Posté en tant qu’invité par Lucio:
Salut Bubu,
Personnellement, ce que je crains dans du II/III, c’est de me prendre un truc sur la tête ou alors de partir avec une prise-tiroir (chose qui n’était pas loin de m’arriver à la sortie de la voie Jonot…). Pour ces raisons, j’aime bien garder en permanence un ou deux points sur la corde au cas où. Voici pour la théorie. En pratique, dès que le rocher est bon, je mets le minimum dans le facile (« minimum » ne signifiant « rien » que très ponctuellement) pour me laisser le temps de bien protéger les crux.
Il faut bien voir que se protéger n’est pas forcément une perte de temps : si on utilise les pitons ou qu’on a un bon jeu de coinceurs (et un peu l’oeil pour la taille…) ça va relativement vite. On peut aussi utiliser le terrain pour s’assurer avec la corde (j’ai mis en tout et pour tout une sangle entre le couloir de la Table et le sommet). Après, ça dépend surtout de ton coéquipier : à la petite Lance, j’ai souvenir de m’être entêté à vouloir protéger un passage improtégeable en arête alors que j’avais personnellement envie de courir vers le sommet, la nuit approchant…
Bref, c’est toujours une histoire de compromis entre plein de choses, d’acceptation (ou de recherche !) du risque, mais penser être statistiquement à l’abri des chutes de pierres en grimpant vite n’a plus beaucoup de sens quand on reste exposé, de toute façon, plusieurs heures. Et en général, la chute de pierre n’est pas mortelle, mais elle le devient quand on n’est pas assuré.
Si je n’ai pas le temps de protéger suffisamment la voie, c’est très souvent que je n’ai pas le niveau technique (grimpe ou pose des coinceurs) pour la voie. Ou alors que j’ai ouvert le Labande sur une page spéciale (y en a qq unes…).
Ceci dit, Bubu, je pense que tu es au courant de tout ça, et quoi qu’en pensent les autres, ça ne regarde que ta cordée !
[%sig%]