Oxydation ou pas

Ce ne serait pas plutôt que ce joint limite le séchage du goujon quand de l’eau s’infiltre dans le trou (juste par des fissures à travers la roche) ?

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Impressionant… C’est vrai que d’extérieur il a pas l’air mal…
Tu t’es juste pendu dessus ou t’as pris un vol ?

Il faudrait metttre certaines des photos ici dans un article sur les points d’assurage. C’est impressionnant.

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Ce n’est pas un joint torique mais un joint plat large, ce qui crée un compartiment étanche pour la partie intérieure
L effet serait moindre certainement avec un joint torique fin qui serait abîmé voire coupé au serrage
Les joints toriques se rencontrent sur les plaquettes de 8mm type spéléo afin que le boulon ne se perde pas au montage ou démontage . Ce type de point est associé au douille auto foreuse ( abusivement appelée SPIT - nom d une marque )
On les trouve dans les voies des années 80 et en canyon
De mes expériences de reequipement en canyon, ces boulons cassent au quart de tour clé de 13 mm au bout de 15/20 ans car la corrosion a tout bouffé à l intérieur avec de l eau douce
Idem au bout de 20/25 ans en paroi avec ces points. C est plus long car bcp moins humide qu en canyon
En revanche ce joint plat associé à de l inox en bord de mer fait casser le goujon inox en quelques années seulement.
Ce type de point sur la photo a été posé en 1998 pour l équipement d une traversée intégrale ( l équipeur, ni les fabriquants ne connaissaient le pb à l époque)
Les points ont commencé à casser 3 ou 4 ans après. Personne ne s est trop posé de questions à l époque ( cf article ancien topo des calanques de 2004 à la fin dans le Magilou)
On a compris le pb avec des amis en 2011.Mais le messsge a dû mal à passer dans le milieu équipeur depuis. Et ce n est pas faute de ne pas essayer !
Bref, être vigilant et en effet l indice est la partie extérieure du goujon bien noire /oxydée comme je le dit dans mon message en amont qui indique qu il est bien mûr pour la rupture.
Si tu te souviens où tu l as cassé ? Pour un suivi des ruptures et la voie concernée.
Si tu as encore le point, j aimerais avoir une photo plus précise pour lire l inscription sur l ecrou ( me semble A2.80) et faire un bilan avec VV du CD13FFME. Merci

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C est un joint noir plat souple de type plomberie

La corrosion s opére préférentiellement dans la zone qui n est pas aérée.
C est un phénomène connu dans l industrie et décrit dans les ouvrages d électrochimie universitaire de L2.
Le joint créé un compartiment plus ou moins étanche à l intérieur qui n est plus aéré ou très difficilement. C’est le dioxygène dissous dans l’eau ( de mer qui attaque le métal. En effet, si c’est aéré donc séché, il n’y a plus ou beaucoup moins d’humidité, et la corrosion n’a pas lieu et ou très lentement. L’humidité peut être entretenue dans le trou par des phénomènes multiples ( micro fissure, infiltration au niveau du joint, capillarité, porosité du rocher)
C est pour cette même raison qu un piton en bord de mer se ronge dans la partie qui est enfoncée alors que l œil reste solide et que certain reste dans la main ( expérience vécue) ou casse au premier coup de marteau ( dans bcp de voies historiques)
Si la fissure est ouverte, le piton reste propre. Si elle est fermée, il y sera rongé à l intérieur
L eau salée accélère le processus
Et le grès de Canaille est poreux ( il est très cassant après de forte pluie, on sait ici qu il est préférable d’éviter la falaise après des grosses pluies continues, pas uniquement pour attendre le séchage et éviter les résurgences) , donc l humidité saline est plus forte au fond du trou. Ce qui ronge encore plus vite la partie cachée du goujon même en inox lorsqu’ il y a ce joint dangereux.

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L’était au milieu d’un rappel : j’me suis « juste » vachée dessus le temps de sortir le topo… Et bim, me suis fait éjecter de la paroi (heureusement les ancrages de rappels étaient plus safes) !

En vrai j’n’en sais rien, j’avoue : tu utilises un peu trop de termes techniques pour moi, je n’comprends pas ce chinois et n’ai pas le courage de faire l’effort de comprendre.
Cette explication m’avait été donnée par l’un de nos demi-Dieux des calanques, les points d’HV ont fait d’autres victimes (mais je ne l’accuse pas, c’est d’ma faute si je n’sais pas lire un topo !) !

Ici !
J’l’ai surement gardé en souvenir : j’te dirai si j’le retrouve !

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Merci ! Les photos sont éloquentes. Je n’en avais pas pris avant analyse des restes !
En effet, c’est un point posé entre 1994 et 1998
Si tu le retrouves, ce serait cool pour pouvoir analyser l’écrou

c’est qui HV ???

On va éviter de mettre son nom car il n’avait pas connaissance de ces problèmes. Ni personne d’ailleurs à l’époque. Ni les fabricants qui vendaient les ancrages.
Il reste très peu de ce type d’ancrages en bord de mer ( ils sont presque tous cassés)

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Est-ce que tu sais aussi pourquoi ils ne cassent pas tous ? J’ai dû me pendre sur une petite dizaine d’entre eux dans la Triperie cette année, en ayant entendu les histoires dessus donc avec le petit doute sur si j’allais finir à l’eau à chaque fois… mais aucun n’a cassé !
Presque déçu tiens j’ai pas eu mon souvenir :pensive:

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On s est posé la même question
A force d en casser, les analyses conduisent à cela:
Ce sont des goujons posés entre 1994 et 1998. Dans le stock, il y avait des goujons de 10 mm FIXE inox A2 ( ou inox 304) avec joint et des goujons de 10 mm inox A4 ( ou inox 316) sans joint (certainement vendus par Petzl). Quasiment tous les goujons ont été montés avec des plaquettes inox Petzl de type Cœur ( comme celle sur la photo de lulu002) ( inox 316L ou inox 316 selon la date) ou des plaquettes FIXE avec anneaux soudés inox A2 pour des micros rappels.
Ceux avec joint cassent tous en général sauf si le joint s est détérioré ou mal plaqué ( on l a constaté)
Les autres goujons en A4 ne cassent pas.
Si c est écrit A2 sur l écrou, il faut s attendre à une rupture (car le joint est a priori derrière)
Si c est écrit A4 sur l écrou, aucune rupture.
Le problème est que parfois, l écrou est retourné et on ne voit donc pas l inscription…
Il faut donc faire un test à la clef de 17. Ou regarder si l extrémité extérieure du goujon n est pas noirâtre ou rouille foncé pour avoir la puce à l oreille.
Un autre problème est que, peut-être , un écrou A4 peut se retrouver monté sur un goujon A2 avec joint…si l équipeur de l époque a mélangé par mégarde les 2 types d inox au montage entre écrou et tige filetée
Dans une même zone de falaise, il y a eu des goujons A2 avec joint posés et des goujons A4 sans joint posés. Donc parfois ça casse, parfois ça tient…C est fun.
Pour clarifier les choses et ne pas « inquiéter »:
Ces goujons cassants à cause du joint plat derrière et invisible, de qualité A2 et de marque FIXE, détectables avec l’inscription A2 sur l’écrou ( s’il est monté dans le bon sens…) ont été posés entre 1994 et 1998 d’après les recherches bibliographiques en bord de mer ( entre 0 et 30 m d’altitude dans les Calanques). Ceux qui restent se trouvent la plupart hors des voies répertoriées dans le topo. Ceux qui étaient dans les voies répertoriées ont soit cassé, soit été changés.
Néanmoins, FIXE ayant continué à vendre ce type de point avec joint jusque récemment ( FIXE a changé sa gamme d’inox il y 2 ou 3 ans), tout laisse à penser que d’autres points ont encore été posés dans les années 2000 et qu’il en traîne donc encore à différentes hauteurs sur les Calanques ET le Cap Canaille ( certains étaient présents au Trou Souffeur/ Trou Jeannette en bord de mer et ont cassé sans forcer à la clé cette année).
Donc mieux vaut ouvrir l’oeil sur des itinéraires en bord de mer sur goujons.
Par ailleurs, un certain nombre de voies sont aussi équipées en goujons inox A2 de marque RAUMER montés sur des plaquettes inox RAUMER ou FIXE, SANS joint ( elles sont peu à peu répertoriées ). Ces goujons A2 RAUMER en bord de mer font l’objet d’une attention particulière, même si à l’heure actuelle aucun n’a cédé. ( Mais il y a eu des ruptures en Sicile, pas la même roche. Peu d’explications ).
Distinguer un écrou inox A2 RAUMER d’un écrou inox A2 FIXE est en cours…
Sûr qu’à l’avenir, rééquiper ces voies serait l’idéal…Bras et argent seront nécessaires…Soutenir le CD13FFME et acheter le topo…:wink:

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@Lulu002, n’hésites pas à saisir en complément de ta sortie d’alors un compte-rendu dans la base SERAC

Merci pour la proposition, mais en fait non.

Je me trompe surement, mais je n’suis pas sûre que raconter des malheurs et raconter des malheurs et raconter des malheurs n’ait que des avantages.

Certes, cela permet de faire trace et expérience pour les suivants. Mais là en l’occurence, il y a peu de chances qu’il y ait des suivants, la plupart des points en question n’y étant plus (d’autres que moi y ont cassé des membres, mais au moins c’est généreux pour les suivants…), cet incident a de moins en moins vocation à se reproduire : heureusement :slight_smile: !

Voilà pour les potentiels avantages, à mon sens.

Pour les inconvénients je crois que raconter et recenser tous les désagréments peut entrainer une forme de « parano », avec le risque de repérer des dangers partout, et de ne plus garder cette douce sérénité emplie d’une certaine forme de naïveté.
Si vous créez une base des « aubaines », « coups de chance » ou « heureux hasards », j’la remplirai volontiers, par contre :sunglasses: !

Fini le hors-sujet.

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Bouh, les mauvais monteurs ! Il n’y a que la visserie HV justement où l’on monte les inscriptions à l’intérieur …

Il y a hélas aussi toute la visserie JLF du Cap Canaille qui pose soucis…et bien après 1998…

Oui, enfin, je faisais une blague. Un jour, on vous demandera comme à moi dans l’industrie :

  • une procédure préalable pour bien indiquer que tu as intégré les modes op des produits et outillages que tu utilises,
  • une fiche de forage, temps de percement, cutting continu ou non, etc, …
  • des certificats de conformité des produits mis en œuvre, n°de lots, etc, … Que ce soit pour les ancrages métalliques ou pour les produits de scellement, …
  • une fiche de mise en œuvre du scellement, volume injecté, température …
  • si ancrage serré, serrage au couple et certificat de contrôle périodique de la clef,
  • un essai d’arrachement tous les x trous,

Et ça, c’est le minimum du rendu technique !

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Où est le temps où on se contentait de planter un piton !!!

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Bonjour,

En fait la Base SERAC est justement destinée aussi à raconter les expériences « heureuses », qui certes auraient pu dégénérer en situations plus graves, mais où des compétences de gestion, ou peut-être juste la chance, ont permis de gérer correctement la situation et de passer une bonne journée en montagne. On peut ainsi repérer, au-delà des facteurs de risque, ce qui nous permet, d’un point de vue humain de rester en sécurité en montagne. C’est l’objectif d’une base « d’incidents » et non pas seulement d’accident, même si elle n’est pas toujours comprise comme telle. Du coup tes expériences « d’aubaines » et « d’heureux hasards » sont les bienvenues sur SERAC, d’autant que ce type de récits manque actuellement sur la base!

Merci!

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Merci des infos, je regarderai si je vois l’inscription les prochaines fois !

Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de les virer d’ailleurs ces points restants, même si ils tiennent un peu pour l’instant ? Pour les sections auxquelles je pense à Morgiou ils sont en dehors des voies équipées et sur des traversées qui se prêtent très bien au solo au dessus de l’eau, donc ça semble inutile de rééquiper…