes chaussures d’alpinisme non cramponnées je ne serais pas allé dans le chemin versant Nord, déja le long de l’arête il y avait quelques passages bien glissants où je devais me tenir à 2 mains le long de la corde.

voila une photo aérienne de l’Aiguille mercredi dernier, voyez les 2 files :
http://geo.hmg.inpg.fr/mto/jpegs/080213/0554.jpg

Posté en tant qu’invité par tof666:

Tu as probablement raison pour les crampons sur l’arête. Vendredi, nous avons rapidement fait un Grand Envers dans l’après midi. Il n’y avait aucun problème sur l’arête (pas besoin de crampons/piolet, il suffisait de se laisser glisser en contrôlant avec une main). Mais je me rappelle avoir doublé 3 « skieurs » qui n’était vraiment pas à l’aise et qui n’allait pas vite. Je les avais observé après le Z depuis la cabine et nous les avons rejoint avant qu’il ne sorte !!!
Il n’était que 3 et j’imagine le bronx s’il y a quelques dizaines de personnes aussi peu habituées à ce genre de terrain. Les crampons peuvent permettent de doubler tout ce monde proprement.

Bonjour,

Autant pour moi !
Les conditions actuelles rendent donc utiles les crampons pour l’arête.

Chaque fois que j’ai descendu cette arête lorsqu’elle était équipée, les conditions et la trace étaient excellentes et les crampons inutiles.
Mais lorsque la neige est croûtée et/ou glissante, c’est quand même un plus :slight_smile:

A+ Marc Lassalle

Ca y est, c’est fait !

Par une belle journée avec un flux de sud modéré et bien établi, je me suis lancé sous mon ultralite depuis l’aiguille du midi pour le plus beau vol de ma petite carrière de parapentiste ! Ce vol est de toute beauté… on voit les montagnes encore differement qu’en grimpant dessus.
Merci Marc pour tes conseils, je m’en doutais un peu mais il y a effectivement une marge formidable permettant de rejoindre Chamonix après être allé se ballader dans le secteur et même plus encore !
J’en ai d’ailleurs profité pour rejoindre le secteur de Plan praz et j’y ai rencontré quelques belles ascendences, celles du début d’activité…
Peu expérimenté en conditions thermiques et turbulentes, je suis entré et sorti à plusieurs reprises d’une pompe plutôt tonique que je n’arrivais pas à centrer, avec à chaque fois une bonne séance de « brassage » qui m’a demandé un pilotage bien actif de peur de me prendre mon bord d’attaque dans la figure !
J’ai quitté les lieux un peu échaudé, voulant garder un souvenir plus tranquille de ce vol mémorable.
Deux questions :

  • Une voile allégée (dont j’ai fait acquisition pour allier l’alpinisme et le parapente) est elle aussi bien « armée » qu’une voile standard pour affronter des conditions trubulentes ou bien le tissu plus fin qui la compose la rend-t-elle plus « molle » ?
    -Avez vous une méthode pour plier votre aile sans l’abimer pour qu’elle prenne le moins de place possible dans un sac déja bien rempli pour une course d’alpinisme ?

Un peu calmé, je pense qu’avec l’expérience et l’habitude, on s’habitue aux conditions plus viriles…

Allez voler de l’aiguille, c’est extra !

petite précision :

Les crampons sont plus que conseillés vu les conditions actuelles. Par sécurité d’abord mais aussi pour doubler les cohortes de skieurs bien peu à l’aise sur la glace en chaussure de ski de piste et qui mettent bien 20 à 30 min pour rejoindre le premier replat !

Allez voler de l’aiguille, c’est extra !

Posté en tant qu’invité par Raoul Volfoni:

[quote=tomj]Ca y est, c’est fait !

Deux questions :

  • Une voile allégée (dont j’ai fait acquisition pour allier l’alpinisme et le parapente) est elle aussi bien « armée » qu’une voile standard pour affronter des conditions trubulentes ou bien le tissu plus fin qui la compose la rend-t-elle plus « molle » ?
    -Avez vous une méthode pour plier votre aile sans l’abimer pour qu’elle prenne le moins de place possible dans un sac déja bien rempli pour une course d’alpinisme ?

Un peu calmé, je pense qu’avec l’expérience et l’habitude, on s’habitue aux conditions plus viriles…

Allez voler de l’aiguille, c’est extra ![/quote]
Je ne sais pas si on peut donner des généralités sur le comportement des voiles légères en conditions turbulentes. On peut dire que le gonflage est facilité par la légèreté de la voute, et que cette même légèreté tend à produire un bon amortissement en tangage, je pense. En roulis en revanche, c’est plus difficile de conclure, il semblerait que les voiles légères soient volontiers un brin plus vives. Mais ce n’est pas évident à dire car il y a énormément de paramètres qui rentrent en ligne de compte sur une voile…
Par contre, si par « plus molle » tu entends « risque davantage de fermer », là je pense que la réponse est non, je ne pense pas que la légèreté du tissu joue trop sur ce point.

Concernant le pliage, le mieux à mon sens est de la plier « caisson par caisson » bien tendue, à deux si possible, en partant du centre, et en plaquant bien les renforts de bord d’attaque les uns contre les autres pour qu’ils ne se froissent pas. Si c’est bien fait tu peux plier serré sans (trop) abimer le bord d’attaque. Attention aussi à bien positionner les suspentes pour éviter les pliures trop fortes (c’est moins évident). Eviter de plier en enroulant la voile sommairement puis en comprimant à fond ! Et bien sûr éviter absolument tout pliage / stockage humide.

Pour le vol en conditions plus viriles, on s’y habitue bien sûr. On n’est pas non plus obligé de continuer à se faire peur si on s’aperçoit qu’on n’est pas à l’aise dans ces conditions: le vol en conditions calmes, le vol rando du matin, le thermique pépère de fin de matinée ou d’après-midi, le soaring tranquille du soir sont aussi très plaisants ! Moi je m’en contente en tout cas ! Tu trouveras toujours des gens qui te diront que tant que te ne fais pas 150 bornes au printemps et que tu ne passes pas la SAT t’es pas un vrai pilote, mais bon… Chacun son truc… Progresser lentement et accumuler les expériences, c’est la clé d’une longue carrière !

Posté en tant qu’invité par MichelM:

Plus faible poids -> plus faible inertie -> bon amortissement en tangage
Après, suivant les gouts et les couleurs, c’est vu comme un avantage ou un inconvénient.

Je confirme pour la Huapi, plus vive en roulis que des voiles « normales » de la même catégorie.
Et ça ne me dérange pas, au contraire j’y trouve un aspect « fun ».

Un aspect du tissu léger : en petites conditions il « téléphone » la masse d’air avec son petit bruit caractéristique de papier à cigarettes :wink:

A+

Bonjour,

Je pense que la discussion prend un tour un peu technique qui a plus sa place sur un forum dédié au parapente que sur ce forum sur l’alpinisme.
Mais je veux bien compléter :

1/ Le meilleur amortissement en tangage pour les voiles « légères » est bel et bien prouvé (les abattées sont moins fortes, la voile part moins violemment en avant…) : ceci correspond à la simple loi de l’inertie en physique et a fait l’objet de plusieurs articles dans la presse spécialisée.

2/ La vivacité en roulis n’a rien à voir et est directement liée à la conception de la voile.
Il existe des parapentes légers vifs en roulis (Huapi montagne par exemple) et d’autres beaucoup plus amortis (comme la Yéti) comme il existe des parapentes « standard » (donc plus lourds) vifs ou amortis en roulis.
Certains pilotes apprécient une vivacité élevée en roulis, d’autres préférent des voiles plus amorties : à chacun ses goûts !

3/ La résistance en turbulence n’a rien à voir avec le poids de la voile : j’ai un ami qui vole sous Ultralite et qui s’est retrouvé récemment dans des conditions aérologiques violentes et très turbulentes : il fallait bien « tenir » sa voile bien sûr, mais il n’a jamais fermé le moindre caisson…

3/ Quant au pliage des voiles légères, si elles sont associées à une sellette légère (ce qui semble naturel !), il ne pose pas de problème particulier et le volume est significativement inférieur à celui d’une voile standard (avec sellette standard).
J’ai un sac de paralpinisme de 75 l et je n’ai jamais eu de problème pour y rentrer ma voile, ma sellette, le matos d’alpinisme, des fringues, mon casque, ma combi, ma radio, mes gants, quelques vivres, de l’eau…

A+ et bons vols.

Marc Lassalle

75l !
Ce volume me parait énorme… Je dispose d’un sac de 55l et il me semble possible de faire une course standard sans bivouac avec une ultralite bien pliée et une sellette légère à l’intérieur à condition de mettre plus de vêtements sur soi et moins dans le sac et éventuellement du matos ( type corde, degaines, broches etc…) à l’extérieur ou sur le baudrier enfilé pour l’approche.
Cette dernière risque d’être un peu plus pénible mais une fois parti pour la course, il reste toujours plein de place dans le sac. De plus pour une course un peu technique je me sentirai certainement plus à l’aise avec un sac pas trop volumineux…
Tu as beaucoup d’expérience dans ce domaine Marc, te semble-il complètement farfelu d’envisager une course de paralpinisme avec un sac de cette taille ?
Je me dis aussi que plus le sac est gros, plus on a tendance à en mettre dedans alors avant d’investir dans un autre sac à dos…

bon vols

tom

Posté en tant qu’invité par Marc L.:

Le sac Sup’Air light de 75 l est « le » grand classique des sacs de paralpinisme (beaucoup de pilotes qui volent en haute montagne l’utilisent) ; je crois qu’il pèse 1,1 kg.
Il a un grand volume intérieur car il a un « diamètre » plus grand que les sacs d’alpinisme (pour rentrer facilement la voile), mais il est très compact et ne semble pas grand quand on le manipule.

C’est avec ce sac que j’ai réalisé la très grande majorité des dizaines de vols en haute montagne que j’ai eu la chance de vivre : Mont Blanc, Ecrins, Pelvoux, Aiguille Verte, Grandes Jorasses, Traversée des arêtes de la Meije, Grand Paradis, Kong La et Chulu Far East (massif des Annapurnas), etc.

A+ Marc

Posté en tant qu’invité par Marc L.:

[quote=tomj]75l !
Tu as beaucoup d’expérience dans ce domaine Marc, te semble-il complètement farfelu d’envisager une course de paralpinisme avec un sac de cette taille ?
tom[/quote]
Excuse-moi, je n’ai pas répondu à ta question !
Utiliser un sac de 55 l pour un vol en haute montagne ?
Cela me semble sans doute possible, mais il faut vraiment avoir du matos super léger et compact du type Ultralite + sellette « string » (modèle Expédition ou Everest), utilisable éventuellement en baudrier sur soi.

De toute façon je ne crois pas vraiment à la possibilité de faire des courses techniques soutenues en haute montagne avec un parapente, même léger, sur le dos.
La quasi totalité des paralpinistes prennent un parapente pour redescendre des montagnes en volant, mais empruntent les voies normales pour arriver au sommet !

En ce qui me concerne, il est clair que la course la plus « technique » que j’ai réalisée avec mon parapente est la Traversée des arêtes de la Meije avec décollage en fin de journée de la Tête des Corridors sous la rimaye du Doigt de Dieu.

Mais j’ai plusieurs amis pilotes qui utilisent en haute montagne leur sac d’alpinisme habituel (55 l ou plus?) : ils ont quand même du mal à faire rentrer tout leur matériel dedans !

A+ Marc

Posté en tant qu’invité par Marc L.:

Compléments et précisions :

1/ Dans la partie de ton message que j’avais gardée, j’ai laissé par erreur « 75 l » en tête du message, mais tu posais bien la question d’un sac de 55 l.

2/ Voici le lien présentant le sac Sup’Air light de 75 l :
http://www.supair.com/fr/produit.php?id=3&prod=sac
Il pèse en fait 800 g (et non 1,1 kg comme je l’ai indiqué par erreur).

3/ Et voici le nouveau sac « paralpinisme » de Sup’Air :
http://www.supair.com/fr/produit.php?id=6&prod=sac
Son volume va de 55 à 85 l car il a un « soufflet » intérieur que l’on peut ou non déplier (mais il pèse 1,4 kg).

Il existe bien sûr d’autres marques qui commercialisent des sacs de paralpinisme.

A+ Marc